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La communication orale

2. La place de l’oral dans les différentes méthodologies d’enseignement

2.6 L’approche actionnelle

Dans l’approche communicative, plusieurs habilités peuvent être développées, où entrent en jeu les différentes composantes de la langue, les composantes linguistiques, sociolinguistiques, discursives et stratégiques. C’est la situation de communication qui est mise en avant. Elle est basée sur le sens et le contexte de l’énoncé dans une situation de communication simulée. En effet, il est demandé à l’apprenant de se mettre dans une situation de communication d’un locuteur natif, où il utilise la langue pour agir sur l’autre. L’approche actionnelle, reprend tous les aspects de l’approche communicative et y ajoute l’idée de « tâches » à accomplir dans différents contextes auxquels les apprenants vont être confrontés. En effet, cette perspective est une des révolutions proposées par le CERCL qui propose quatre axes de réflexion167 :

1) L’échelle de compétence langagière globale : allant du niveau A1 (niveau introductif) au niveau C2 (maîtrise), en passant par les niveaux A2 (niveau intermédiaire), B1 (niveau seuil), B2 (niveau avancé) et C1 (utilisateur autonome).

2) Les cinq activités langagières qui se reposent sur : la compréhension orale, la compréhension écrite, la production orale en continu, la production orale en interaction et la production écrite.

3) Les trois composantes de la compétence communicative : la composante linguistique (qui a trait aux savoirs et savoir-faire relatifs au lexique, à la syntaxe et à la phonologie). La composante socio linguistique (qui considère la langue comme un phénomène social avec ses marqueurs de relations sociales, ses dialectes et accents) et la composante pragmatique (qui fait le lien entre le locuteur et la situation dans ce sens qu’elle renvoie directement au choix de stratégies discursives pour atteindre un but précis).

166 Germain, C. (1993). Evolution de l’enseignement des langues: 5000 ans d’histoire. Paris, Clé

International, col. DLE. p.203

167 Conseil de l’Europe. (2001). Le Cadre européen commun de référence pour l'apprentissage et l'enseignement des langues. Strasbourg : Conseil de l'Europe, Paris, Didier.

124 4) Une nouvelle perspective d’enseignement et d’apprentissage des langues : la perspective actionnelle qui considère avant tout l’usager et l’apprenant d’une langue comme des acteurs sociaux ayant à accomplir des tâches (qui ne sont pas seulement langagières) dans des circonstances et un environnement donné, à l’intérieur d’un domaine d’action particulier. L’approche actionnelle, qui est une grande innovation mise en place par le Conseil de l’Europe, insiste sur « l’agir avec les autres ». Ainsi, la centration est faite sur le groupe classe.

2.6.1 La définition de la tâche

Le CERCL donne la définition suivante à la notion de tâche :

Toute visée actionnelle que l’acteur se représente comme devant parvenir à un résultat donné en fonction d’un problème à résoudre, d’une obligation à remplir, d’un but qu’on s’est fixé. Il peut s’agir tout aussi bien, suivant cette définition, de déplacer une armoire, d’écrire un livre, d’emporter la décision dans la négociation d’un contrat, de faire une partie de cartes, de commander un repas dans un restaurant, de traduire un texte en langue étrangère, de préparer en groupe un journal de classe168.

Dans cette définition, le CERC présente la tâche comme un agir social qui mobilise toutes les compétences de l’individu pour atteindre un but, résoudre un problème, atteindre un objectif…etc.

2.6.2 Perspective actionnelle pour la production et la réception orale

Afin de pouvoir faire progresser les étudiants, il est important de leur faire réaliser des tâches communicatives. Alors, les activités que nous proposons sollicitent les étudiants à s’exprimer à l’intérieur de leur groupe ou devant leurs camarades. Les compétences communicatives progressent plus vite lorsque les étudiants réalisent des tâches ou résolvent des situations problèmes en groupes que lorsqu’ils interagissent avec l’enseignant. En effet, lorsque l’apprenant accompli des tâches avec ses paires, il se trouve dans une situation confortable parce qu’il ne se sent ni jugé ni évalué. Cette situation décomplexe les étudiants et les aide à vaincre la peur de se tromper et d’être sanctionné.

L’objectif principal est de rendre les apprenants capables de communiquer en français, dire quelque chose à quelqu’un, ainsi le sens est construit par l’échange réalisé entre les deux

168 Conseil de l’Europe. (2001). Le Cadre européen commun de référence pour l'apprentissage et l'enseignement des langues. Strasbourg : Conseil de l'Europe, Paris, Didier.

125 partenaires. Comme le souligne, dans leur article, Dominique Pluskwa, Dave Willis, Jane Willis :

L’apprentissage par les tâches – où les apprenants sont engagés dans des activités au cours desquelles l’accent est clairement mis sur le sens – est explicitement conçu pour permettre la communication dans le monde extérieur. Cela met la priorité sur la fluidité et sur la confiance et laisse à la grammaire [ ] un rôle important mais subsidiaire. L’approche actionnelle prépare les apprenants aux défis auxquels ils devront faire face, quand ils utiliseront le langage hors de la salle de classe169.

Dans l’approche actionnelle, les activités de production et de réception sont étroitement liées, puisque les activités de compréhension orale sont à l’origine des activités d’expression orale. Lorsque les étudiants, regardent une vidéo puis la reformulent et la présentent à l’ensemble de la classe, cette activité peut être considérée en tant qu’activité qui participe à la méditation, comme la décrit le CECRL :

Participant à la fois de la réception et de la production, les activités écrites et /ou orales de médiation permettent, par la traduction ou l’interprétariat, le résumé ou le compte-rendu, de produire à l’intention d’un tiers un (re)formulation accessible d’un texte premier auquel ce tiers n’a pas un accès direct170.