• Aucun résultat trouvé

3. Un cadre d’amélioration pour les scripteurs en langue étrangère: le Cadre

3.2 Approche du CECRL

Le CECRL fournit une base pour l’élaboration de programmes de langues, les lignes directrices du programme d’études, examens, de manuels, etc. en Europe. Il décrit de manière exhaustive ce que les étudiants doivent apprendre au sujet des langues, afin de les utiliser pour communiquer, ainsi que les connaissances et les compétences qu’ils doivent développer afin d’agir efficacement. La description englobe aussi le contexte culturel de la langue. Le cadre définit également les différents niveaux de maîtrise de la langue qui permettent de vérifier les progrès des élèves à chaque étape de l’apprentissage et tout au long de sa vie (Goullier, 2006; Lallement & Pierret, 2009; Robert & Rosen, 2010).

Le Cadre est le résultat de plus de dix ans de recherches approfondies menées par un grand nombre de spécialistes dans le domaine de la linguistique appliquée. Ainsi, il analyse et intègre systématiquement les dernières études sur l’apprentissage et l’enseignement des langues. Il est largement utilisé en Europe comme un instrument d’étude critique, et sert à la fois au développement de

71 nouveaux programmes d’études et à la recherche dans le domaine de la linguistique appliquée (Legrand, 2010).

Le Cadre de référence a été élaboré avec deux objectifs (Conseil de L’Europe, 2001: 11):

1. Encourager ceux qui sont impliqués dans la pratique de la langue, professionnels et étudiants, à se poser les questions suivantes: • que faisons-nous vraiment lorsque nous parlons à d’autres ou lorsque nous écrivons ? • Qu’est-ce qui nous permet d’agir de cette façon? • Lesquelles de ces capacités devons-nous apprendre quand nous essayons d’utiliser une nouvelle langue? • Quels objectifs se fixer et comment évaluer les progrès réalisés sur le chemin qui mène de l’ignorance totale à la maîtrise efficace d’une langue? • Comment l’apprentissage de la langue se fait-il? • Que pouvons-nous faire pour nous améliorer et aider les autres à mieux apprendre une langue?

2. Permettre aux professionnels de communiquer entre eux et de s’informer des objectifs fixés pour les étudiants et de la façon de les atteindre. Le Cadre européen n’a pas pour fonction de fixer les objectifs des utilisateurs ni les méthodes qui devraient être utilisés, tandis que le Conseil de l’Europe se préoccupe de l’amélioration de la qualité de la communication entre les Européens qui utilisent des langues différentes et ont des origines culturelles différentes. Ceci est nécessaire, car l’amélioration de la communication améliore la mobilité et permet un contact plus direct, qui, à son tour, conduit à une meilleure compréhension et une collaboration plus étroite. Le Conseil prend également en charge l’enseignement et l’apprentissage des méthodes qui aident les jeunes et les adultes à développer les attitudes, les connaissances et les compétences nécessaires pour devenir plus autonomes dans la pensée et l’action, plus responsables et plus participatifs (Ellis, 2005).

Le Conseil propose à toutes les personnes qui s’occupent de l’organisation de l’apprentissage des langues à fonder leur travail sur les besoins, les motivations, les caractéristiques et les ressources des étudiants. Cela implique de répondre à des questions telles que: • Qu’est-ce que les élèves doivent faire pour bien utiliser la langue? • Que doivent- ils apprendre pour faire un bon usage de la

72

langue afin d’atteindre les objectifs? • Qu’est-ce qui les pousse à vouloir apprendre? • De quel genre de personnes s’agit-il (âge, sexe, origine sociale, niveau d’éducation, etc.)? • Quelles sont les connaissances, les compétences et les expériences de leurs enseignants? • De quels moyens disposent-ils (manuels, livres de référence -dictionnaires, grammaires, etc.- ordinateurs, programmes informatiques et logiciels? • De combien de temps disposent-ils pour développer ces activités ?

De cette analyse de la situation de l’enseignement et de l’apprentissage, il ressort que la définition claire et explicite des objectifs est un facteur fondamental. Ils doivent être à la fois utiles aux étudiants, et réalistes en termes de caractéristiques et de ressources.

Le Cadre de référence doit surmonter les obstacles provoqués par les différences des systèmes éducatifs européens qui limitent la communication entre les professionnels qui travaillent dans le domaine des langues vivantes. Il suppose que tous les étudiants ont un certain niveau de langue, donc il est important à déterminer quelles sont les compétences générales, qu’ils doivent acquérir pour améliorer leur production écrite.

3.2.1 Compétences en communication et évaluation

À cet égard, le Portfolio Européen des Langues (PEL) fournit un format qui permet d’enregistrer et de suivre de façon formelle l’apprentissage de la langue et les expériences interculturelles de toutes sortes. À cette fin, le cadre de référence ne fournit pas seulement un renforcement de la maîtrise globale d’une langue particulière, mais aussi une division de l’utilisation de la langue et des compétences linguistiques. Cela permet plus facilement aux professionnels de préciser les objectifs et de décrire les différentes façons utilisées par les étudiants en fonction des caractéristiques et des ressources dont ils disposent. Afin de faciliter la compréhension de la division et de l’utilisation de la langue, ci-dessous sont décrits les aspects de la connaissance, des compétences et les capacités, du

73 savoir être (attitudes) et de la capacité d’apprendre qui facilitent son évaluation (Ruzibiza & De Ketele, 2006).

3.2.1.1 La connaissance

Il s’agit de l’évolution individuelle qui permet d’acquérir des connaissances sur le monde et son fonctionnement, de sorte que le vocabulaire et la grammaire de la langue maternelle deviennent un facteur important de communication entre les groupes sociaux. Ainsi, la communication dépend de la congruence des modèles du monde et de la langue qu’utilisent les personnes impliquées.

Il s’agit aussi d’évaluer la relation entre les catégories des formes et leur signification qui changent d’une langue à l’autre. Il faut cependant ne pas perdre de vue les limites de la réalité, en prenant en compte le fait que les langues décrivent de façon différente les phénomènes naturels en fonction de l’importance relative qu’ils ont sur la vie de la communauté, raison qui oblige à prendre en considération les compétences et les capacités que doivent acquérir les étudiants pour mieux comprendre la langue (Véronique, 2005).

3.2.1.2 Les compétences et les capacités

En ce qui concerne ces deux aspects, le Cadre européen commun comprend les éléments suivants:

• La capacité de mettre en relation la culture d’origine et la culture étrangère.

• La sensibilité culturelle et sa capacité à identifier et utiliser une variété de stratégies pour prendre contact avec des personnes d’autres cultures.

74

• La capacité de jouer le rôle d’intermédiaire culturel entre la culture propre et la culture étrangère et de traiter efficacement les situations de malentendus et de conflits interculturels.

• La capacité à surmonter les relations stéréotypées (González, 2006). Le travail sur ces aspects facilite le développement du savoir-être.

3.2.1.3 Savoir-être

Cette compétence considère que l’activité communicative des utilisateurs ou des étudiants n’est pas seulement affectée par leurs connaissances, leur compréhension et leurs compétences, mais aussi par des facteurs individuels liés à la personnalité et caractérisés par les attitudes, les motivations, les valeurs, les croyances, les styles cognitifs et les types de personnalité qui contribuent à l’identité personnelle.

Ainsi, les attitudes, ou la perception que les utilisateurs ou les étudiants ont d’une ouverture à de nouvelles expériences, sont étroitement liés à la volonté de relativiser sa propre perspective culturelle et le système de valeur culturelle, aussi à la volonté et la capacité de se distancier des attitudes conventionnelles sur la différence culturelle.

Elle travaille aussi sur les valeurs éthiques et morales; les croyances, religieuses, idéologiques et philosophiques; les styles cognitifs, à la fois convergents et divergents, holistiques, analytiques et synthétiques.

Elle inclut d’autres facteurs comme ceux de la personnalité et se charge de comprendre l’éloquence et la concision, la certitude et l’indécision, l’optimisme et le pessimisme, l’introversion et d’extraversion, l’activité et la passivité, la personnalité - avec le complexe de culpabilité, la peur et la honte, la rigidité et la flexibilité, l’ouverture et l’étroitesse d’esprit, la spontanéité et la maîtrise de soi, le degré de l’intelligence, de la rigueur et de la négligence (Conseil de L’Europe, 2001: 103).

75 Tous ces aspects contribuent à faciliter la capacité d’apprendre des individus, en ouvrant de nouvelles possibilités d’interpréter la connaissance.

3.2.1.4 La capacité d’apprendre

Il s’agit d’apprendre à observer, à avoir de nouvelles expériences, à intégrer de nouvelles connaissances, en les modifiant si nécessaire, pour les transformer en acquis.

La compréhension par les étudiants du processus d’acquisition leur permet de traiter plus efficacement et avec plus d’indépendance les défis de l’apprentissage que la langue implique. Elle permet également de distinguer les différentes options possibles et de faire un meilleur usage des opportunités. Ainsi, la capacité d’apprendre nécessite plusieurs composantes, telles que la réflexion sur le système de la langue et de la communication, les compétences phonétiques générales, les techniques d’étude et les compétences de découverte et d’analyse.

Chacun gère de manière différente ses compétences et tous ne développent pas de la même façon ces capacités parce que les compétences communicatives ont plusieurs composantes.