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La rencontre du soi et d’autrui par l’art et la création

CHAPITRE V — RÉSULTATS

5.4 Synthèse

5.4.3 La rencontre du soi et d’autrui par l’art et la création

Une œuvre d’art, c’est le moyen d’une âme. — Maurice Barrès.

Il existe un proverbe populaire chinois que tous les parents apprennent à leurs enfants qui se résume ainsi : « trop parler peut nuire ». Cette expression est très répandue en Chine et très présente dans la culture traditionnelle confucéenne, l’un des courants dominants de la pensée chinoise. Le confucianisme repose notamment sur la recherche du « juste milieu », invitant les individus à conserver un certain équilibre dans les relations humaines quelles que soient les circonstances et à ne pas dévoiler leurs jugements, leurs passions, leurs émotions ni laisser transparaître joie ou colère. Sans doute influencées par cette philosophie, les Chinois s’avèrent généralement réservés, voire même passifs et sans expression. Ils ne montrent pas facilement ce qu’ils pensent, surtout face à des inconnus. Comme dit un autre proverbe chinois, « le silence est un ami qui ne trahit jamais. » Chez les Chinois, il existe inconsciemment une certaine méfiance vis-à-vis d’autrui. Pour qu’ils racontent leur histoire ou qu’ils expriment leur pensée, il faut un élément déclencheur, un médium, un médiateur capable de dénouer les fils de leur réserve et les ouvrir à la communication. Dans les ateliers, le processus de création artistique autour de la photographie a joué ce rôle libérateur en reliant « le contact avec l’intuition et les profondeurs […] le mystère et l’inconnu. » (Jobin, 2010, p. 45) Dans cet aller-retour entre univers intérieur et monde extérieur, entre émotion et cognition, les intervenants prennent progressivement conscience de leur valeur et de leur habileté à contribuer positivement à la communauté. Avant tout, les ateliers se voulaient un lieu de rencontre. Les participants, originaires de milieux sociaux variés, se retrouvaient réunis autour de l’événement et faisaient ainsi de nouvelles rencontres. Les séances ont donné naissance à un véritable réseau social avec partage de photos illustrant leur vie actuelle ou leur passé et la participation à des activités artistiques et culturelles.

L’art et la création aident à l’épanouissement personnel et à une meilleure compréhension de soi. Les ateliers artistiques offrent « un espace de dialogue entre les perceptions. » (Ibid., p. 33). Prendre le temps de se réunir et de partager leur vécu, leur présent et leur futur a amené les participants à un questionnement plus profond sur leur existence. Les photos ont

thèmes abordés dans les ateliers mélangent le rêve, l’imagination, la réalité et le symbolique, faisant référence aux « différentes parties du soi, non développées et fragmentaires. » (Ibid. p. 34) Chaque participant a présenté ses réalisations à l’assistance en expliquant les histoires cachées derrière les photographies, ses motivations et les symboles présents. Leurs travaux donnaient lieu à des discussions sur les sujets abordés dans les photos et poussaient au développement de nouveaux thèmes. Les participants paraissaient de plus en plus à l’aise dans le processus et semblaient également fiers de leurs créations. Cela s’exprimait en premier lieu par de « petites victoires personnelles » (Ibid. p. 45). Les commentaires du groupe contribuaient à renforcer leur confiance en eux.

a, La dimension réflexive de la photographie — un moyen d’introspection

« De manière inconsciente, je crois, je guette un regard, une expression, des traits ou une nostalgie capable de résumer ou plus exactement de révéler une vie. » Steve McCurry42

La photographie ouvre un accès vers notre inconscient, ainsi que vers une meilleure connaissance de soi. Elle dévoile ce qui se cache à l’intérieur. En effet, dans les clichés réalisés, on exprime inconsciemment nos points de vue, nos impressions et nos sentiments. Les photos portaient par exemple sur des objets intimes, des portraits ou autoportraits, leur entourage familial ou leurs amis. Ces images étaient l’occasion d’aborder diverses problématiques liées à la vie du groupe comme la dépression, l’espoir, le regard des autres, l’image de soi, le changement de vie, les difficultés familiales, etc. Ces éléments touchant parfois à l’intime, il était difficile pour eux de les révéler et de les exprimer.

« Un portrait n’est pas une ressemblance. Dès lors qu’une émotion ou qu’un fait est traduit en photo, il cesse d’être un fait pour devenir une opinion. L’inexactitude n’existe pas en photographie. Toutes les photos sont exactes. Aucune d’elles n’est la vérité. » Richard, Avedon43

L’autoportrait peut être une manière de s’accepter et de se libérer. On dessine en quelque sorte notre image par « une construction opérante sur notre vie psychique » (Prunet,

42Source internet : http://www.polkamagazine.com/photographe/mccurry-steve/87/steve-mccurry-pour-pirelli/1087 43Source internet : http://www.posepartage.fr/photographes/citations.html

Estingoy, Garnotel, 2012, p.2) qui traduit la vision que l’on a de nous-mêmes. Cette présentation va refléter l’estime de soi. L’artiste se dévoile dans un miroir ou via l’objectif de son appareil photo. Il s’agit d’une quête personnelle, d’une occasion pour l’auteur de se questionner sur qui il est. « Entre ce que la personne voit d’elle-même et ce qu’elle accepte de montrer aux autres. » (Ibid, p.8) Analyser les autoportraits doit aider à comprendre « la question de l’identité entre ce qui est montré et ce qui est caché. » (Ibid.)

La série d’autoportraits produits par l’une des participantes, Zhenni, était particulièrement révélatrice. Ces photos ont été réalisées chez elle au moyen de son téléphone portable. Les images portaient principalement sur différentes parties de son corps (son visage, ses mains, son profil, ses cheveux, etc.). Ces créations ont suscité interrogation et curiosité au sein du groupe. La représentation d’elle-même qu’elle faisait à travers ses autoportraits semblait bien éloignée de l’image que le groupe avait d’elle et quand les participants ont exprimé leur étonnement, Zhenni s’est montrée à son tour très surprise par l’image que les autres avaient d’elle. Cet exercice a permis aux participants de prendre conscience de la différence entre « le regard sur soi et le regard de l’autre posé sur soi. » (Prunet, Estingoy, Garnotel, 2012, p.4) Cela a donné lieu à un débat autour de la question du regard des autres et de la perception que l’on a de nous-mêmes. Le groupe découvrait une nouvelle facette de Zhenni dans une certaine sensualité qui se dégageait de ses autoportraits, tandis que, de son côté, elle prenait conscience de l’image que les autres avaient d’elle.

Lors de la présentation de ses travaux, Zhenni a souligné que cet exercice lui avait demandé de faire face à ses imperfections physiques. En cherchant à se photographier sous différents angles, elle dut se confronter à des parties de son corps dont elle n’était pas satisfaite. Elle a rapporté avoir eu l’impression en prenant ces images de découvrir une autre personne, quelqu’un qu’elle ne semblait pas connaître et qu’elle n’avait pas l’habitude de voir.

On a l’habitude de se voir chaque matin, dans le reflet du miroir, en se brossant les dents. C’est une manière de se percevoir de façon très différente d’un autoportrait. Le miroir nous amène de nous contempler longuement, d’observer notre reflet et de chercher à découvrir progressivement nos caractéristiques. Par contre, l’exercice de l’autoportrait permet de s’interroger sur son identité. Le regard se pose d’abord sur l’aspect extérieur, mais reflète également une réalité intérieure en traduisant l’état psychique et physique de l’auteur de l’autoportrait. En ce sens, cet exercice est aussi un processus introspectif qui dévoile certaines caractéristiques enfouies. Lorsqu’on observe une partie de notre corps qui nous déplait et nous complexe, on apprend petit à petit à affronter et à accepter l’insatisfaction qui l’accompagne et à forger une image corporelle positive.

Les autoportraits de Zhenni ont fait naitre différentes réflexions au sein du groupe sur ce que l’individu perçoit, sur ce qu’il ressent et sur le visible et l’invisible. Le groupe a pris conscience de l’écart entre la représentation photographique et la perception que les gens ont d’eux-mêmes. Cet exercice met en lumière la vision et la conscience de soi. Cette activité a renforcé le dialogue dans le groupe, puisqu’« il a révélé quelque chose de soi à un autre afin de lui exprimer un message, afin de proposer une relation. » (Prunet, Estingoy, Garnotel, 2012, p.8) Dans la discussion, les participants ont appris à « accepter de lâcher prise, de prendre du recul, de rire, de relativiser, et d’apprendre ainsi pas à pas sous le regard d’un autre au pluriel. » (Ibid.)

Pour conclure, l’autoportrait est considéré comme un « exercice de réassurance sur notre appartenance sociale et humaine, il révèle surtout nos particularités individuelles. Il interroge donc la question de l’identité, mais aussi de l’unité physique et psychique de l’auteur. » (Ibid, p.2) La photographie ressemble à un moyen d’introspection, « entre le “voir”, le “lire” et le “dire”, » (Guillin-Hurlin, 2010, p.9) et permet de dévoiler notre « valeur émotive » (Ibid, p.11) dans les images photographiques afin de voir « ce qui est visible à tous, ce qui est invisible aux autres, » (Ibid, p.9). C’est à partir de cette résonance intérieure et extérieure qu’on crée sa propre image.

b. Entrecroisement des regards dans la photo

La photo « donne à voir un réel qui ne se voit pas, mais qui existe physiquement. » (Guillin-Hurlin, 2010, p.57)

Si l’on considère la photographie comme un vecteur de communication, comment exprime- t-on nos perceptions, nos sentiments et nos émotions à partir d’images de la vie quotidienne? Comment communique-t-on par l’image photographique ? En effet, c’est l’entrecroisement des regards dans les photos qui crée échanges et réflexions. Le sens porté par l’artiste n’est pas nécessairement le même que celui que le spectateur donne à l’image qu’il reçoit. Au fond, c’est à la fois la vision de l’émetteur et celle du récepteur qui sont transmises par l’œuvre. Une même image peut donner lieu à différentes interprétations selon le vécu, le point de vue, les valeurs ou l’éducation du spectateur. « C’est le récepteur qui précisera le sens de l’œuvre pour lui-même, en fonction de ses attentes, de son monde, de son contexte.

et l’acte de réception comporte lui aussi une dimension créatrice. » (Boutet, 2015) Cette dimension s’articule autour de la relation du spectateur avec l’œuvre. En essayant de comprendre le travail de l’artiste, le spectateur va chercher des particularités qui font écho en lui.

La photographie présentée ci-dessus a été réalisée par Zhenni en atelier. Cet exercice consistait à représenter l’un de ses loisirs. Intéressée par la pisciculture, elle a choisi de photographier son aquarium. Pour elle, les poissons sont un symbole de chance, de richesse et de succès. Cette présentation a donné lieu de la part des autres participants à des interprétations très éloignées de la vision que Zhenni souhaitait refléter dans cette image, en particulier le commentaire de la participante Xue. Celle-ci a fait un lien entre cette photo et un proverbe populaire chinois qui dit « Plus l’eau est pure, moins elle a de poissons ». Autrement dit, quand l’eau devient extrêmement pure et propre, le poisson finit par mourir. Cette métaphore qui est avant tout un message de tolérance veut rappeler qu’il ne faut pas être trop sévère dans la vie vis-à-vis de soi et des autres. Une personne trop exigeante envers son entourage aura moins de chances de se faire des amis.

L’interprétation faite par Xue est liée à son expérience personnelle. Elle s’est approprié certains éléments significatifs de la photo et a construit son propre récit. Cette « dimension

créatrice » démontre la place importante détenue par le spectateur dans la production artistique. En tant qu’émetteur, l’artiste « projette sa propre subjectivité dans l’image. Le summum est atteint lorsque cette subjectivité rejoint celle du récepteur. Émetteur et récepteur deviennent alors coauteurs du “message”. » (Guillin-Hurlin, 2010, p.11) L’artiste est un architecte, il bâtit les murs de la maison. Dans cette métaphore, le spectateur est un décorateur. Il enjolive, orne la pièce à sa façon. Si on suit la même logique, on peut considérer que Xue est co-créatrice de l’œuvre de Zhenni qu’elle vient enrichir en lui donnant un nouveau sens, une nouvelle âme.

Une œuvre d’art peut provoquer des sentiments variés chez ceux qui la regardent. C’est une impression très personnelle qui en ressort. La réaction du public vient parachever le travail de l’artiste. Une œuvre qui n’éveillerait aucune sensation ni aucune réflexion chez les spectateurs semblerait inachevée, voire même ratée.

CONCLUSION

L’expérience culturelle et artistique menée durant ces six ateliers au sein du SFCGM fut perçue par les participants comme un véritable voyage à la découverte d’eux-mêmes et des autres. En leur offrant la possibilité de raconter leurs parcours, de dévoiler leur rêve et d’exprimer leur sensibilité, le support photographique a parfaitement joué son rôle de révélateur et de médiateur. L’apprentissage artistique leur a non seulement permis d’appréhender l’art et la culture avec un regard neuf, mais elle les a aussi aidés à prendre conscience de leur capacité de création. Les commentaires émis durant les discussions suscitées par leurs travaux ont permis aux participants de se confronter au regard de l’autre et leur estime personnelle en fut renforcée. Comme l’a souligné Anne-Marie Jobin : « Quand une personne croit qu’elle a de la valeur et que sa vie a de l’importance, elle va naturellement tendre à nourrir sa vie et non pas à la détruire » (Jobin, 2010, p.44) Le renforcement de l’estime de soi est donc un préalable indispensable à l’action et à la construction de leur nouvelle vie.

En plus de donner accès à l’art et à la culture, ces ateliers ont favorisé l’épanouissement personnel et la confiance en soi. À cette nouvelle dynamique de développement individuel, s’ajoute le rôle d’accompagnement de développement social présent dans les ateliers artistiques. Le processus de création en photographie et les activités culturelles, en rassemblant les participants autour de projets communs, ont tissé des liens de confiance et de solidarité entre eux. L’évocation de leurs parcours d’immigrants et de leurs difficultés d’adaptation a suscité des réflexions qui les ont aidés à approfondir la question de leur appartenance communautaire. La dynamique identitaire, au cœur des débats, a favorisé le développement des relations entre membres du groupe. En participant aux ateliers, ces derniers ont été immergés dans un espace de dialogue, de rencontre et d’ouverture qui pourrait avoir un effet positif dans l’avenir sur leurs interactions avec les autres et leur adaptation à la société québécoise. Ce type d’expérience artistique se révèle ainsi porteur d’une grande richesse pour la collectivité en termes de « vivre ensemble » et de cohésion sociale.

Ces d’ateliers ont mis en évidence le rôle déterminant de certains éléments à considérer dans la préparation et la conduite d’une action culturelle. On aura par exemple pu observer qu’il est essentiel de prendre en compte les réactions des participants et d’être capable d’adapter en conséquence les activités proposées et la communication avec le groupe. Les entretiens individuels réalisés auprès de certaines participantes ont mis en lumière la variété des parcours et des points de vue des nouveaux immigrants, révélant ainsi l’importance des entrevues semi-dirigées dans l’analyse d’un groupe défini.

Cette étude a également démontré que faire participer les immigrants à la vie culturelle locale en désacralisant des lieux ou des événements les a aidés à dépasser certaines barrières et à découvrir qu’ils n’étaient pas nécessairement exclus de ces univers. Comme on a pu le voir, atteindre les objectifs sociaux et culturels de ce type d’activités artistiques demande de réunir certaines conditions : les rencontres doivent être suffisamment fréquentes, le nombre de participants doit permettre à chacun de s’exprimer, l’assiduité des intervenants est nécessaire, etc. L’impact culturel des ateliers est indéniable et cette envie de continuer à s’intéresser à la culture locale et à l’art en général était très présente dans les projets exprimés par les participants lors des dernières séances. La création d’un service culturel au sein du centre pourrait d’ailleurs être une solution envisageable permettant de répondre à leur demande et d’inscrire ce projet dans la durée. Une étude plus approfondie des mécanismes suivis par les participants, menée en accord avec des psychologues et des travailleurs sociaux pourrait également compléter l’analyse issue de cette expérience. Bien qu’il soit difficile de fournir une définition précise des notions d’identité et de culture, on peut affirmer, à la lecture de cette étude, que l’art participe au développement individuel, culturel et social. La collaboration avec d’autres secteurs professionnels et d’autres structures, ainsi que l’extension de ce type d’expérience à d’autres domaines artistiques et à divers publics serait souhaitable afin d’approfondir cette analyse. De nombreuses questions restent en suspens : quelles autres activités culturelles pourraient rendre la culture locale plus accessible aux immigrants ? Quels autres supports artistiques pourraient être envisagés afin d’aider cette population à mieux vivre et à s’intégrer ? À quel moment de leur parcours est-il souhaitable de les faire participer à ce type d’activités ? À quelle échelle et au sein de quelle structure faut-il penser la place de l’art dans l’accueil des

immigrants ? Souhaitons que des travaux sur le terrain viennent prochainement apporter des réponses à ces questions.

Au sujet de la méthodologie, la nature interdisciplinaire de la méthode qualitative a permis de garder des points de repère solides tout au long de l’expérience. L’approche ethnographique, en offrant un fort degré d’interaction sur le terrain, aide à se positionner en termes de participation et d’observation. De cette manière, le chercheur parvient à identifier plus précisément son propre rôle comme participant-accompagnateur, présent à la fois pour guider les participants et pour partager avec eux son savoir-faire, chacun étant co-auteur des œuvres réalisées. La communication jouant un rôle central dans cette expérience doit être encouragée bien que d’autres techniques et supports favorisant le dialogue entre membres du groupe pourraient être envisagés. Ce statut particulier, à la fois d’artiste- accompagnatrice et de participante, m’a offert la possibilité d’observer le groupe étudié sous différents aspects et de recueillir des données de façon pertinente. Cette posture incarne l’interaction entre le monde de la recherche et la pratique artistique en mettant en lien pratique et théorie. J’ai partagé avec eux une expérience artistique tout en étant responsable des activités. Trouver la bonne distance m’a permis de garder une vision neutre et objective. J’ai parfois rencontré des moments de blocage et de doute, mais grâce à ces zones d’expérimentation et de réflexion, une relation privilégiée avec le groupe est née au fil des rencontres.

Le choix du cadre de cette recherche s’inscrit, selon moi, dans un engagement envers la communauté dont je fais partie : celle des Chinois de Montréal. Cette nouvelle rencontre artistique dans le cadre de mes études de maîtrise est le fruit d’un désir de rapprochement avec cette communauté et de découverte de moi-même. Je considère ce projet comme la « traduction de mes passions en activités dans la communauté. » (Jobin, 2010, p.44) en me permettant d’inscrire ma passion pour l’art en compagnie d’un groupe culturel et social qui me définit. À travers le processus de création et en accompagnant les participants, j’ai suivi un chemin qui s’est avéré riche d’apprentissages sur mon identité personnelle et collective. Au fil de la recherche, j’ai été amenée à en apprendre davantage sur le regard que ces immigrants portent sur leur vie actuelle et sur leur parcours. Nos interactions ont enrichi ma connaissance de ma propre communauté. Cette quête identitaire fut pour moi l’occasion

d’une réflexion sur mon parcours personnel et sur moi-même. Cela m’a aidée à prendre du