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La première phase de la préparation

1. La dissertation générale

1.1 Les étapes de la dissertation

1.1.1 La première phase de la préparation

Cette phase concerne la réflexion sur le sujet. Elle demande un travail préparatoire avant d’entrer dans la phase de rédaction. Péret & Petaux (1996) soulignent que cette partie permet de réfléchir de manière intense sur le problème posé et le scripteur doit en profiter pour analyser le sujet.

Dans cette phase il est important de tenir compte du fait que la majorité des personnes ont des notions prévues qui apportent à l’effectivité de la réflexion et qui peuvent aider à résoudre le problème, mais, également, il existe des problèmes éternels que nous pourrons difficilement résoudre (p.ex. le meilleur régime politique, la religion qui révèle la vérité).

Donc, le scripteur doit être conscient que le but de l’exercice n’est pas de donner une réponse définitive ni de le résoudre, mais que l’intention est de révéler notre capacité d’établir des relations, d’interpréter le sujet et de sélectionner des idées qui conduisent à le résoudre, en se fondant sur notre objectivité, c’est-à-dire notre manière de le comprendre et de préciser l’analyse.

1.1.1.1 L’analyse de l’énoncé

Pour faciliter la précision de cette étape, il est possible de partir de l’analyse des mots clés qui composent l’énoncé, de prendre chaque mot et d’approfondir leur sens. À cet égard, Gautier (2012) souligne l’importance de commencer par la définition, connaître l’étymologie et de trouver des synonymes et termes proches qui apportent à la recherche des idées, tandis que LeBlanc (2004) inclut d’autres éléments qui vont au-delà du sens des mots, parce qu’il affirme que « la valeur du raisonnement tient à la validité de la liaison logique entre les éléments successifs, non à la validité des éléments eux-mêmes ». Les deux propositions sont valides, si nous prenons en compte que réaliser des analyses de sens de mots d’une manière séparée, ne produit pas de bons résultats, parce qu’il est indispensable d’établir des relations entre les sens des mots pour

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obtenir de la cohérence dans le raisonnement. L’analyse n’aura pas de valeur si nous n’avons pas la capacité de créer des relations logiques entre les éléments qui reflètent la profondeur de la connaissance des mots en fonction de la totalité de l’énoncé pour réussir un bon raisonnement. Prenons pour exemple l’analyse de l’énoncé exposé par Roux & Villarreal (2011: 19):

« La science est-elle exclusive de toute conviction ? »

Conviction – science: Une conviction peut être acceptée par la science si on la reconnaît comme quelque chose d’hypothétique ou de provisoire

Exclusive – science/conviction: la dépendance implicite de la science avec une conviction

Exclusion - science: Le fait que la science n’exclut pas

Science exclusive/conviction: La science n’est pas exclusive de toute conviction

Nous retrouvons que le mot « conviction » prend tout son sens quand il est lié à la « science ». D’ailleurs l’adjectif « exclusive » acquiert un sens en fonction du sens des autres mots dont il dépend. Le sens de l'adjectif « exclusive » peut être compris comme: « sans conviction, parce qu’il implique l’exclusion», donc la conviction est exclusive de la science ? Cette question peut ouvrir le chemin d’une discussion « pour ou contre » cette idée. Ainsi nous pouvons voir que le sens des mots peut varier en fonction des relations que le scripteur propose, en ouvrant la possibilité de poser des problématiques différentes. Ainsi, ce travail des rapports entre les mots va nous permettre de déterminer les idées à apporter dans la construction du plan de la dissertation.

1.1.1.2 La construction du plan

Dans cette étape de l’analyse, Prime (2011) propose de chercher le point commun et les rapports qui se dégagent de l’analyse des mots, et qui serviront pour choisir les idées principales et secondaires qui vont contribuer à la

89 construction du plan de la dissertation et qui seront par la suite organisées en ordre hiérarchique, du général au particulier, en accord avec le plan choisi.

Il est important de savoir distinguer les différents types de plans par rapport aux différents sujets. Prime (2011), les distingue comme suit: Le plan dialectique, qui permet d’envisager plusieurs aspects d’une question à partir d’une thèse, une antithèse et une synthèse. Le plan analytique, qui analyse une notion et en examine les causes et les conséquences. Le plan comparatif, qui permet de mettre en parallèle des thèses, pas forcément contradictoires. Sans négliger le plan chronologique qui analyse l’évolution des événements dans le temps (Prime, 2011).

D’autre part, Péret & Petaux (1996) parlent aussi de l’importance de détailler les exemples par rapport aux idées qu’ils vont illustrer, ces exemples apportent de la force aux arguments, permettant de convaincre le lecteur du point de vue du scripteur face au sujet. À cet égard, Barili (1980 dans Péret & Petaux, 1996) propose de continuer ce travail avec l’exploration de relations entre les termes du sujet pour pouvoir poser correctement la problématique, tout cela à partir des idées.

À la fin de cette phase ils attirent l’attention sur l’importance d’avoir en compte les conclusions partielles et la transition entre les parties et sous parties, comme des éléments essentiels qui apportent à garder l’équilibre et l’unité des idées (Barilari, 1980). Nous pouvons voir que la réussite de cette première phase du travail dépend en grande partie de la gestion du temps. Il faut savoir le gérer et prendre le temps imparti pour la préparation, la réflexion, la recherche des idées, l’organisation et la hiérarchisation, pour bien construire un plan et pouvoir avancer vers la rédaction.