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Conceptions et nature du temps chez les élèves et les futurs enseignants

Catégorie 6 : Volonté Divine

3. Analyse comparative de l’entretien

Pour mesurer l’implication des étudiants dans la proposition des questions et approfondir le travail sur leurs conceptions, on analyse dans ce qui suit quelques extraits de l’entretien que nous avons mené auprès de deux étudiants sur les séismes, l’orogenèse ou les crises biologiques.

3.1. Comparaison des conceptions sur le séisme

Nous récapitulons dans le tableau suivant quelques conceptions des deux étudiants sur le fonctionnement d’un séisme.

Tableau 62 : conceptions d’ E1 et E2 sur le séisme

Conceptions E1 E2

lieu du séisme Limite des plaques,

Pas à l’intérieur du continent

Sur le plan de faille

Cause du séisme Mouvements tectoniques

Déformations cassantes

Rapprochement de deux plaques Faille sur une grande échelle

Durée du séisme Quelques secondes ?

Tsunami Conséquence d’un séisme du à

une subduction continue dans le temps

Grandes vagues

Energie ? Dégagement d’énergie

Maintien de l’équilibre du globe

Le rapprochement des plaques à une échelle très grande peut déclencher un séisme au niveau de la limite d’affrontement. Le séisme peut avoir lieu sur le plan de la faille. D’ailleurs, la cause principale du séisme d’Asie en 2004 est une faille dont on trouve le foyer du séisme au niveau de son plan. Nous notons une vision positive sur l’activité sismique chez E1, le dégagement de l'énergie est un maintien d'équilibre pour le globe terrestre. Concernant le temps géologique l’étudiant parle du temps court du séisme mais il se rattrape par la suite en évoquant la subduction et sa continuité dans le temps. Il renvoie au processus géologique la durée du séisme, dès lors il pas sur le volet temps lents. Si les deux étudiants pensent que la cause du séisme est tectonique, seul E2 a évoqué le dégagement d’énergie comme résultat de la dynamique terrestre aboutissant au tremblement de la terre.

3.2. Comparaison des conceptions sur l’extinction

Nous regroupons dans la catégorie 1 quelques exemples d’animaux disparus lors de la crise. Dans la catégorie 2, nous rassemblons les notions qui renvoient à l’adaptation. La cause de l’extinction fera l’objet de la 3ème catégorie et la notion d’espace géographique dans le 4ème catégorie.

Chapitre 7 A la recherche de prémices de la problématisation

dans une séance d’enseignement classique

Tableau 63 : conceptions d’E1 et E2 sur l’extinction

E1 E2

Exemples d’animaux disparus

Ichtyostéga, certains reptiles, coelacanthe

Dinosaures

Etres vivants supérieur

Adaptation Forme de transition,

Respiration pulmo-brachiale,

Insectes ont survécu

Cause de l’extinction ? Sélection naturelle

Espace géographique Crise n’a pas touché toute la

planète

?

Si l’extinction aurait touché toute la planète, il n’y aurait pas de survivants. Don Certaines espèces ont survécu alors que d’autres nous les connaissons à travers les fossiles. Il pense que l’Ichtyostéga comme forme intermédiaire a disparu totalement alors que le cœlacanthe, espèce mieux adaptée aux nouvelles conditions, a survécue. L’aptitude de la respiration dans deux milieux différents a donnée la chance à cette espèce de persister. Les insectes vu leurs petites tailles n'étaient pas trop touchés par l'extinction alors que les êtres vivants de grandes tailles, principalement les dinosaures, ont tous disparu. L’extinction est-elle donc partielle. L’étudiant affirme que le cœlacanthe n’a pas survécu dans toutes les régions du monde. L’adaptation respiratoire montre que les êtres vivants qui ont échappé à la crise sont les mieux adaptés aux nouvelles conditions de l’environnement. La nature fait la sélection dans un contexte darwinien.

3.3. Conceptions d’E1 sur la formation des chaînes de montagnes

Nous récapitulons dans le tableau suivant quelques conceptions d’E1 sur l’orogenèse.

Tableau 64 : conceptions d’E1 sur l’orogenèse Conceptions

Orogenèse Compression, contraintes, formation des alpes, rapprochement

des plaques

Dimension géométrique

Grande échelle géologique, altitude de la montagne grande, racine profonde

Notion de temps Phénomène lent contrairement au tsunami événement court

La compression à une grande échelle a fait des Alpes une chaîne de montagnes très élevée. Ces chaînes sont le résultat des mouvements tectoniques de l’Eurasie et Gondwana. L’altitude très élevée des alpes se comprend dans une géométrie spatiale et à par conséquence une racine des montagnes trop profonde. L'étudiant explique l'orogenèse des Alpes dans un cadre

Chapitre 7 A la recherche de prémices de la problématisation

dans une séance d’enseignement classique tectonique tout en tenant compte de l'espace occupé en altitude et en profondeur, la racine est

aussi profonde que l’altitude est élevée. Il considère aussi que la formation des chaînes de montagnes est un phénomène lent par opposition au tsunami un évènement bref.

3.4. Comparaison des conceptions sur le temps et l’espace

Nous rassemblons dans ce tableau les conceptions sur le temps, l’espace et le couplage géologique.

Tableau 65 : comparaison des conceptions d’E2 et E1

E1 E2

Temps - Loin de l’existence

humaine

- Autre époque : Précambrien - Fragmentation progressive de la Pangée

- Extinction brutale

- Formation des alpes sur des millions d’années

- Un évènement est cours dans le temps

- échelle

Espace Deux dimensions, sur le plan Carte géologique

Couplage biologie-géologie Pas de relation entre

fragmentation de la Pangée et l’extinction des espèces

?

Selon E1, un phénomène géologique progressif tel que la fragmentation de la Pangée n’a pas d’impact sur l'extinction des êtres vivants. Ce phénomène nécessite un temps court par contre les phénomènes géologiques se produisent sur une échelle qui s'étend sur un temps long. Cependant l’étudiant affirme que le temps est difficile à gérer car l’existence humaine est minuscule devant l’immensité du temps écoulé avant son apparition. L'extinction est brutale mais elle peut s'étendre sur quelques millions d'années, ce qui n'est pas négligeable comme longue durée. Pour l’étudiant considère l’extinction un évènement et par conséquent elle devrait être court dans le temps. Il nous semble que pour lui un événement est très court réellement par contre un phénomène peut s'étendre sur une longue période. Ceci est confirmé par E2 qui considère qu’un phénomène prend des millions d'années et non pas le même cas pour un événement. La formation des alpes est un phénomène preuve sur l'immensité de temps géologiques. Concernant la conception spatiale, la surface plane en deux dimensions reste la seule évoquée par les deux étudiants.

Chapitre 7 A la recherche de prémices de la problématisation

dans une séance d’enseignement classique

4. Conclusion

Enseigner comment problématiser reste une tache difficile tant que l’enseignant ne donne pas l’occasion aux étudiants de se poser eux-mêmes des questions qui renvoient à quelques problèmes en géologie. Notant que le déroulement de la séance était normal étant donné que ne n’avons pas proposé à l’enseignant d’utiliser la problématisation dans l’enseignement du TP. L’enseignant pose des questions et apporte des réponses. Les interventions des étudiants au cours de la séance sont rares, donc il est difficile de savoir s’ils ont problématisé un savoir. Cependant les questions de transfert auraient pu être utiles pour un travail de problématisation. Ceci serait possible en engageant dès le début les étudiants à travailler sur l’un des problèmes (ouvrage hydraulique, autoroute). Un tas de questions géologiques seraient proposé par les étudiants pour réussir l’un des projets. Sans sous-estimé l’enseignement classique, il serait difficile de le considérer comme générateur d’une situation de problématisation ou l’étudiant élabore lui-même son savoir.

L’entretien avec les deux étudiants nous a permis d’éclairer et approfondir le travail sur leurs conceptions. Un évènement est court, un phénomène peut prendre plusieurs millions d’années. La brutalité de l’extinction ne peut pas avoir une relation avec le processus géologique de la fragmentation de la Pangée. Il semble intéressant de creuser les conceptions sur le temps et le couplage biologie-géologie. L’entretien a porté sur plusieurs thèmes en un temps court ce qui a peut être influencé leur réponses qui étaient non fondées sur des arguments.

Il serait difficile, au mois dans ce cas d’enseignement classique, de parler d’une problématisation d’un savoir par les étudiants. Des réponses scolaires sans argumentations ne permettent pas d’étudier le degré d’une problématisation présumé chez les étudiants. Un recours à une étude d’un débat dont le but est la problématisation fera l’objet du chapitre suivant.

Chapitre 8 Débat et problématisation du temps dans une approche interdisciplinaire