• Aucun résultat trouvé

1. La dissertation générale

1.1 Les étapes de la dissertation

1.1.2 La deuxième phase: la rédaction

1.1.2.1 L’introduction

Elle correspond à la première étape de la phase de la rédaction et elle a une rigueur qui doit être respectée. Elle est intégrée par trois éléments qui permettent de situer le lecteur d’une manière générale dans le sujet à traiter. L’introduction doit se rédiger en un seul paragraphe qui comprend le préambule, la problématique et l’annonce du plan, qui sont décrits ci-dessous.

a. Le préambule: il a une double fonction. La première a le but de situer le lecteur dans le sujet à traiter d’une manière brève et précise, exposant les idées du général au particulier sans entrer dans les détails et aussi elle ouvre le chemin vers la problématique.

b. La problématique: pour sa part formule le problème qui découle du préambule et du plan, elle est le point de départ de la réflexion « C’est le moment crucial de l’épreuve. C’est là que se crée la richesse, pour ainsi dire » (LeBlanc, 2004: 25); en d’autres termes, c’est elle qui justifie le travail de la préparation du plan et apporte les éléments du développement qui conduisent à la réponse.

c. L’annonce du plan: expose les parties ou idées principales du plan qui vont marquer et délimiter la construction du raisonnement qui répond à la problématique et qui sera résolu au cours du développement.

1.1.2.2 Le développement

Il constitue le corps de la dissertation. Il présente tous les paragraphes qui donnent le support à la discussion et qui sont « reliés par une séquence

91 démonstrative qu’indiquent les conjonctions logiques » (LeBlanc, 2004: 32). Le résultat du bon usage de ces éléments linguistique est aperçu par la correcte cohésion et cohérence du texte. LeBlanc (2004) et d’autres auteurs proposent quelques règles pour rédiger un bon développement respectant les deux éléments exposés ci-dessus et qui sont résumés ci-dessous.

a. La structure

• Elle doit respecter le plan et répondre à la question posée.

• Le développement doit approfondir le raisonnement de deux ou trois idées principales (les parties), qui sont argumentées par les deux ou trois idées secondaires et les exemples correspondants. En même temps, elles doivent être enchainées en utilisant les éléments linguistiques qui apportent la cohésion et la cohérence (les connecteurs et les phrases de transition).

• L’enchainement permet la continuité des idées dans les paragraphes et facilite la logique qui doit exister entre les idées du paragraphe qui termine ce qui commence, facilitant la progression du sujet et la correcte construction des paragraphes.

b. La construction de paragraphes

• Il faut respecter l’équilibre entre les parties, en d’autres termes, les parties doivent être rédigées en gardant une extension proportionnelle entre elles. De plus le scripteur doit mettre toute l’attention sur l’usage correct des éléments linguistiques qui apportent la cohésion et la cohérence, permettant la progression du sujet.

• Chaque paragraphe développe une seule idée qui est exposée de manière claire et concrète apportant une meilleure compréhension au lecteur « la règle fondamentale est celle de la simplicité, c’est-à-dire que vous devez faire des phrases simples, employer un vocabulaire simple dans le sens où vous le maîtrisez » (Prime, 2011: 39). Ce qui implique écrire de phrases courtes et précises, qui permettent de comprendre facilement le sens du paragraphe et de suivre le fil conducteur de la discussion.

• Le scripteur doit rédiger un paragraphe pour chaque sous-partie. Par exemple: si le scripteur a construit un plan à trois parties, chacune avec trois sous-

92

parties, à la fin il devra être composé de neuf parties, plus les paragraphes de l’introduction et la conclusion, en tenant compte des petits paragraphes des transitions entre les parties.

c. L’enchainement des parties

• Il est important de ne pas oublier d’enchainer les paragraphes d’une manière logique entre ce qui précède et ce qui continue.

• L’union des paragraphes doit être clairement définie par l’usage de connecteurs et des phrases de transition qui permettent le rapport entre les idées et guident le lecteur.

• La longueur des parties doit être équilibrée (Prime, 2011).

Une fois terminée la rédaction du développement, il s’agit de l’occasion précise pour établir un dialogue entre les parties du développement qui apporte une réponse objective à la discussion. A ce moment, le scripteur a tous éléments qui lui permettent de concrétiser la conclusion.

1.1.2.3 La conclusion

Après avoir terminé dans le développement la discussion posée par le plan, le scripteur doit rédiger la conclusion à partir du plan défini, en un seul paragraphe. Elle doit être le produit d’une réflexion qui répond à la problématique posée dans l’introduction, qui doit être rédigée en deux parties:

a. Le bilan: il s’agit d’une synthèse des parties du développement, exposant une argumentation précise et concrète qui répond à la question de la problématique. Cette partie donne l’opportunité au scripteur de montrer les habilités acquises pour la rédaction et l’analyse, parce que la synthèse doit démontrer que les idées et les arguments choisis sont pertinents pour répondre à la problématique. (Prime, 2011)

b. L’ouverture: Le scripteur doit finaliser la rédaction de la dissertation avec une logique, par rapport au sujet, qui permet d’élargir ou de laisser ouverte la discussion « La conclusion se présente donc de manière inverse de l’introduction.

93 Le scripteur est parvenu à résoudre (en partie) une question particulière et il peut la replacer dans une question plus générale (élargissement, ouverture) » (Prime, 2011: 7). La conclusion, de même que l’introduction, doit être rédigé dans un seul paragraphe.

1.1.2.4 La relecture et la correction

Une fois la tâche de rédaction terminée, le scripteur doit s’occuper du travail de relecture afin de vérifier la structure, la construction des parties et sous- parties et la qualité linguistique associée au manque de cohésion et cohérence qui peut ouvrir la possibilité d’une mauvaise interprétation des idées dans le texte. Il est conseillé, s’il existe la possibilité, qu’un tiers effectue une lecture de l’écrit, pour vérifier la qualité du travail de rédaction et de mettre en évidence des erreurs que le scripteur néglige au moment de la rédaction. Cette pratique peut permettre de corriger des erreurs et d’améliorer la qualité du travail de rédaction (de Beaugrande, 1984).

D’autre part, si nous examinons la dissertation comme un exercice pédagogique, elle est toujours soumise à des corrections, et l’étudiant doit l’accepter comme un exercice d’amélioration permanente, parce qu’elle implique une activité de réflexion permanente sur les idées (Dewaele & Wourm, 2002).

Au vu des aspects qui conforment la méthodologie de la dissertation, il est clair que les contributions qu’elle participe à améliorer le processus d’écriture et le travail de reconstruction de la structure cognitive des étudiants. Par exemple la phase qui concerne la préparation de la dissertation, apporte des éléments qui facilitent le travail de l’analyse et de la réflexion. L’analyse de l’énoncé et la construction du plan sont des exercices que les étudiants colombiens ne réalisent pas quand ils sont confrontés à la préparation d’une rédaction. Un tel échec peut être une des raisons qui produit leurs difficultés de rédaction, comme l’ont révélé des études avant exposées, réalisées par des enseignants chercheurs colombiens, sur la manière d’écrire des universitaires en Colombie.

94

En plus de la phase de préparation, ils existent d’autres éléments de cette méthodologie qui contribuent aussi à faciliter les processus cognitifs et métacognitifs pour améliorer l’apprentissage. Si nous réfléchissons, les difficultés des étudiants colombiens ne concernent pas seulement la méconnaissance relative à méthode de l’analyse de l’énoncé ou l’organisation des idées, mais aussi à la construction des arguments, l’utilisation des éléments linguistiques, la structure du document et d’autres éléments qui ne sont pas pris en compte par les étudiants colombiens quand ils vont développer un exercice d’écriture et qui peut être résolus à travers l’apprentissage de cette méthodologie.

Mais, la pratique de cet exercice peut concourir à améliorer la compétence d’écriture en différents domaines. Quelle que soit la discipline qui pratique cet exercice académique, elle doit suivre les exigences de préparation et de rédaction de sa méthodologie pour assurer de bons résultats. Pour cette raison, la littérature, la philosophie, le droit et d’autres disciplines, qui travaillent cet exercice académique, doivent observer et respecter les règles qu’elle exige. Ce qui nous a conduit à analyser les aspects formels qui intègrent la dissertation en philosophie en raison des caractéristiques du public de la recherche. Tout cela afin de mieux comprendre les différences et proximités qui existent entre elles, et pouvoir identifier quels sont les aspects qui peuvent contribuer à améliorer les difficultés de rédaction de ces étudiants.

2. La dissertation philosophique

Il est clair que la rédaction d’une dissertation philosophique comporte tous les aspects formels d’analyse et de construction exposés ci-dessus, mais celle-ci présente certaines caractéristiques propres à la discipline. Bien que la dissertation philosophique soit aussi un travail d’analyse d’un problème déterminé, ce type de dissertation cherche toujours une analyse qui surpasse le problème posé par le sujet, elle s’efforce de trouver des éléments qui vont au-delà d’une opinion commune du sujet qui se prétend résolu, « est la mise en évidence

95 d’un conflit entre les idées, il s’agit de l’expliciter et de chercher à le résoudre » (Folscheid & Wunenburger, 1992: 203).

Ainsi, la dissertation philosophique présente une transformation critique de la pensée, de fausses évidences d’un problème déterminé, un problème montré comme résolu. Dans ce cas, l’objectif est de

« dépasser et transformer, le donné immédiat d’une question ou d’un problème apparent, en organisant la réflexion à mener sur ce que suppose ou sous – entend cette question, ses conditions de possibilité, le contexte de son apparition, etc. ». (Prime, 2011: 12).

Cette exigence donne un niveau de difficulté élevé, principalement pour des raisons philosophiques. Elle signifie une preuve dont il faut montrer la rationalité du scripteur et ses connaissances du langage technique du domaine.

En outre, avec les difficultés que peut présenter la dissertation philosophique, elle est un exercice réalisable, elle est l’exercice philosophique par excellence. « Il n’y a pas de meilleur lieu pour exercer sa pensée sur un sujet précis, pour analyser et produire des concepts en les articulant dans et par un discours » (Folscheid & Wunenburger, 1992: 144). Comme on a déjà dit, dans la dissertation il n’y a pas une réponse unique ou des réponses correctes. Il est possible de présenter une réponse parmi d’autres, mais il n’y a jamais une seule réponse, il y a une variété et une multitude de réponses possibles qui rendent cet exercice difficile.