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2. Des conceptions différentes sur le rôle de parent

2.5 L’évaluation du temps passé au travail et les aspirations quant à l’augmentation ou la

2.5.2 Réduire le temps de travail?

Les discussions concernant l’évaluation du temps passé au travail sont sans aucun doute celles ayant fait le plus l’unanimité chez les personnes rencontrées. Leur demander si elles trouvent qu’elles passent trop de temps au travail et si elles aimeraient éventuellement réduire leur temps de travail ; en règle générale dans les deux cas nous recevions des réponses

affirmatives. C’est-à-dire que très fréquemment les pères et les mères trouvaient le temps de travail trop long et souhaitaient par le fait même le réduire.

Les pères

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« C’est sûr que je serais prêt … Je serais prêt à réduire … pour aller chercher une meilleure qualité de vie, pour pouvoir faire mes choses que j’ai à faire, m’occuper plus de mon gars, parce que là, il est dans un âge, bon c’est sûr, tu peux pas, si il décide de virer bum, tu peux pas rien faire. Mais cet âge, je calcule moi que c’est très important d’être là aussi parce que c’est rock and roll ».

« C’est sûr que effectivement, avoir moins d’heures de travail, des journées moins longues où un horaire de quatre jours, des choses comme ça, c’est sûr et certain que ça permettrait … d’avoir plus de temps. Même si …mettons un horaire de quatre jours, bien la journée … qu’on a de moins dans la semaine, même si les enfants sont à l’école, cette journée là, tu en profites pour faire normalement ce que tu fais dans la fin de semaine. Les courses, le ménage, le lavage, pis tout ça parce que moi là, je suis tout seul. Donc, c’est moi qui fait tout : ménage, lavage, repassage, vous pouvez les nommer, je fais tout ».

« Bien moi, c’est sûr, je fais 35 heures/semaine. Pour cinq jours, je trouve ça correct, mais j’aimerais avoir la semaine de quatre jours qui m’a été refusée d’ailleurs ».

«…C’est sûr que si l’horaire serait diminué dans la journée, ça ferait bien sûr mon affaire. Mais aussi une journée de moins ».

« Écoute dans mon cas à moi, demain matin moi, ils m’offriraient de travailler 32 heures, 32 heures pis être payé 32 heures, ça ne me dérangerait pas une minute à condition que j’aie les fins de semaine. Les fins de semaine là, c’est une fin de semaine sur deux, mais c’est là que les enfants

sont disponibles. Ils ne vont pas à l’école. C’est là que tu peux leur donner plus de présence, mais c’est là que t’es absent en même temps ».

« C’est sûr que de mon côté aussi, si je pouvais réduire les heures de travail, ça aiderait l’idéal. Dans le sens que moi ma situation présentement en garde partagée, c’est que quand je travaille, j’ai pas les enfants. Si je travaillais moins, je sais que je passerais plus de temps avec mes enfants qui est mon objectif premier ».

Les mères

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« Si je pouvais sacrifier une journée de travail, peut-être pas par semaine, mais par deux semaines au moins pour avoir une journée. Tsé, comme là on vient de vivre une fin de semaine de trois jours. La troisième journée est toujours bénie des Dieux là! Parce qu’après le samedi que t’aies fait ton ménage, ton lavage, ta vidange, que t’aies fait à manger, pis que t’aies fait un petit peu des deux, trois heures de sorties spéciales, bien là, la fin de semaine est finie, tsé. Mais en ayant trois jours de congé, bien là, tu peux t’organiser pour faire toutes tes courses la journée que l’enfant est à l’école, pis t’arrives le samedi, pis le dimanche. Tu peux profiter de la vie. Et puis là tout est amélioré. Ta relation avec ton enfant est améliorée. T’es plus calme. Tout est mieux finalement là ».

« Bien réduire un peu, ça me dérangerait pas moi. Si je finirais à 3 heures, au lieu de 5 heures, pis courir 5 heures à 5 heures et demi, arrêter au dépanneur, etc. J’aimerais mieux finir à trois heures. J’arrive les enfants sont là, faire les devoirs, t’as le temps de relaxer avec eux autres. Préparer le souper ensemble ».

« Moi, c’est les maintenir, parce qu’elles sont déjà réduites à quatre jours. Pis c’est sûr qui y a fallu un moment donné faire un choix avec mon conjoint. C’est sûr parce que c’est sûr qu’il y a moins d’argent qui rentre effectivement. Y a une baisse un peu de salaire. Mais bon ça passait aussi par ma qualité de vie à moi. … C’est bien beau n’accumuler pour la

retraite. … Si je suis malheureusement au travail, pis tout le temps sur le carreau, on en fera plus de loisirs, pis je l’apprécierai pas. … Mais un moment donné, faut aussi penser à notre qualité actuelle. Moi, c’était vraiment important ma qualité au travail parce que ça découle sur tout le reste … C’était les réduire, pis ils sont réduites ».

« Moi mon objectif, c’est vraiment trois jours. … Selon la convention collective, je pense que je n’ai pas le choix de revenir à cinq jours. Mais je sais que dans mon unité, il y a des arrangements possibles pour une personne qui voulait continuer à quatre jours. Et ça, ça c’est arrêté quand il y a eu deux autres personnes qui ont fait la même demande. Ça été refusé pour cette personne là, fait que je sais pas comment ça va être… C’est sûr que je vais le demander là ».

Notons que des pères et des mères ont fait remarqué que leur opinion sur le temps de travail rejoignaient leurs priorités entre l’argent et la qualité de vie en famille (variable d’analyse 3). C’est-à-dire que s’ils accordent une priorité à la qualité de vie en famille et au temps passé avec les leurs, ils souhaitent par le fait même réduire leur temps de travail dans ce but. Travailler moins leur permettrait en ce sens de passer plus de temps en famille et d’améliorer aussi leur qualité de vie à l’extérieur du travail. Du reste, certaines mères ont réduit leur temps de travail suite à leur congé de maternité. Et une fois ce congé terminé, plusieurs d’entre-elles obligées de retourner au travail à temps plein, nous ont dit qu’elles souhaitaient réduire le nombre d’heures de travail hebdomadaires afin de pouvoir se consacrer davantage à leur famille.