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L’interdisciplinarité des phénomènes étudiés

5. Le questionnaire ; un outil pour le recueil des conceptions

Nous procédons par des questionnaires auprès des élèves tunisiens de la 2ème année secondaire durant l’année scolaire 2004-2005 et des étudiants en maîtrise (SVT419 et ST420) durant l’année scolaire 2005-2006. Nous avons assisté à une séance de travaux dirigés de géologie avec les étudiants ST4. Suite à cette séance, nous avons mené un entretien avec deux étudiants. Au moment où nous avons commencé les enquêtes, les crises biologiques n’étaient pas enseignées en tant que chapitre en tant que tel mais on les retrouve dans des paragraphes sur la fossilisation. Nous étions donc ramené à soumettre un questionnaire concernant les crises biologiques à des élèves de la 4ème science expérimentale durant l’année 2005-2006. Le thème de géologie rajouté récemment (voir annexe 8) aux programmes de la 3ème année sciences expérimentales21 fait objet d’analyse, comme l’avons signalé plus haut. Ce thème traite entre autres des séismes, de l’orogenèse et des crises biologiques, problèmes géologiques sur lesquels nous menons notre recherche. Une grande partie de ce thème faisait partie du programme de la 2ème année secondaire en 2005-2006.

Le questionnaire est mené avec un public le plus souvent représentatif d'une population ou d'un groupe de personnes. Selon François De Syngly (1992), le questionnaire permet de recueillir des données sur les comportements ou les intentions de comportement ; les opinions et les attentes (espoirs, craintes, aspirations), les motivations et les attitudes (génératrices d'opinions ou d'actions). Le questionnaire peut s’articuler autour de deux types de variables : variables concernant l'identification de la personne (âge, sexe, milieu social) ; variables obtenues à partir de la question sur les aspects essentiels du phénomène étudié. C’est autour de cette dernière que nos questions ont été développées.

Pour construire le questionnaire, pour les élèves ou bien les étudiants, nous étions appeléstout d’abord à définir l'objet de l'étude, les populations sur lesquelles nous allons mener notre enquête ainsi que leurs caractéristiques. Puis, nous avons déterminé les grands groupes de questions pour faire une première rédaction des questionnaires, des entretiens ou des ateliers. Ensuite, nous avons déterminé les échantillons du travail (élèves et étudiants). Un essai a été mené avec quelques personnes avant de passer à la rédaction définitive des questions. Toutes les questions sont ouvertes ou des questions de production : le répondant va formuler une réponse avec ses propres explications, il s'agit pour lui de reconnaître et de déterminer et de formuler sa réponse à partir des éléments de son propre champ cognitif. Les réponses à ce

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Futurs enseignants de secondaire 20

Futurs enseignants et plus spécialistes en sciences de la terre 21

Chapitre 4 Méthodologie de recherche

type de questions sont libres et riches d'informations. Néanmoins, les informations peuvent être trop dispersées et nous ne pouvons pas maîtriser toutes les conditions de productions. Les questions ouvertes se prêtent plus difficilement à l'analyse statistique. Pour cela nous veillons à ne perdre aucune information recueillie. Toutefois, la forme ouverte est indispensable, quand la qualité de mémorisation et la mobilisation des conceptions sont en jeu.

5.1. Recueil des données auprès des élèves de la 2ème année secondaire

Après enseignement du thème de la partie du programme consacrée à la géologie (voir annexe 6), deux items renfermant chacun deux questions ouvertes ont été posées à cinquante huit élèves tunisiens de la deuxième année secondaire du Lycée Menzel Tmim. L’item 1 (voir tableau 16) porte sur la définition du tsunami et la cause du séisme déclenché en 2004 dans la région sud et sud-est de l’Asie. L’item 2 (voir tableau 16) porte sur l’orogenèse.

Cette enquête a été menée trois semaines après l’événement (tsunami) et de la fin du dernier chapitre du thème de géologie. Les réponses des élèves seront classées dans des catégories qu’on définit après lecture de l’ensemble des réponses et le regroupement de celles que nous supposons proches de point de vue scientifique. Il nous arrive de classer une réponse dans une seule, deux ou plus catégorie(s) parce qu’elle renferme plus qu’une idée, une explication ou conception.

Tableau 16 : les questions posées à la population concernée

Question 1 : Selon vous qu’est ce que le tsunami ?

Question 2 : Expliquez comment s’est déclenché le séisme du 26-12-2004 qui a frappé la

région sud et sud-est de l’Asie ? vous pouvez illustrer vos propos par un schéma.

Question 3 : Quand se sont formées les chaînes de montagnes ?

Question 4 : Comment se sont formées les chaînes de subduction ? illustrez vos propos par

un schéma.

5.2. Recueil des données auprès des élèves de la 4ème année Sc. Exp.

Les crises biologiques ne sont pas enseignées dans un chapitre bien déterminé. C’est pourquoi nous avons choisi des élèves de baccalauréat étant donné qu’ils ont, plus au moins acquis durant leur enseignement, des connaissances en relation avec le thème des crises : fossiles, fossilisation, stratigraphie, échelle géologique…etc. En fait, les crises biologiques ne sont pas enseignées, en ce moment, dans un chapitre bien clair. Ce n'est que durant l'année scolaire 2006-2007, qu’elles ont été rajoutées au programme (voir annexe 6) de la 3ème année sciences expérimentales (19 ans).

Chapitre 4 Méthodologie de recherche

Nous présentons les questions posées aux élèves du baccalauréat sciences expérimentales.

Tableau 17 : questions posées à la population concernée

Question 1 : comment, selon vous, les dinosaures ont-ils disparu ?

Question 2 : comment expliquez-vous qu’il y ait apparition de nouvelles espèces après la

disparition des dinosaures ?

Question 3 : pensez-vous que l’extinction des espèces a touché toute la planète ? Expliquez.

Question 4 : pensez-vous qu’une crise géologique ralentit l’évolution des espèces ?

Expliquez.

Ce questionnaire a été soumis à deux classes : une classe (28 élèves) du lycée de Kalaat-Snan (nord-ouest de Tunisie) et une classe (18 élèves) du lycée secondaire de Mednine (sud-est de la Tunisie). Nous considérons que notre échantillon est homogène étant donné que le système éducatif tunisien est unifié du point de vue du programme et du contenu du savoir enseigné. Trente minutes ont été laissées aux élèves pour répondre aux questions. Les enseignants ont été chargés d’expliquer le cadre de cette enquête, et surtout ils ont insisté sur le fait que ce questionnaire ne serait pas évalué, pour donner plus de liberté aux élèves de mobiliser le maximum de leurs conceptions. Une lecture de l’ensemble des réponses nous permet de dégager la majorité des conceptions mobilisées par les élèves dans leurs explications. Les explications qui se rapprochent sont regroupées dans des catégories.

5.3. Recueil des données auprès des étudiants

Les futurs enseignants sont les étudiants en maîtrise sciences de la vie et de la terre (SVT4) et les étudiants de la maîtrise sciences de la terre (ST4). Notre choix est justifié par le fait que durant leur parcours les étudiants ont acquis suffisamment de connaissances leurs permettant d’expliquer les phénomènes naturels étudiés. Ces étudiants passent le CAPES (certificat d’aptitude pour l’enseignement secondaire) après avoir réussi la maîtrise et les admis seront des enseignants aux lycées ou aux collèges. Nous avons donc proposé trois questions à un échantillon de 47 futurs enseignants. Les étudiants disposaient d’une heure pour répondre à l’ensemble des questions. On a gardé la première question posée aux élèves de la 2ème année secondaire portant sur les séismes et le tsunami. Pour l’orogenèse, la question sur les chaînes alpines prend en compte à la fois du processus et de l’histoire de ces chaînes. Nous engageons donc, les étudiants dans deux types réflexions : scientifique et historique, historique parce qu’elle peut les amener à réfléchir sur le temps géologique. Les crises biologiques sont enseignées aux étudiants dans le cours de la géologie et dans une partie du cours de biologie.

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Ce phénomène reste un pont entre les deux disciplines et il est un bon exemple d’interdisciplinarité. Les questions sont plus ouvertes par rapport aux questions posées aux élèves de secondaire. Nous avons demandé aux étudiants d’illustrer leurs propos par des schémas pour les séismes et l’orogenèse et de justifier leurs réponses pour les crises biologiques.

Tableau 18 : questions posées aux futurs enseignants

Question 1 Expliquez comment s’est déclenché le séisme du 26-12-2004 qui a frappé la

région sud et sud-est de l’Asie ? illustrez vos propos par un schéma.

Question 2 Comment se sont formées les chaînes alpines ? illustrez vos propos par un

schéma.

Question 3 Expliquez les causes des crises majeures caractérisées par des extinctions en

masse des êtres vivants. Justifiez votre réponse.

5.4. Recueil des données dans une séance de TP de géologie

Dans le but de rechercher dans un enseignement classique une méthodologie engageant l’étudiant dans la problématisation, nous avons assisté à une séance de travaux pratiques (TP) avec les étudiants de maîtrise spécialité sciences de la terre (ST4) à la faculté des sciences de Bizerte. Ce TP dure trois heures. Il ne nous était pas possible d’enregistrer la séance suite à la demande de l’enseignant mais il nous a permis de transcrire directement sur papier le déroulement de la séance. Chemin faisant, nous avons transcrit presque la totalité du discours du déroulement de la séance (voir annexe). La grille étant préétablie (voir chapitre 1), nous lisons les notes prises et nous plaçons dans des catégories les questions que nous supposons utiles pour cette analyse. Cette séance sera suivie d’un entretien avec deux étudiants.