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3. Un cadre d’amélioration pour les scripteurs en langue étrangère: le Cadre

3.6 La place du CECRL en Colombie

À la fin 2004, le ministère de l’Éducation a répondu à l’attente d’un cadre commun de référence pour l’apprentissage, l’enseignement et l’évaluation des langues, en adoptant le Cadre Européen Commun de Référence en raison de la force de sa proposition et de son applicabilité au secteur de l’éducation. Dans un premier temps il a fixé des objectifs de niveaux linguistiques pour les différents types de publics. Des normes de compétence en d’autres langues (principalement l’anglais) ont ensuite été formulées pour l’enseignement primaire et secondaire. Publiées en décembre 2006, elles définissent les niveaux de maîtrise d’une langue de la façon suivante (Tableau 6: Le Cadre de Référence).

Afin de fournir une interprétation large du contexte des normes, il faudrait que le ministère de l’Éducation précise ce qu’il faut entendre par bilinguisme, langue étrangère et seconde langue.

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Tableau 6: Le Cadre de Référence

Il est ainsi, que le Mineducación (2006: 5)6 définit le bilinguisme comme « les différents niveaux de domaine auxquels un individu parvient à communiquer dans plus d’une langue et une culture. Ces différents niveaux dépendent du contexte dans lequel chaque personne évolue. Dans ces conditions, dépendant de l’utilisation qui est faite d’autres langues à la maternelle, elles acquièrent le caractère de seconde langue ou de langue étrangère. »

Ainsi, la seconde langue est entendue comme celle qui est essentielle aux activités officielles, commerciales, sociales et éducatives ou encore celle qui est requise pour la communication entre les citoyens d’un pays. Généralement elle est nécessaire aux besoins de la vie quotidienne, pour les besoins professionnels ou pour séjourner dans un pays étranger. Elle est acquise naturellement au cours de l’enfance ou de la formation précoce; elle peut également être apprise dans le cadre formel de l’école, dans des conditions d’apprentissage particulièrement favorables, en particulier dans le cas de programmes d’éducation bilingue (Véronique, 2005).

Mais, dans le cas d’une langue étrangère, son utilisation est limitée à l’environnement immédiat et local, parce que les conditions sociales de tous les jours n’en nécessitent pas l’utilisation permanente pour la communication. Une langue étrangère peut s’apprendre en premier lieu dans la salle de classe et, généralement, l’étudiant est exposé à la langue pendant des périodes limitées.

6 Le texte original : El bilingüismo es entendido como “los diferentes grados de dominio con los

que un individuo logra comunicarse en más de una lengua y una cultura. Estos diversos grados dependen del contexto en el cual se desenvuelve cada persona. Así pues, según el uso que se haga de otras lenguas distintas a la materna, éstas adquieren el carácter de segunda lengua o de lengua extranjera” (Mineducación, 2006 : 5)

Niveau Nom commun en Colombie Niveau d’éducation où il est prévu de développer

A1 Débutant Grades 1-3

A2 De base Grades 4-7

B1 Pré intermédiaire Grades 8-11

B2 Intermédiaire Éducation supérieure

C1 Pré avancée Éducation supérieure

83 Bien qu’elle soit principalement utilisée dans les contextes académiques, les étudiants d’une langue étrangère peuvent atteindre de hauts niveaux de performance et communiquent de manière efficace dans des situations qui l’exigent. La principale difficulté de cet apprentissage est constituée par les règles de grammaire.

Malgré les bonnes intentions du gouvernement colombien, certains aspects ne sont pas pris en compte, ou sont abordés de manière très superficielle. La première critique porte sur le choix de vouloir adopter une stratégie conçue pour les pays européens sans analyser en profondeur les différences de méthode, de discipline et de niveau académique de la population colombienne, très différente de la population européenne pour qui elle a été conçue.

Ensuite, le choix colombien est avant tout motivé par l’acquisition de l’anglais comme langue seconde (projet de bilinguisme (Mineducación, 2006)), une approche qui minimise l’importance d’autres langues comme, entre autres, le français, l’allemand, l’italien, le portugais.

Enfin, le concept du Cadre Européen se concentre sur une approche plurilingue et pluriculturelle. En Colombie, ces aspects ne sont pas intégrés avec l’attention nécessaire. Pour permettre une véritable adoption du cadre et surtout, pour qu’elle soit efficace et efficiente, il est nécessaire d’élaborer des stratégies destinées à renforcer les méthodes d’étude, d’enseignement et d’apprentissage, en collaboration avec les Européens, pour faciliter l’assimilation des lignes directrices dans les différentes institutions colombiennes.

Ces conditions peuvent rendre plus difficiles ou ralentir les possibilités de formation des personnes qui veulent se former dans une langue étrangère, en raison de la disparité des niveaux des étudiants qui participent à cet apprentissage. Pour eux, il est impératif de parvenir aux niveaux B2 ou C1, dans la gestion du FLE, pour pouvoir répondre aux exigences de la méthodologie académique dans les universités françaises.

À partir de la révision des compétences et aptitudes qui doivent être maîtrisées par les étudiants (niveau B2), on peut dire que malgré la pratique et la correction, il est indispensable de créer une stratégie qui permet l’amélioration de

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l’écriture. Les exigences de ce travail écrit se concentrant principalement sur leur capacité à présenter les arguments de manière ordonnée, les étudiants doivent être capables de donner une opinion pertinente qui soit compréhensible et qui suit toujours un fil conducteur.

Mais, le problème le plus important que rencontrent les étudiants colombiens est le manque d’une formation qui leur permet de répondre aux exigences de rédaction de la dissertation. Ils n’ont pas tous les compétences définies par le CECRL pour le niveau B2 et C1. Ils n’ont pas été formés à la méthodologie nécessaire à la bonne rédaction des documents académiques en espagnol ou en français.

En réponse à ce besoin de formation, la méthode de la dissertation peut les aider à améliorer leur façon d’écrire, par sa rigueur, son ordre et ses exigences de préparation et de structuration du travail. Si nous attendons des bons résultats des étudiants dans la production écrite, la dissertation est une pratique qui peut les entrainer pour améliorer cette compétence. Elle propose le développement d’exercices qui ont pour but l’examen d’une problématique ou d’un sujet de manière réflexive, ordonnée et rigoureuse. En tant qu’exercice, elle va permettre aux étudiants de progresser dans la reconstruction de leur structure cognitive.

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CHAPITRE III

L’ANALYSE DE LA DISSERTATION