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Un premier marqueur identitaire : représenter des valeurs et offrir des services pratiques

Chapitre 6. Une analyse relationnelle des clubs et « think tanks » patronaux Des

2. La pluralité des stratégies de positionnement des clubs dans l’espace patronal

2.2. Un premier marqueur identitaire : représenter des valeurs et offrir des services pratiques

Le premier marqueur qui permet de différencier les clubs et « think tanks » que nous avons enquêtés relève de leur stratégie de positionnement dans le sous-espace qu’ils forment. Dans un premier en- semble de cas, la stratégie des clubs consiste à donner la priorité à la promotion de valeurs, de prin-

cipes et d’idées. Dans un second ensemble de cas, l’orientation privilégiée passe par l’action et l’obtention rapide de résultats concrets. Ces deux groupes de clubs n’existent pas à l’état pur (critère secondaire marqué par l’imbrication des polarités), puisqu’ils reposent toujours sur des combinai- sons d’action et de réflexion, mais les uns montreront leur préférence pour la première stratégie, tandis que les autres valoriseront surtout la seconde.

La volonté d’afficher un positionnement sur la défense, la promotion ou le renouvellement des va- leurs patronales (ou plus largement, d’économie politique) est une caractéristique que nous avons repérée à plusieurs occasions. Nombre de structures souhaitent effectivement afficher le travail qu’elles réalisent sur les principes et les valeurs et, dans certains cas, elles peuvent même adopter un positionnement idéologique et politique clairement militant. Ces clubs se démarquent avant tout par l’assimilation de principes moraux à des éléments clés de leur identité et de leur action. D’une cer- taine manière, il s'agit d'une dimension qui incarne assez bien ces mouvements de pensée dont la particularité est « l'activisme et le désintéressement » (Offerlé, 2008, p. 74). Ces principes et valeurs sont en conséquence fréquemment décrits par les responsables interviewés comme des catalyseurs, qui animent et unissent les différents membres de leur organisation, et qui donnent sens à leur ac- tion. Les caractéristiques de ces catalyseurs sont d’être les vecteurs d’un fort pouvoir signifiant, de sorte que les idées qu’ils traduisent sont en général formulées assez simplement, sur le modèle des slogans que l'on retrouve inscrits sur les pages d’accueil des sites en ligne de ces organisations : « Mettre l’homme au cœur de l’entreprise et l’entreprise au cœur de la cité » ; « Il n’est de richesse que d’hommes » ; « Nul ne peut prédire l’avenir, mais quiconque se mure dans toute spécialité est sûr de se tromper »... Bien entendu, le travail discursif et l’engagement dans la réflexion et le débat d’idées ne se limitent pas à quelques formules choc, aussi efficaces soient-elles. Il s’exprime aussi et surtout dans la production d’argumentaires détaillés et dans la diffusion de rapports, de notes et de messages produits en internes et destinés à orienter le débat public. Au-delà de cette variété sur la forme, il est aussi possible de distinguer trois types d’approches différentes en fonction des posi- tions de fond qu’adoptent les structures rencontrées166.

Le premier type de positionnement que nous avons repéré tient au choix des structures de s’afficher clairement en faveur du libéralisme économique. On peut observer cette orientation par exemple au Club du Marché, une organisation de taille assez modeste dont la mission première est de défendre et promouvoir ce courant de pensée en économie. D'ailleurs, les noms des penseurs les plus illustres du libéralisme économique tels que Friedrich Hayek ou Milton Friedman font figure d’incontournables pour les principaux animateurs et intervenants des rencontres (réunions, sémi- naires, etc.) auxquelles nous avons pu assister167. Un autre club, pour sa part, revendique une filia-

tion directe avec le libéralisme économique. Il se définit clairement comme un « laboratoire d'idées » et un « think tank » qui promeut « les libertés politiques réelles, la défense de l'entreprise privée, l'enrichissement de citoyens et des entreprises par la réduction de la dépense publique et la poursuite du libéralisme en matière d’habitat et d’urbanisme ». Dans une optique similaire, nous nous sommes entretenus avec le secrétaire général d'une association qui s'inscrit, elle aussi, dans cette mouvance libérale, mais en l’appliquant au secteur spécifique de l'agriculture et de l’agroalimentaire. Le credo de ce « think tank »168

créé en 1867 est de « promouvoir le modèle de la grande entreprise et la recherche du progrès dans le domaine agricole ». Ces trois exemples illus- trent un premier ensemble idéologique correspondant à une tendance repérée par plusieurs cher- cheurs. Ainsi, Keith Dixon (1998), François Denord (2002) et Yves Surel (2010) notent que les

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Ce constat illustre par ailleurs la diversité idéologique qui caractérise les « think tanks » français, selon Antoine Schwartz, dans leur globalité – qu’ils soient identifiés comme patronaux ou non. Comme le précise l’auteur, un tel pluralisme s'étend d’un pôle « libéral » à un pôle « social libéral », ce qui est effectivement le cas aussi des structures que nous avons étudiées bien qu’elles se limitent aux questions économiques et industrielles (Schwartz, 2010).

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Ces réunions se déroulaient par ailleurs au siège de l'organisation, dans un grand appartement parisien, dont la bibliothèque accueille essentiellement les œuvres des grands penseurs du libéralisme économique, ainsi que des théoriciens plus contemporains ou encore l’intégralité des volumes de la revue Journal des économistes.

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think tanks anglo-saxons ont largement favorisé la diffusion de l’idéologie néolibérale et des poli-

tiques monétaristes en économie. Michel Offerlé et Antoine Schwartz établissent un constat ana- logue à propos des structures françaises. D’après Michel Offerlé, le développement de ces organisa- tions en France depuis les années 1980 a constitué un « vecteur peu écouté puis progressivement légitimé de l’introduction des thèses du libéralisme économique » (Offerlé, 2008, p. 42). Validant cette hypothèse, Antoine Schwartz évoque la contribution des « think tanks » français au « triomphe progressif des doctrines économiques néolibérales, et conjointement de la répudiation des doctrines interventionnistes d'après-guerre » (Schwartz, 2010, p. 63)169.

Néanmoins et aussi puissant que puisse être le message libéral, il n’épuise pas la diversité de la pa- role patronale. En effet, un deuxième ensemble de clubs (qui conserve avec le premier une réfé- rence commune au libéralisme économique) commence toutefois à s'en démarquer en introduisant des préoccupations d'ordre « social et humain ». C’est le cas de Pyramide, qui a pour mission de défendre un « libéralisme responsable » et de promouvoir des « idées nouvelles afin de rendre l'en- treprise à la fois plus compétitive et plus humaine ». L'association Réactif aussi s'inscrit dans une telle perspective en encourageant les comportements et les mesures éthiques auprès de tous les ac- teurs économiques. L'organisation rappelle la liste de valeurs qu’elle associe à cet objectif, comme « l'intégration de l'homme au cœur du système économique » ; « le management éthique et la trans- parence » ; « la responsabilité personnelle et individuelle » ou encore « la défense de la liberté d'en- treprendre et la libre concurrence ». L’une des organisations étudiées a accentué cette prise de dis- tance avec un libéralisme décomplexé, en affirmant le principe selon lequel l'entreprise doit réussir à la fois sur le plan social et économique, en replaçant celle-ci au cœur de la cité. Selon ce principe de réflexion et d’action, les intérêts privés des acteurs économiques sont relégués au second plan, voire ne font plus du tout l'objet de revendications.

Enfin, nous distinguons un troisième ensemble d'organisations qui défendent des valeurs s’éloignant sensiblement du libéralisme économique, tout en étant compatible avec celui-ci et pouvant re- joindre, de manière indirecte, les préoccupations des acteurs économiques. Ces organisations que nous avons rencontrées ont pour objectif, soit de contribuer à l'élaboration d'idées innovantes sur l'ensemble des thématiques prospectives de l'action publique (club J), soit de promouvoir l'unité européenne, y compris sur le plan économique, soit encore de s'efforcer de « détecter les grandes tendances socio-économiques susceptibles d'influer sur l'avenir de nos sociétés en interaction cons- tante » (Club Eight). Ces exemples montrent que les clubs et cercles de réflexion peuvent finale- ment s’éloigner comme se rapprocher des intérêts du patronat et des acteurs économiques selon les positionnements idéologiques qu’ils assument explicitement. Néanmoins, si la défense de principes et de valeurs a été présentée comme la mission principale poursuivie par ces organisations, d’autres préfèrent insister sur des modes d’action et d’expertise beaucoup plus concrets et pragmatiques. Il s’agit ici d’un tout autre groupe du sous-espace des clubs et « think tanks » puisqu’ils affichent, au contraire des précédents, une préférence marquée pour l’action et l’intervention concrète dans le monde des affaires. Si les valeurs et l’idéologie soutiennent les motivations des acteurs à agir, ces derniers passent moins de temps et d’énergie à repenser l’action économique qu’à la mener sur de nombreux fronts (juridiques, politiques, administratifs, etc.). Ainsi, si la notion de « think tank » fait naturellement penser au monde des idées, certains des clubs que nous avons rencontrés préfèrent mettre en avant leur intérêt pour l’action et la participation active à l’élaboration de réponses con- crètes aux questions des entreprises, notamment et prioritairement lorsqu’elles sont adhérentes. Cer- tains n’hésitent d’ailleurs pas à reformuler l’intitulé « think tank » pour qu’il corresponde davantage

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Cependant, les trois organisations mentionnées dans cette section témoignent d’une spécificité eu égard aux résultats présentés par Antoine Schwartz. Selon le chercheur, l’une des caractéristiques du discours et des prises de positions des « think tanks » français est de se présenter comme « faussement apolitiques » sous couvert d’une neutralité axiologique garantie par les lois « naturelles » et « scientifiques » de l’économie. Comme nous le verrons plus bas, une telle posture a pu être observée parmi les organisations que nous avons étudiées. Cependant, les trois structures évoquées ici, en affichant clairement l’option libérale pour laquelle elles optent en économie ou dans un domaine un peu plus spécifique, sont celles qui dissimulent finalement le moins leur positionnement philosophique ou idéologique, au regard du reste des organisations rencontrées.

à ce qu’ils considèrent comme leur mission principale : c’est le cas, par exemple, de Titan et d’Échelle humaine, qui revendiquent l’appellation do tank pour signifier avec plus de force leur appétence pour l’action170. C’est en somme le centre de gravité de ces structures qui penche du côté

de l’action, mais il serait abusif d’y voir un désintérêt pour le travail de réflexion. Les responsables que nous avons rencontré-e-s estiment ainsi toujours donner leur importance à la réflexion et au débat d’idées – le directeur général de AIAP le résume bien : « Ce n’est pas un think tank. Alors on n’est pas obligés d’être bêtes pour autant, mais c’est du concret, hein ! ». C’est donc bien la part accordée à ces activités par rapport aux autres qui va sensiblement varier de l’une à l’autre et les distinguer les unes des autres.

En pratique, les organisations qui se caractérisent par une préférence pour l’action concrétisent leurs projets par le recours à une vaste gamme de pratiques différentes. À l’instar de la défense des va- leurs – qui ne se réduit pas à la scansion d’une maxime ultralibérale uniforme et caricaturale –, l’action des clubs est multiforme. D’abord, il convient de distinguer ce qui relève pour eux de la logique de l’adhésion et de la logique d’influence. Dans le premier cas, c’est l’ensemble des ser- vices aux adhérents qui capte une partie, parfois majeure, des ressources des clubs. Dans le second, le lobbying et la communication sont mis au service des entreprises et des adhérents. Cette distinc- tion permet de repérer les clubs tournés vers l’extérieur, dans la mesure où ils sont orientés en direc- tion d’acteurs n’appartenant pas au club, et ceux qui proposent surtout des outils et des services destinés à leurs membres, en interne. L’exemple du club Pyramide, à travers l’interview réalisée auprès du secrétaire général, illustre bien ce qui peut relever de l’apport de solutions aux membres : « On a un deuxième pilier qui lui n'est tourné que vers nos adhérents, c’est que nous leur apportons un certain nombre de services. C'est-à-dire que n'importe quel collaborateur d'une société membre ici peut interroger un certain nombre de collaborateurs ici sur des sujets qui le concernent lui direc- tement… » La communication interne est aussi un volet important de l’action des clubs en direction de leurs adhérents. Tous les clubs ont développé, mais encore une fois plus ou moins selon les cas, des outils de communication principalement, voire exclusivement, destinés à leurs membres. La formation des membres peut également être l’une des modalités d’action qui relève des services internes, mais elle s’est révélée très exceptionnelle dans notre échantillon.

En tant qu’interfaces (Cadiou, 2006), les clubs sont aussi et surtout des porte-voix et des passerelles tournés vers l’extérieur. Ils travaillent constamment le lien entre leurs adhérents (logique d’adhésion) et les acteurs tiers qui, n’appartenant pas à l’univers patronal, peuvent apporter des so- lutions et soutenir l’amélioration de « l’environnement des entreprises » (logique d’influence). À l’externe, ce sont les décideurs politiques qui constituent la « cible » de choix pour les clubs et cercles patronaux, et non pas les grandes organisations patronales. Mais il serait abusif de limiter l’externe à la seule sphère politique. En effet et comme nous l’avons évoqué précédemment à pro- pos de la dimension idéologique des clubs, la gamme des destinataires de la communication patro- nale est aussi variée que peuvent l’être les formats, les médias et les contenus des messages diffu- sés. Si le lobbying s’adresse prioritairement aux responsables politiques, l’activation de réseaux d’experts et de contacts tiers peut mobiliser des avocats, des juristes, des consultants, des journa- listes ou des universitaires. L’ensemble de ces acteurs, susceptibles d’être associés à l’action des clubs, est réellement plastique et fonction des besoins, mais aussi d’un certain pragmatisme vis-à- vis de la capacité des uns et des autres à s’engager sur la durée.

Pour terminer ce tour d’horizon des pratiques des clubs, il faut noter que certains donnent une im- portance toute particulière à la communication généraliste en direction de larges auditoires. Cette pratique externe-indirecte relève de l’entreprise de morale que ces clubs réalisent pour peser dans le débat public et politique et contribuer à diffuser des idées qui participent à construire l’opinion des

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« Échelle Humaine n’est pas un simple « think tank », mais un ‘’do tank’’ dont le crédo est l’expérimentation dans les domaines de l’éducation, de l'économie, du social, de l’aménagement du territoire, des médias et la culture et la politique. » Source :

décideurs. À la suite de ce premier marqueur de différenciation, il est possible d’en identifier un autre qui porte sur l’étendue des sujets et thématiques traités par ces organisations.

La contribution des chercheurs aux clubs patronaux : des rencontres occasionnelles aux clubs de « recherche appliquée »

Au cours de l’enquête, nos interlocuteurs ont souvent insisté sur un aspect particulier des clubs de réflexion et d’influence patronaux. Selon eux, ces organisations n’ont pas pour vocation à produire de « la connaissance pour la connaissance » et elles ne considèrent pas cet important principe universitaire comme une finalité en soi, à la différence des acteurs du monde académique. En cela, les structures étudiées ici se distinguent sensiblement des laboratoires de recherche. Cependant, dans bien des cas, ces organisations patronales atypiques ont pour objectif d’innover sur le « marché des idées » et de mener des réflexions collectives en s’instituant comme des lieux de débats et de rencontres. Elles n’hésitent pas non plus à se doter d’outils de connaissance pour être mieux à même de mener leurs actions, comme par exemple la réalisation d’études fouillées dans le cadre de commissions thématiques. Mais il apparaît que l’un des fers de lance de ces organisations orientées vers la défense ou la promotion d’intérêts économiques demeure bien de rendre opérationnels les idées et les savoirs produits, que cela soit à court ou moyen terme (influencer des textes de lois ou les représentations collectives sur le marché, l’économie et l’entreprise). En conséquence et pour ces clubs, ces sa- voirs possèdent un sens dès lors qu’ils font l’objet d’une application concrète dans les différents domaines sur lesquels ils portent. C’est le cas lorsque les analyses et les propositions conçues par ces structures sont reprises par les organisa- tions économiques ou par les acteurs politiques.

Est-ce que cette démarche particulière, très orientée vers l’intervention et l’expertise, exclu alors d’emblée la contribu- tion des chercheurs ? Il n’en n’est rien et on peut même affirmer que, dans la plupart des organisations rencontrées, les universitaires sont présents et interviennent dans l’activité de ces structures. Simplement, à l’image de bien d’autres facettes évoquées dans cette étude – valeurs/services, spécialistes/généralistes, composition et modalités de l’adhésion – , les liens entretenus entre ces organisations et le monde de la recherche sont très variables.

Ces liens peuvent être très ténus, comme l’illustrent certaines organisations professionnelles rencontrées dont les objec- tifs sont très orientés vers la production de services pratiques et l’entretien d’un réseau de membres. Les interventions des universitaires sur les domaines les concernant n’apparaissent pas déterminantes pour la vie de ces organisations, même si elles existent de façon occasionnelle ou bien se cantonnent à des liens amicaux. Par exemple, il se peut qu’un chercheur soit exceptionnellement invité dans le cadre d’une commission, le club bénéficiant de ses informations sur la thématique traitée. Mais le savoir académique et universitaire ne sera pas central (au mieux, il constituera un éclairage ou une source d’information secondaires). En retour, il arrive aussi que certains responsables de ces structures très axées sur l’opérationnel participent ponctuellement aux séminaires de tel ou tel laboratoire de recherche. Mais quelles que soient les occasions (rares) de rencontres entre ces deux mondes, l’apport des travaux de recherche n’apparaît pas ici comme décisif du point de vue de leur activité. Les savoirs produits dans les clubs « pratiques » sont valorisés par leurs membres pour leur caractère concret et leur légitimité issue de la « base », du terrain, c’est-à-dire des adhérents. La distance qui sépare ces deux types de « savoirs » est la plus grande.

À l’inverse, d’autres structures font de la participation des chercheurs une dimension centrale et valorisée de leur activi- té. C’est le cas des clubs et cercles qui se positionnent davantage sur le créneau de la diffusion des idées et des concepts économiques. Ainsi, Conifère se définit comme une plateforme de rencontres entre les chercheurs d’un laboratoire de macroéconomie et le monde de l’entreprise. Son objectif est de mettre à la disposition des acteurs économiques les savoirs académiques afin de rendre opérationnels ces derniers. Geduc est un autre club qui fonctionne également à partir des contributions de chercheurs d’horizons fort divers (universités, grandes écoles, CNRS, etc.), même si celles-ci ne sont pas exclusives – les intervenants peuvent aussi être des journalistes, des syndicalistes, des dirigeants d’entreprises, etc. Dans cette optique (inverse de la précédente), le rôle privilégié accordé aux chercheurs et universitaires constitue un gage de légitimité fort. De fait, les représentants de ces structures soulignent fréquemment la qualité scientifique des contributeurs et aiment à rappeler que ceux-ci ont été choisis parce qu’ils répondent à des exigences d’objectivité et d’excellence. Dans ce type de structure, le parallèle avec les laboratoires de recherche scientifique est renforcé par l’usage d’une terminologie très répandue dans le milieu universitaire comme l’organisation des débats sous forme de « séminaires » ou bien de rencontres internationales via des « colloques ».

Une forme de dualité semble ainsi se dégager lorsque l’on veut analyser l’espace des clubs et « think tanks » de notre