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La perception du risque des maladies infectieuses peut être abordée sous deux angles : d’une part le danger perçu des maladies, et, d’autre part, la susceptibilité d’attraper les maladies. Lors des entrevues je demandais aux participantes si c’était dangereux pour un nourrisson de contracter une maladie infectieuse. Deux participantes n’étaient pas en mesure de répondre à ma question et quelques répondantes ne considéraient pas les maladies comme dangereuses, justifiant cela par le fait qu’aujourd’hui on n’en meurt plus et que nous sommes en mesure de soigner ces maladies. La majorité des participantes ayant accepté la vaccination considérait les maladies infectieuses comme dangereuses, notamment au regard des risques de complication, de la mort du nourrisson, ou de l’évolution rapide de ces maladies.

Ben je croirais que oui, mais ça, c’est quelque chose sur lequel je trouve qu’on manque peut-être d’information là. Donc, je croirais que oui,[…] le système n’étant pas développé au complet, j’imagine que les risques de complications sont peut-être plus élevés que quelqu’un qui a justement les anticorps pis qui a le système immunitaire beaucoup plus développé là (Répondante 53, hésitante ayant choisi

et/ou retardé la vaccination).

Oui, pis la rougeole, quand ça se complique, il peut y avoir de gros risques, je pense que les gens peuvent même perdre la vue-là (Répondante 37, favorable ayant accepté

la vaccination).

Certaines participantes établissaient une distinction entre un nourrisson (jusqu'à 18 mois) et un enfant, de même qu’entre les maladies dangereuses ou non. Par exemple, la poliomyélite ou la diphtérie, la varicelle si on la contracte adulte ou bien les maladies avec de graves séquelles. Les maladies considérées non dangereuses par les mères sont la varicelle, si on la contracte enfant, la rougeole, la gastroentérite et les oreillons. Pour la varicelle, certaines participantes considèrent cette maladie normale et nécessaire.

Ben ça, je pense que la varicelle, faut comme tous passer par là, mais les autres maladies, ben j’imagine qu’il peut avoir des séquelles fait que c’est pas trop le fun si t’es pour avoir des séquelles là… (Répondante 57, favorable ayant accepté la

Par contre, si la majorité des participantes ont mentionné que les maladies infectieuses pouvaient être dangereuses dans certaines situations, peu importe leur position face à la vaccination, les mères hésitantes et défavorables soulignaient aussi que les maladies infectieuses n’étaient pas dangereuses dans la majorité des cas. Ces positions contradictoires était expliquées par le fait qu’aujourd’hui l’accès aux soins était aisé et que les enfants étaient médicalement bien supervisés.

La varicelle, je vais être ben contente s’il l’a quand il va être petit, mais t’sais ces maladies-là, oui, elles ont peut-être déjà été mortelles, mais je me dis aujourd’hui, si on a des bonnes habitudes de vie et on est capable d’être attentifs à leur état de santé, s’il y a la rougeole, t’sais pour mourir de la rougeole en 2012, tu dois être assez malchanceux là, je pense que si t’as un bon suivi et que tu soignes bien la maladie c’est quand même faisable de la surmonter.. pis j’aime mieux que ce soit le corps qui le fasse par lui-même que moi je trouve que le vaccin, le mauvais côté de ça, c’est qu’on essaie de faire le travail à la place du corps pis je pense pas que c’est une bonne chose (Répondante 43, défavorable ayant refusé la vaccination).

Est-ce que c’est dangereux… non. C’est plate (RIRE), c’est plate pis y’a probablement plus justement de nourrissons en bas d’un an qui vont avoir une complication suite à ça, mais encore là, t’sais, un enfant qui meure d’une coqueluche ou même d’un rhume, y’en a pu là. Avant, c’est ce qu’on voyait beaucoup parce que notre système était pas aussi formé que ce qu’il est maintenant. Maintenant, on est capable d’avoir des médicaments, on est capable d’avoir accès à l’hôpital rapidement. Ça a pu le temps de se développer pis de s’aggraver au point où on est pu capable de récupérer là (Répondante 55, défavorable ayant refusé la vaccination).

Enfin, contrairement aux mères ayant accepté, certaines des participantes ayant choisi et/ou retardé la vaccination ou bien refusé la vaccination précisaient que les maladies infectieuses étaient plus faciles à surmonter pour les enfants que pour les adultes.

Ben par exemple, la rougeole pis la varicelle, dans ma vie, de ce que je connais là, je pense que c’est même moins… je pense que c’est même plus facile de passer au travers, parce que c’est des maladies d’enfant en fait, fait que c’est comme plus facile pour des enfants de passer au travers ça qu’un adulte, c’est mon opinion, c’est sur que… Oui […] Oui, j’ai 1 de mes beaux-frères qui l’a eu la rougeole l’année dernière pis il n’a pas trouvé ça drôle, mais moi, de ce que je me suis fait dire de personnes.. c’est-tu mon accompagnante qui m’avait dit ça je crois… ouin, c’est ça, ben elle m’avait dit que la rougeole, pour un enfant, c’était plus facile à surmonter qu’un adulte (Répondante 43, défavorable ayant refusé la vaccination).

Enfin, la perception du risque s’exprimait également en termes de vulnérabilité pour contracter une maladie infectieuse. Trois aspects étaient évoqués : tout d’abord les contacts de l’enfant, ensuite, l’alimentation du nourrisson (allaitement versus biberon), et enfin le système immunitaire de l’enfant.

Des participantes considéraient leur nourrisson plus à risque qu’un autre du même âge de contracter une maladie infectieuse. La raison principale était que les autres enfants de la famille allaient à la garderie et donc, ils pouvaient être porteurs des maladies infectieuses. Il a aussi été avancé que le système immunitaire n’était pas complètement développé constituant selon certaine un facteur de vulnérabilité.

Ben peut-être un peu plus à risque, parce qu’il a une grande sœur qui va à la garderie donc à la garderie, il peut y avoir propagation de virus et bactéries et elle peut ramener ça ici. Donc, j’pense que… un peu plus à risque comparé à un enfant que mettons qui est à la maison, qui n’a pas de grande sœur et qui ne va pas à la garderie. Bon, peut-être un peu plus à risque (Répondante 57, favorable ayant

accepté la vaccination).

Je crois que oui, oui parce que son système n’est pas tout à fait développé donc, son système immunitaire doit être plus faible… en fait, je ne me suis pas informée là- dessus, mais en fait, je crois qu’un nourrisson doit être plus faible oui (Répondante

39, hésitante ayant accepté la vaccination).

Pour les participantes qui mentionnaient que leur enfant était moins à risque, c’était notamment en raison du peu de contact qu’il avait avec l’extérieur, mais aussi dû au fait que l’enfant était allaité que cela procurait, selon des participantes, une protection contre les maladies infectieuses, diminuant ainsi la vulnérabilité de l’enfant.

[…] et à moins d’un an, ils sortent moins de la maison, ils ne sont pas encore à la garderie, on les protège plus que comme je dirais, quand je pense à ma fille qui a 2½ ans et qui va à la garderie, je la considère ben plus à risque que mon bébé qui va rester à la maison avec moi et qui ne sortira pratiquement pas de la maison à part pour de petites promenades (Répondante 29, hésitante ayant choisi et/ou retardé la

Ok, pour l’instant, elle est moins à risque étant donné qu’elle est avec moi, ici à la maison là. Elle est moins à risque qu’un autre qui est garderie, c’est sûr

(Répondante 28, hésitante ayant accepté la vaccination).

[….] et le fait aussi qu’il est allaité ben c’est sûr que c’est bon, ça renforce son système immunitaire là, moins à risque,… il n’est pas non plus pas du tout à risque

(Répondante 43, défavorable ayant refusé la vaccination).

Ben moi je dirais qu’il est moins à risque du fait qu’il est allaité, parce qu’il a plus d’anticorps là. Il bénéficie de mes anticorps à moi, c’est pour ça que je dirais qu’il est moins à risque que les autres (Répondante 47, favorable ayant accepté la

vaccination).

Bon, c’est peut-être, c’est probablement erroné mais je sais que quand on allaite, admettons que elle, elle attrape un rhume, elle va me le donner, pis mon corps va produire l’anticorps pis avec l’allaitement, y’avait beaucoup d’anticorps mais je sais pas si les maladies infectieuses ça a rapport avec les anticorps. Fait que je dirais moins, moins oui (Répondante 41, hésitante ayant accepté la vaccination).

7.2 Les stratégies de gestion du risque