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Comment la résilience a-t-elle évolué dans les diff érents pays et dans le temps?

Dans le document PERSPECTIVES DE L ÉCONOMIE MONDIALE (Page 157-162)

Nous commençons par établir des faits stylisés quant à la profondeur et à la durée des périodes de contraction, de reprise et d’expansion pour diff érents groupes de pays, ainsi qu’à leur évolution au cours des 60 dernières années. Aux fi ns du présent chapitre, nous répartissons les économies mondiales en trois groupes5. Suivant Prit-chett (2000), nous entendons essentiellement par pays avancés les membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques avant 1990, à l’excep-tion de la Turquie6. Tous les autres pays sont classés dans la catégorie des pays émergents et en développement, que nous subdivisons ensuite en deux groupes : les pays à faible revenu, à savoir les 51 pays actuellement admis à bénéfi cier des prêts concessionnels du FMI, et les 69 pays restants, que nous classons dans la catégorie des pays émergents. L’appendice 4.1 établit la liste des pays couverts par l’analyse en fonction de leur classifi cation.

La variable qui nous intéresse au premier chef est l’évolution de la production réelle par habitant. Nous la privilégions par souci de cohérence avec la majo-rité des études sur le développement, parce qu’elle constitue une mesure pertinente de la production dans le cadre d’une analyse du bien-être, et parce qu’elle tient compte des écarts entre les taux de croissance démographique des diff érents pays. La plupart des observations du chapitre se vérifi ent si l’on utilise à la place la production réelle (voir appendice 4.4).

Pour identifi er les périodes d’expansion, de contrac-tion et de reprise de la produccontrac-tion par habitant, nous utilisons l’algorithme statistique de Harding et Pagan (2002), qui localise les points de retournement au niveau logarithmique d’une série chronologique.

L’algorithme recherche les maxima (pics) et les minima (creux) qui satisfont aux conditions spécifi ées en termes de longueur de cycles et de phases. Comme nous uti-lisons des données annuelles, et que certaines périodes

5Nous limitons notre analyse aux pays dont la population était en moyenne de 1 million d’habitants au moins durant la période d’observation.

6Autrement dit, certains pays que les Perspectives de l’économie mondiale rangent actuellement dans la catégorie des pays avancés sont ici classés dans celle des pays émergents. En eff et, au cours des 60 dernières années, leur profi l s’est davantage assimilé à celui de pays émergents que de pays avancés, et leur expérience — notam-ment leur aptitude à se développer suffi samment pour atteindre au statut de pays avancé — off re des enseignements utiles.

de contraction et d’expansion ne durent parfois qu’un an, la seule condition imposée a trait à la longueur minimale du cycle (une phase d’expansion suivie d’une période de contraction), fi xée ici à cinq ans7. On entend par phase d’expansion la période se situant entre l’année suivant un creux et l’année du pic, cette dernière étant comprise, et par période de contraction celle se situant entre l’année suivant un pic jusques et y compris l’année du creux. On entend par reprise la période comprise entre l’année suivant un creux et l’année où la production par habitant atteint ou dépasse le niveau du pic précédent. Lorsque la production est maîtrisée, comme c’est le cas dans la plupart des pays avancés, les reprises forment un sous-ensemble de phases d’expansion. Dans les pays émergents et en développement, en revanche, une phase d’expansion suivant une profonde récession ne permet pas toujours d’atteindre le niveau maximal de la production par habitant précédemment enregistré avant l’accomplis-sement de plusieurs cycles, auquel cas une reprise peut couvrir plusieurs cycles. L’application de la méthode de Harding et Pagan recense 117 périodes d’expan-sion et 105 périodes de repli dans les pays avancés, et 576 phases d’expansion et 496 périodes de contraction dans les pays émergents et en développement8.

Comment la résilience a-t-elle évolué au fi l du temps? Les graphiques 4.3 et 4.4 illustrent la dyna-mique de la production par habitant au cours des dix années suivant un pic, les pics étant regroupés en fonc-tion des décennies durant lesquelles ils sont intervenus.

Nous examinons d’abord la dynamique de la produc-tion suivant les pics enregistrés durant les années 50 et 60 (lignes bleu foncé). Ces décennies ont été un âge d’or pour les pays avancés, et de bonnes années pour le groupe des pays émergents et en développe-ment — dans ces derniers, la contraction médiane a été modérée (inférieure à 3 %), et il a fallu quatre ans

7Cette condition n’est pas trop restrictive. Dans les pays avancés, les cycles durent en moyenne 8½ ans (voir le chapitre 3 de l’édi-tion d’avril 2002 des Perspectives économiques mondiales). Comme indiqué, les périodes d’expansion et de contraction dans les pays émergents et en développement sont souvent beaucoup plus longues.

En imposant un cycle d’une durée minimale de cinq ans, nous cher-chons essentiellement à écarter les fl uctuations à haute fréquence de la production dans les pays émergents et en développement, généra-lement beaucoup plus volatile que celle des pays avancés.

8Le nombre de phases d’expansion et de contraction diff ère en raison de la présence de cycles incomplets au début et à la fi n de la série chronologique.

80 90 100 110 120 130 140

80 90 100 110 120 130 140 80 90 100 110 120 130 140

Pic t + 3 t + 6 t + 10 Pic t + 3 t + 6 t + 10

Pic t + 3 t + 6 t + 10 Pic t + 3 t + 6 t + 10

80 90 100 110 120 130

1. PA 2. PED 140

3. PE 4. PFR

1950–69 1970–89 1990–99

2000–06 Grande Récession

Source : calculs des services du FMI.

1RWH/HVJURXSHVGHSD\VVRQWGÆƂQLVDXWDEOHDXGHOpDSSHQGLFH3$ SD\VDYDQFÆV 3( SD\VÆPHUJHQWV3(' SD\VÆPHUJHQWVHWHQGÆYHORSSHPHQW3)5 SD\V½IDLEOH UHYHQX/HVSLFVGHODSURGXFWLRQSDUKDELWDQWVRQWLGHQWLƂÆVDXPR\HQGHOpDOJRULWKPH GH+DUGLQJHW3DJDQ+DUGLQJHW3DJDQ/DSURGXFWLRQSDUKDELWDQWDXSLFt ) est QRUPDOLVÆH½HWODSURGXFWLRQPÆGLDQHSDUKDELWDQWHVWLQGLTXÆHHQDQQÆHVVXUODSÆULRGH FRPSULVHHQWUHt + 1) et (t SRXUFKDTXHJURXSH

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Graphique 4.3. Dynamique de la production par habitant après des pics

(Production médiane par habitant; pic = 100; années en abscisse)

pour que la production médiane par habitant atteigne ou dépasse le pic précédent (graphique 4.3, plage 2).

La situation des pays émergents et en développement s’est brutalement détériorée dans les années 70 et 80 (graphique 4.3, plages 2 à 4, lignes rouges). La contrac-tion médiane a été beaucoup plus prononcée et plus longue — dix ans plus tard, la production médiane par habitant n’avait toujours pas retrouvé le niveau atteint lors du pic antérieur. Des variations substantielles sont néanmoins observables d’une région à l’autre (gra-phique 4.4). Les pays émergents et en développement d’Asie ont fait preuve d’une certaine résilience au cours de ces décennies, la durée médiane des contractions et des reprises étant de 4 ans seulement, ce qui marque un contraste radical avec l’Amérique latine, où de nom-breux pays ont été secoués par de douloureuses crises de la dette dans les années 80, et avec l’Afrique subsaha-rienne et la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.

Dans ces trois régions, la production médiane par habi-tant demeurait dix ans plus tard inférieure (parfois sen-siblement) au niveau enregistré lors du pic précédent.

Dans les pays émergents et en développement, une embellie s’est amorcée dans les années 90 (gra-phique 4.3, lignes bleu clair). La production médiane par habitant a suivi une évolution plus proche de celle observée dans les années 50 et 60 malgré, là encore, quelques variations selon les régions (graphique 4.4). La décennie n’a pas été très favorable aux pays émergents et en développement d’Asie, bon nombre d’entre eux ayant subi un ralentissement brutal durant la crise fi nancière asiatique de 1997–98. À l’inverse, de nombreux pays émergents d’Europe ont connu un essor rapide après la chute de production associée à la transition.

Il n’en demeure pas moins que l’excellente per-formance des pays émergents et en développement au début des années 2000 et durant toute la Grande Récession est un phénomène sans précédent (gra-phique 4.3, lignes jaunes et noires)9. Le repli de la production médiane par habitant durant les périodes de

9L’amélioration de leurs résultats ne tient pas au dynamisme d’un sous-ensemble de pays. Si l’on divise les pays émergents et en déve-loppement en exportateurs de produits de base (qui ont grandement bénéfi cié du niveau élevé des cours de ces produits ces dernières années) et en non-exportateurs de produits de base, on obtient la même courbe d’amélioration pour les deux groupes. De même, si l’on écarte les plus grands pays émergents de l’ensemble, le résultat obtenu ne diff ère pas sensiblement. Cette répartition est illustrée au graphique 4.15 de l’appendice 4.4.

80 90 100 110 120 130 140

80 90 100 110 120 130 140

80 90 100 110 120 130 140

Pic t + 3 t + 6 t + 10

1. Pays émergents et en développement d’Asie

2. Amérique latine

3. AfSS 4. MOAN

1950–69 1970–89 1990–99

2000–06 Grande Récession

80 90 100 110 120 130

140 5. CEI et pays émergents d’Europe

80 90 100 110 120 130 140

Pic t + 3 t + 6 t + 10

Pic t + 3 t + 6 t + 10

Pic t + 3 t + 6 t + 10

Pic t + 3 t + 6 t + 10

Source : calculs des services du FMI.

1RWH/HVJURXSHVGHSD\VVRQWGÆƂQLVDXWDEOHDXGHOpDSSHQGLFH$I66 $IULTXH VXEVDKDULHQQH&(, &RPPXQDXWÆGHV¦WDWVLQGÆSHQGDQWV02$1 0R\HQ2ULHQWHW$IULTXH GX1RUG/HVSLFVGHODSURGXFWLRQSDUKDELWDQWVRQWLGHQWLƂÆVDXPR\HQGHOpDOJRULWKPH GH+DUGLQJHW3DJDQ+DUGLQJHW3DJDQ/DSURGXFWLRQSDUKDELWDQWDXSLFt ) est QRUPDOLVÆH½HWODSURGXFWLRQPÆGLDQHSDUKDELWDQWHVWLQGLTXÆHHQDQQÆHVVXU ODSÆULRGHFRPSULVHHQWUHt + 1) et (tSRXUFKDTXHJURXSH

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Graphique 4.4. Régions émergentes et en développement : dynamique de la production par habitant après les pics (Production médiane par habitant; pic = 100; années en abscisse)

marasme intervenues entre 2000 et 2006 a été inférieur à celui enregistré au cours des décennies précédentes, et deux années seulement ont été nécessaires à son redres-sement — cela s’est avéré pour le sous-groupe des pays émergents comme pour celui des pays à faible revenu.

Même pendant la Grande Récession (sans doute le choc extérieur le plus violent des 50 dernières années), ces deux sous-groupes ont enregistré de bons résultats, la production médiane par habitant retrouvant dès la troisième année le niveau maximal enregistré avant la crise. La plupart des régions ont affi ché de solides résultats après la crise mondiale, à l’exception des pays émergents d’Europe, où la production médiane par habitant n’a pas encore renoué avec son pic antérieur (graphique 4.4, lignes noires). L’emploi a également af-fi ché une bonne tenue dans bon nombre de ces pays : le chômage est tombé dès 2011 en dessous de son niveau d’avant la crise (voir l’encadré 4.1 pour une analyse des relations entre l’emploi et la croissance dans ces pays).

Ces pays ont fait preuve d’un tel dynamisme au cours de la décennie écoulée que, pour la première fois, ils ont connu des phases d’expansion plus longues et des replis plus modérés que les pays avancés (graphique 4.5, plage 1). Les années 70 et 80 y ont été pour plus d’un tiers des phases de contraction, alors que les années 2000 y ont correspondu pour 80 % à des périodes d’expansion. Par contraste, les pays avancés ont vu la durée des expansions diminuer au fi l des décennies, et les ralentissements y ont occupé plus du cinquième des premières années du siècle. Malgré l’allongement des expansions dans les pays émergents et en développement, le taux de croissance médian durant ces périodes n’a pas affi ché de tendance nette ces dernières décennies — la croissance médiane des expansions récentes ne diff ère guère de celle des expansions des années 70 et 80 (graphique 4.5, plage 2). Les périodes de contraction ont toutefois considérablement perdu en intensité et sont désormais moins profondes que les récessions des pays avancés (graphique 4.5, plage 3).

Pourquoi cette modifi cation de la résilience?

Analyse de la croissance à l’état stationnaire et de la variabilité

L’allongement des phases d’expansion et le rac-courcissement des périodes de marasme sont au

3. Amplitude médiane du cycle pic–creux

–25 –20 –15 –10 –5 0 5

PA PED PE PFR

PA PED PE PFR

PA PED PE PFR

0 1 2 3 4 5 0 20 40 60 80 1. Durée des phases d’expansion 100

2. Progression médiane du PIB réel par habitant durant les expansions

1950–69 1970–89 1990–99 2000–11

Source : calculs des services du FMI.

1RWH/HVJURXSHVGHSD\VVRQWGÆƂQLVDXWDEOHDXGHOpDSSHQGLFH3$ SD\V DYDQFÆV3( SD\VÆPHUJHQWV3(' SD\VÆPHUJHQWVHWHQGÆYHORSSHPHQW3)5 SD\V

½IDLEOHUHYHQX/HVSLFVHWOHVFUHX[GHODSURGXFWLRQSDUKDELWDQWVRQWLGHQWLƂÆVDXPR\HQ GHOpDOJRULWKPHGH+DUGLQJHW3DJDQ+DUGLQJHW3DJDQ

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Graphique 4.5. Selon quels paramètres la croissance des pays émergents et en développement s’est-elle redressée?

(Pourcentage)

fi nal de simples manifestations de mutations plus profondes. Il se peut que la croissance à l’état station-naire ou la croissance tendancielle des pays émergents et en développement ait augmenté — une hausse du taux de croissance tendanciel signifi erait que les chocs qui auraient auparavant provoqué une contrac-tion n’entraînent désormais qu’un ralentissement.

Il se peut aussi que la variabilité de la croissance ait diminué, de sorte que la prolongation des expansions et l’accélération des reprises résultent de la diminu-tion des fl uctuadiminu-tions amples et négatives10. Il se peut également que ces deux phénomènes interviennent simultanément.

Il est diffi cile d’estimer la croissance potentielle, y compris pour les pays avancés, mais un moyen de défi nir laquelle de ces diff érentes mutations intervient consiste, à l’instar de Blanchard et Simon (2001), à modéliser la croissance de la production sous forme de processus autorégressif simple — autrement dit, le taux de croissance de la production par habitant est une fonction de sa valeur décalée et une constante, ainsi qu’un terme d’innovation. Ce modèle nous permet de calculer des indicateurs de la croissance à l’état stationnaire et de la variabilité de la croissance. Nous estimons ce modèle pour l’ensemble des pays sur trois sous-périodes (les années 50 et 60, les années 70 et 80, les années 90 et le début du XXIe siècle) et extrayons les estimations médianes de la croissance à l’état sta-tionnaire et de la variabilité de la croissance pour cha-cune de ces périodes (appendice 4.2).

Comme l’indique le graphique 4.6, l’allongement des expansions, l’atténuation des contractions et l’accé-lération des reprises résultent à la fois d’une augmenta-tion du taux de croissance à l’état staaugmenta-tionnaire et d’une moindre variabilité de la croissance. S’agissant des pays émergents, la croissance médiane à l’état station-naire a diminué, passant de 2½ % dans les années 50

10Une troisième possibilité serait que le mécanisme de propaga-tion ait changé — autrement dit, l’eff et des chocs serait devenu plus (ou moins) persistant avec le temps. Un tel changement aurait tou-tefois des eff ets ambigus sur la résilience telle qu’elle est défi nie dans ce chapitre. Une plus forte persistance se traduirait par des eff ets plus durables des chocs positifs, ce qui prolongerait les phases d’expan-sion, mais impliquerait également des eff ets plus durables des chocs négatifs, ce qui ralentirait les reprises. Il s’avère que le coeffi cient autorégressif estimé (d’un modèle de croissance AR(1)) pour les pays émergents et en développement n’a pas sensiblement évolué au cours des 40 dernières années. Voir l’appendice 4.2.

1. Croissance médiane à l’état stationnaire

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5

PA PED PE PFR

PA PED PE PFR

–0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0

2. Variabilité médiane de la croissance

1950–69 1970–89 1990–2007

Source : calculs des services du FMI.

1RWH/HVJURXSHVGHSD\VVRQWGÆƂQLVDXWDEOHDXGHOpDSSHQGLFH3$ SD\V DYDQFÆV3( SD\VÆPHUJHQWV3(' SD\VÆPHUJHQWVHWHQGÆYHORSSHPHQW3)5 SD\V

½IDLEOHUHYHQX/pDXJPHQWDWLRQGHODSURGXFWLRQSDUKDELWDQWHVWPRGÆOLVÆHVHORQXQ SURFHVVXV$5OHPRGÅOHD\DQWÆWÆHVWLPÆSRXUWRXVOHVSD\VHWVXUWURLVVRXVSÆULRGHV ttHWt9RLUOpDSSHQGLFHSRXUGHSOXVDPSOHVGÆWDLOV Les résultats sont presque identiques pour 1990–2011 et 1990–2007.

/HVH[SDQVLRQVSOXVORQJXHVHWOHVUHSULVHVSOXVFRXUWHVREVHUYÆHVGDQVFHVSD\VFHVGHX[

GHUQLÅUHVGÆFHQQLHVVRQWOpH[SUHVVLRQGHGHX[PXWDWLRQVIRQGDPHQWDOHVXQWDX[SOXV ÆOHYÆGHFURLVVDQFH½OpÆWDWVWDWLRQQDLUHHWXQHPRLQGUHYDULDELOLWÆGHODFURLVVDQFH

Graphique 4.6. Pourquoi la résilience des pays émergents et en développement s’est-elle renforcée?

(Pourcentage)

et 60 à 1½ % dans les années 70 et 80, mais a plus que doublé dans les années 90 et au début du siècle, atteignant 3½ %. Dans le même temps, l’écart-type de la croissance, qui était de 4¼ % dans les années 70 et 80, a reculé à 3¼ %11. Ce même schéma se vérifi e pour les pays à faible revenu, où la croissance à l’état stationnaire a enregistré une amélioration sensible depuis la période de léthargie des années 70 et 80 et où la variabilité de la croissance a diminué. Les amé-liorations enregistrées dans ces deux domaines dans les pays émergents et en développement diff èrent de ce que l’on observe dans les pays avancés, où la variabilité de la croissance a diminué au fi l du temps (phénomène souvent dénommé la Grande Modération). En soi, cette évolution devrait renforcer la résilience, mais elle a été neutralisée par la baisse de la croissance tendan-cielle — la croissance médiane à l’état stationnaire est inférieure à 2 %, soit la moitié du taux affi ché dans les années 50 et 60.

Quels sont les facteurs

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