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Depuis quelques années, le concept de morale ou de moralité suscite un regain d’intérêt au sein de la discipline anthropologique. Afin d’être en mesure de mener des études dans ce nouveau champ, des auteurs tel que Zigon se sont attachés à développer des approches méthodologiques spécifiques. Différents concepts opératoires ont ainsi, été élaborés et je me suis appuyée sur certains d’entre eux pour cette recherche, notamment la moralité instituée formelle, la moralité séculière et la moralité populaire. Dans le cadre de ce mémoire, l’un des objectifs était d’identifier l’influence de la moralité populaire sur la prise de décision de vaccination. Je rappelle que la moralité populaire peut être définie comme l’ensemble des valeurs, des normes, des croyances et des connaissances qui guident les décisions morales (Massé, 2007a). Il apparaît que, dans le cadre de la décision vaccinale, de nombreuses valeurs sont sollicitées, les deux principales étant la valorisation de ce qui est naturel, exprimée, entre autres, par la capacité du

corps à lutter contre les maladies, et la nécessité des maladies pour développer le système immunitaire et la valeur de protection de l’enfant, notamment liée à la perception du danger que représente les maladies infectieuses. Une nette distinction est apparue entre les participantes faisant confiance aux autorités de la santé publique et aux professionnels de la santé et celles étant, au contraire, méfiantes et remettant en question les arguments avancés par ces derniers pour promouvoir la vaccination. Dans le cadre de la vaccination, le manque de confiance avait déjà été identifié comme un facteur important du refus de la vaccination, et plusieurs auteurs ont soulignés l’importance de maintenir la confiance du public dans les programmes de vaccination (Black et al, 2010, Larson et al, 2011, Leach et al, 2007, Leask, 2011). À cela s’ajoute aussi la valorisation du bien commun qui, dans le cadre de la vaccination, relève de l’importance de la couverture vaccinale pour protéger les plus vulnérables, et qui s’oppose à la valorisation du bien- être personnel, exprimé essentiellement par la non-prise de risque lié à la vaccination. De plus, la valeur de responsabilité parentale était associée au devoir de protéger l’enfant, de s’informer et de décider. Ces nuances sont importantes car si pour certaines, les parents sont responsables de protéger leur enfant contre les maladies infectieuses, pour d’autres, il apparaît que le choix soit primordial, et donc la responsabilité est de décider et/ou de s’informer. En apportant ces nuances, les mères soulignaient que la vaccination n’était pas un devoir mais un choix qui devait être respecté. C’est pourquoi, la valeur commune partagée par presque toutes les participantes est celle du respect du choix des autres.

Outre les valeurs, j’ai également pu établir une distinction au niveau des normes. Pour certaines, la décision de vacciner était normale, alors que d’autres, au contraire, se positionnaient en opposition à cette norme. Cette prise de position, parfois difficile à assumer, est justifiée par l’importance accordée par ces participantes au fait de questionner ces normes et de ne pas adopter un comportement pour « faire comme tout le monde». Certaines étaient même critiques envers les mères qui acceptaient la vaccination, leur reprochant de ne pas suffisamment s’informer et de faire trop confiance aux autorités de santé publique. Cela rejoint les résultats d’une étude d’Hobson-West qui précise que, pour certains, «cette confiance aveugle» serait plus dangereuse que l’ensemble des autres risques inhérents aux maladies infectieuses et/ou à la vaccination. Les répondants de l’étude d’Hosbon-West qualifiaient le choix d’accepter la vaccination comme étant le plus facile et ils remettaient en question le fait que la vaccination soit présentée comme un choix naturel (Hobson-West, 2007). Cela suggère également que les

individus sont réflexifs. Certains auteurs inscrits dans une perspective foucaldienne, reprochent aux autorités de santé publique d’asservir les citoyens par le biais de leurs programmes afin de contrôler les corps (Lupton, 1995). En s’interrogeant ou en refusant la vaccination, ces mères illustrent que les citoyens ne sont pas complètement assujettis aux politiques de santé publique et qu’elles disposent d’espace de liberté leur permettant de pondérer les normes et les valeurs en lien avec leur conception propre de la santé et de la maladie.

Encore une fois, une certaine homogénéité entre les valeurs et les normes exprimées est observée selon les profils. Pour résumer, les participantes favorables évoquaient la valeur de protection et de bien commun, la responsabilité de s’informer, et la confiance envers les autorités de santé publique. Les participantes défavorables, quant à elles, s’appuyaient sur la valorisation de ce qui est naturel, le bien être personnel, et la méfiance envers les autorités de santé publique. Enfin, les participantes hésitantes évoquaient l’ensemble de ces valeurs, l’importance accordée à chacune d’elles étant variable.

Au regard des résultats, il est possible de constater que plusieurs valeurs sont sollicitées par les mères québécoises quand il s’agit de prendre une décision quant au choix de vaccination. Bien que ces valeurs soient partagées à des degrés variables par les participantes, l’importance accordée à chacune d’elle influence la décision. Cette variation de la pondération peut être abordée comme un continuum allant de la moralité instituée formelle à la moralité séculière. Ainsi, pour les participantes favorables à la vaccination, s’appuyant sur la protection du nourrisson, leur décision reflète les valeurs et les normes émises par la moralité instituée formelle, alors que les participantes défavorables s’inscrivent en grande partie dans la moralité séculière. Enfin, les participantes hésitantes vis-à-vis de la vaccination sont influencées à la fois par la moralité instituée formelle et la moralité séculière. Dès lors, la décision de vacciner engendre un véritable dilemme. Au-delà des différentes normes et valeurs composant la moralité populaire, il est également important de souligner que la moralité populaire n’est pas statique et qu’elle varie selon l’objet qu’elle concerne.

Toutes les participantes défavorables à la vaccination ont été vaccinées elle-mêmes, et certaines d’entre elles ont même accepté des vaccins de voyage ou le vaccin contre la grippe A (H1N1). Cela illustre que la moralité évolue dans le temps, mais aussi selon les personnes concernées. Les mères qui conçoivent la vaccination non sécuritaire peuvent accepter de prendre des risques pour elles-mêmes mais pas pour leur enfant. Enfin, la moralité populaire varie aussi selon l’objet qui la concerne. Dans le cadre de ce mémoire, je me suis intéressée à la vaccination des nourrissons, et des profils ont été dégagés. Il est apparu que ceux-ci étaient influencés à des degrés divers par la moralité instituée formelle et la moralité séculière. Toutefois, ces influences peuvent être modifiées selon l’objet de l’étude. En effet, les participantes défavorables à la vaccination rejoignent et adhèrent aux discours des autorités de santé publique lorsque l’on aborde le thème de l’allaitement qui, pour certaines, apparaissait comme une norme, notamment pour le développement du système immunitaire. Il aurait été intéressant d’étudier la moralité populaire en lien avec, par exemple, le guide alimentaire canadien. Il est possible que l’établissement des profils en lien avec la vaccination ne corresponde plus tout à fait à ce nouvel objet de recherche. Par exemple, les mères défavorables auraient peut-être plus tendance à respecter les normes alimentaires et à adopter de saines habitudes de vie. Cela ne signifie pas qu’elles seraient moins critiques, mais plutôt que ces normes véhiculées en lien avec l’alimentation rejoignent leur conception de la santé et de la maladie.

Enfin, les mères hésitantes mettent en évidence un autre aspect important de la moralité populaire, celui du dilemme qu’engendre le choix. Zigon souligne l’importance de l’étude des dilemmes qu’il nomme « morality breakdown» (Zigon, 2007). En effet, il est intéressant de noter que lorsque vient la décision de vacciner, certaines mères sont influencées par plusieurs valeurs et normes, et l’étude du processus de pondération, de hiérarchisation et d’équilibrage est intéressante. Cependant, avec la montée du phénomène d’hésitation face à la vaccination, il est également possible de se demander pour quelles raisons cette décision suscite un tel questionnement. Selon Hobson-West, l’hésitation à la vaccination résulterait de l’importance accordée aux choix, à l’accent mis sur l’empowerment et à la responsabilité individuelle qui émane du discours des autorités de santé publique (Hobson-West, 2003). En effet, ces discours visent à responsabiliser les parents, auxquels il est demandé de faire des choix éclairés et de façon autonome (Lupton, 1995). Dans cette optique, il est tout à fait logique que des mères

s’interrogent afin de s’assurer que leur décision soit la meilleure pour l’intérêt de leur enfant. Comme le souligne Burton-Jeangros : « Les interrogations actuelles des parents peuvent être interprétées comme le résultat du processus de réflexion et de responsabilité initiée par les messages de prévention qui, depuis une trentaine d’années, s’efforcent de sensibiliser les membres du public quant à leur propre rôle » (Burton-Jeangros, 2006: 24). Le phénomène de l’hésitation face à la vaccination ne serait donc pas surprenant voir normal. Ce phénomène serait même très sain, dans le sens où il révèle que les mères sont soucieuses de la santé de leur enfant et qu’elles souhaitent être informées pour prendre les meilleures décisions. Cela explique aussi pourquoi la responsabilité de s’informer était mentionnée par ces mères. Toutefois, cela implique une reconfiguration de la promotion de la vaccination afin de prendre en considération ces nouvelles interrogations.

Robin et Zigon apportaient des distinctions sur la définition du concept, en lien avec le caractère conscient ou inconscient des normes et des valeurs qui guident l’action (Robbins, 2009, Zigon, 2008). Toutefois, bien que cette distinction puisse être intéressante, ce que souligne ce mémoire c’est le caractère hétérogène et évolutif de la moralité populaire, et cet aspect doit être pris en considération de façon explicite lors de la définition du concept. C’est pourquoi je propose d’affiner la définition de la moralité populaire comme suit :

Ensemble de valeurs, de normes, de croyances et de connaissances, partagées à des degrés divers au sein d’une société, qui, selon les objets concernés, est influencé plus ou moins fortement par la moralité instituée formelle ou la moralité séculière. La pondération des valeurs qui la constituent peut parfois être difficile, et aboutir à de véritables dilemmes. Cette pondération n’est pas figée et peut fluctuer selon des facteurs tels que les informations, les expériences ou les émotions.

La prise en considération de l’hétérogénéité et du caractère évolutif de la moralité, permet, lorsque la vaccination est abordée via ce concept de mettre en évidence la complexité de la prise de décision et souligne, par le fait même, l’importance d’aller au-delà de l’identification des connaissances et des croyances.

8.3 Les stratégies de gestion du risque

L’autre objectif de ce mémoire de maitrise consistait à identifier les stratégies de gestion du risque mises en place par les mères québécoises. Pour commencer, il convient d’aborder les conceptions du risque que les conduites mises en place doivent gérer. Dans le cadre de ce mémoire, il est possible de constater que les perceptions du risque en lien avec les maladies infectieuses diffèrent du risque «objectif» tel qu’il peut être présenté par les autorités de santé publique. En effet, certaines participantes considéraient les maladies dangereuses sans toutefois être en mesure d’en évoquer les dangers concrets. D’autres, au contraire, ne considéraient pas les maladies comme étant dangereuses, et se basaient sur leur propre expérience, comme celle de la varicelle, pour appuyer leur conception. De la même façon, une mauvaise expérience vécue ou rapportée par un tiers peut changer la perception. La vulnérabilité est aussi un aspect important dans la perception du risque. Pour les mères ayant déjà des enfants, elles considéraient, en règle générale, leurs nourrissons plus à risque que les autres du même âge, notamment si ces derniers vont à la garderie. Par contre, si l’enfant était seul, ou bien si les mères allaitaient, elles considéraient l’enfant moins à risque d’attraper une maladie infectieuse. Des auteurs ont mis en avant cette distinction entre le risque exprimé par les experts de santé publique et le risque exprimé par la population (Burton-Jeangros, 2004, Massé, 2007b, Massé et al, 2011).

Dans le cadre de ce mémoire, j’ai évoqué les différentes stratégies que les mères mettaient en place, soit pour prévenir les maladies infectieuses, soit les effets indésirables de la vaccination. J’ai notamment fait le lien entre les stratégies et la perception du risque. Toutefois, un autre aspect qui peut être important est la notion de sentiment de contrôle individuel. Selon Burton- Jeangros, « si les acteurs sociaux considèrent que les risques dont le contrôle leur échappe sont importants, voire plus élevés que ceux sur lesquels ils peuvent intervenir, pourquoi se donneraient-ils la peine d’intervenir au niveau de leurs pratiques quotidiennes ? » (Burton- Jeangros, 2004: 68). Or, dans le cadre de ce mémoire, il est possible de constater que, même si les mères refusent ou acceptent la vaccination, elles mettent en place des routines. Dès lors, cela signifie que les unes favorisent la vaccination pour contrôler les maladies infectieuses, alors que les autres considèrent, au contraire, être en mesure de contrôler le risque inhérent aux maladies

infectieuses. Cela est d’autant plus marquant lorsque l’exposition aux maladies est réalisée. Cet élément peut dénoter une grande confiance dans la capacité de la mère et du nourrisson à gérer la maladie. Cela peut aussi s’expliquer par le fait que ces mères considèrent ces maladies comme nécessaires et qu’en agissant ainsi, elles offrent une meilleure protection pour leur enfant.

Toutefois, outre la conception du risque et la perception de contrôle, il est également possible d’établir un lien entre les stratégies mises en place par les mères et leur compréhension des maladies infectieuses, de la vaccination, mais aussi, de la conception du système immunitaire. En effet, la majorité des participantes définissait les maladies infectieuses par les caractéristiques de propagation ; c’est pourquoi l’évitement des malades et l’importance accordée à l’hygiène correspondent à des moyens d’éviter d’être contaminé par des maladies infectieuses. Ensuite, la transmission des anticorps de la mère à son nourrisson par le biais de l’allaitement révèle également la manière dont les mères s’approprient les informations et conçoivent le système immunitaire, notamment comment il se construit. De ce fait, dans le cas des maladies infectieuses, les mères mettent en place des stratégies, les unes pour être moins vulnérables, les autres pour donner au système immunitaire les ressources nécessaires pour les combattre. Si la perception du risque a un rôle prépondérant dans la mise en place de stratégies de gestion familiale du risque, ces dernières sont également élaborées en fonction de la compréhension des maladies infectieuses, notamment leur propagation, et la conception du système immunitaire. Ces dernières correspondent, en partie, à la théorie du germe fondée sur l’hygiène et la propreté (Burton-Jeangros, 2006), mais aussi aux discours émis par la biomédecine sur la représentation du système immunitaire (Laplante et al, 2003). Dès lors, cela peut expliquer les raisons pour lesquelles la plupart des conduites mises en place par les mères sont normées par les discours des autorités de santé publique (hygiène, évitement des malades, allaitement). Malgré ce partage des représentations, j’ai observé des divergences en lien avec les capacités du système immunitaire. Pour certaines, la vaccination est un moyen de le stimuler pour qu’il produise des anticorps alors que pour d’autres, la vaccination l’affaiblit ou le stimule de façon trop importante. Cet aspect en lien avec les représentations est important, car la perception de contrôle sur les maladies infectieuses ou la vaccination peut en découler.

Aborder la vaccination par le biais de la moralité populaire permet de mettre en évidence les valeurs sollicitées pour la prise de décision. Il est apparu que la moralité populaire pouvait être

plus ou moins influencée par la moralité instituée formelle et la moralité séculière. Les stratégies de gestion du risque s’appuyaient sur la moralité populaire des participantes pour s’y conformer. Dès lors, un lien entre la moralité populaire et les stratégies de gestion du risque peut être établi. En clair, une mère qui valorise ce qui est naturel sera plus encline à privilégier des stratégies dites «naturelles» tel que l’allaitement pour protéger son enfant des maladies infectieuses. Ainsi, l’avantage qu’offre l’étude de la vaccination des nourrissons par le biais de la moralité populaire, c’est la mise à jour des connaissances, des croyances, des normes et des valeurs qui guident la décision de vacciner ou non. Mais aussi, il est possible de mettre en évidence une cohérence entre la moralité populaire et les stratégies de gestion du risque en lien avec les maladies infectieuses et la vaccination.

Dans le cadre de ce mémoire, je me suis attachée à établir un lien entre les moralités, la stratégie de gestion du risque et la décision vaccinale. Cette recherche comprend des limites. Tout d’abord, seulement 20 mères ont participé à ce projet, et, par conséquent, chacun des profils était représenté par peu de participantes, notamment pour ce qui est des participantes défavorables. Par contre, cela n’est pas surprenant puisqu’on estime à moins de 5% les parents qui refusent tous les vaccins. De plus, presque la moitié des participantes avait un niveau universitaire, ce qui n’est pas représentatif de la population en général. Toutefois, malgré ces limites, aborder la vaccination des nourrissons par le biais des moralités et des stratégies de gestion du risque, met l’accent sur les valeurs et les conflits de valeur que peuvent susciter la décision de vacciner. Cela permet aussi de préciser les concepts de moralité populaire et de stratégies de gestion du risque.

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