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Fonction métalinguistique

Section 3 : L’histoire de la consommation en Algérie

1. Ce qu’il faut savoir sur la consommation en Algérie

Quand j’ai commencé mes recherches sur la consommation en Algérie, je n’ai rien trouvé au début, pas d’ouvrages précis et pas d’études spécialisées. Seulement, avec le temps, j’ai pu exploiter quelques documents et autres articles qui traitent de la consommation comme un phénomène introduit dans la société algérienne. Ce sont des recherches qui ont été réalisées dans les années 70 et 80, contenant suffisamment d’informations pour notre recherche. Par contre, les études actuelles sur la consommation en Algérie, ne sont pas riches en informations, car elles ont été élaborées par la Banque Mondiale ou certaines organisations internationales. Remarquons que toutes les études ne donnent pas de l’importance au comportement du consommateur algérien, se concentrant uniquement sur des chiffres de consommation et les dépenses des ménages vis-à-vis de la consommation.

A partir de là, j’ai essayé de suivre le développement de la société algérienne après l’indépendance quant aux habitudes des consommateurs.

Tout d’abord, il faut noter que la société algérienne existe depuis des siècles (avec l’arrivée des Phéniciens en Afrique du nord). Mais durant la période de colonialisme, les historiens rapportent que la société algérienne n’a pas été considérée comme étant une véritable société arabe qu’après l’indépendance, en 1962. Néanmoins, même avec le brassage avec d’autres cultures, et plus particulièrement avec le colonisateur français, pendant 132 ans, l’Algérien n’a pas changé et il a su conservé son arabité, sa religion en tant que musulman et ses valeurs.

On va commencer l’histoire de la consommation des Algériens après l’indépendance juste pour comprendre les modalités de consommation et les différents comportements du consommateur algérien.

En 1962, la population algérienne ne dépassait guère les 10 millions d’habitants. La famille algérienne était composée des grands-parents, des enfants et des petits enfants qui vivaient sous le même toit, composé au plus de trois pièces. Dans notre étude c’est leur mode de vie qui nous intéresse le plus.

Tous nos grands-parents nous racontent leur vie, nous disant que, dans le passé, ils mangeaient ensemble, les hommes déparés des femmes avec les enfants, dans le même plat. La nourriture était très simple, du couscous avec du lait ou avec des légumes, l’essentiel est de trouver de quoi se nourrir. Cela ne veut pas dire que les Algériens étaient tous des pauvres, mais les pauvres et les riches se nourrissaient de la même façon et du même produit de consommation. Les produits de consommation les plus importants étaient le café, le sucre, l’huile, le lait, la farine, la semoule et les légumes. D’autres produits n’étaient pas très consommés mais on les retrouvait dans leurs achats.

En vérité, on ne peut pas appendre beaucoup sur la consommation en Algérie sans connaître la situation économique du pays, les revenus et les dépenses concernant la consommation en plus de la production disponible et des importations, facteurs essentiels pour analyser la consommation en Algérie.

Dans un article de la revue “ Révolution africaine”, une question posée par deux auteurs (G. Boutaleb et Y. Oulde-Moussa), a attiré mon attention et j’ai fait des cherches pour savoir plus sur le sujet de la consommation en Algérie. «Sommes-nous une société de consommation ? » est cette question qui sous-entends qu’on est vraiment loin d’une véritable société de consommation qui se trouve dans un environnement économique caractérisé par la pénurie, la spéculation et par le gaspillage. Cet article me rappelle un ouvrage intitulé “la société de consommation” de Jean Baudrillard, 1970 qui parle d’une société occidentale, très organisée ignorant le “gaspillage”, n’ayant aucun point commun avec notre société quant au mode de vie.

Avant d’entrer dans le sujet des modèles de consommation, on doit situer l’économie de l’Algérie et les principaux secteurs d’activité pour qu’on puisse bien analyser les modes de consommation et le trait d’union entre les deux sujets.

1.1 La situation économique algérienne.

En Algérie, le secteur de l’énergie demeure le pilier principal de l’économie algérienne jouant un rôle important dans le planning du gouvernement. Il est, par ailleurs, le propriétaire de plusieurs importantes entreprises industrielles. En raison des prix croissants du baril, l’économie du pays a affiché une bonne performance ces dernières années. Le taux de croissance du PIB était de 5,2 % en 2005, 5,3 % en 2006 et environ 6% en 2007. Le gouvernement demeure engagé dans la libéralisation économique et continue à attirer l’investissement étranger dans des secteurs tels que l’infrastructure, la télécommunication, l’énergie et l’eau.

Cependant, le niveau de vie de la population est toujours bas avec un taux de chômage extrêmement haut (officiellement environ 20% et officieusement environ 30% l’information est toujours contrôlée à environ 5 %).

Il faut connaître aussi la structure de la population, la répartition géographique de la population et les différents secteurs d’activité.

1.2 La structure de la population algérienne

Quand on parle de la structure d’une population, il faut prendre en considération plusieurs facteurs (l’âge, secteur d’activité, modèle d’habitat…).

Pour l’Algérie, la population est toujours en augmentation surtout après l’indépendance. On va essayer de suivre le développement démographique de la population en prenant en considération l’âge et les différentes activités de la population.

Selon les estimations du recensement de la population en 1966, la population active dans les différents secteurs d’activité s’élève à 2.507.567 personnes dont 1.299.063 dans le secteur agricole. Le recensement effectué en 1977 signale que la population active par branche d’activité économique était de l’ordre de 2.336.971 personnes dont 629.160 dans le secteur agricole. Le chiffre global de la population a progressé au 1er Janvier 1978 à 17.272.000 personnes. L’évaluation de la population occupée montre que chaque personne qui exerce réellement une activité supporte en fait la charge de 13,5 personnes par rapport à la population active potentielle totale âgée de 20 à 60 ans, soit 36,59 %, la tranche d’âge la plus nombreuse est composée de jeunes âgés de 0 à 19 ans, soit 57,56 % du total.

Toutes les estimations de cette époque montrent que la population va s’accroître de 10 millions ou plus et le nombre de ménage augmentera de 1,5 million pour atteindre près de 4 millions d’unité en 1990. Ces estimations sont presque réelles car en 2005, l’Algérie

comptait 33,2 millions d’habitants avec des changements concernant le taux de la population active et la structure de l’âge.

Ces dernières années, l’augmentation de l’espérance de vie et la diminution démographique ont eu pour conséquence une modification de la pyramide des âges. En effet, la population de moins de 20 ans est toujours très importante mais tend à diminuer (42,7 % en 2003 contre 58 % en 1966). Ce changement a pour conséquence l’augmentation de la tranche d’âge de 20 à 50 qui a atteint en 2003 50 % contre 36% en 1996. Parallèlement, les personnes âgées de plus de 60 ans représentaient plus de 7 % en 2003.

Les conséquences directes en termes de santé publique vont se traduire par une augmentation des pathologies liées à l’âge (cancers, affectations cardio-vasculaires…) et émergence de pathologies nécessitant des soins spécialisés de haut niveau.

Le Tableau 9 montre la structure de la population en Algérie en 2006.

Tableau 9.- Population algérienne en 2006 Désignation

Pourcentage Population totale en milliers JAN 2006 33,4

Part de la population urbaine 63,3%

part de la population rurale 37,4%

Part de la population masculine 50,5%

Part de la population féminine 49,5%

Taux de croissance naturel de la population en % 1,78%

Densité 14habitants/Km²

La population totale est arrivée, au 1er Janvier 2007, à 33,8 million d’habitant. Le Tableau 10 montre la distribution de la population par tranche d’âge.

Tableau 10.- Les tranches d’âge48

Tranche d’âge Pourcentage

0-4 09,6%

5-14 02,0%

15-24 22,6%

25-59 59,3%

60-79 05,9%

Source : construire à partir les données de l’ONU et ONS

On remarque que la tranche d’âge qui a un pourcentage croissant est celle entre 25 et 59, en deuxième place vient la tranche de 15 à 24, ce qui montre que la population algérienne est très jeune, créant des problèmes de logement, du chômage et d’éducation.

1.3 Structure géographique de la population

La répartition géographique de la population par région montre un déséquilibre préoccupant entre la bande du littoral qui couvre moins de 2 % de la surface avec près de 40 % des habitants. Plus globalement, près de 91 % de la population vit sur moins de 13 % du territoire, essentiellement sur une bande côtière dans le nord du pays.

Le taux d’urbanisation de l’Algérie est en constante augmentation, passant de 49,7 % en 1987 à 63 % en 2006. Sur ce plan, il est à souligner que l’Algérie comporte trente agglomérations urbaines de plus de 100.000 habitants depuis le dernier recensement de 1998, localisés essentiellement dans le Nord du pays.

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1.4 Les principaux secteurs d’activité

L’agriculture contribue à environ 8% du PIB et emploie environ 25% de la population active. Les principales récoltes sont le blé, l’orge, l’avoine, les agrumes, les raisins, les olives, le tabac et les dattes.

L’Algérie est un grand producteur de liège de même qu’il est un important éleveur de bétail. Le secteur pétrolier représente environ 60 % des recettes budgétaires, environ30% de PIB et plus de 97 % des recettes d’exploitation.

Notre pays est aussi le 2éme plus grand exportateur de gaz du monde, classé au 14éme rang pour les réserves pétrolières et au 7éme pour les réserves du gaz. Les minerais extraits en quantités significatives sont le minerai de fer, le plomb, les phosphates, l’uranium, le zinc, le sel et le charbon.

Les principales activités du secteur manufacturier sont la préparation industrielle des aliments, les vêtements et textiles, les produits chimiques, les métaux et les matériaux de construction. Le secteur tertiaire a environ 30% de PIB.

Tout cela montre que l’Algérie est tés riche, soit par la structure de la population où la majorité est jeune, représentant une main d’œuvre qui peut participer au développement des secteurs économiques. Cela va nous conduire à parler des modes de consommation des citoyens, l’ancien mode et l’actuel.