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état des lieux et analyse des besoins

Chapitre 1: Le français objet d’enseignement au

1. Profil de l’enseignante du français

L'une de nos hypothèses de départ consiste à déterminer le profil de l'enseignante de langue : sa formation, son expérience dans l'enseignement des langues…etc. dans le but de :

- S'informer sur les pratiques de l'enseignante de langue ainsi que le contenu du programme du module de la langue française en passant par son propre profil de formation.

- S'informer auprès de l'enseignante de langue sur les besoins langagiers des étudiants et les difficultés rencontrées durant son enseignement.

Les réponses que nous avons obtenues se traduisent comme suit :

Identification :

Sexe : féminin

211Cuq J. P et Gruca I. Op.cit. p 144

148 Age : 51 ans

Diplôme : doctorat Grade : MCA

Années d’expérience : 26 ans

Les modules enseignés : nutrition – alimentation – langue. Durée de l’enseignement de la langue française : 10 ans

L’enseignante est une spécialiste dans le domaine de la nutrition. Elle a en charge des modules de 2ème et 3ème années qui sont « nutrition animale » et « alimentation ». Ces deux modules figurent dans la spécialité « Technologie agro-alimentaires » et « Production animale ». Alors, il s’avère important de connaitre le parcours scolaire et universitaire afin d’expliquer les raisons de l’attribution du module de la langue française à cette enseignante.

1.1 -e parcours scolaire et universitaire

L’enseignante qui prend en charge le module de français a fait ses études, du primaire au collège, en langue française. Ses études secondaires ont été effectuées au lycée Molay au Maroc où elle était considérée comme étrangère, qui devait suivre ses études en langue française. « J’ai fait le lycée au Maroc//au lycée Molay Abdelhamid où j’ai fait mes études en français, parce que nous les non marocains on était considéré comme des étrangers ». Ensuite, elle a continué ses études supérieures en France où elle a eu un diplôme de magistère et de doctorat. Alors, l’enseignante du module de français a effectué toute sa formation en langue française. Elle a suivi une spécialité scientifique qui est la nutrition. Elle a eu un doctorat dans ce domaine. Cependant, elle n’a jamais suivi une formation pour l’enseignement des langues.

1.2 Les critères sélectifs

En deuxième lieu, il nous a paru nécessaire de connaître les critères qui ont contribués à accorder le module de langue française à une enseignante spécialisée en nutrition et non pas en didactique des langues.

« Non// je n’ai fait aucune formation // on m’a attribué le module parce que j’ai fait l’école française ».

L’enseignante du module n’a suivi aucune formation en didactique des langues. Elle a été chargé de l’enseignement du module de la langue française parce qu’elle fait partie de ce

149 qu’elle appelle « l’école française ». Nous avons essayé d’en savoir plus sur les raisons de ce choix, alors, elle nous a expliqué en détails ces motifs : «Je vais vous raconter l’histoire // les enseignants ont demandé au ministère de l’enseignement supérieur l’introduction d’un module de français parce que les étudiants étaient faibles// alors la demande a été acceptée et on a introduit le module de la langue française en tronc commun // mais personne ne voulait prendre en charge ce module parce qu’avant tout on doit être un enseignant de langue// le recteur m’a choisie parce que je suis de nationalité française // j’ai vécu pendant de longues années en France // parce que j’ai vécu en France pendant des années, j’étais en contact avec les français et les gens qui parlent français j’ai fait l’école française // j’ai fait le lycée au Maroc// au lycée Molay Abdelhamid// j’ai un diplôme français // c’est pour ça que le recteur a jugé que je suis la seule qui peut prendre en charge ce module ».

Cette enseignante a été choisie pour enseigner le module de la langue française parce qu’elle a effectué ses études primaires et secondaires en langue français dans un pays où elle était considérée, par les responsables, comme une étrangère, puisqu’elle a la nationalité française, qui devait être formée en langue française. Elle a poursuivi ses études supérieures en France où la langue d’enseignement est bien évidemment le français.

Nous constatons que les critères de sélection ne sont pas basés sur la formation, mais sur la langue parlée. En effet, l’enseignante n’a jamais enseigné la langue française, de plus elle n’a jamais été formée en didactique des langues. Alors nous pouvons dire que :

- Le premier critère de la sélection est la langue de formation de l’enseignante. À la différence des autres enseignants, elle était la seule qui a été formée en français depuis le primaire jusqu’à l’université.

- Le deuxième critère de sélection est la langue parlée dans la vie quotidienne. En effet, l’enseignante a toujours été en contact avec des Français parce qu’elle a vécu en France. Sa langue de communication est le français. Même en Algérie, où la langue de communication est l’arabe dialectal, elle utilise la langue française pour les échanges courants.

Etant donné que l'enseignante maitrise la langue française et a effectué une formation en nutrition, nous supposons que le contenu de son programme se base sur des documents en rapport avec la spécialité des étudiants (documents scientifiques et techniques) tout en accordant une importance au lexique et au fonctionnement de la langue de spécialité.

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2. L’importance de la langue française dans la filière d’agronomie selon