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Fonction métalinguistique

Section 3 : L’histoire de la consommation en Algérie

2. Les anciens modèles de consommation

Ces deux modèles de consommation ont été élaborés dans le deuxième plan quadriennal. Il s’agit du modèle urbain et rural. La cause de la répartition entre le modèle rural et celui urbain ne repose pas seulement sur le lieu d’habitation mais aussi sur d’autres critères, comme le niveau de revenu.

En 1973, l’ensemble de la population urbaine et rurale disposait d’un niveau de consommation inférieur à 900 DA par tête et par an. Les familles les plus pauvres, soit un peu plus de 10% de la population totale, avaient un niveau de vie se situant moins de 400 DA, alors celui de la population rurale était estimé à environ 550 DA.

2.1 Le modèle de la consommation rurale :

L’accroissement des dépenses globales de consommation prévu dans le cadre du deuxième plan quadriennal est passé de 17 millions de DA en 1973 à 24 milliard de dinars en 1977. Cette évolution, aurait dû permettre une amélioration du niveau de vie du modèle

rural marqué par le passage d’une consommation moyenne par tête de l’ordre de 550 DA en 1973 à près de 800 DA en 1977, tandis que les niveaux de consommation par tête inférieur à 500 DA étaient considérés comme étant marginaux.

2.2 Le modèle de la consommation urbaine :

Il est explicitement dit, dans le rapport général du plan quadriennal 2 que dans la ville la dynamique de l’accroissement des revenus engendrés, sera nettement supérieure aux normes de consommation fixées par le modèle urbain. Le plan quinquennal 80/84, à son tour, souligne la nécessité d’encadrer les revenus de mobiliser les mécanismes et les mesures de régulation et de correction pour éviter le développement des distorsions entre le pouvoir d’achat, les disponibilités et l’évolution des prix. Remarquons que l’évolution des revenus induite par les équilibres du plan est de l’ordre de 9,5 % par an en termes réels.

Les actions prioritaires à entreprendre visent encore à envoyer la sous-alimentation des plus larges catégories et population et à décourager le développement de consommation des produits secondaires des catégories dont les revenus vont connaître un accroissement notable.

Avec ces deux modèles, l’Etat a essayé d’équilibrer la consommation dans la société algérienne dont les objectifs sont :

Le premier objectif : Impliquer naturellement l’approvisionnement des populations les

plus pauvres en produis stratégiques et élaborer une politique cohérente et continue des prix conformes aux possibilités de la population. Le but est de maintenir les mécanismes compensatoires de protection du pouvoir d’achat, que se soit à travers les transferts directs par le canal de budget de l’Etat ou par le soutient des prix à la consommation.

Le deuxième objectif : Décourager le développement de consommation intermédiaire

qui est étroitement lié à la nécessité de réduire de façon importante le développement des rentes spéculatives dérivant des phénomènes de pénuries principalement dans les secteurs de l’habitat, du commerce et de la production industrielle, des biens et des consommations secondaires.

Même si l’Algérie n’a pas connu des changements dans la politique économique pendant les années 70 et début 80, mais avec la crise économique mondiale au milieu des années 80 après la chute des prix du pétrole, le marché algérien a connu des bouleversements dans le marché intérieur avec l’augmentation du taux d’inflation, suivie

d’une rareté de certains produits. Cette crise a changé énormément les modes de consommation des Algériens, leur comportement de choix et leurs achats.

Après les années 1990, le consommateur algérien a commencé à s’habituer à la situation économique avec l’ouverture du marché et ce, malgré les problèmes vécus par les Algériens comme le chômage et la crise du logement. Face à cette donne, l’on doit se demander quel mode de consommation existe-t-il de nos jours en Algérie ?

2.3 Mode de consommation actuel

Le mode de consommation en Algérie à tendance à évoluer ces dernières années, mais les dépenses des ménages, toutes catégories sociales confondues, connaissent des déséquilibres dus aux lourdes dépenses concernant l’alimentation et les charges du logement.

Les données officielles concernant la consommation en Algérie sont diffusées irrégulièrement car aucun organisme algérien n’a pas encore essayé de faire des études sur le comportement d’achat des Algériens.

Les seules études faites par la Banque mondiale estiment que la consommation des ménages en Algérie a été de 41,4 milliards de dollars en 2004, soit une moyenne de 868 de dollars par habitant, la consommation ayant augmenté de plus de 13% par rapport à 2003.

Les statistiques algériennes de l’an 2000 montrent que la dépense moyenne annuelle s’élève à environ 57.500 DA par tête et à 380.500 DA par ménage (un ménage algérien comprenant en moyenne 6,5 personnes). 10 % des ménages les plus favorisés concentrent le tiers des dépenses et les 30 % les et les 30 ù les plus favorisés plus de 60 %. Environ 500.000 ménages consomment plus de 850.000DA (environ 11.000 euros) par an. En milieu urbain, plus de 1,7 million de personnes dépensent chacun 140.000DA (1.780 euros).

La part prédominante des dépenses est consacrée à la consommation alimentaire (45,1% en milieu urbain et 43,7 % en milieu rural). Le deuxième est le logement (entre 13 et 14%).

Même ces statistiques n’interprètent pas la réalité de la consommation des ménages algériens puisqu’il a été relevé des changements concernant les prix des produits de grande consommation et la progression du taux de chômage alors que les chiffres officiels disent le contraire. En réalité, le consommateur algérien vit un dilemme, taraudé entre son revenu

et l’augmentation continue des prix, même si l’Etat a résolu le problème de la rareté de certains produits.

Tous ces points nous amènent à poser une autre question : Qui préside le choix du consommateur algérien ? Le prix, la qualité ou l’origine de produit ? On répondra à cette question dans la partie pratique.

Dans la partie suivante on va parler des différents profils et des habitudes du consommateur algérien.