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Chapitre 4 Analyse de la lecture interactive Les oreilles du roi

4.3. DISCUSSION ENTRE L’ENFANT ET L’ADULTE AUTOUR DU RÉCIT

4.3.2. Questions auxquelles l’enfant ne répond pas

« Pourquoi i’ sort jamais de son château tu penses? »

La première question cœur à laquelle l’enfant ne répond pas en l’évitant est « Pourquoi i’ sort jamais de son château tu penses? ». Cette question a été posée alors que l’adulte venait de lire la première phrase du récit : « Le roi Boyan ne sortait jamais de son château. ». L’adulte a ensuite posé les questions suivantes :

Extrait 10.

1. A. Pourquoi i’ sort jamais de son château tu penses? 2. E. (Silence.)

3. A. Comment ça se fait qu’i’ sort jamais?

4. E. (Changement de sujet. Elle parle de l’horaire.)

L’enfant garde le silence devant cette question ouverte prospective qui lui demande de faire une hypothèse sur la cause de la réclusion du roi, hypothèse qui sera confirmée ou infirmée ultérieurement dans le récit.

Cette hypothèse sert à identifier le problème du roi et l’émotion négative qui y est associée. Elle vise, par le fait même, l’état interne de type émotionnel du roi. On remarque que l’adulte tente à nouveau de lancer la discussion en reformulant la question, mais que l’enfant change de sujet.

« Est-ce que le roi aime ça que tout le monde parle comme ça? »

La deuxième question cœur à laquelle l’enfant ne répond pas en l’évitant est « Est-ce que le roi aime ça que tout le monde parle comme ça? ». La question a été posée alors que l’adulte en était encore à la lecture de la situation initiale qui préparait la problématique du récit. L’adulte a lu : « Dans tout le Royaume, le monde s’inquiétait du sort de tous ces coiffeurs disparus et les gens parlaient entre eux. Les gens jacassent. »

Extrait 11.

1. A. Est-ce que le roi aime ça que tout le monde parle comme ça? 2. E. (Silence.)

3. A. Est-ce que le roi i’ aime ça? 4. E. Mmmmm.

Cette question fermée de type oui/non visait à construire l’émotion négative directement liée à la problématique du récit. En affirmant que le roi n’aime pas que les villageois parlent de lui, il aurait été possible de remonter jusqu’à la problématique du roi, soit le fait qu’il ait des oreilles de chèvre, à la honte qui est l’émotion négative qui y est rattachée et même jusqu’au but du roi, c’est-à-dire son intention de cacher ses oreilles : le roi n’aime pas que les gens parlent de lui parce qu’il a honte (émotion négative) de ses oreilles de chèvre (problème) et qu’il désire les cacher (but). Le silence de l’enfant a fait en sorte que l’adulte n’a pu créer, par le questionnement de type « pourquoi », cette chaine causale avec l’enfant.

En ce qui a trait à la théorie de l’esprit, la question cœur touchait l’état interne de type émotionnel du roi, soit la honte qui est liée à son problème.

« Pourquoi le roi i’ les gardait prisonniers les coiffeurs, tu penses? »

La troisième question cœur à laquelle l’enfant ne répond pas en l’évitant est « Pourquoi le roi i’ les gardait prisonniers les coiffeurs, tu penses? ». Cette question a été posée alors que l’adulte venait de lire la tentative d’action 2 : « En vérité, le roi Boyan ne voulait pas que les coiffeurs

retournent chez eux. Non, non, non! Il les retenait prisonniers dans son château et leur confiait différentes tâches. Certains devaient traire les vaches, d’autres barater le beurre et d’autres encore prendre soin des cochons. ». Voici l’extrait de discussion autour de la tentative d’action 2 :

Extrait 12.

1. A. Pourquoi le roi i’ les gardait prisonniers les coiffeurs, tu penses? 2. E. (Silence.)

3. A. Hein? Le roi i’ voulait pas… 4. E. Pourquoi?

5. A. Nous on sait quelque chose hein? Parce qu’on a déjà lu l’histoire. Le roi il a un secret. Hein? Il a un secret ce roi-là.

6. E. (Silence.)

7. A. C’est quoi son secret? 8. E. (Inaudible.)

9. A. Oui. Le roi i’ a un secret. Nous autre on le sait! C’est quoi son secret au roi Boyan?

10. E. Oui.

11. A. Là, nous on sait que le roi i’ a un grand secret. C’est quoi son secret? 12. E. J’sais pas moi.

Dans cet extrait, on remarque que l’adulte pose une question ouverte rétrospective. Elle vise à faire ressortir, à postériori et à partir de la tentative d’action 2, la relation avec le problème et le but du roi. Ici, l’adulte pose la question cœur et, devant le silence de l’enfant, elle pose à trois reprises la question fermée rétrospective « C’est quoi son secret? » pour faire en sorte que l’enfant nomme le problème du roi (lignes 5, 9 et 11). La question ainsi formulée est moins complexe que la question cœur qui demandait à l’enfant de faire le lien causal entre la tentative d’action 2, le but et la problématique. En demandant « C’est quoi son secret? », on isole les composantes du récit en évitant à l’enfant de faire des liens entre elles. Si l’enfant avait répondu adéquatement à cette question, elle n’aurait pas automatiquement répondu à la question cœur, de sorte que l’adulte aurait pu avoir à poser d’autres questions pour permettre l’élaboration du lien causal ou à reprendre la question cœur.

Le fait que l’enfant ne réponde pas aux questions nous permet de croire qu’elle n’a pas compris la problématique du récit, du moins, pas en profondeur. Si la question cœur avait été répondue, elle aurait potentiellement soulevé l’état interne de type émotionnel du roi, c’est-à-dire la honte qu’il ressent à propos de ses oreilles de chèvre. Le fait de nommer l’émotion aurait pu servir à l’enfant

dans l’établissement de liens causaux à l’intérieur et entre les composantes récurrentes. L’adulte, à la ligne 3, amorce une énonciation qui vise l’état interne de type intentionnel en disant « I’ voulait pas… », faisant ainsi référence au but du roi qui est de cacher son secret. De plus, lorsque l’adulte demande, à la ligne 1, « Pourquoi le roi i’ les gardait prisonniers les coiffeurs, tu penses? » et, à la ligne 3, amorce une question « I’ voulait pas… », il fait référence à l’état interne de type épistémique alors qu’il demande à l’enfant d’identifier la connaissance ou la non- connaissance des villageois et des coiffeurs à propos du secret du roi.

« Pourquoi il les garde prisonniers dans son château? »

La quatrième question cœur que l’enfant a évitée est « Pourquoi il les garde prisonniers dans son château? ». Cette question a été posée lors d’une discussion autour du problème et du but du roi, et ce, à la suite de l’énonciation de la tentative d’action 2. Voici l’extrait :

Extrait 13.

7. A. Pourquoi il les garde prisonniers dans son château? 8. E. (Silence.)

9. A. Tous les petits coiffeurs ils sont venus dans son château. I’ ont coupé ses cheveux p’is i’ ont vu ses…

10. E. … DVD.

11. A. Oui. I’ ont vu ses? 12. E. (Silence.)

On remarque que la question cœur est une question ouverte de type rétrospective. Comment dans l’extrait précédent, l’adulte a tenté de faire ressortir la problématique et le but du récit en demandant à l’enfant de la lier causalement avec la tentative d’action 2. Cette fois-ci, devant le silence de l’enfant, l’adulte a réduit la question en amorçant la réponse pour l’enfant. À la ligne 5, elle a posé une question fermée à compléter : « I’ ont vu ses? » qui a un très faible niveau de difficulté. On peut supposer que l’enfant aurait été capable de répondre à cette question, mais le fait qu’elle demande un DVD nous laisse comprendre que soit son attention est ailleurs que centrée sur le récit, soit la question ne l’intéresse pas ou encore qu’elle pose un niveau de difficulté trop élevé. On peut affirmer qu’il y a un bris dans la situation d’attention conjointe liant l’adulte et l’enfant.

En posant la question cœur, l’adulte a tenté de faire ressortir la honte du roi qui est l’état interne de type émotionnel lié à son problème (le roi a des oreilles de chèvre) qui génère un état interne de type intentionnel lié au but (intention de cacher ses oreilles), ce qui aurait expliqué le fait qu’il séquestre les coiffeurs (tentative d’action 2) et, par le fait même, aurait lié causalement les composantes récurrentes du récit. En réduisant le niveau de complexité de la question, l’adulte demande à l’enfant de tenir compte d’un état physique des coiffeurs, c’est-à-dire le fait de voir les oreilles du roi.

« C’est quoi déjà son secret au roi? »

La cinquième question cœur à laquelle l’enfant ne répond pas en l’évitant est « C’est quoi déjà son secret au roi? ». Cette question a été posée plus tard dans la lecture alors que l’adulte énonce une partie du sous-problème 3 : « Igor était effrayé à l’idée que les gens du village apprennent ce qu’il avait découvert au sujet du roi. ». Voici l’extrait de la discussion :

Extrait 14.

1. A. Lui, il est allé lui couper les cheveux. Il a vu son énorme secret. 2. E. (Silence.)

3. A. C’est quoi déjà son secret au roi? 4. E. (Silence.)

La question cœur est une question ouverte rétrospective qui fait référence au problème du récit (le roi a des oreilles de chèvre). Le fait que l’enfant demeure silencieuse ne nous permet pas de la questionner davantage dans le but de lier causalement la problématique du récit avec le sous- problème 3, soit le fait qu’Igor n’est plus capable de garder le secret plus longtemps.

En ce qui a trait à la théorie de l’esprit, la question demandait à l’enfant de faire ressortir la problématique et, par le fait même, par le sous-questionnement, l’émotion négative qui y est rattachée, c’est-à-dire l’état interne de type émotionnel du roi qu’est la honte. Cela aurait pu permettre à l’adulte de poser d’autres questions qui auraient pu amener l’enfant à lier

causalement la problématique et le sous-problème 3. En affirmant à l’enfant qu’Igor a vu l’énorme secret du roi, l’adulte énonce un état physique, soit le fait d’avoir vu son secret.

« Est-ce qu’il y va au village? »

La sixième question cœur que l’enfant évite est « Est-ce qu’il y va au village? ». La question a été posée en cours de lecture pendant la tentative d’action 5, où Igor affirme au roi que ses oreilles sont parfaites, et avant que l’adulte énonce le sous-problème 4, c’est-à-dire la fabrication des flutes avec les roseaux. L’adulte a lu : « Par la suite, Igor se rendait au château à chaque fois que le roi désirait une nouvelle coupe de cheveux. Le roi tenait à savoir comment se déroulait la vie au village. ». L’adulte a interrompu sa lecture et a demandé à l’enfant :

Extrait 15.

1. A. Est-ce qu’il y va lui au village? 2. E. (Silence.)

Cette question fermée de type oui/non visait la construction d’un lien avec la problématique. Si l’enfant avait nommé que le roi ne va jamais au village, l’adulte aurait pu demander à l’enfant « pourquoi il ne va jamais au village » et, alors, l’enfant aurait pu potentiellement lier causalement le fait qu’il ne sorte pas de chez lui avec son problème, soit ses oreilles de chèvre. Cependant, cette amorce de questionnements a été interrompue par le silence de l’enfant.

Aucune composante de la théorie de l’esprit n’a été soulevée dans l’extrait 15.

4.3.2.1. Tableaux synthèses des questions auxquelles l’enfant ne répond pas

La partie qui suit présente la synthèse des résultats, sous forme de tableaux récapitulatifs, en ce qui a trait aux questions auxquelles l’enfant n’a pas répondu. Dans un premier temps, la synthèse

des types de questions cœur auxquelles l’enfant n’a pas répondu sera présentée puis, dans un deuxième temps, il en sera de même pour la synthèse des composantes récurrentes visées. Finalement, la synthèse des états internes ciblés par les questions auxquelles l’enfant n’a pas répondu sera présentée.

Types de questions cœur auxquelles l’enfant n’a pas répondu

Le tableau 6 présente les six questions cœurs auxquelles l’enfant n’a pas répondu, c’est pourquoi, dans chaque case de cette catégorisation, on retrouve « non ». Elles sont catégorisées en fonction du type de question posée, soit les questions fermées oui/non, les questions fermées rétrospectives, les questions ouvertes rétrospectives et les questions ouvertes prospectives. On remarque que les questions fermées oui/non ont été posées dans une proportion de 33 % (2/6), tandis que les questions ouvertes rétrospectives ont été posées dans une proportion de 50 % (3/6). Finalement, les questions ouvertes prospectives ont été posées dans une proportion de 17 % (1/6).

Tableau 6 :Types de questions cœur auxquelles l’enfant ne répond pas dans le récit « Les oreilles du roi »

(Jovanovic et Béha, 2011)

Questions cœur Types de questions

Q. fermées oui/non Q. fermées rétrospectives Q. ouvertes rétrospectives Q. ouvertes prospectives

Pourquoi i’ sort jamais de son château tu penses?

Non

Ligne 1 Est-ce que le roi aime ça que tout le

monde parle comme ça?

Non

Ligne 1

Pourquoi le roi i’ les gardait

prisonniers les coiffeurs, tu penses?

Non

Ligne 1 Pourquoi il les garde prisonniers

dans son château?

Non

Ligne 1

C’est quoi déjà son secret au roi? Non

Ligne 3

Est-ce qu’il y va lui au village? Non

Ligne 1 Total : 6 2 (33 %) 3 (50 %) 1 (17 %)

Dans le tableau 6, on remarque que la moitié (3/6) des questions évitées par l’enfant sont des questions ouvertes rétrospectives et que le deux tiers (4/6) des questions non répondues sont des questions ouvertes, ce qui permet de bien cerner les difficultés de l’enfant. Cela n’est pas sans lien avec ce qui a été remarqué dans les questions auxquelles elle a répondu puisque l’enfant a répondu majoritairement aux questions fermées oui/non, n’a nommé qu’une tentative d’action, dans la majorité des cas n’a pas fait de relation causale et, en ce qui a trait à la théorie de l’esprit, a nommé plus souvent l’état physique. On remarque aussi, en observant les questions auxquelles l’enfant ne répond pas, que l’adulte pose ces questions qui, d’emblée, semblent trop difficiles pour l’enfant et offre, de ce fait, un modèle de questionnement causal centré sur les composantes récurrentes du récit et l’établissement de relations causales entre elles.

Questions cœur auxquelles l’enfant ne répond pas et composantes récurrentes visées

Le tableau 7 présente les composantes récurrentes du récit78 visées par les questions cœur auxquelles l’enfant n’a pas répondu. On observe uniquement la présence de (X) puisqu’il s’agit toujours d’interventions de l’adulte. On remarque que 56 % (5/9) de celles-ci visaient la problématique, 22 % (2/9) ont visé l’émotion négative et 22 % (2/9) ont visé le but du protagoniste.

78 À l’intérieur du tableau on retrouve la situation initiale (S. I.), la problématique (Prob.), l’émotion négative (É.-), le

but (But), les tentatives d’actions (T. A.), le sous-problème (S.-Prob.), l’émotion négative liée au sous-problème (S.- É-), le sous-but (S.-But), la solution au sous-problème (S.-Sol.), la solution au problème principal (Sol.), l’émotion positive (É. +) et la situation finale (S. F.).

Tableau 7:Questions cœur auxquelles l’enfant ne répond pas et composantes récurrentes visées dans le récit « Les oreilles du roi » (Jovanovic et Béha, 2011)

Questions cœur auxquelles l’enfant ne répond pas S. I. Prob. É. - But T. A. S. – Prob. S. – É- S. – But S. - Sol. Sol. É. + S. F. Pourquoi i’ sort

jamais de son château tu penses? (X) Lignes 1 et 3 (X) Lignes 1 et 3 Est-ce que le roi aime

ça que tout le monde parle comme ça?

(X)

Lignes 1 et 3

Pourquoi le roi i’ les

gardait prisonniers les coiffeurs, tu penses? (X) Lignes 5, 7, 9 et 11 (X) Ligne 1

Pourquoi il les garde prisonniers dans son

château?

(X)

Ligne 1

(X)

Ligne 1 C’est quoi déjà son

secret au roi?

(X)

Lignes 1 et 3 Est-ce qu’il y va lui

au village? (X) Ligne 1 Total : 9 5 (56 %) 2 (22 %) 2 (22 %)

On remarque, à la lecture du tableau 7, que plus de la moitié des questions que l’enfant a évitées étaient centrées sur la problématique du récit. Cela n’est pas sans lien avec les observations faites lors des analyses où l’adulte fait l’hypothèse que l’enfant n’a pas construit la problématique et, surtout, qu’elle n’a pas lié causalement le fait que le roi a des oreilles de chèvre comme étant un problème générant une émotion négative et un but. On remarque cependant que l’intervention de l’adulte vise cette construction et qu’elle cible ces trois composantes récurrentes dans l’intervention. Sans comprendre le problème du roi en fonction de ses oreilles de chèvre, l’enfant ne peut le lier au but et refaire la chaine causale permettant de lier ensemble les composantes récurrentes créant la trame narrative du récit.

Questions cœur auxquelles l’enfant ne répond pas et composantes de la théorie de l’esprit

Le tableau 8 présente les composantes de la théorie visées par l’adulte dans la formulation des questions cœur auxquelles l’enfant n’a pas répondu. On observe la présence seulement de (X) puisqu’il s’agit toujours d’interventions de l’adulte. À la lecture du tableau, on remarque que 20 % (2/10) des composantes visées correspondaient à des états physiques, que 50 % (5/10) correspondaient à des états internes de type émotionnel, que 20 % (2/10) correspondaient à des états internes de type intentionnel et que 10 % (1/10) visaient l’état interne de type épistémique.

Tableau 8: Questions cœur auxquelles l’enfant ne répond pas et composantes de la théorie de l’esprit dans le récit « Les oreilles du roi » (Jovanovic et Béha, 2011)

Questions cœur État physique État interne de

type émotionnel

État interne de type intentionnel

État interne de type épistémique Pourquoi i’ sort jamais de son

château tu penses?

(X)

Lignes 1 et 3 Est-ce que le roi aime ça que

tout le monde parle comme ça?

(X)

Lignes 1 et 3

Pourquoi le roi i’ les gardait

prisonniers les coiffeurs, tu penses? (X) Ligne 1 (X) Ligne 3 (X) Lignes 1 et 3 Pourquoi il les garde

prisonniers dans son château?

(X) Lignes 3 et 5 (X) Ligne 1 (X) Ligne 1 C’est quoi déjà son secret au

roi?

(X)

Ligne 1

(X)

Ligne 3 Est-ce qu’il y va lui au

village? Total : 10 2 (20 %) 5 (50 %) 2 (20 %) 1 (10 %)

Dans le tableau 8, on observe que, dans les composantes de la théorie de l’esprit présentes dans les questions évitées, l’état interne de type émotionnel est celui qui a été le plus questionné et, de ce fait, évité. Il s’agit donc de la moitié des états internes évoqués. On remarque donc que l’adulte, quoiqu’en disent les caractéristiques diagnostiques de l’autisme, met l’accent sur l’état interne de type émotionnel dans le récit. De plus, dans le but d’amener l’enfant à faire des relations causales à l’intérieur et entre les composantes récurrentes, l’adulte cible l’émotion

puisque, selon Makdissi et ses collaboratrices (2008), l’émotion agit comme moteur des premières relations causales chez l’enfant.