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Quelques statistiques

APPLICATIONS EMPIRIQUES DE LA PECKING ORDER THEORY AU

3.1 Quelques statistiques

Plusieurs études ont été réalisées pour tenter de déterminer sur quelle base les TPE ou les PME effectuaient leur choix de financement. A titre d’exemple, nous pouvons citer le dossier réalisé par l’Observatoire des entreprises (2006), qui observe, entre autres, le taux de couverture interne des investissements30 des firmes industrielles françaises en 2006 en fonction de leur taille31. Ce taux est de 76,9% pour les TPE, alors qu’il n’est que de 65,7% pour les PME et 38,9% pour les grandes entreprises. Les chiffres sont similaires lorsque nous les regardons sur quatre exercices successifs puisqu’ils sont respectivement de 85,4%, 74% et 39,1%. Ces chiffres semblent acquiescer que le financement interne soit le financement le plus utilisé puisqu’en 2006, les firmes industrielles employant entre 10 et 19 salariés ont financé plus des trois quarts de leurs investissements par l’autofinancement. Rosenwald (1999) le confirmait déjà dans une enquête sur les petites entreprises industrielles françaises puisqu’en 1993, 64% des TPE de moins de 11 salariés n’utilisaient que l’autofinancement pour financer leurs investissements, contre 8% n’utilisant que le crédit bancaire et 23,5% la combinaison de plusieurs moyens de financement. De la même manière, Wtterwulghe & Janssen (1998), dans une enquête portant sur des entreprises moyennes belges, estiment que 66% des dirigeants recourent prioritairement à l’autofinancement, 30% à l’endettement et 4% seulement à l’ouverture de capital. Ces résultats semblent à première vue confirmer les hypothèses de la Pecking Order Theory.

Nous pouvons également observer la structure de financement des petites entreprises pour se donner une idée de la part des capitaux propres et des dettes dans le bilan. Les résultats sont différents en fonction de l’échantillon, de la période et du pays observé : A titre d’exemple, Friderichs & al. (1999) obtiennent un ratio moyen d’endettement total de 68% pour leur échantillon de TPE françaises en 1996, alors que Rivaud-Danset & al. (2001) l’estiment à 43% dans le cadre d’un échantillon de petites entreprises françaises entre 1990 et 1996 et que

30 Autofinancement/investissements totaux. 31

Cette étude, réalisée à partir de la centrale des bilans de la Banque de France, observe certaines statistiques sur plusieurs échantillons d’entreprises : TPE (De 10 à 19 salariés - Chiffre d’affaires et total bilan < 10 millions €), PME (De 20 et 249 salariés - Chiffre d’affaires < 50 millions € - Total bilan < 43 millions €) et grandes entreprises. Cependant, l’échantillon ne contient que des firmes soumises à l’impôt sur les sociétés et ne distingue pas les entreprises indépendantes de celles qui dépendent d’un groupe plus important.

Burkart (1999) et Daskalakisa & Psillaki (2008) obtiennent respectivement des ratios de 59%32 en 1996 et 53% entre 1997 et 2002 pour des échantillons de PME françaises. Selon Rivaud-Danset & al. (2001), entre 1990 et 1996, ces ratios sont proches de 20% pour les petites entreprises d’Espagne, 30% pour celles de Belgique et vont jusqu’à 60% et plus pour celles du Japon, de l’Autriche et de l’Allemagne. Daskalakisa & Psillaki (2008) obtiennent également un ratio de 60% pour les PME grecques entre 1997 et 2002. En ce qui concerne les Etats-Unis, Berger & Udell parviennent à un ratio de 44% pour les petites entreprises en 1993. Pour montrer l’impact du choix de l’échantillon et de la période, nous pouvons citer l’étude réalisée par Lopez-Garcia & Sogorb-Mira (2008) qui chiffrent à 65% le ratio d’endettement total d’un échantillon de PME espagnoles entre 1995 et 2004, ce qui est très différent des 27% estimés par Rivaud-Danset & al. (2001) dans le cadre d’un échantillon de petites entreprises espagnoles entre 1990 et 1996.

La part de la dette financière est également variable selon les échantillons. Selon Dietsch (2003), elle s’évalue entre 13 et 15% de la dette totale des PME françaises de son échantillon en 2000, alors qu’elle en représente plus de 25% dans l’échantillon de petites entreprises de Wagenvoort (2003) en 2002. Rivaud-Danset & al. (2001) estiment la dette financière à 26% du total du bilan pour un échantillon de petites firmes françaises entre 1990 et 1996. Aux Etats-Unis, Berger & Udell parviennent à un ratio d’endettement financier proche de 22% pour leur échantillon de petites entreprises de 1993. Wagenvoort (2003) obtient des ratios « dettes financières / dettes totales » inférieurs ou égaux à 20%, dans les petites entreprises d’Irlande, des Pays-Bas et du Luxembourg et des ratios supérieurs à 40% en Autriche et en Allemagne. Rivaud-Danset & al. (2001) observent également plusieurs pays et parviennent à des ratios d’endettement financier, « dettes financières / total du passif », supérieurs à 40%, dans les petites firmes autrichiennes et japonaises.

La part de cette dette financière à long terme dans le bilan est également très variable en fonction de l’échantillon étudié : 8% pour l’échantillon de PME espagnoles de Sogorb-Mira (2005) entre 1994 et 1998, 9% pour les petites firmes espagnoles de Sànchez-Vidal & Martin- Udego (2005) entre 1994 et 2000, et 12 % dans le cadre de l’échantillon de petites entreprises d’Angleterre de Michaelas & al. (1999) entre 1988 et 1995. Burkart (1999), dans le cadre

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Taille de l’entreprise et structure financière

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d’une étude sur des PME en 1996, obtient des ratios « dettes à long terme / dettes totales » 33 inférieurs à 20% pour l’Espagne, entre 20% et 30% pour l’Allemagne, l’Italie, la France et la Belgique, entre 30% et 40% pour le Portugal, les Pays-Bas et l’Autriche et enfin supérieur à 50% pour la Finlande.

Bien que les informations nous éclairent quant à la structure financière des petites firmes, ils ne nous permettent pas de distinguer la part du financement interne, de celle de la dette ou de l’émission d’actions dans le choix de financement, ni l’ordre dans lequel les financements sont utilisés. Pour tester la Pecking Order Theory, il convient de s’intéresser aux tests empiriques décrits dans les points suivants.

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