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état des lieux et analyse des besoins

Chapitre 1: Le français objet d’enseignement au

6. Analyse du contenu du programme du module de la langue française

6.3 Les activités pédagogiques proposées

Pour atteindre les objectifs fixés, il faut élaborer un matériel pédagogique spécifique pour chaque programme en utilisant « d’une part les activités de classe FLE et d’autre part des activités qui appartiennent au domaine professionnel ou spécifique de l’apprenant 215 ».

Dans un programme FOS, pour un public étudiant, intégrer des activités qui appartiennent à leur domaine de spécialité consiste à travailler les méthodes de travail universitaire : prise de notes, synthèse de documents, résumés …etc.

Dans le cadre d’un enseignement du français à un public spécifique, les activités utilisées sont celles présentes dans les formations FLE : activités de compréhension et expression orale et écrite, exercices sur le lexique la grammaire, mais avec quelques spécificités qui se situent à différents niveaux. Les activités s’inscrivent dans une pédagogie à la tâche : l’élaboration de scénarios didactiques met au point un certain nombre de tâches à remplir par l’apprenant en prenant en considération la réalité du terrain qui les attend à l’issue de cette formation. Cependant, les activités proposées aux étudiants de première année sciences agronomiques, ne simulent pas la réalité des situations de communication qu’ils rencontrent. Aussi, il est important de choisir des activités qui favorisent l’autonomie de l’apprenant afin de donner aux apprenants des stratégies d’apprentissage qui leur permettent d’être autonomes dans leur apprentissage. Cependant, en ce qui concerne les activités proposées aux étudiants de première année agronomie, l’enseignante déclare : « Les activités c’est moi qui les fais// tu trouves un ou deux qui font les exercices mais les autres non tu les fais passer au tableau ils sont incapables// c’est moi qui répond à leur place d’ailleurs ils sont incapables de recopier correctement je fais tous types d’exercices ».

215Zabardi, A. (2005). Se former au français sur objectifs spécifiques. Disponible sur : http://www.francparler-

156 « Ils ne savent pas lire tu peux me croire sur parole je leur montre le besoin qu’ils ont d’apprendre la langue// euh pour les exercices je leur fais des exercices de grammaire, de conjugaison ».

Quand nous avons interrogé l’enseignante sur les activités exploitées en classe, elle a essayé, dans un premier temps, de nous montrer l’effort qu’elle fournit pour améliorer le niveau des étudiants et les sensibiliser à l’importance de la langue française dans le domaine de leur formation : « je leur montre le bien qu’ils ont d’apprendre la langue ».

Pour les activités, l’enseignante propose des activités de classe de FLE216 : exercices de

grammaire tel que identifier le sujet et le verbe, des exercices de conjugaison, mais aucune activité concernant les besoins des étudiants dans leur domaine de spécialité n’est exploitée. Les activités proposées sont plutôt de l’ordre de l’écrit, alors qu’aucun exercice sur l’oral n’est programmé. Selon l’enseignante, pour que les étudiants soient capables de s’exprimer oralement, elle leur propose des textes à lire. Cette démarche est loin d’installer une compétence d’expression orale. En effet, l’étudiant ne s’exprime pas mais lit ce qui est écrit. Les étudiants ne sont pas dans une situation qui les favorise à parler, à produire un discours oral. Le travail proposé est un travail d’étude de la langue. En effet, après la lecture des textes, elle passe au fonctionnement de la langue en proposant des exercices de grammaire, de vocabulaire, de conjugaison et d’orthographe.

À l’université, les étudiants doivent être préparés à suivre des cours magistraux. Cela suppose un travail sur la compréhension orale en utilisant des documents sonores. Ils doivent être capables de s’exprimer oralement, tel est l’objectif sur lequel l’enseignante a insisté. Mais, aucune activité de communication orale n’est programmée. Durant les séances de langue française, l’enseignante travaille sur des documents écrits. Elle les utilise pour : la lecture, l’acquisition du lexique et la production écrite. Les activités de l’expression orale se limitent aux réponses aux questions posées et la lecture à haute voix : « On essaie d’améliorer leur niveau surtout la manière à s’exprimer en français ils n’ont pas cette faciliter à parler. Je leur donne des textes pour les lire à haute voix // je travaille surtout la prononciation je me base sur la grammaire et le vocabulaire// je leur donne des exercices de langue ».

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6.4 Les supports

En FOS, les programmes d’enseignement / apprentissage utilisent des documents authentiques. C’est à l’enseignant concepteur que revient le choix et la sélection des supports pédagogiques adaptés aux besoins des apprenants puisqu’il n’existe pas des manuels correspondant à la particularité linguistique du domaine visé.

Le choix des supports repose sur plusieurs points : - Adaptation à l’âge

- Adaptation au niveau linguistique - Adaptation aux besoins langagiers - Adaptation aux centres d’intérêt. - Adaptation aux programmes.

- Adaptation aux contraintes culturelles.

- Fiabilité du document (surtout s’agissant d’un document d’information trouvé sur internet Nous avons posé des questions à l’enseignante de langue pour savoir quels sont les différents supports pédagogiques utilisés en classe et plus précisément pour l’installation d’un compétence de communication orale:

« J’essaie de varier les textes, des textes des classiques comme Flaubert, Stendal qui donnent un vocabulaire varié aux étudiants qui contiennent des idées et des expressions pour améliorer le niveau des étudiants ».

L’enseignante exploite des documents écrits qui sont les seuls supports utilisés en classe. Nous avons demandé à l’enseignante de nous donner un échantillon de ces textes afin qu’on puisse les analyser. Nous avons constaté qu’il s’agit de textes littéraires qui n’ont aucune relation avec la spécialité des étudiants. Pour analyser ces textes, notre attention a été portée sur le sujet, la source et le type de texte.

D’abord, s’intéresser au sujet va nous permettre de savoir à quel thème on accorde l’importance. Il est à remarquer que tous les textes sont littéraires. Alors, l’enseignante ne recommande pas aux apprenants des textes spécialisés qui traitent des sujets scientifiques. La source du document est très intéressante afin de préciser sa nature et comprendre son contenu. Mais, la source des textes, que l’enseignante nous a remis, est inconnue, ce qui nous pousse à s’interroger sur les critères de sélection de ces textes. Un seul texte contient une source : Emile Zola, travail, Fasquelle217. D’après la forme de la page on comprend qu’il

158 s’agit d’un document tiré d’un manuel du FLE parce qu’il comporte des exercices de vocabulaire et des exercices écrits ou oraux.

Ces documents favorisent surtout la compréhension écrite, alors que l’expression orale, sur laquelle l’enseignante a insisté, n’est pas travaillée. Nous constatons que les supports utilisés se limitent aux documents écrits, alors que les supports audio ou audiovisuels ne sont pas utilisés.

Se pencher sur le type de texte est révélateur, surtout dans le cas des textes dont la source est inconnue, puisqu’il facilite l’orientation vers le genre. Il est aussi significatif parce qu’il nous indique les compétences attendues des étudiants. Nous avons constaté que tous les textes sont de type narratif, alors que les étudiants de sciences agronomiques sont, plutôt, amenés à lire des textes informatifs, explicatifs et même injonctifs.

Etant donné que l'enseignante est spécialiste en nutrition et enseigne des modules de spécialité au département d'agronomie, nous nous sommes attendue à ce qu'elle propose aux apprenants des textes de spécialité. Cependant, les supports qu’elle nous a remis sont des textes littéraires et n'ont aucun rapport avec la spécialité des étudiants. Selon l’enseignante, l’introduction des textes narratifs permet d’enrichir le lexique et les idées des apprenants. D’après l’analyse des supports utilisés nous constatons que :

- Les supports sont inadéquats avec les besoins des apprenants.

- Les documents ne traitent pas des sujets de la spécialité des étudiants. - L’enseignante ne varie pas les supports et n’utilise que les documents écrits.

- Les documents ne développent pas la compétence de communication orale, mais plutôt la compétence de communication écrite.