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Carte 9. Une diversité croissante des utilisations du sol vers le sud (Source : Northern California Water Association)

3. Quelques pratiques récréatives au bord du Sacramento

Quelques points sont développés sans viser l’exhaustivité du fait de la diversité des utilisa-tions récréatives du Sacramento. Les activités récréatives de plein air se pratiquent sur les bords du fleuve ou sur le fleuve.

Le conseil de Sacramento a approuvé le Sacramento River Parkway156. Dès 1990, le Greenway Plan a été initié par la State Lands Commission, donnant naissance en 1993 à un Cooperative Mana-gement Agreement (CMA) avec les comtés de Sacramento et de Yolo ainsi que les villes de Sacra-mento et de West SacraSacra-mento afin de créer un corridor écologique et récréatif de 45 kilomètres sur les deux rives du Sacramento entre les villes de Sacramento ou de West Sacramento et de

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Freeport (California State Lands 1993). Différents groupes d’intérêts œuvrent pour le dévelop-pement d’espaces de loisirs en bord de fleuve comme les Friends of the Sacramento River Park-way157, l’Environmental Council of Sacramento158, les Sacramento Area Bicycle Advocates159, les Sacramento Bike Hikers160, les Sacramento Walking Sticks161… De nombreux travaux ont déjà été réalisés en bordure du Sacramento en amont de West Sacramento et en aval jusqu’à Freeport mais aussi à sa confluence avec l’American River, prenant la forme d’une piste en site propre pour de nombreuses pratiques de mobilités dites douces (Department of Parks and Recreation 2012).

A cela s’ajoutent de nombreux loisirs d’eau douce sur le Sacramento, comme la pêche ou différentes formes de navigation.

4. Bilan. Des acteurs de la gestion du Sacramento face à sa

multifonc-tionnalité

La multifonctionnalité du Sacramento soulève des enjeux en termes de gestion, à la fois pour recenser les acteurs de la gestion et leurs prérogatives, mais aussi pour mettre en place des choix conciliant des intérêts divers. Les exemples de différents projets de restauration ou de protection montrent comment les acteurs parviennent à faire cohabiter des objectifs, reflets de représentations différentes du Sacramento (Tableau 4).

157 www.sacramentoriverparkway.org, consulté le 25/06/2014. 158 http://www.ecosacramento.net/, consulté le 25/06/2014. 159 www.sacbike.org, consulté le 25/06/2014. 160 www.bikehikers.com/, consulté le 25/06/2014. 161 www.sacramentowalkingsticks.org, consulté le 25/06/2014.

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Acteurs majeurs Périmètre Objectifs combinés Quel Sacramento ? CalFed 23 millions

d’hectares (M ha)

Fourniture et partage de l’eau Gestion des levees

Qualité de l’eau

Restauration des écosystèmes

Delta du Sacramento et du San Joaquin et leurs vallées ainsi que la baie de San Francisco

U.S. Army Corps of Engineers

10 M ha Gestion des inondations Restauration des écosystèmes

Les bassins versants du Sacramento et San Joaquin

Nature Conservancy 10 M ha Restauration des processus naturels, de la ripisylve et revégalisation des berges Protection du corridor Développement des espaces pour le public et éducation environnementale

Entre Red Bluff et Colusa, 161 km de tronçons162

U.S. Fish and Wild-life Service

3700 ha Conservation de la faune et de la flore ainsi que des habitats Compatibilité entre protection et loisirs

Protection de la ressource

Entre Red Bluff et Prince-ton, 124 km de tronçons (notamment Sacramento National Wildlife Refuge)

U.S. Fish and Game Service

1500 ha Protection des habitats et des espèces

Compatibilité entre protection et loisirs

113 km de tronçons entre Corning et Colusa

California Depart-ment of Parks and Recreation

97 ha Protection et gestion des res-sources

Compatibilité avec la récréa-tion

Bidwell-Sacramento River State Park, à l’ouest de Chico

Tableau 4. Quelques exemples de prise en compte de la multifonctionnalité du Sacra-mento à travers un système pluri-acteurs aux échelles spatiales emboitées

Le tableau vise à montrer un emboîtement d’échelles entre les prérogatives de différents acteurs, ce qui explique le choix d’un classement par superficie gérée. Il résulte d’une sélection : d’autres exemples auraient pu être donnés. Pour le rôle joué par l’U.S. Army Corps of Engineers, il est possible de consulter l’US Fish and Wildlife Service Sacramento River National Wildlife Refuge Comprehensive Conservation Plan (United States Army Corps of Engineers Sacramento 2002), pour le département californien Fish and Game A Comprehensive Management Plan for the Sacramento River Wildlife Area (California Departement of Fish and Game 2004), pour le Bidwell-Sacramento River State Park163 le Final Environmental Impact Report Bidwell– Sacramento River State Park Habitat Restoration and Outdoor Recreation Facilities Development Project (EDAW 2008).

Les acteurs qui gèrent le Sacramento sont très nombreux, donnant une impression de mille-feuille. Mais cette complexité est accrue, quand la même mission semble en mesure d’être gérée par différents agences ou organismes, selon la couleur qui est donnée au projet. Elle semble alors responsable d’une impression de superposition de pouvoirs, parfois contradictoires. De plus, ces tensions sont accrues par la complexité du droit en Californie où deux principes principaux sont

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http://www.nature.org/ourinitiatives/regions/northamerica/unitedstates/california/placesweprotect/sacr amento-river-1.xml, consulté le 16/06/2014.

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reconnus pour les eaux de surface (les droits des riverains sur l’eau et la doctrine de l’appropriation prioritaire164) auxquels s’ajoutent les water contracts165.

D.Quelle gestion intégrée pour le Sacramento ?

Le Sacramento est emblématique de ces fleuves aux fonctions multiples qui créent des mo-tifs de tensions. La situation qui est couramment appelée le smelt down peut être choisie comme exemple introductif : en juin 1999, afin de préserver des delta smelts menacés par les dérivations, l’eau mise à disposition pour les pompages a été réduite de moitié (Lejano et Ingram 2009). Le

delta smelt positionne les débats dans un espace crucial, en particulier en termes de tensions, pour le fleuve Sacramento, son delta intérieur. D’autres événements s’inscrivent dans cette même tension : en 1992, des camions surnommés « Shuttle for Survival » ont transporté 740 saumons chinook capturés près de Redding à la California’s Bodega Marine Station pour tenter de sauve-garder cet espèce (Black 1995). De même, un article d’un blog hébergé par Le Monde du 30 avril 2014 et rédigé par A. Garric avait pour titre « en Californie, 25 millions de saumons transportés en camion à cause de la sécheresse » : grâce à 275 camions citernes, 130 000 saumons chinook ont parcouru 300 kilomètres pour un coût estimé de 580 000 euros car ces saumons génèrent 723 millions d’euros de recettes annuelles en Californie166. Les concurrences entre les utilisations de l’eau et les diffé-rents arbitrages générés doivent être analysés.

Deux éclairages pour mieux comprendre la spécificité de cet espace sont proposés : en pre-mier lieu, la question des dérivations et des transferts d’eau californiens et ensuite le modèle in-novant (mais aujourd’hui remis en cause) de gestion de l’eau du CalFed. Ainsi, l’intégration des différents enjeux semble à la fois une nécessité, mais risque de se heurter à des réticences du fait d’une segmentation sous tension.

1. Le Sacramento, hors de son bassin versant : penser l’intégration à