• Aucun résultat trouvé

3. La conception de la restauration de J Purves Carter

3.3 La réputation comme gage de qualité

Tout au long de sa carrière, Carter réussit à obtenir des contrats faisant appel à une ou plusieurs de ses compétences professionnelles, tant auprès d'une clientèle diversifiée socialement que géographiquement – chose relativement courante à l’époque, surtout chez les professionnels itinérants. Le restaurateur procède de trois manières pour obtenir la confiance du client : en rattachant son nom à celui de collectionneurs prestigieux et connus du milieu artistique, en publiant des annonces et des brochures promotionnelles et en procédant par bouche-à-oreille.

Très tôt dans sa carrière, J. Purves Carter constate l'importance de se forger une réputation. Ce faisant, il peut se faire octroyer des contrats de travail prestigieux sur une base régulière. De fait, dès le moment où il devient assistant auprès d'autres restaurateurs déjà reconnus dans le milieu, Carter travaille à se faire un nom. En étudiant le cas de Raffaelle Pinti, nous constatons que les deux hommes ont déclaré avoir travaillé pour

87 « Dr. [Gustav Friedrich] Waagen in his Art Treasures alludes to this picture. He says, "It appears to me to

be rather a dark but genuine picture by [Jacob van] Ruysdael." The picture pleads its own cause too well to need remark, but it is absolutely necessary to refute this verdict outright, as it is unquestionably a fine and highly characteristic specimen of Hobbema, and indeed quite unlike Ruysdael in touch, as well as in colour ». Traduction du texte original paru dans Joseph H. Carter, c1900, op. cit., p. 18.

40 George Salting, un collectionneur britannique. Ce dernier avait fait appel au(x) restaurateur(s) entre autres pour acheter des œuvres et des objets d'art. S'il est connu que Pinti a travaillé pour Salting entre 1877 et 1881, Carter, quant à lui, ne figure sur aucune de ses factures ou listes de comptes. Vraisemblablement, le jeune Carter n'aurait été qu'un assistant au cours des interventions menées pour le collectionneur anglais. Néanmoins, bien que le rôle joué par Carter dans les transactions ait probablement été minime, cette première expérience professionnelle en milieu privé fut une occasion légitime pour lui de s'approprier le nom de Salting et de l'inscrire dans ses brochures promotionnelles. De la même façon, plusieurs autres noms figurant dans ses articles proviennent d'expériences de début de carrière.

Le cumul des expériences lui permet d'agrandir son réseau de contacts britanniques et lui assure une certaine visibilité sur le territoire anglais. Une fois sa reconnaissance acquise auprès d'un collectionneur d'une certaine importance, il transforme ce lien d'affaires en un contact privilégié qui le valorise en retour, s'appuyant notamment sur le nom de son client comme en font foi les témoignages qu'il transcrit dans ses brochures :

De M. J.G. GODWIN,/ Bibliothécaire du très noble Marquis de Bute, K.T./ Ayant été prié par M. J. Carter de lui fournir une référence en regard de son travail de restauration des peintures, je peux dire en toute sincérité que je l'ai trouvé à la fois efficace et compétent dans la restauration des peintures, venant des collections de Lord Bute, que j'ai eu à lui confier de temps en temps.88

La multiplication des témoignages en la faveur du professionnel contribue à forger sa réputation, attirant ainsi davantage de clients prestigieux par le biais du bouche-à-oreille. Également, ses affiliations aux collections d'Henry Doetsch et du Marquis de Bute, deux collectionneurs reconnus, seront utilisées comme outil de rhétorique simple une fois installé en Amérique. La mise en relation de son nom avec ceux des riches

88 « From Mr. J.G. GODWIN,/ Librarian to the most noble the Marquis of Bute, K.T./ Having been

requested by Mr. J. Carter to furnish him with a reference as to his work in the restoration of pictures, I can truly say that I have found him both efficient and able in the treatment of paintings I have from time to time placed in his hands from the different collections belonging to Lord Bute ». Notre traduction du texte original paru dans J. Purves Carter A Record of Twenty-five Years Expert Work in Some of the Principal Galleries and Collections of Paintings in Great Britain and America, op. cit., p. 12.

41 collectionneurs dans ses publications - catalogue ou article de journal -, forme une preuve visible89 et facilement compréhensible, pour le lecteur moyen, de ses compétences intellectuelles et manuelles. En effet, « J. Purves Carter, Art expert to the late Marquis of Bute, and Henry Doetsch collections » est une preuve des capacités intellectuelles du professionnel, puisque ces collectionneurs reconnus ont les moyens de s'offrir un praticien de haut calibre pour remettre en ordre leurs collections. Enfin, ces affiliations sont la preuve de l'excellence des capacités manuelles de Carter, puisque tout futur client du restaurateur s'attend à recevoir la même qualité de travail et de service.

Si les expériences en milieu privé lui assurent une certaine réputation, celles en milieu institutionnel la renforcent tout autant, mais d'une autre manière. Comme l'a démontré Noémie Étienne, le travail en milieu muséal apparaît, aux yeux des collectionneurs, comme un gage de qualité important dans le domaine de la restauration90. Le labeur d'un restaurateur affilié à une institution muséale et travaillant simultanément pour un collectionneur privé, a pour incidence d'augmenter à la fois la réputation du collectionneur et de sa collection. En effet, les pratiques contrastées entre milieu privé et milieu institutionnel à l'époque jouent un rôle déterminant dans la réception de l'objet d'art remis en état91. La pratique en milieu privé, laissant plus de liberté de choix aux restaurateurs, était davantage liée à l'idée d'expérimentations tâtonnantes. Inversement, celles en milieu institutionnel, surveillées de près et encadrées par des règlements plus stricts, devaient être le signe d'une qualité de travail supérieure. De fait, les affiliations de J. Purves Carter à d'importantes institutions britanniques telles que la Fitzwilliam

Collection de l'Université de Cambridge, la National Gallery, la National Portrait Gallery et la Royal Academy de Londres contribuent à l'obtention d'autres contrats auprès

de collectionneurs prestigieux :

Du PROF. A.H. CHURCH, M.A., F.R.S.,/ Autorité dans le domaine de la Restauration et la Préservation des Peintures Anciennes/ à la Royal Academy

of Arts, Londres./ Cher M. Carter:/ Je suis heureux de recommander votre

travail en tant qu'expert en restauration de peintures. J'ai dit à l'amiral De

89 Littéralement, car Carter indique ce lien soit en page couverture, soit en début de texte de certaines

publications. Voir notamment la page couverture du catalogue Descriptive and Historical Catalogue of the Paintings in the Gallery of Laval University, Quebec. op. cit., 1908.

90 Voir Noémie Étienne, op cit., p. 35-37.

42 Kautz qu'il peut entièrement compter sur vos talents en restauration pour ses peintures sans aucune crainte que soient retirés leurs glacis. Je serai heureux de continuer de recommander vos services.92

Arthur Herbert Church, représentant de la Royal Academy de Londres dans cet extrait, assure au collectionneur privé le professionnalisme de Purves Carter. On notera, par ailleurs, que l'amiral figure parmi la liste des clients britanniques de Purves Carter dans sa brochure promotionnelle93 de 1906, confirmant ainsi l'efficacité du bouche-à-oreille en territoire britannique.

Par ailleurs, la multiplication d'éminents clients et des témoignages de leur satisfaction devient, chez Carter, le moyen privilégié pour bâtir sa réputation une fois établi au Canada. En effet, le restaurateur compile ces preuves écrites de satisfaction et les insère sous forme d'affidavit en annexe de quelques-unes de ses publications. Parmi celles-ci, mentionnons A Record of Twenty-Five Years Expert Work in Some of the

Principal Galleries and Collections of Paintings in Great Britain and America (publiée

vers 1906) ou encore The Great Picture Frauds (1909), deux brochures promotionnelles publiées au Québec au début du XXe siècle, quelques années après s’être installé dans la province. Vraisemblablement, Carter quitte l'Angleterre autour de 1900, pour s'installer aux États-Unis avant de s'établir dans la province québécoise, vers 1905. Ce faisant, nous croyons que la mise en place de ses affaires professionnelles au Québec s'est faite avec une plus grande aisance : son passage aux États-Unis lui ayant permis de se forger de nouveau une réputation solide, en obtenant des contrats de collectionneurs américains. Ceux-ci, satisfaits du travail de Carter, suggèrent à leurs pairs de l'engager pour procéder à l'entretien, la réparation ou la restauration de leurs joyaux artistiques :

De M. THOMAS NELSON PAGE./ Washington, D.C./ J'ai le plaisir d'affirmer que M. J. P. Carter, qui a nettoyé, réparé et dans certains cas restauré nos peintures, a réalisé ce travail de la façon la plus habile et

92 « From PROF. A. H. CHURCH, M.A., F.R.S.,/ Authority on the Restoration and Preservation of Ancient

Paint-/ings to the Royal Academy of Arts, London./ Dear Mr. Carter: / I am happy to be able to commend your work as an expert in restoring paintings. I have told Admiral De Kautznow[sic] that he may entirely rely upon your restoring his paintings without any fear of removing any of the glazings. I shall be happy to continue to recommend you ». Notre traduction du texte original paru dans J. Purves Carter, A Record of Twenty-five Years Expert Work in Some of the Principal Galleries and Collections of Paintings in Great Britain and America, op. cit., p. 13.

43 satisfaisante. Il m'a d'abord été recommencé par M. R. C. [Ralph Cross] Johnson, de cette ville, dont il a nettoyé les œuvres, et j'ai trouvé qu'il détenait une compétence remarquable en la matière. Non seulement il sait quoi faire, mais aussi sait-il ce qu'il ne faut pas faire, et j'ai le plaisir de le recommander à quiconque dont les œuvres ont besoin « d'être étudiées. » 94

Ralph Cross Johnson, un important collectionneur dont les œuvres sont aujourd'hui exposées à la National Gallery de Washington, fait le pont entre le professionnel et Thomas Nelson Page. Sa parole, de même que ses œuvres nettoyées et placées dans un milieu visuellement accessible pour Nelson Page, constituent pour ce dernier les preuves nécessaires pour faire confiance à Carter. Par ailleurs, ce même processus de bouche-à- oreille se répète une fois le restaurateur installé à Montréal, notamment grâce au fameux collectionneur de Washington :

De M. RALPH CROSS JOHNSON/ de Washington, D.C./ À M. E. B. Greenshields,/ de Montréal, Canada./ Mon cher monsieur : - J'ose vous présenter rapidement M. J. P. Carter, dont la sphère de travail est la restauration, le nettoyage, le vernissage, etc., des peintures anciennes et modernes. Il sera dans votre ville plus tard, et j'espère que vous serez en mesure de lui donner accès à toutes les collections importantes de Montréal, car on peut lui confier les tâches les plus difficiles de sa profession. Il a travaillé pour moi et plusieurs autres à Washington et tout s'est bien déroulé à chaque fois.95

Les collectionneurs canadiens se fient aux expériences positives relatées par leurs voisins américains pour établir un lien de confiance entre eux et le professionnel nouvellement arrivé au Québec. Ceux-ci sont à leur tour en mesure de confirmer l'habileté professionnelle de Carter et le réfèrent à d'autres collectionneurs de la province. Aussi, afin de s'assurer une visibilité accrue dans la ville de Montréal, où il installe son atelier au

94 « From MR. THOMAS NELSON PAGE./ Washington, D.C./ I take pleasure in stating that Mr. J. P.

Carter, who has been cleaning, repairing, and in some instances restoring, our pictures, has done the work in the most skillful and satisfactory way. He was first recommended to me by Mr. R. C. Johnson, of this city, whose pictures he had been cleaning, and I found him to possess remarkable skill. He not only knows just what to do, but what not to do, and I take pleasure in commending him to any one whose pictures need "going over" ». Notre traduction du texte original paru dans ibid., p. 6.

95 « From Mr. RALPH CROSS JOHNSON/ of Washington, D. C./ To Mr. E. B. Greenshields,/ of Montreal,

Canada./ My Dear Sir: - I venture to give you a line of introduction to Mr. J. P. Carter, whose business is the restoration, cleaning, varnishing, etc., of old and modern paintings. He is going to your city later on, and I hope you may be able to get him admission to the great collections in Montreal and he can be trusted to do the most difficult work in his profession. He has done some work for me and many others in Washington which turned out well in every case ». Notre traduction du texte original tiré de ibid., p. 10.

44 n° 750, rue Sainte-Catherine Ouest96, J. Purves Carter publie la brochure A Record of 25

Years Expert Work in Some of the Principal Galleries and Collections of Paintings in Great Britain and America. Ces gages de qualité incitent alors de nouveaux clients, tels

que le premier baron Strathcona, à engager le restaurateur pour nettoyer et restaurer les œuvres de leurs collections privées. C'est d'ailleurs par le biais du baron que les autorités de l'Université Laval s'assurent que Carter soit un restaurateur de confiance :

Un expert en tableau, M. J.-P. Carter, a fait aujourd'hui une dernière visite à nos tableaux après les avoir examinés plusieurs jours durant. Il nous dit tant de bonnes choses de la collection, il y a fait tant de découvertes d'œuvres à auteurs insoupçonnés, qu'on se surprend à douter de si grandes richesses. D'autre part, M. Carter offre toutes les garanties possibles de capacité. Il a travaillé dans les principales collections privées d'Angleterre et des États- Unis. Cet été, Lord Strathcona l'envoyait à Montréal, à grands frais pour réparer et mettre en ordre sa galerie privée. Par conséquent, il y a toute apparence qu'on peut se fier à ce qu'il dit.97

Dans ce cas précis, le fait que Donald Alexander Smith (1820-1914), premier baron Strathcona, ait engagé J. Purves Carter à la fois pour restaurer et réorganiser sa collection privée, joue un rôle de premier ordre dans la crédibilité accordée au restaurateur. En effet, la candidature de Carter à titre d'expert en art et restaurateur de tableaux se voit appuyée indirectement par le baron en raison de sa position sociale et de sa réputation en territoire canadien98. De fait, le contrat accordé par Lord Strathcona devient, aux yeux des prêtres de l'Université Laval, le gage de qualité et de confiance dont ils ont besoin pour embaucher, à leur tour, le restaurateur.

96 J. Purves Carter, ibid, p. 18. Carter figure dans l’annuaire Lovell de 1907-1908 dans la section

« Alphabetical directory », p. 805. On y retrouve également une mention de ses studios à Boston et à Washington D.C. Nous ne savons pas exactement comment il en est venu à s’installer dans la province de Québec. Notre hypothèse est qu’il a été engagé à contrat par un client montréalais à la suite d’une recommandation qu’il aurait reçue d’une connaissance américaine.

97 ASQ, 9 octobre 1907, Journal SEM, vol. VIII, p. 67. 98

Rappelons-nous que Lord Strathcona était à la fois fonctionnaire à la Hudson's Bay Company, homme d'affaires, homme politique, diplomate et philanthrope d'origine britannique. En plus de ses activités professionnelles, Lord Strathcona était reconnu dans le domaine artistique canadien, notamment en raison de ses activités comme président de la Art Association of Montreal. De plus, il était propriétaire d'une importante collection de tableaux et d'objets d'art qu'il exposait dans sa résidence. Sur sa collection voir le catalogue de Janet M. Brooke, Le goût de l’art les collectionneurs montréalais, 1880-1920, Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal, 1989, 254 p. Plusieurs des tableaux seront donnés en 1927 à la Art Association (ancêtre de l'actuel Musée des beaux-arts de Montréal) par le biais de son petit-fils. Voir Alexander Reford, « SMITH, DONALD ALEXANDER, 1er baron STRATHCONA et MOUNT ROYAL », publiée en 1998 dans Dictionnaire biographique du Canada, volume XIV, [En ligne] < http://www.biographi.ca/fr/bio.php?id_nbr=7710 >, (page consultée le 3 octobre 2016).

45 Chez J. Purves Carter, la réputation se forge par le biais d'un rapport de confiance entre le client et le professionnel, celui-ci étant mis en place par la parole et/ou l'écrit. Ce gain de confiance par l'énoncé du client est crucial pour J. Purves Carter. Par celui-ci, il s'attire une clientèle nouvelle et constante. Mais, par-dessus tout, les témoignages de satisfaction sont la preuve d'un certain professionnalisme, au moment où il n'existe aucun diplôme attestant des compétences du restaurateur.

Cependant, le professionnalisme de Carter se doit d'être nuancé. À la lumière de ce premier chapitre, nous sommes en mesure de comprendre que le restaurateur évolue dans un contexte difficile, en raison de la disparité des interventions menées d'un professionnel à l'autre. Ces disparités sont par ailleurs à la base d'importants conflits à l'intérieur même du domaine. Le positionnement de Carter en faveur du nettoyage des peintures n'est pas sans conséquence. Selon lui, cette intervention permet à l'œuvre de regagner son « charme originel », et la restauration en elle-même assure à l'œuvre « un futur indéfini ». En réalité, l'acte de la restauration, comme nous l'avons vu par des études de cas chez Raffaelle Pinti et Henry Merritt, apporte souvent son lot de conséquences, tant au niveau physique qu'intellectuel de l'œuvre. L'étude des œuvres expertisées et restaurées par Carter au sein de la collection du Musée de l'Université Laval démontrera que bien qu'il propose une manière de restaurer qui se veuille en respect avec l'original, sa mise à exécution apporte plutôt une redéfinition et une requalification de l'objet d'art.

46

CHAPITRE 2

De l'œuvre d'art à la collection. Figures de J. Purves Carter au travail

Les méthodes de travail que privilégie J. Purves Carter au cours de sa carrière nous révèlent une identité professionnelle double et en constant dialogue l'une par rapport à l'autre : Carter est non seulement restaurateur, mais également connaisseur. Ce double statut, qui prend forme au moment où il obtient des contrats de travail en Grande- Bretagne, se poursuit et se définit davantage une fois installé en territoire nord-américain. Les collections que Carter restaure et expertise se voient transformées, requalifiées, voire même reconsidérées, autant par leurs propriétaires que par le public qui les reçoit. En ce sens, les interventions de Carter au sein de la collection de l'Université Laval constituent l'apogée de son travail. Entre 1907 et 1912, ce sont plus d'une centaine de peintures qui sont transformées de façon plus ou moins radicale1, soit une quarantaine en 1908-1909, et plus d’une soixantaine en 19122

.

Par l'étude de certaines œuvres phares expertisées et restaurées à l'Université Laval entre 1907 et 1912, sélectionnées pour leur représentativité des pratiques de Carter, nous constaterons que la conception même qu'il se fait de son métier entre en jeu dans ce que nous qualifions de transformation intellectuelle et physique de la collection. Ce processus d'examen sur l’ensemble de la collection de peintures s'opère en trois phases : un regard critique suivi de constats d’états, préalables à la restauration des œuvres. Cette première étape conduit à des interventions sur le support ou sur la surface de l'objet, de même qu’à son nettoyage et son vernissage. Le tout se termine par une expertise de l'œuvre, incluant sa diffusion en tant qu'objet requalifié.

1 Plusieurs œuvres sont nettoyées et revernies uniquement, tandis que d'autres ont été également rentoilées,

mastiquées, retouchées ou recouvertes d'enduit protecteur. Si la restauration débute en 1909, l'expertise, quant à elle, débute dès 1907 et contribue à la transformation des objets d'art.

2 J. Purves Carter passe les années 1910-1911 à voyager et à réaliser différents contrats de restauration et

d’expertise entre l’Amérique et l’Europe. Il revient toutefois de façon ponctuelle à Québec, mais ne réalise