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Principales implantations en Palestine

Dans le document Fondements des civilisations de l’Asie (Page 90-100)

À la lumière de l’archéologie moderne

Carte 8.1. Principales implantations en Palestine

8.2. Peuplement et mise en culture

Dès le quatrième millénaire, Byblos, au Nord de Tyr, avait une activité commerciale avec l’Égypte et des populations sémitiques. Les Cananéens, à partir des cités-États de Tyr, Byblos, Sidon, constituèrent dès le troisième millénaire un peuple tourné vers la mer, les Phéniciens, qui occupèrent la côte, vers le Nord, jusqu’à Ougarit, vassale des Hittites. Plus tard, une partie des Peuples de la Mer indo-européens qui déferlèrent sur le Proche-Orient détruisirent une partie des cités de la bande côtière, au cours d’une période d’une centaine d’années à partir de –12001, puis s’installèrent au Sud de la bande côtière, au niveau de Gaza, et formèrent les Philistins, qui apportèrent le fer.

Des populations sémites pastorales nomades vinrent alors peupler la dorsale montagneuse à partir de l’Est, en se sédentarisant et augmentant leur activité agricole aux dépens de l’élevage des chèvres et des moutons. Ces populations, habituées à échanger avec les agriculteurs la viande de leurs troupeaux contre des céréales, se virent sans doute privées de cette ressource par les destructions et furent contraintes de se fixer pour cultiver eux-mêmes selon leurs besoins. Les ossements de bœufs, nécessaires au labourage, augmentent. Ces communautés cultivent du blé et de l’orge, s’installent près des sources ou recueillent l’eau de pluie et vivent en autarcie complète.

Une première série d’implantations de ce type a lieu de –3500 à –22002, puis la plupart des sites sont abandonnés. Une deuxième vague se manifeste de –2000 à –1550, suivie d’un nouvel abandon.

1 I. Finkelstein et N. A. Silberman, La Bible dévoilée, Bayard, 2002, p. 103 et suivantes.

2 Idem, tableau 3, p. 138.

Figure 8.1. Installation des Hébreux à Izbet Sartah vers –1100.

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La troisième vague est définitive. Elle se produit vers –1150. Elle bâtit, au début, de petits villages de 50 à 100 adultes, installés sur des sommets ou des crêtes. Pas de décorations, les sépultures sont sans ornements, pas de bijoux.

Il n’y a pas de murailles défensives ni d’armes. On recense environ 250 sites le long de la dorsale, avec une densité croissante vers le Nord. Toutes les habitations sont semblables, sans différence hiérarchique.

Ce sont les premiers Israélites, comme on le voit par continuité, mais également parce qu’à la différence des installations de même type de l’autre côté du Jourdain (Ammon, Moab, Edom) il n’y a aucune trace de porc dans les ossements animaux. C’est la seule différence que peut déceler l’archéologie.

Petit à petit ces groupes essaiment vers l’Ouest, dont les pentes sont plus favorables à la culture de la vigne et de l’olivier. La structure sociale change avec l’économie : le vin et l’huile demandent une préparation technique et sont des produits d’exportation. Les villages sortent de leur autarcie et la structure sociale se diversifie.

Au total, la population des hautes terres, à partir de –1100, passe d’environ 45 000 individus (dont à peine 5 000 au Sud du site de Jérusalem) à plus de 160 000 personnes vers –700.

8.3. Le royaume unifié

Vers l’an –1000, ces villages se rassemblent dans un organisme centralisé que le roi David installe à Jérusalem, où son fils Salomon construit un temple unique. L’existence de ces deux rois a été très récemment (1993) attestée par la découverte d’une stèle gravée par le roi de Damas (araméen) citant « la maison de David »3.

Cependant, de nombreuses interrogations subsistent :

- aucune trace de l’installation de cette époque ne subsiste à Jérusalem, pas même un tesson de céramique. Les ruines du premier temple gisent sous l’esplanade des mosquées (coupole du Rocher et mosquée al-Aqsa) et ne peuvent être exhumées pour une datation des origines ;

- l’inexistence de toute alphabétisation dans les hautes terres rend peu probable une structure administrative centralisée ;

- les portes des palais de Megiddo, d’Haçor et de Geser, témoins invoqués du rayonnement du royaume de Salomon, viennent d’être datées de bien après cette époque4.

- enfin, la très faible densité de population de toute cette région (au total environ 5 000 habitants d’après le relevé des installations villageoises) rend impossible le développement d’une grande ville.

3 La découverte de la stèle de Tel Dan date du 21 juin 1993.

4 La Bible dévoilée,op. cit., carte p. 164.

8.4. Les deux royaumes

À la mort de Salomon, en –931, le Nord fait sécession à la suite d’un conflit entre les deux fils du roi, et Jéroboamfonde le royaume d’Israël, tandis qu’au Sud Roboam conserve le territoire, allant de Jérusalem à Beershéva, qui constitue le royaume de Juda.

De fait, ces deux régions n’ont peut-être jamais été unies et ont en tout cas des activités économiques très différentes :

- au Sud, Juda est un pays pauvre et sec, exclusivement peuplé d’Hébreux purs et durs regroupés autour du temple unique, dont l’accueil de pèlerins est l’activité économique essentielle ;

- au Nord, Israël est plus riche et plus peuplé. Les vallées, telle celle de Jezréel, sont humides et très fertiles. La situation ethnique y est différente car il y reste de très nombreuses enclaves cananéennes florissantes. Dès le début de la scission, Israël installe à Bethel, au Nord de Jérusalem, un temple concurrent voué à une statue de veau d’or.

Ces deux royaumes ont des voisins très différents :

- Juda a eu des démêlés avec les Philistins de la bande de Gaza, mais ceux-ci sont bien contrôlés par l’Égypte qui, à cette époque, n’est pas au mieux de sa forme ;

- Israël possède une frontière contestée avec ses voisins immédiats, les Araméens de Damas. Cependant se profile plus loin la future grande puissance, la Néo-Assyrie, qui après la chute des Hittites vers 1200, prend de plus en plus d’arrogance, et pour laquelle les deux antagonistes, Aram-Damas et Israël, représentent une riche proie.

8.5. Épanouissement d’Israël

Après toute une série de coups d’État, Omriprend le pouvoir (–884 à –873) et fonde la dynastie des Omrides qui impulse au Nord, jusqu’en –842, un très large développement. Israël devient un grand État réellement constitué, avec les citadelles de Mégiddo, Haçor, Géser et une nouvelle capitale, Samarie. Le fils d’Omri, Achab, pratique une politique de paix avec ses voisins en épousant une princesse phénicienne, Jézabel. Au cours d’une première offensive assyrienne, Israël se ligue avec ses voisins pour la repousser et peut aligner 2 000 chars et 10 000 hommes, ce qui traduit bien ses capacités militaires.

Mais la nouvelle Assyrie croît rapidement en puissance et atteint peu après un sommet avec Tiglath-Phalazar III (–745 ; –727) qui s’empare de la Galilée.

Osée, le dernier roi d’Israël, essaie d’obtenir l’aide de l’Égypte, mais Salmanazar V (–727 ; –722) s’empare d’Osée et met le siège devant Samarie, qui est finalement prise après trois ans par son successeur le roi Sargon II

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en –720. Toute la population israélite est déportée et dispersée. De nouveaux colons venus de Mésopotamie sont installés à sa place.

8.6. Épanouissement de Juda

De nombreux réfugiés d’Israël viennent grossir la population. La surface de Jérusalem passe de 6 à 75 hectares et de nouvelles grandes villes apparaissent, telleLakish dans la Shéfélah (plaine à l’ouest de Hébron). L’État se centralise et se hiérarchise. Avec la montée en puissance de Jérusalem, plus d’intransigeance se manifeste à l’égard de la pratique et des lois religieuses. La tradition monothéiste s’affirme avec force. Le développement de l’alphabétisation donne plus de pouvoir à l’écrit. Il va alors se créer une orthodoxie incontestée du culte autour d’une unique histoire nationale centrée sur Jérusalem.

Le roi Ezéchias (–727 ; –698) cherche à éviter le sort d’Israël en fortifiant la Judée contre l’Assyrie. Il fait construire un nouveau rempart autour de Jérusalem et il fait creuser un tunnel pour alimenter la citerne Siloéà l’intérieur des remparts (le Gihon est détourné de la vallée du Cédron par un tunnel de 512 m creusé dans le roc)5. La cité de Lakish est également fortifiée.

Cependant, sous son règne, les Assyriens, menés par le fils de Sargon, Sennachérib (–705 ; –681) prennent et rasent Lakish en –701, mais Jérusalem reste intacte, cependant que à Juda doit accepter de devenir vassal de l’Assyrie.

Le successeur de Ezéchias, Manassé (–698 ; –642), réussit l’exploit d’éviter l’affrontement avec l’Assyrie en fournissant des gages à celle-ci. Il réhabilite tous les territoires dévastés et redonne son lustre à Juda en incorporant le pays dans l’économie mondiale des Assyriens, grâce au fait que Juda représente un

5 La Bible dévoilée,op. cit., carte p. 279.

Figure 8.2. Vache en ivoire, Samarie.

nœud de trafic important entre les caravanes d’Arabie et d’Égypte allant vers les territoires du Nord, directement gérés par Ninive. Cette attitude le conduit à des compromissions qui sont jugées très sévèrement par la Bible.

Cependant l’Assyrie, au sommet de sa puissance, va brusquement s’effondrer sous l’action de désordres internes et de l’offensive des Mèdes qui culminera par la prise de Ninive en –612. Grâce à ce répit, le règne du roi Josias (–639 ; –609) est le plus brillant de l’histoire de la Judée.

Josias caresse le rêve de réunifier les hautes terres, Israël et Juda, et il commence par s’emparer de Béthel pour anéantir le fameux temple au veau d’or. C’est sous son règne, en marge de la découverte d’un Livre de la Loi dans le Temple en remaniement, que va être écrit l’essentiel de la Bible. La Génese, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome constituent la Torah. Ensuite viennent les livres des Prophètes antérieurs (avant l’exil à Babylone) ou post-deutéronomiques : ce sont Josué, les Juges, Samuel 1, Samuel 2, les Rois 1, les Rois 2. Cet ouvrage6, véritable sacralisation de l’écrit, était non seulement destiné à fixer l’orthodoxie religieuse mais à servir la propagande politique du roi, en montrant que Juda et Israël avaient la même origine et devaient être réunis par le nouvel émule de David.

Mais si Israël profite des difficultés de l’Assyrie, il en va de même pour l’Égypte, qui reprend sa liberté avec Psammétique Ier; son successeur, Néchao II, au cours d’une contestation à Megiddo, tue Josias en –609. Cette mort du nouveau David provoque un traumatisme national, et le mont Megiddo (Har Megiddo), noté Armageddon, sera maudit à jamais.

Peu après, Babylone remplace Ninive et les Chaldéens reprennent la politique d’expansion des Assyriens. En –596, Nabuchodonosor prend Jérusalem et dépose le Roi Joiakin, qu’il remplace par un homme à lui, Sédécias. Cependant, celui-ci, pour s’émanciper, cherche l’appui des Égyptiens en trahissant son maître. Aussi, Nabuchodonosor revient en –586, et cette fois-ci détruit complètement la ville et son Temple. Une partie des habitants et tous les notables sont déportés à Babylone. Au cours de cet exil, loin de tout repère national, le symbole de l’identité hébraïque devient le Livre, la Bible qui cristallise toute la ferveur des déportés. Cet exil ne prendra fin qu’en –538, lorsque Cyrus, roi des Perses, prend Babylone. Les Hébreux qui le souhaitent peuvent alors regagner leur ville et la Judée entre dans le grand empire achéménide, sous le nom de la province Yehoud. En fait, un certain nombre d’exilés, bien installés autour de Babylone, y resteront, tandis que les autres camperont très longtemps autour des ruines non déblayées de la ville.

8.7. La reconstruction et la période achéménide

Le mythe du triomphe de la dynastie davidique a sombré avec la mort de Josias et la résurrection d’un grand royaume devient politiquement

6 La Bible, traduite en français sous la direction de Zadoc Kahn Colbo, 1969.

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impensable dans un monde dominé par de nouveaux empires, succédant à Babylone : les Perses puis les Séleucides et le royaume hellénistique d’Égypte.

La préoccupation politique et dynastique de Josias va devenir une vision plus universelle de rédemption religieuse.

Le cœur de Juda, devenu la province achéménide de Yehoud, n’est que l’ombre du royaume d’avant l’exil. La seule activité restante est une agriculture locale, administrée depuis Miçpa (proche de la moderne Ramallah), et tous les alentours de Jérusalem sont complètement dévastés, à part quelques petits hameaux autour de Bethleem. La population totale de Yehoud est au maximum de 30 000 habitants.

Le Temple est restauré avec l’argent de Cyrus. Il est terminé et consacré vers –516, et les activités du culte reprennent.

Sans roi, la province fonctionne avec un système dual de gouvernance : l’administration (en particulier les impôts) échoit à un gouverneur nommé par les Perses, et un Grand Prêtre héréditaire supervise les sacrifices et les offrandes.

Cependant, au nord du territoire de Yehoud subsiste en Samarie une population héritière des traditions nordistes de l’ancien royaume d’Israël, autour de localités comme Sichem ou Béthel. Celle-ci adopte une version distincte des cinq premiers livres de la Bible : c’est le Pentateuque samaritain.

Les livres d’Ezéchiel et de Néhémie évoquent l’hostilité permanente des Samaritains contre la reconstruction du Temple de Jérusalem et considèrent ceux-ci comme des païens descendants d’immigrants étrangers. La défiance est réciproque et les Samaritains édifient un Temple concurrent sur le mont Garizim. Des fouilles récentes (1980) ont montré que cette construction, de plan analogue à celui de l’édifice de la capitale, date de la première moitié du Vesiècle avant J.-C.

C’est au cours de la même période que sont rédigées à Jérusalem les Chroniques qui terminent l’« Ancien Testament ». Elles reprennent l’histoire de Juda et d’Israël en idéalisant le rôle des fondateurs. Le prestige de David et de Salomon est mis entièrement au service d’une légitimité ecclésiastique. Le peuple de Yehoud et du lignage des Yéhoudim (les Juifs) est défini par son allégeance religieuse et le seul espoir de restauration repose sur le Temple de Jérusalem.

8.8. La période hellénistique

La pénétration de la civilisation grecque dans tout le Proche et Moyen-Orient conduit à une fracture à Jérusalem entre les tenants de la tradition et les admirateurs de la Grèce. La perte de pouvoir des Séleucides grecs permet, en –165, une révolution nationale conduite par Judas Maccabée. Celui-ci fonde la dynastie des Hasmonéensqui plus tard s’empare aussi du pouvoir religieux en déposant la lignée héréditaire des Grands Prêtres sadducéens.

Cette dynastie règne jusqu’en –37, où une sanglante révolution la remplace

par un agent de Rome : Hérode le Grand. Ce dernier fait agrandir le Temple et construire une magnifique esplanade. Il gouverne d’une poigne de fer jusqu’à sa mort en –4.

8.9. La période romaine

L’élimination des Sadducéens a créé une scission dans le clergé. La population a la nostalgie d’un sauveur céleste et accueille une succession de chefs rebelles qui se présentent comme des sauveurs et dont l’un, né à Bethleem comme David, aura un destin prodigieux7.

En 66, la Judée, sourde aux suppliques de l’aristocratie hellénisée, se révolte contre Rome, arrête les sacrifices à la gloire de l’Empereur et massacre la garnison romaine de Jérusalem. Le général romain Vespasien reprend petit à petit le contrôle du pays et son fils Titusmet le siège devant Jérusalem et détruit le Temple en 70. Un dernier sursaut héroïque a lieu en 132, à la suite d’édits anti-juifs de l’empereur Hadrien. Menée par Bar Kokhba et le rabbin Aqiba, la révolte se rendit maîtresse de Jérusalem pendant deux ans. Hadrien, occupé à lutter contre les Parthes en Mésopotamie, revient en force et noie la sédition dans le sang en 135. les juifs sont alors interdits de présence à Jérusalem, qui est rebâtie à la romaine et reçoit le nom d’Aelia Capitolina, qu’elle dut garder jusqu’à l’empereur Constantin (dont la mère, Hélène, fait bâtir l’église du Saint-Sépulcre en 326).

7 Dans l’Évangile selon saint Matthieu, la généalogie de Jésus est explicitée depuis Abraham en passant par David et Salomon jusqu’à Joseph, l’époux de Marie.

Figure 8.3. Le plateau de Massada.

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La Judée et le pays des Israélites cessent d’exister jusqu’au 14 mai 1948, où l’État d’Israël renaît de ses cendres millénaires.

8.10. La Bible

Les quatre premiers livres de ce très célèbre ouvrage (la Genèse, l’Exode, le Lévitique et les Nombres) ont été compilés à partir d’anciennes traditions, orales pour la plupart, dont les origines sont très diverses et pas toujours cohérentes entre elles. C’est ainsi que Dieu est désigné par des noms différents selon les sources : pour les unes il est nommé YHWH (prononcez Yahvé), dans les autres il apparaît sous le nom de ELOHIM ou EL. Les spécialistes bibliques attribuent la référence « J » à la source yahviste et « E » à la source élohiste. La première de ces sources représente la tradition de Juda et du royaume unifié et la seconde celle du royaume nordique d’Israël. Quelques inclusions ont été introduites dans les deux textes par des prêtres et concernent le rituel ; on leur attribue la référence « P ».

L’objet de ces quatre premiers livres est de présenter l’histoire de la création du monde, puis de la situation privilégiée des Israélites dans l’ensemble de l’humanité. À travers l’histoire des Patriarches, puis de la sortie d’Égypte du peuple Juif et de sa quête de la terre promise, le récit met l’accent sur les rapports spécifiques de Dieu avec le peuple élu, traduit par le contrat passé entre eux et représenté par les tables de la loi.

Ce Dieu là n’est pas, comme c’est le cas dans la plupart des mythologies du Moyen-Orient, une sorte de surhomme animé de passions humaines et que l’on doit nourrir dans un temple. C’est un Dieu abstrait et sans visage dont la seule exigence, mais ô combien importante, est le respect de sa Loi.

Le cinquième livre de la Torah est le Deutéronome : c’est la deuxième loi donnée à Moïse au moment de sa mort, à l’arrivée en vue de la terre promise.

La suite du Livre relate l’histoire des deux royaumes israélites jusque vers –600, et elle est de plus en plus « historique » au fur et à mesure que l’on s’approche de cette date. Elle répond à un double but : politique, pour montrer l’unicité du peuple israélite justifiant une réunification du Sud et du Nord ; mais surtout religieux et sacerdotal. Il s’agit d’insister sur la pureté ethnique à maintenir et sur le strict respect de la Loi afin d’éviter les catastrophes provoquées par Yahvé en punition des écarts à sa Loi.

Après les livres précédents, dits post-deutéronomiques, la suite de la Bible présente les livres des prophètes issus du retour de l’exil. Les trois premiers sont ceux de Isaïe,Jérémie etEzéchiel.

Le livre d’Isaïe comprend deux parties. La première est relative à un prophète appelé « proto-Isaïe » qui conseille le roi Ezéchias (vers –700), tandis que la seconde parle dans un tout autre style de la fin de l’exil. Il s’agit d’un message de joie et de rédemption par la souffrance exprimé par un « deutéro-Isaïe » (vers –530) du chapitre 40 au chapitre 65 du livre : « Consolez, consolez Mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui que sa

servitude est finie, son iniquité pardonnée… Alors se montrera la gloire de Yahvé, et tous vivants ensemble constateront que Yahvé a parlé » (40-1 et 2 et suivants)8. Pour la première fois il affirme que Yahvé est Le Dieu unique, et qu’il n’y en a pas d’autre (monothéisme absolu). Mais, pour lui, c’est un Dieu universel. Le rôle du peuple juif est de le proclamer et de servir d’intermédiaire pour l’introduire auprès de tous les autres peuples.

Cette version donne lieu, à l’époque, à un grand débat avec Ezéchiel, prêtre issu du temple, pour qui le « message de salut » ne concerne que les Israélites, les autres étant les ennemis de YHWH et de son peuple : « Ainsi parle le Seigneur Dieu : aucun fils d’étranger, incirconcis de cœur et incirconcis de

Cette version donne lieu, à l’époque, à un grand débat avec Ezéchiel, prêtre issu du temple, pour qui le « message de salut » ne concerne que les Israélites, les autres étant les ennemis de YHWH et de son peuple : « Ainsi parle le Seigneur Dieu : aucun fils d’étranger, incirconcis de cœur et incirconcis de

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