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Réformes municipales et réformes du système de santé

Dans le document Td corrigé actes - S2D pdf (Page 57-60)

Comment cette transformation municipale a-t-elle été inspirée, par la réforme de la santé de 1991? Que nous disait la politique de santé québécoise ?

Tout d'abord, cette politique avait et a toujours une définition de la santé fort mobilisant , à savoir :

"la capacité physique, psychique et sociale d'une personne d'agir dans son milieu et d'accomplir les rôles qu'elle entend assumer d'une manière acceptable pour elle-même et pour les groupes dont elle fait partie".

A mon avis, cette définition est loin de "l'absence de maladie" Dès lors, l'activité de développement de la santé va certainement au-delà de celle de prévention de la maladie.

Il faut d’autant plus comprendre la santé au-delà de la prévention que, dans cette même loi québécoise, la santé est déclinée en six déterminants, dont les conférenciers précédents ont fait état. Rappelons ces déterminants :

Les facteurs endogènes ou biologiques

Les habitudes de vie et de comportements

L'environnement physique

L'environnement social, les milieux de vie (famille, école, travail), les conditions de vie (revenus, scolarité, logement, emploi, événements stressants)

L'organisation du système de soins et de santé.

Cela signifie que, dans la réalité, l'état de santé et de bien-être de la population résulte de la conjonction de ces nombreux déterminants et de leurs multiples interrelations. Il est impossible de n'agir que sur un seul des déterminants, pensant que l'on aura réglé tel ou tel problème..

Comme quelqu'un l'évoquait tout à l'heure, on peut avoir une très belle campagne contre le tabagisme, mais sachant que les situations stressantes que peuvent vivre des personnes dans un autre contexte fourniront l'excuse pour "griller" une bonne cigarette.

Les stratégies de la politique québécoise de santé sont de :

favoriser le renforcement du potentiel des personnes (nous sommes toujours dans la politique que je cite) ;

soutenir les milieux de vie et les environnements sains et sécuritaires ;

améliorer les conditions de vie ;

agir pour et avec les groupes les plus vulnérables (j'aime bien le

"avec" ; nous y reviendrons en fin de journée) ;

harmoniser les politiques et les actions des pouvoirs publics ;

orienter le système vers les solutions les plus efficaces et les moins coûteuses.

• Dans cette foulée, la politique affirme que :

- "Santé Services Sociaux" (SSS) a besoin de partenaires pour agir sur les déterminants de la santé, parce que les facteurs qui relèvent des conditions "revenu, logement, scolarité, emploi" apparaissent désormais prépondérants dans la santé et la qualité de vie.

- Ce n'est pas le système de soins de santé qui est capable d'agir sur ces éléments ; ce sont les villes et des projets comme les nôtres ici. Ce n'est donc pas le système médical qui peut agir, renseigner. Il est en soutien, mais pas en première ligne.

Enfin, les facteurs économiques, sociaux et culturels entretiennent des liens multiples avec les autres déterminants de la santé. Cela va théoriquement de soi mais, lorsqu'on le traduit en organisation administrative, c'est un peu plus complexe !

La qualité du réseau social aurait donc un effet immunitaire sur l'individu, particulièrement lorsqu'il traverse des situations difficiles. Les psychologues vous diront que l'aidant naturel est sans doute plus efficace qu'un psychologue dans la vie quotidienne.

Les systèmes doivent agir avec d'autres secteurs d'activité pour pouvoir réaliser les gains additionnels en matière de santé et de bien-être.

La prévention est un élément central de la politique (on y revient !).

Au niveau local, le CLSC doit offrir une base commune et des services psychosociaux, même si c'est un centre de santé.

La première ligne médicale doit s'effectuer par des groupes de médecins de famille : on crée donc des équipes multidisciplinaires, ce qui n'est pas simple pour toutes sortes de raisons. N'oubliez pas qu'une profession a situé ses pouvoirs, ses disciplines, un peu comme des institutions qui ont des difficultés à collaborer entre elles. Un sociologue qui travaille avec un psychosociologue ne veut pas perdre ses fondements. On le comprend et donc le travail interdisciplinaire n'est pas nécessairement facile non plus.

Dans ce contexte, les villes

deviendront les partenaires les plus importants pour agir sur les déterminants de la santé et du bien-être (c'est la base : les qualités de l'eau, de l'air, la gestion des déchets et les aménagements. Si l'on va dans les loisirs, on parle de qualité de vie de façon un peu plus importante, des environnements urbains, des types d'aménagements)

sont quotidiennement à l'écoute des besoins des populations, ce que les systèmes des services de santé peuvent faire, mais là encore on est en réponse à des besoins immédiats alors que c'est parfois plus compliqué

• Concrètement, au niveau local, la politique :

entend soutenir le développement des initiatives en faveur de la santé. D'ailleurs, cela explique qu'une partie du réseau québécois VVS reçoive de l'aide financière du Ministère de la Santé et des Services sociaux, selon cette politique

favorise le renforcement des réseaux sociaux par le soutien des groupes d'entraide (comme je le mentionnais, on vient de publier il y a quelques semaines une politique gouvernementale de reconnaissance et de soutien des groupes communautaires, après des débats longs et difficiles), prioritairement dans les milieux les plus vulnérables.

Dans le document Td corrigé actes - S2D pdf (Page 57-60)