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En quoi le ralentissement de l’investissement en Chine infl uerait-il sur d’autres pays émergents et en développement?

Dans le document PERSPECTIVES DE L ÉCONOMIE MONDIALE (Page 190-193)

Synthèse : quels sont les éléments qui ont favorisé le renforcement de la résilience?

Encadré 4.2. En quoi le ralentissement de l’investissement en Chine infl uerait-il sur d’autres pays émergents et en développement?

PIB

et croissance de l’investissement fi xe chinoist est la variation an-nuelle (en pourcentage) de la formation brute réelle de capital fi xe provenant des comptes nationaux.

Encadré 4.2. En quoi le ralentissement de l’investissement en Chine infl uerait-il sur d’autres pays émergents et en développement?

Ashvin Ahuja et Malhar Nabar sont les principaux auteurs de cet encadré, qui s’inspire de leur étude à paraître.

10 20 30 40 50 60

Machines Produits minéraux Métaux Produits chimiques Machines Produits minéraux Métaux Produits chimiques Machines Produits minéraux Métaux Produits chimiques Machines Produits minéraux Métaux Produits chimiques –4 0

0 4 8 12 16 20 24

2000 02 04 06 08 10

Consommation Investissement Exportations nettes PIB 1. Contributions à la croissance du PIB (en pourcentage)

2. Composition des importations (en pourcentage du total)

2002–04 2005–07

2008–09 2010–11

Source : calculs des services du FMI.

Graphique 4.2.1. Composition de la croissance et des importations de la Chine

Cette mesure varie selon les pays en fonction de leur dépendance à la Chine pour leurs exportations, et dans le temps en fonction des fl uctuations de la croissance de l’investissement fi xe chinois. Par construction, elle évalue uniquement l’infl uence de l’activité chinoise sur d’autres pays au travers des échanges directs; elle n’appréhende pas la dépendance indirecte au travers d’économies intermédiaires verticalement intégrées ou de la baisse des prix des produits de base.

On évalue l’eff et d’entraînement sur la croissance des partenaires commerciaux de la Chine au moyen d’une régression des taux de croissance des pays émergents et en développement sur la mesure de

cet eff et et de divers autres paramètres, notamment la croissance décalée, les termes de l’échange et la volatilité de la production de ces pays. L’échantillon couvre la période débutant avec l’accession de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (2002–11); il comprend l’ensemble des pays émer-gents et en développement classés dans l’indice MSCI AC World et les principaux producteurs de produits de base. La régression est également estimée au moyen de diff érents indicateurs de la croissance de l’investissement fi xe en Chine : global, dans l’industrie manufacturière et dans les secteurs non marchands (calculés par l’application de ratios aux chiff res de l’investissement en immobilisations disponibles à compter de 2003). Cette ventilation permet de comparer les eff ets d’entraînement déri-vant d’un ralentissement de l’investissement dans l’activité manufacturière à ceux provenant d’une décélération dans les secteurs non marchands2.

Parallèlement à l’infl uence grandissante de la Chine sur les importations mondiales, l’eff et de ses investissements sur la croissance de ses partenaires commerciaux s’est accentué avec le temps. Les pays émergents les plus tributaires sont ceux de la chaîne d’approvisionnement régionale comme la Corée, la Malaisie et la province chinoise de Taiwan. Les résultats indiquent que la croissance du PIB de la province chinoise de Taiwan recule d’un peu plus de neuf dixièmes de point pour chaque décélération de 1 point de l’augmentation de l’investissement en Chine (graphique 4.2.3, plage 1).

Parmi les exportateurs de produits de base, les plus touchés sont les exportateurs de minerais dont la structure économique est relativement moins diver-sifi ée et dont la concentration des exportations sur la Chine est plus prononcée. Face à un ralentissement de 1 point de pourcentage de la croissance de l’inves-tissement en Chine, on estime que la croissance du Chili diminue de près de deux cinquièmes de point.

Par contre, le repli de la croissance est moindre dans les grands pays exportateurs de produits de base dont

2Les secteurs non marchands sont les services publics, la construction, le transport et le stockage, les technologies de l’in-formation, le commerce de gros et de détail, les services de res-tauration, les services bancaires et d’assurance, l’immobilier, les services de crédit-bail et les services commerciaux, l’éducation, la santé, les sports et les loisirs, et l’administration publique.

Encadré 4.2. (suite)

Source : calculs des services du FMI.

Note : DEU = Allemagne; ZAF = Afrique du Sud; SAU = Arabie saoudite; AUS = Australie; BRA = Brésil; CHL = Chili; KOR = Corée;

USA = États-Unis; IRN = Iran; JPN = Japon; KAZ = Kazakhstan;

MYS = Malaisie; PER = Pérou; PHL = Philippines; TWN = province chinoise de Taiwan; THA = Thaïlande; ZMB = Zambie.

0

Graphique 4.2.2. Hausse des exportations vers la Chine

2. Exportations vers la Chine, 2001 et 2011 (en pourcentage du PIB)

1. Exportations vers la Chine, 2001 et 2011 (exportations vers la Chine/total des exportations)

Part plus élevée en 2011 qu’en 2001

l’économie est plus diversifi ée, comme le Brésil et l’Indonésie (graphique 4.2.3, plage 2)3.

3De manière analogue, un modèle autorégressif vectoriel augmenté par des facteurs associant des variables macroécono-miques, fi nancières, commerciales des pays du G-20 et des va-riables relatives aux prix mondiaux des produits de base constate qu’un repli de 1 % de l’investissement en immobilisations de la Chine par rapport au niveau de base se traduirait respectivement par des chutes de 0,8 %, 1,0 %, 1,6 %, 1,8 %, 1,8 % et 2,2 % des prix du minerai de fer, de l’aluminium, du cuivre, du plomb, du nickel et du zinc au cours de l’année suivant le choc. Pour de plus amples détails, voir Ahuja et Nabar (à paraître).

La décomposition de l’investissement entre le secteur manufacturier et les secteurs non marchands montre que les eff ets d’entraînement de l’investisse-ment dans le secteur manufacturier chinois dénotent l’infl uence de la demande mondiale. Une fois la demande mondiale intégrée à titre de paramètre addi-tionnel dans la régression, l’eff et d’entraînement de ce type d’investissement en Chine n’a plus d’eff et sta-tistiquement signifi catif sur la croissance de ses par-tenaires commerciaux (alors que celui de la demande mondiale l’est). À l’inverse, l’investissement dans le secteur non marchand en Chine a des retombées signifi catives sur la croissance de ses partenaires com-merciaux, qui vont au-delà des eff ets de la demande mondiale.

L’analyse montre également que les eff ets d’entraî-nement directs de l’augmentation de la consomma-tion sur la croissance des partenaires commerciaux ont été négligeables ces dernières années. La part de la Chine dans les importations mondiales de biens de consommation a progressé plus lentement que sa part dans la consommation mondiale au cours des quinze dernières années. La Chine occupe pour l’heure une place modeste parmi les importateurs de biens de consommation puisqu’elle ne représente que 2 % des importations mondiales4. La faible teneur en importations de sa consommation fi nale permet de penser que, si les réformes structurelles envisagées dans le 12e plan quinquennal se traduisent par une transition à une croissance fondée sur la consomma-tion, les eff ets bénéfi ques directs pour les exportateurs de biens de consommation seront faibles. Ses parte-naires commerciaux pourraient cependant bénéfi cier d’un accès indirect aux consommateurs chinois par la vente de produits intermédiaires, de pièces déta-chées et de composants aux entreprises chinoises qui assemblent et mettent au point les produits fi naux pour le marché local.

4Voir FMI (2012) pour de plus amples détails.

–0,4 –0,2 0,0 0,2

BRA IDN ZAF IRN KAZ SAU ZMB CHL

–1,0 –0,5 0,0 0,5

PHL THA KOR MYS TWN

1. Impact sur la croissance des partenaires commerciaux (en pourcentage)

2. Impact sur la croissance des pays exportateurs de produits de base

(en pourcentage)

Source : calculs des services du FMI.

Note : ZAF = Afrique du Sud; SAU = Arabie saoudite; BRA = Brésil;

CHL = Chili; KOR = Corée; IDN = Indonésie; IRN = Iran;

KAZ = Kazakhstan; MYS = Malaisie; PHL = Philippines;

TWN = province chinoise de Taiwan; THA = Thaïlande;

ZMB = Zambie. Les bâtons indiquent l’effet d’un ralentissement de 1 point de pourcentage de la croissance de l’investissement chinois.

Graphique 4.2.3. Impact d’un ralentissement de l’investissement en Chine

Encadré 4.2. (fi n)

Le Kenya et la Tanzanie comptent parmi les pays émergents et en développement qui ont fait preuve d’une forte résilience durant la Grande Récession.

Tous deux ont enregistré une croissance économique supérieure à celle des pays avancés, n’ont connu qu’une légère décélération en 2008–09, et une reprise dynamique et robuste par la suite (graphique 4.3.1, plage 1)1.

Cette résilience s’est affi rmée grâce à une décennie de stabilité macroéconomique renforcée. En Tanzanie, les réformes conduites depuis la fi n des années 90 ont libéralisé les marchés des changes, les marchés fi nan-ciers et le commerce extérieur, et atténué le rôle des en-treprises parapubliques. L’infl ation a chuté, passant de 20–30 % dans les années 90 à 5 % vers le milieu de la première décennie du siècle, les recettes budgétaires ont augmenté, passant de 10 % à 15 % du PIB, et la cou-verture des réserves brutes a globalement doublé. Grâce à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés et à l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale du FMI, la charge de la dette a également été réduite de moitié par rapport au PIB. Au Kenya, les réformes ont débuté plus tôt par un programme d’envergure visant à libéraliser les régimes de contrôles des prix, de licences d’importation et de restrictions de change et par des mesures de privatisation des entreprises parapubliques et de réduction des eff ectifs de la fonction publique.

Sous l’eff et d’une politique budgétaire prudente, l’endettement public kenyan a chuté, passant de 54 % du PIB en 2001 à 38 % en 2008.

La stabilité macroéconomique et les politiques favorables à l’économie de marché ont durablement stimulé la croissance. Comme dans de nombreux pays d’Afrique, la croissance au Kenya et en Tanzanie a été déterminée par le dynamisme du marché intérieur, ali-menté par une classe moyenne grandissante. Dans ces deux pays, l’amélioration des perspectives d’investisse-ment a favorisé une expansion soutenue des dépenses de construction du secteur privé. En parallèle, l’adop-Nick Gigineishvili, Dimitre Milkov, Armando Morales et Peter Allum sont les principaux auteurs de cet encadré.

1Au Kenya, l’évolution de la croissance a été faussée par des facteurs intérieurs, la violence post-électorale ayant provoqué un ralentissement en 2008, et la sécheresse de 2008–09 ayant compromis la production agricole. Compte tenu de cette der-nière, la plage 1 du graphique 4.3.1 examine la croissance de l’économie non agricole au Kenya.

Dans le document PERSPECTIVES DE L ÉCONOMIE MONDIALE (Page 190-193)

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