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Le fleuve INDUS et ses relations avec la Bactriane

Dans le document Fondements des civilisations de l’Asie (Page 45-50)

Naissance des cités-États

Carte 3.2. Le fleuve INDUS et ses relations avec la Bactriane

Naissance des cités-États 33

Développement périphérique

La ville de Shortughai, en Bactriane, est située au voisinage du confluent de l’Amou-Darya et de son affluent la Kokcha. Les niveaux I et II, vers –2200, montrent une grande analogie avec la civilisation de l’Indus : un grand canal de 25 km amène l’eau de la Kokcha sur le plateau pour la culture irriguée d’orge et de millet. L’élevage porte sur les chèvres et les moutons, mais aussi sur le buffle à bosse, qui n’est pas originaire d’Asie centrale. La poterie est décorée de motifs noirs de ficus sur fond rouge ; or le ficus ne pousse pas dans la région. Des coquillages de l’océan Indien et des sceaux de stéatite confirment de nombreux échanges. La fortune de Shortughai est fortement liée à l’exportation du lapis-lazuli du Pamir.

À partir de –1900, la ville se dégrade et disparaît par suite de massacres vers –1600. Dans l’intervalle, une civilisation bactro-margienne se développe plus à l’Ouest, Sapelli7 par exemple, à partir de –1700, mais l’influence harappéene a disparu.

7 La Bactriane à l’âge du bronze, Dossiers d’Archéologie, 247, 1999, p. 18.

Figure 3.6. Rue de Mohenjo Daro de –2600 à –1600.

Figure 3.7. Danseuse en bronze, Mohenjo Daro, hauteur 15 cm.

3.6. An Yang

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Cette capitale de la dynastie Shang (–1530 ; –1027) révèle une civilisation déjà très évoluée. Elle succède à six changements de capitale dans la même région.

Ses vestiges sont disséminés sur une grande superficie. Les fouilles ont dégagé une petite citadelle entourée de murailles épaisses de terre damée orientées Est-Ouest et Nord-Sud, des restes de fondations et de bâtiments rectangulaires ayant des fondations en pierre et des coussinets en bronze pour supporter des piliers.

On a également découvert de nombreuses fosses contenant les restes d’os oraculaires en plastron de tortue (voir l’histoire de l’écriture9). Parmi de nombreuses sépultures, on a trouvé cinq tombes cruciformes contenant chacune un char attelé et son cocher ainsi que des corps décapités d’hommes sacrifiés accompagnés de chiens.

Des vases cultuels en bronze, d’une grande variété de formes, répondant chacune à un usage bien défini, contiennent de 5 à 30 % d’étain et de 2 à 3 % de plomb. Il y a également des armes en bronze parmi lesquelles on remarque des haches-poignards emmanchées munies de crochets. Les chars, très légers, ont de grandes roues à rayons multiples et leurs deux chevaux sont attelés par le cou. Il semble que la chasse soit un rite royal, favorisé par la présence de très abondants gros gibiers (ours, tigres, sangliers, cervidés).

Les membres du clan royal ont chacun en charge un territoire déterminé par l’emprise du dieu de la Terre signalé par un autel en plein air (she ) sur une levée de terre surmontée d’un arbre (feng ) et étendant sa puissance sur

8 Le Monde Chinois, J. Gernet, A. Colin, 1972.

9 L’Asie source de Sciences et de Techniques, M. Soutif, EDP Sciences, 1995, p. 125 et suivantes.

Figure 3.8. Fosse à char à Anyang.

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une zone déterminée (bang ). Plus tard, feng prendra la signification de fief, mais l’essence de celui-ci est religieux, la levée de terre étant consacrée par une motte de terre issue du maître autel du dieu du Sol métropolitain.

3.7. Les premières cités des Hébreux

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Il n’y a pas, à proprement parler, de cités néolithiques importantes sur la dorsale montagneuse qui culmine au mont Scopus et au massif de l’Hermon (2814 m), entre la faille du Jourdain et la zone côtière totalement plate. Cette région voit se sédentariser des pasteurs nomades venant de l’Est à trois reprises, avec au milieu des moments de vacuité. La troisième occupation, à partir de –1150, est certainement le fait des Hébreux, qui y resteront aux temps historiques. Mais au point de vue archéologique la seule différence avec les occupations transjordaniennes (Moab, Edom, …) de la même époque est l’absence totale d’os de porc.

Au début, la structure des installations est celle des campements saisonniers du désert : un vaste cercle de constructions entourant un parc central pour les animaux : c’est le cas de Izbet Sartah (période du fer I, soit entre –1150 et –950 (voir p. 78)). Puis les os des bovins (nécessaires aux labours) augmentent par rapport à ceux des chèvres et des moutons. Mais il n’y a aucune hiérarchie dans l’habitation.

Ce n’est que plus tard, lorsque certains sites se déplacent vers l’Ouest plus arrosé et que les cultures se spécialisent vers la vigne et l’olivier, qui éxigent des traitements techniques et sont destinés à l’exportation, que l’habitat se diversifie, tout particulièrement dans le Nord plus arrosé et plus riche.

David (–1005 ; –970) conquiert Jérusalem, qu’il prend pour capitale.

Salomon (–970, –931) construit le Temple et bâtit une ville magnifique où il loge ses 1 000 épouses et ses 500 concubines. Il construit à travers le pays de grandes villes : Mégiddo, Haçor, Géser. Cependant, aucune trace, même infime, de ces constructions n’a pu être trouvée, malgré de nombreux efforts. Les seules traces matérielles sont les portes monumentales en triple tenaille de Mégiddo, Haçor et Geser, mais les datations modernes leur donnent 200 ans de moins d’après I. Finkelstein. D’autre part les ruines du premier Temple, quelle que soit la date réelle de sa construction, gisent sous l’esplanade des mosquées, hors de la portée des archéologues.

La première grande ville est sans doute Samarie: à partir d’un petit village du Xesiècle, une capitale est construite par Omriet Achab (vers –800). La colline étant trop étroite, une énorme muraille à casemates est élevée tout autour et l’intérieur est rempli de milliers de tonnes de terre, permettant de réaliser au sommet une vaste plate-forme rectangulaire, sorte d’acropole de près de trois hectares.

10La Bible dévoilée, I. Finkelstein et N.A. Silberman, Bayard, 2002.

Un énorme palais dominait l’un des côtés, entièrement construit en pierres de taille (chapiteaux proto-éoliques). Plusieurs bâtiments administratifs entouraient le palais, mais il restait une vaste esplanade devant. Les habitants s’entassaient dans le désordre au pied de l’acropole.

Figure 3.9. Sphinx en ivoire, Samarie,VIIIe siècle.

Chapitre 4

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