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Démarches de

formation continue

(75)

-Autoformation, information: se mettre à jour régulièrement -Mieux organiser le Programme officiel de formation

continue

-Communication, échanges, contacts entre collègues -Apprendre à enseigner plusieurs ou de nouvelles APS -Fournir bibliothèques et internet dans les établissements

-Encourager les enseignants à la recherche et la production -Tenir à jour un cahier-journal d’observation et

autoévaluation 25 15 13 08 07 04 03

Le profil idéal

de l’Enseignant

d’EPS

Qualités

personnelles

(91)

-Un modèle, un exemple (assiduité, valeurs morales, physique)

-Stabilité émotionnelle, maturité, self-control -Actif, dynamique

-Forte personnalité, du tempérament -Juste, équitable, impartial

-Ayant de l’autorité -A l’écoute des élèves -Respectueux de ses élèves

-Aime son métier, respectueux de son métier

21 11 11 10 10 10 08 05 05

Compétences,

savoir, savoir-faire

(60)

-Connaitre ses élèves, leurs pbs, besoins et motivations -Autoformation et perfectionnement continu -Préparer, planifier, renouveler son travail -Se remettre en cause, changer(en fonction des réalités et

besoins)

-Etre un enseignant doublé d’un entraineur 17 14 13 09 07

Relations à

l’environnement

humain

(55)

-Maitriser la relation avec ses élèves -Etre en relation avec les collègues (toutes matières)

-Relations avec l’administration et les adjoints d’éducation

-Etre en contact avec des psychologues -Etre en contact avec des médecins -Etre en contact (à l’écoute) de l’environnement social -Etre en contact avec les parents

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Faisons le total des fréquences de réponses en rapport avec chaque item pour avoir une idée globale sur sa place pendant les entretiens:

-Le travail : 201 UES ou Unités d'Enregistrement Signifiantes, dans l'ensemble des entretiens, sont relatives à cet item, soit une moyenne de 05 à 06 remarques signifiantes pendant un entretien ;

-Les élèves : 273 (moyenne de 07 UES relatives aux élèves) ; -La formation : 161 (moyenne de 04 à 05 UES) ;

-Le profil idéal de l’enseignant : 206 (moyenne de 05 à 06 UES).

Pour rendre plus aisée la lecture de ce tableau si riche de l’expérience des enseignants interrogés et de leurs représentations et opinions, rappelons que les Unités d’Enregistrement Signifiantes (UES) reproduisent les réponses les plus précises possibles dans les significations qu’elles portent ; elles sont regroupées sous la formulation la plus fidèle possible aux réponses des enseignants. Prenons le premier exemple d’UES sur ce tableau : 19 enseignants interrogés ont abordé des ‘’Problèmes de la vie sociale (salaire, transport, logement…)’’.

Les UES sont regroupées ensuite en fonction de leurs similitudes de sens dans une première sous-catégorie, toujours la plus précise mais aussi la plus synthétique possible d’un même domaine ou sujet abordé, preuve de l’intérêt ou des préoccupations des enseignants. C’est ainsi que les ‘’Problèmes de la vie sociale’’ qui viennent d’être cités comme exemple se retrouvent classés avec les ‘’Problèmes d’insuffisance de moyens matériels’’ et les autres UES regroupées par similitude de sens dans la même sous-catégorie ou sujet relatif aux ‘’Stress, obstacles, frustrations’’ , etc. Les sous-sous-catégories rejoignent enfin les items qui constituent nos grandes catégories d’analyse (le travail, les élèves, la formation, le profil de l’enseignant d’EPS).

Nous essaierons d’effectuer notre analyse en associant à la fois des données quantitatives (essentiellement les fréquences de réponses par item) et des données qualitatives, particulièrement les différents sujets abordés et leur signification par rapport à notre centre d’intérêt : les aspects socio-affectifs en EPS et la formation des enseignants. Etant conscient du nombre réduit de 38 enseignants interrogés, nous ne faisons pas trop confiance à une analyse quantitative poussée, qui tiendrait par exemple compte du nombre d’enseignants concernés suivant les différentes réponses ; nous nous appuierons par contre sur les aspects qui sont le plus fréquemment abordés dans les entretiens (fréquences de réponses similaires). En centrant ainsi l’analyse sur les sujets abordés et leur fréquence, nous espérons mieux faire ressortir les représentations du vécu professionnel et les attitudes des enseignants interrogés, dont l’expérience n’est pas négligeable malgré leur nombre réduit.

Sur la base d'abord des fréquences par item, par sujet et par UES, regroupés par similitude de sens, nous pouvons d’ores et déjà effectuer les remarques suivantes : -Parmi les quatre items autour desquels était centré l’entretien, les élèves apparaissent recueillir le plus d’intérêt de la part des enseignants interrogés, à travers la totalisation du score le plus élevé (273 UES); ce qui veut dire que le tiers environ (32 %)

des interventions des enseignants pendant les entretiens concernent leurs élèves. Nous pouvons considérer ce résultat comme une preuve de l’intérêt qu’ils ont pour les apprenants, ce qui a été déjà remarqué dans l’expérience précédente des récits d’Incidents Critiques;

- A l’intérieur du classement par item, les sous-catégories de sujets plus ou moins différents indiquent que la fréquence la plus élevée est celle des ‘’Stress, obstacles, frustrations’’ (114 fois) vécus dans le cadre de l'activité professionnelle par les enseignants ; ensuite viennent en seconde position dans les fréquences les ‘’attitudes des enseignants face aux besoins des élèves’’ (104 fois abordées) ; en reliant ce résultat au précédent relatif à l'intérêt porté aux élèves, nous pouvons dire que les enseignants se préoccupent tout autant des problèmes vécus personnellement que des attitudes à adopter pour résoudre ceux de leurs élèves ;

- Quant aux plus petites unités de signification que sont les UES, la plus fréquente indique la nécessité pour l’enseignant sur le terrain, dans le cadre des ‘’Démarches de formation continue’’, d’effectuer de l’ ‘’Autoformation, information : se mettre à jour régulièrement’’ (25 fois) ; la deuxième UES la plus fréquente est située parmi celles qui essaient de définir les ‘’Qualités personnelles’’ de l’enseignant idéal : « Un modèle, un

exemple (assiduité, valeurs morales, le physique) ». Ce dernier résultat nous indique que

même si la formation en tant que grand item recueille les fréquences les moins élevées, cela ne veut pas dire qu'il suscite moins d'intérêt que les autres items; il ne faut pas se fier à un classement hiérarchisé en fonction de la récurrence ou fréquence des UES. Ne faisant donc pas trop confiance aux données chiffrées à elles seules, surtout avec une population réduite, de 38 enseignants interrogés, nous nous en tiendrons à ces exemples de quelques remarques concernant les aspects qui apparaissent le plus fréquemment dans les entretiens. L’analyse par item utilisant à la fois des données quantitatives mais surtout qualitatives des différents sujets abordés nous donnera plus d’informations au sujet des représentations du vécu et des attitudes des enseignants. Nous avons été amenés à entendre, durant les entretiens, les enseignants rapporter leur vécu sous un aspect émotionnel dans les deux premiers items (travail et relations avec les élèves), alors qu’en dernier ils évoluaient vers une approche plus réfléchie de la formation et du profil d’enseignant en EPS. Il semble naturel que les enseignants évoluaient ainsi progressivement vers plus de réflexion, d’autant que les deux derniers points (la formation et le profil) exigent de se référer à des savoirs mais aussi d’effectuer une certaine forme d'auto-évaluation (recours au souvenir de sa propre expérience).

2.2.1 – L'activité professionnelle

:

Au début de l’entretien commencé par « le travail », les interrogés décrivent les situations vécues, généralement en commençant par des aspects négatifs, frustrants, ou constituant des obstacles à l’enseignement : EPS peu valorisée dans le système scolaire, ce qui se voit à travers l’horaire et les moyens matériels insuffisants, mais aussi l’environnement humain, notamment l’attitude de l’administration, considérée comme peu valorisante ou peu encourageante dans la plupart des cas. Ces évaluations implicites

du contexte de travail ne concernent pas que les problèmes spécifiques à la discipline EPS; elles montrent une certaine volonté des interviewés à inscrire leurs récriminations dans un contexte plus général concernant tous les travailleurs (comme le salaire, le transport, le logement) ou tous les collègues enseignants d’autres matières ; sont cités souvent les effectifs surchargés des classes, les programmes peu adaptés, ou encore des défauts de gestion.

La revue des problèmes vécus dans le cadre de l’enseignement de la discipline est intéressante dans la mesure où elle nous livre d’une part des informations sur la réalité (horaire, matériel, programme, effectifs des classes, gestion administrative et pédagogique, sport scolaire, accidents, examens, information) ; d’autre part elle confirme un choix méthodologique de recherche approprié, permettant au début de la discussion d’apercevoir le vécu réel et son influence sur l’attitude des enseignants. « L’implication du personnel dans la marche du système (éducatif) et sa satisfaction dans son travail sont des facteurs essentiels de réussite d’une action éducative… » (D’Hainaut , 1981, p.88). L’échelle hiérarchique des besoins selon Maslow (1954), vue plus haut au chapitre I (p. 40) peut s’appliquer au personnel dans le cadre du travail : Les besoins supérieurs ne se manifestent habituellement que dans la mesure où les besoins inférieurs sont satisfaits ; par exemple, lorsque leur sécurité n’est pas assurée dans le système, peu d’individus feront preuve de besoin d’accomplissement. A cet aspect se rattache le problème de la rémunération…

Les interrogés passent en général en deuxième position à des situations plus valorisantes, abordant souvent la définition de la place, du rôle, des objectifs de l’EPS ou de l’enseignant ; certains s’impliquent alors d’une manière plus personnalisée, et commencent à raconter leur carrière. Comme s’ils vous disaient : « Regardez dans quelle position nous sommes placés, alors que nous apportons… »: En plus de vous rappeler les objectifs et rôles, ils vous citent généralement les réussites de leur carrière (surtout les plus anciens, une dizaine d’enseignants âgés de 45 à 61 ans, dont l’expérience d’enseignement se situe entre 20 à 35 ans). Remarquons au sujet des ‘’Satisfactions et réussites professionnelles’’ que deux UES concernent directement les élèves : ‘’Aide apportée aux élèves dans la résolution de problèmes divers (familiaux, scolaires, relationnels…)’’, la plus fréquente (citée 15 fois) et ‘’Participation positive des élèves et amour des APS’’ (08 fois).

Au niveau de l’aide personnelle aux élèves, des oppositions très peu nombreuses avancent la crainte de voir ces derniers « manipuler » cette relation en leur faveur par rapport à la note ou à leurs camarades ; d’autres enseignants, même s’ils sont d’accord sur le principe d’aider les élèves, au moins en les écoutant, disent qu’ils ne sont pas préparés pour cette forme d’intervention (aide personnelle), et expriment ainsi indirectement un besoin de formation psychologique. Mais beaucoup d’entre eux nous ont montré aussi qu’ils savaient parfois prendre en charge les situations ou comportements auxquels ils s’affrontent, même graves ou complexes, sans avoir appris à le faire en formation. Une enseignant de 54 ans nous disait : « On a chacun un style. C’est inné. C’est en nous. J’ai un élève devant moi ; je sens qu’il a un problème, et ça vient tout seul, j’ai envie de l’aider ». Un exemple de l’empathie ; mais est-ce vraiment inné ?

L’enseignante n’a-t-elle pas appris au contact de ses élèves à assumer inconsciemment des rôles auxquels elle n’avait pas été préparée en formation?

L’un des aspects les plus importants est la variété des domaines d’objectifs ou rôles cités (et plus ou moins assumés). La fréquence de ceux relatifs aux aspects socio-affectifs est remarquable: aide à la formation de la personnalité au niveau individuel (12 fois citée), éducation sous l’angle de la socialisation, de la formation du citoyen (10 fois). Ce qui vient confirmer encore une fois les résultats de notre étude (Yahiaoui, 2007) des rôles de l’enseignant d’EPS citée en début de ce chapitre : L’éducateur sous les aspects social, relationnel, citoyen semble se situer avant l’enseignant chargé des apprentissages moteurs et de techniques sportives. Il est clair en tout cas que les enseignants montrent un grand intérêt pour les deux aspects, psychomoteur et affectif, et fort probable qu’ils ont plus de satisfaction sous l’aspect éducatif socio-affectif. La plupart en effet se plaignent de l’insuffisance horaire (de deux heures par semaine) pour réaliser des apprentissages moteurs et de techniques sportives. Par ailleurs, la motivation pour ces apprentissages et surtout pour l’effort physique est faible chez les apprenants, beaucoup plus faible que chez des générations d’élèves plus anciennes, d’après des professeurs âgés ; « s’intéresser à leurs problèmes personnels, bien entendu surtout en relation avec l’EPS, c’est peut-être la solution pour les motiver », dira l’un d’eux.

Remarquons enfin que dans l’UES ‘’jeu, animation’’ , nous précisons entre parenthèse « par pression des effectifs » parce que les interrogés considèrent ces choix de situations ludiques comme « un mal nécessaire » ou « hors normes » d’enseignement, qu’ils cherchent à justifier ; le jeu est en effet utilisé pour pallier parfois au problème des effectifs élevés en élèves ou au manque de moyens matériels ; ils n’en considèrent pas moins ces situations de jeu ou d’animation comme ayant un caractère éducatif ; même s’il s’agit plus d’improvisations que d’enseignement, ils permettent au moins aux élèves de « dépenser leur énergie et se défouler » ( deux objectifs ici, l’un d’ordre physique, l’autre socio-affectif).