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Question 23 du questionnaire adressé en ligne aux structures pluridisciplinaires et question 22 du questionnaire adressé aux structures dédiées à la danse.

LES LOGIQUES DE PROGRAMMATION DES STRUCTURES

34. Question 23 du questionnaire adressé en ligne aux structures pluridisciplinaires et question 22 du questionnaire adressé aux structures dédiées à la danse.

Les structures pluridisciplinaires ont situé aussi au premier plan le budget mais à un niveau de fréquence moindre (51 %) tan- dis que l’invocation des contraintes du lieu (26 % des cas) s’est située derrière celle du projet d’établissement (40 %) et du public potentiel (29 %). Les structures du panel qui ont un faible niveau de diffusion chorégraphique ont mis en avant plus souvent les contraintes de leur programmation (un tiers d’entre elles contre une moyenne de 17 %).

Les réponses des structures à la question ouverte sur les trois principales conditions nécessaires pour un développement de leur programmation chorégraphique ont également mis en avant la pri- mauté d’une amélioration de leur budget (69 % des cas) tandis que les transformations du lieu ont été citées à un niveau de fréquence proche des axes du projet de la structure, de la consolidation des partenariats et de l’extension du public (22 % des cas). Une moitié d’établissements culturels de ville se sont spécifiés en mettant en avant, plus que les autres structures, un changement d’orientation de leur programmation comme un levier possible pour le dévelop- pement des représentations chorégraphiques.

D’après les réponses au questionnaire adressé aux compagnies, la part des solos dans les spectacles diffusés est polarisée entre un poids inférieur à 33 % des spectacles pour 41,1 % des équipes et un poids supérieur ou égal à 66 % pour 41,1 % des équipes. Les com- pagnies chorégraphiques au plus haut niveau de diffusion (plus de 33 représentations par an) ont été proportionnellement les moins impliquées dans les solos, à l’opposé des équipes qui ont diffusé moins de 13 représentations par an.

Part des solos dans les spectacles diffusés par les compagnies selon leur niveau moyen annuel de diffusion en % (2014-2017)

En réponse au questionnaire sur les types de formats program- més, les structures du panel ont indiqué que la part des solos et duos dans leur programmation a été inférieure de 25 % dans 27,8 % des cas et supérieure ou égale à 50 % dans 32,5 % des cas. Cette part a été respectivement de 39,2 % et de 27,2 % pour les pièces ayant au moins six interprètes.

Les structures dédiées à la danse ont programmé proportionnel- lement plus de solos et de duos et moins de pièces ayant au moins six interprètes que les structures pluridisciplinaires. Les établissements culturels de ville et les scènes nationales ont été les structures les plus engagées dans la présentation des grands formats avec une part de pièces ayant au moins six interprètes supérieure ou égale à 50 % de leur programmation dans 55 % et 50 % des cas respectivement (contre une moyenne globale de 27,2 %).

Les cahiers des missions et des charges

Les cahiers des missions et des charges des structures labellisées par le ministère de la Culture articulent la production et la diffusion d’une offre artistique exigeante avec la recherche d’un élargissement de la base sociodémographique des publics.

Le financement croisé des établissements culturels impose des négociations pour trouver des compromis sur la faisabilité des missions souhaitées compte-tenu des moyens alloués. Comme l’a indiqué par exemple le directeur de la structure pluridisciplinaire 13, une question récurrente pour la conduite des projets artis- tiques subventionnés porte sur l’articulation entre les demandes de rayonnement national, portées par l’État et certaines Régions, et d’ancrage territorial auquel les Communes et les Départements sont plus attentifs.

Les politiques culturelles de certaines collectivités territoriales, notamment les Régions et Départements, peuvent inciter les struc- tures qu’elles soutiennent à laisser une place assez significative de leur programmation à des équipes chorégraphiques implantées dans leur région. La sélection des équipes requiert dans ce cas des compromis entre l’appréciation première de la valeur esthétique des spectacles et la prise en compte de l’ancrage local des équipes chorégraphiques.

Le développement d’une offre artistique locale constitue un enjeu majeur pour les structures des territoires ultramarins dans le cadre d’une politique globale de formation d’un public de la danse. Il s’agit notamment de former des artistes locaux, en s’appuyant sur des accueils en résidence de chorégraphes métropolitains ou inter- nationaux choisis pour leur capacité d’écoute des danses locales, et d’inciter des danseurs expatriés à se relocaliser sur leur territoire d’origine en consolidant les réseaux locaux de diffusion chorégra- phique. Parallèlement, la programmation doit « éviter de s’enfermer dans une identité domienne » (Directrice, structure dédiée 20), d’au- tant plus quand « le consentement des habitants à payer pour voir des corps bouger sur un plateau est peu développé » (Directeur, structure pluridisciplinaire 1).

Part des solos dans

la diffusion Moins de 13 repr. 33 repr.de 13 à 33 repr.plus de TOTAL

Moins de 33% 32,4 31,4 57,9 41,1

33% à moins de 66% 14,7 25,7 13,2 17,8

66% et plus 52,9 42,9 28,9 41,1

TOTAL 100 100 100 100

Part des solos et duos Part des pièces avec 6 interprètes et +

Structures moins de 25% 25 à < 50% 50% et plus moins de 25% 25 à < 50% 50% et plus

dédiées à la danse 5,6 41,7 52,8 57,1 31,4 11,4

pluridisciplinaires 36,7 38,9 24,4 32,2 34,4 33,3

TOTAL 27,8 39,7 32,5 39,2 33,3 27,2

Part des solos et duos, des pièces ayant au moins 6 interprètes dans la programmation des structures du panel selon leur type en % (2014-2016)

Les espaces hors les murs

Les structures ayant répondu à la question sur le degré de déve- loppement de la programmation hors les murs entre les saisons 2014/2015 et 2016/2017 ont indiqué une progression globalement modérée de celle-ci. Leurs préférences ont plus porté sur les lieux de spectacles partenaires et l’espace public que sur les musées, les bibliothèques et les autres espaces non dédiés au spectacle vivant.

Note d’importance moyenne du développement de la programmation chorégraphique hors les murs en France entre 2014/2015 et 2016/2017 (note de 0 à 3)

Structures Musée Espace public thèqueBiblio- spectacle Lieu de partenaire Autre espace non dédié spécialisées 1,46 1,54 1,02 2,11 1,16 pluri- disciplinaires 0,55 0,91 0,40 1,02 0,75

Les structures dédiées à la danse se sont spécifiées par la déclaration d’un intérêt en moyenne nettement plus prononcé que les structures pluridisciplinaires pour le développement de la programmation choré- graphique hors les murs. Cette position semble découler logiquement de l’absence de salles de diffusion pour un certain nombre d’entre elles, notamment les CCN incités aussi dans leur cahier des missions et des charges à aller dans ce sens. Les écarts les plus importants ont concerné l’accès aux musées et aux bibliothèques, puis les lieux de spectacles partenaires. Les CCN et les CDCN ont déclaré s’impliquer plus dans les musées : fortement pour 36 % des CCN et assez fortement pour 36 % des CDCN contre une moyenne d’ensemble respectivement de 9 % et de 13 %.

La volonté politique de toucher une plus grande partie de la popula- tion locale peut inciter au développement de la diffusion de spectacles, a priori de petit format, en dehors des murs de la structure, en par- tenariat avec des collectivités territoriales et des organismes relais. Selon la directrice de la structure dédiée 4, le projet de s’adresser à des « territoires oubliés » requiert aussi une circulation de spectacles de danse contemporaine dans des espaces gérés par des partenaires sociaux afin de se rapprocher des personnes éloignées de la culture chorégraphique. La demande peut également provenir de lieux non dédiés, qui programment ainsi occasionnellement des représentations sans posséder la licence d’entrepreneur de spectacles.

Dans les territoires peu équipés en salles, comme les départements et territoires d’outre-mer, la programmation de la danse hors les murs est vitale pour créer un réseau de diffusion, familiariser une partie de la population à des formes chorégraphiques contemporaines, et permettre ainsi à des compagnies locales de se développer.

Répartition de l’initiative des représentations chorégraphiques en France dans les lieux non dédiés selon le niveau annuel moyen de diffusion des compagnies en % (2014-2017)

Initiative Moins de 13 repr. 33 repr.de 13 à 33 repr.plus de TOTAL

compagnie 45,5 25 21,9 29,3

structure 9,1 32,1 31,3 25,6

lieu non dédié 36,4 32,1 40,6 36,6

sans réponse 9,1 10,7 6,3 8,5

TOTAL 100 100 100 100

Dans l’ensemble, les lieux non dédiés au spectacle sont plus sou- vent à l’initiative de la programmation de danse dans leurs espaces que des compagnies ou des structures qui intègrent ces actions hors les murs dans leur programmation artistique. Les compagnies ayant un faible niveau annuel de diffusion ont été le plus souvent à l’initiative de la diffusion dans les espaces non dédiés au spectacle vivant. En comparant les équipes selon leur niveau de subventionne- ment, un peu plus de la moitié des compagnies non soutenues par l’État et/ou la Région ont été programmées dans ce type d’espaces à l’initiative des lieux non consacrés au spectacle vivant.

À l’initiative de la structure, le déplacement des spectacles pensé en vue de les présenter avec une bonne qualité technique dans les villages ou les quartiers peut se heurter à la contrainte d’équilibre budgétaire, d’autant plus si les collectivités territoriales s’engagent peu dans le soutien logistique des actions artistiques délocalisées. Certaines directions d’établissements ont choisi ainsi d’abandonner les opérations hors les murs ou de les limiter.

“ C’est un principe de réalité budgétaire et humaine qui fait qu’on n’en fait pas plus. Et la Ville n’est pas friande de ces propositions dans l’espace public. Le rapport entre les difficultés à monter et le temps passé, l’énergie, est un peu compliqué. […] On est tellement proche de tous les quartiers que j’essaie plutôt de faire venir les gens de ce quartier ici pour qu’ils voient dans de bonnes conditions plutôt que d’aller monter une scène, avec ce que ça implique financièrement, à 10 minutes à pied d’ici. ”

(Directrice, structure pluridisciplinaire 5)

Le manque d’implication de la Ville dans la préparation des actions artistiques financées dans le cadre de l’accompagnement culturel des opérations de rénovation urbaine peut produire des effets contreproductifs, quand la communication sur les enjeux culturels de cette création a été insuffisante auprès de la population locale.

“ C’était contre-productif : c’est-à-dire pour caricaturer, on fait un duo pelleteuse-danseur dans un quartier où il y a justement une démoli- tion de tours dans le cadre d’une rénovation urbaine. Donc du sens, un spectacle de qualité, en plein hiver c’est volontaire. Finalement on a nos abonnés de la soixantaine, ou des BCBG de la Ville qui sont venus, et les habitants on est venu les emmerder. Très honnêtement. ”

(Directeur, structure pluridisciplinaire 8)

3. Quels rapports de coopération entre

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