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des perspectives toujours favorables

Dans le document PERSPECTIVES DE L ÉCONOMIE MONDIALE (Page 109-113)

L’Afrique subsaharienne devrait, à court terme, conti-nuer de bénéfi cier d’un fort taux de croissance avec des diff érences régionales dans les perspectives d’évolution qui refl ètent en partie les divers degrés d’exposition des pays aux perturbations extérieures (graphique 2.16). Les risques extérieurs restent en eff et élevés ici comme ailleurs.

Les dirigeants de la région devraient exploiter la possibilité que leur off rent les solides taux de croissance pour recons-tituer les marges de manœuvre budgétaire et normaliser les situations monétaires afi n de pouvoir faire face aux risques baissiers dans de meilleures conditions.

L’activité économique en Afrique subsaharienne a augmenté de plus de 5 % pendant chacune des trois dernières années — après une décennie de solides performances brièvement interrompue par la récession mondiale de 2009 (graphique 2.17, plages 1 et 2). La plupart des pays de la région participent à cette solide expansion à l’exception notable de l’Afrique du Sud, qui a été desservie par l’étroitesse de ses liens avec l’Europe, et de certains pays d’Afrique de l’Ouest, qui ont été aff ectés par la sécheresse et des confl its internes.

Plus récemment, des importateurs de produits alimen-taires de la région ont aussi été touchés par la forte hausse des prix mondiaux de quelques grands produits

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Évolution du prix d’équilibre du pétrole, 2008–11

Graphique 2.15. Moyen-Orient et Afrique du Nord : une reprise inégale

1 3. Prix d’équilibre du pétrole2

(dollars le baril) 1. Indices mondiaux des prix pétroliers et alimentaires (2007 = 100)

Prix alimentaires Prix du pétrole

Investissements directs Flux de portefeuille privés

$XWUHVƃX[SULYÆV

Sources : Bloomberg Financial Markets; Haver Analytics; FMI, Perspectives économiques régionales : Moyen-Orient et Asie centrale, novembre 2012; estimations des services du FMI.

1L’indice du tourisme est calculé à partir de la moyenne simple des recettes du tourisme de l’Égypte, de la Jordanie, du Liban, du Maroc et de la Tunisie. Les chiffres pour le Maroc reposent, faute de données, sur les entrées de non-résidents plutôt que sur les arrivées de touristes.

2DZA = Algérie; SAU = Arabie saoudite; BHR = Bahreïn; UAE = Émirats arabes unis; IRN = Iran; IRQ = Iraq; KWT = Koweït; LBY = Libye; OMN = Oman; QAT = Qatar.

3Cours du pétrole en août 2012.

Le maintien des cours du pétrole à un niveau élevé, l’augmentation de la production pétrolière et l’accroissement des dépenses publiques ont soutenu une activité vigoureuse dans les pays H[SRUWDWHXUVGHSÆWUROH/HVFRQƃLWVLQWHUQHVHWOHXUVVÆTXHOOHVUHVWHQWXQHVRXUFH d’incertitudes et le tourisme n’a pas encore repris. L’accroissement des dépenses publiques dans les pays exportateurs de pétrole de la région a fait monter le prix d’équilibre du pétrole SUL[DXTXHOOHVUHFHWWHVSÆWUROLÅUHVFRXYUHQWOHGÆƂFLWEXGJÆWDLUHKRUVSÆWUROHFHTXLLPSOLTXH que des baisses sensibles des cours du pétrole pourraient ébranler les positions budgétaires.

agricoles — qui a fait monter l’infl ation globale et accru les déséquilibres commerciaux —, mais jusqu’à présent avec des eff ets moins graves que lors de la crise alimentaire de 2007–08 (chapitre 1, encadré 1.5).

La croissance économique que la région a connue récemment est survenue dans un contexte extérieur diffi cile marqué notamment par l’aggravation de la crise de la zone euro. Mais, en dehors de l’Afrique du Sud, la région a été peu touchée par les répercussions fi nancières de la crise européenne (graphique 2.17, plage 3). La diversifi cation des exportations a réduit l’exposition à la faiblesse de la demande provenant des pays avancés, et le niveau élevé des prix des pro-duits de base a aidé les exportateurs régionaux de ces produits et stimulé l’investissement dans l’extraction de ressources. Cependant, comme il est expliqué au chapitre 4, l’amélioration des cadres de l’action gou-vernementale et une utilisation judicieuse de la marge de manœuvre disponible face aux chocs économiques négatifs ont notablement contribué à l’amélioration des résultats obtenus par ces pays au cours des dix dernières années.

Selon le scénario de référence, qui table sur le maintien de tensions limitées dans la zone euro et une expansion économique mondiale de 3¼ à 3½ % cette année et l’année prochaine, l’Afrique subsaharienne continuera d’enregistrer un taux de croissance supé-rieur à 5 % en 2012–13 (tableau 2.7).

• D’après les projections, la croissance dans les pays exportateurs de pétrole restera élevée avec un taux de près de 6 % en 2012; un accroissement de la production pétrolière en Angola gonflera son PIB de près de 6¾ % cette année. Au Nigéria, la croissance du PIB hors pétrole ralentira sous l’effet de l’affai-blissement du contexte extérieur et du durcissement des politiques macroéconomiques, mais une légère reprise de la production pétrolière permettra à la croissance globale du PIB de se maintenir à 7 %.

• Parmi les pays à revenu intermédiaire, l’Afrique du Sud doit, d’après les projections, connaître une croissance de 2½ % en 2012 — ce qui est en deçà de la plupart des estimations de la croissance poten-tielle — en raison principalement de l’étroitesse des liens qui l’unissent à l’Europe. La croissance

Inférieur à –1 Entre –1 et –0,5 Entre –0,5 et 0 Entre 0 et 0,5 Entre 0,5 et 1 Égal ou supérieur à 1 'RQQÆHVLQVXIƂVDQWHV Zone couverte par une autre carte

Graphique 2.16. Afrique subsaharienne : révisions des prévisions de croissance du PIB pour 2013 (Écart en points par rapport aux projections de l’édition d’avril 2012 des PEM)

Source : estimations des services du FMI.

devrait rebondir à 3 % l’année prochaine sur la base des conditions extérieures relativement favorables prévues par le scénario de référence des PEM.

L’expansion de la production au Cameroun devrait s’affermir cette année et l’année prochaine, le secteur non pétrolier étant soutenu par de grands projets d’investissement public et des mesures visant à sti-muler la productivité agricole.

• Les perspectives d’évolution varient entre les pays à faible revenu de la région. En Éthiopie, la crois-sance devrait ralentir modérément cette année et l’année prochaine sous l’effet de l’affaiblissement de la demande extérieure et d’un environnement de plus en plus rigide pour l’activité du secteur privé.

Au Kenya, la consommation a été freinée par des conditions monétaires restrictives, mais l’activité dans le secteur de la construction et l’investissement des entreprises restent soutenus et favoriseront une accélération de la croissance, qui atteindra 5 % cette année et 5½ % en 2013.

Les risques qui pèsent sur les perspectives d’évolution restent importants en raison principalement des incer-titudes mondiales. L’avenir se présentera sous de moins bons auspices pour l’Afrique subsaharienne si la crise de la zone euro s’aggrave encore et la croissance mondiale ralentit davantage. Les répercussions se feront princi-palement sentir par la voie des échanges. L’Afrique du Sud, qui est étroitement liée à l’Europe, serait particu-lièrement touchée, et d’autres pays de l’Afrique australe pourraient l’être aussi par ricochet, tandis que les pays exportateurs de ressources naturelles de la région seraient atteints par l’aff aiblissement des prix des produits de base11. Un autre risque important est lié à l’éventualité d’un nouveau renchérissement des prix alimentaires mondiaux, qui dégraderait les soldes extérieurs et bud-gétaires des pays de la région qui importent des produits alimentaires. À moyen terme, un fort ralentissement possible de l’activité en Chine aurait aussi un impact négatif sur la région non seulement par le biais de l’intensifi cation des liens commerciaux opérée au cours des dernières années entre la région et la Chine (gra-phique 2.EC.7) ou de l’eff et sur les cours mondiaux des

11Voir le chapitre 2 de l’édition d’octobre 2012 des Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne pour une analyse approfondie des voies par lesquelles les eff ets de contagion s’exercent entre l’Afrique du Sud et le Nigéria, les deux plus grands pays de la région, et les autres pays qui la composent.

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Graphique 2.17. Afrique subsaharienne : une forte expansion

–2

2. Croissance de la production (en pourcentage)

4. Termes de l’échange (indice; 2003 = 100)

3

,QƃDWLRQ

(variations en pourcentage sur un an)

4 6. Solde budgétaire des

administrations publiques (en pourcentage du PIB) 1. Contributions à la croissance

de la production1

Afrique du Sud Kenya Nigéria

PFR

PRI AfSS 3. Performance des marchés boursiers

pendant les périodes de tensions Crise de la zone euro

&ULVHƂQDQFLÅUHPRQGLDOH

L’activité économique en Afrique subsaharienne a crû d’au moins 5 % par an au cours GHVGL[GHUQLÅUHVDQQÆHVVDXISHQGDQWOHUDOHQWLVVHPHQWÆFRQRPLTXHPRQGLDOGHt Le niveau élevé des prix des produits de base a soutenu les pays de la région qui en exportent HWVWLPXOÆOpLQYHVWLVVHPHQWGDQVOpH[WUDFWLRQGHUHVVRXUFHV8QHDPÆOLRUDWLRQGHVFDGUHV de l’action publique et une utilisation judicieuse de la marge de manœuvre disponible face DX[FKRFVQÆJDWLIVRQWDXVVLFRQWULEXƽFHWWHDPÆOLRUDWLRQGHVUÆVXOWDWV0DLVDYHFGHV

Tableau 2.7. Afrique subsaharienne (échantillon) : PIB réel, prix à la consommation, solde extérieur courant et chômage

(Variations annuelles en pourcentage, sauf indication contraire)

PIB réel Prix à la consommation1 Solde extérieur courant2 Chômage3

Projections Projections Projections Projections

2011 2012 2013 2011 2012 2013 2011 2012 2013 2011 2012 2013

Afrique subsaharienne 5,1 5,0 5,7 9,7 9,1 7,1 –1,7 –3,2 –3,3 ... ... ...

Pays exportateurs de pétrole4 6,2 6,0 7,5 11,2 10,8 8,9 5,5 3,8 3,4 ... ... ...

Nigéria 7,4 7,1 6,7 10,8 11,4 9,5 3,6 3,5 3,1 23,9 ... ...

Angola 3,9 6,8 5,5 13,5 10,8 8,6 9,6 8,5 6,6 ... ... ...

Guinée équatoriale 7,8 5,7 6,1 6,3 5,4 7,0 –6,0 –7,7 –7,7 ... ... ...

Gabon 6,6 6,1 2,0 1,3 2,3 2,6 10,6 9,1 4,1 ... ... ...

République du Congo 3,4 4,9 5,3 1,8 5,1 4,5 0,8 –0,6 –0,4 ... ... ...

Pays à revenu intermédiaire5 4,1 3,7 4,0 5,4 5,7 5,5 –3,4 –5,3 –5,3 ... ... ...

Afrique du Sud 3,1 2,6 3,0 5,0 5,6 5,2 –3,3 –5,5 –5,8 23,9 24,4 24,7

Ghana 14,4 8,2 7,8 8,7 9,8 10,9 –9,2 –9,1 –7,0 ... ... ...

Cameroun 4,2 4,7 5,0 2,9 3,0 3,0 –4,1 –4,1 –3,8 ... ... ...

Côte d’Ivoire –4,7 8,1 7,0 4,9 2,0 2,5 6,7 –3,1 –1,6 ... ... ...

Botswana 5,1 3,8 4,1 8,5 7,5 6,2 1,6 3,9 3,4 ... ... ...

Sénégal 2,6 3,7 4,3 3,4 2,3 2,1 –6,4 –8,5 –6,9 ... ... ...

Pays à faible revenu6 5,6 5,9 6,1 15,1 12,5 7,6 –10,9 –11,1 –11,2 ... ... ...

Éthiopie 7,5 7,0 6,5 33,1 22,9 10,2 0,6 –6,1 –7,7 ... ... ...

Kenya 4,4 5,1 5,6 14,0 10,0 5,8 –10,6 –8,5 –8,6 ... ... ...

Tanzanie 6,4 6,5 6,8 12,7 15,6 9,8 –13,7 –15,4 –13,4 ... ... ...

Ouganda 5,1 4,2 5,7 18,7 14,6 6,1 –11,4 –11,0 –11,7 ... ... ...

République démocratique du Congo 6,9 7,1 8,2 15,5 10,4 9,5 –11,5 –12,5 –14,3 ... ... ...

Mozambique 7,3 7,5 8,4 10,4 3,0 8,6 –12,8 –11,6 –12,4 ... ... ...

Pour mémoire

Afrique subsaharienne hors

Soudan du Sud 5,2 5,3 5,3 9,3 8,9 7,0 –2,0 –3,1 –3,5 ... ... ...

1Les variations des prix à la consommation sont données en moyennes annuelles. Les variations de décembre à décembre sont indiquées dans le tableau A7 de l’appendice statistique.

2En pourcentage du PIB.

3En pourcentage. Les défi nitions nationales du chômage peuvent varier.

4Ce groupe comprend en outre le Soudan du Sud et le Tchad.

5Ce groupe comprend en outre les pays suivants : Cap-Vert, Lesotho, Maurice, Namibie, Seychelles, Swaziland et Zambie.

6Ce groupe comprend en outre les pays suivants : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Comores, Érythrée, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Niger, République centrafricaine, Rwanda, São Tomé-et-Príncipe, Sierre Leone, Togo et Zimbabwe.

produits de base (FMI, 2012b), mais aussi en raison de la contribution de plus en plus importante de ce pays à l’IDE et au fi nancement offi ciel de la région12.

La priorité dans la majeure partie de la région reste de renforcer les marges de manœuvre et de préparer des dispositifs d’intervention dans l’éventualité d’une concré-tisation des risques de détérioration de la situation. Les politiques macroéconomiques sont restées accommo-dantes dans l’ensemble même si une poussée d’infl ation en 2011 a provoqué un net durcissement de la politique monétaire dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est. Un certain nombre de pays ont aussi commencé à assainir leurs fi nances publiques. Si les risques de dégradation

12 Voir le chapitre 3 de l’édition d’octobre 2011 des Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne.

qui pèsent sur l’économie mondiale se concrétisent, les pays sans contraintes fi nancières importantes devront être prêts à assouplir leurs politiques pour y faire face.

Mais les pays qui sont en train de lutter contre une forte infl ation devront maintenir des politiques monétaires ri-goureuses. La situation est diff érente en Afrique du Sud, où quatre années de relance macroéconomique ont nota-blement réduit la marge de manœuvre pour faire face à un choc négatif. Ce problème se pose avec une acuité particulière dans le domaine budgétaire, où l’espace disponible pour agir se réduira encore en cas de ralentis-sement mondial de l’activité économique; dans ce type de scénario, les autorités devront sans doute s’appuyer davantage sur une politique monétaire anticyclique pour protéger l’économie contre des répercussions négatives.

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