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PRAXEOLOGIE DE L'ANIMATION PROFESSIONNELLE

PRAXEOLOGIE DE L'ANIMATION

Praxéologie del'animationprofessionnelle

120

"concept". Theetymologicaland historicalapproaches, theideologi¬

cal, functionalist, systemicor technicist definitions

of

socio-cultural organisingconstantly evokea focus basedon either humanisticor deterministic and apparently irreconcilable hypotheses: they have moreparticularlymarkedthesociologicalapproach

of

socio-cultural organising.Aphilosophyof praxis andadetourthrough psychoso-ciologymake it possibletopave the way fora research no longer centeredonorganisingasasocial factbutonorganisingasaprac¬

ticeandanact, all

of

thisbeingfoundedonasetoforganised case-studies.Itisthuspossibletolifttheveil

of

ambiguityfrom organising by introducing theconceptof "mediaction". The figure

of

the "ani-mactorstategicus"can thenarise as wellas atheory

of

organising seen asa socialpraxis linkedwith theresolution

of

the crisis

of

the social and political link our society is faced with. The search for models

of

sociocultural organisers integrating micro and macro-social aspects isgradually building up in our book; it ispresented here under a synthetic form and extended to the themes

of

social exclusionandurbanlife.

Lesétudesportantsur lechamp del'animation professionnelle etsaconstitution his¬

toriquedepuisledébutdesannées60 font leconstat de l'envahissementpar l'ani¬

mation desecteurssociauxetculturels de plus en plus larges, rendantparfoisdiffi¬

cilel'identification despratiquesdesanimateurs.

_DeJ'entreprise au syndicalisme, desmouvementssociaux aux_colledivitésJocalesjet_

àl'État, l'animations'insinue,s'infiltre, a tendance àsegénéraliser. Cetteévolution (quantitative etqualitative à la fois), cette progression continue rend aléatoire la recherche de définitions fiables et admises par tous (praticiens, formateurs, employeurs, chercheurs).Lesquerelles théoriques, lestravauxsémantiqueset étymo¬

logiques nesontsouvent qued'un faiblesecourspourtenterd'yvoirplusclair.

Lesapports del'histoiresurlesoriginesdel'animationn'évacuentpasnonplustoute perplexité.Pourlesuns,ellefaitpartiedetoutesociété, etcequi serait nouveau, c'est lefait qu'onenparleetsurtoutqu'onveuillelapromouvoir.Pourlesautres,desfilia¬

tions diverses (du courant laïque à l'humanisme chrétien) pourraientêtreprécisées, dans unelentematuration quiaboutiraaupassagedubénévolatà la professionna¬

lisation dansun mouvement qui accompagnel'urbanisationcroissanteetl'interven¬

tion de l'État.

Cesdivergences s'entrecroisentaveccellesquiéclosentà la faveur de l'émergence etdudéveloppement du phénomène«socioculturel »: affirmationde la petitebour¬

geoisie dansdes revendicationsd'ordreculturel? Naissance de lasociétédu loisir

RECHERCHEet FORMATION N° 23 - 1996 Praxéologie del'animationprofessionnelle

120

"concept". Theetymologicaland historicalapproaches, theideologi¬

cal, functionalist, systemicor technicist definitions

of

socio-cultural organisingconstantly evokea focus basedon either humanisticor deterministic and apparently irreconcilable hypotheses: they have moreparticularlymarkedthesociologicalapproach

of

socio-cultural organising.Aphilosophyof praxis andadetourthrough psychoso-ciologymake it possibletopave the way fora research no longer centeredonorganisingasasocial factbutonorganisingasaprac¬

ticeandanact, all

of

thisbeingfoundedonasetoforganised case-studies.Itisthuspossibletolifttheveil

of

ambiguityfrom organising by introducing theconceptof "mediaction". The figure

of

the "ani-mactorstategicus"can thenarise as wellas atheory

of

organising seen asa socialpraxis linkedwith theresolution

of

the crisis

of

the social and political link our society is faced with. The search for models

of

sociocultural organisers integrating micro and macro-social aspects isgradually building up in our book; it ispresented here under a synthetic form and extended to the themes

of

social exclusionandurbanlife.

Lesétudesportantsur lechamp del'animation professionnelle etsaconstitution his¬

toriquedepuisledébutdesannées60 font leconstat de l'envahissementpar l'ani¬

mation desecteurssociauxetculturels de plus en plus larges, rendantparfoisdiffi¬

cilel'identification despratiquesdesanimateurs.

_DeJ'entreprise au syndicalisme, desmouvementssociaux aux_colledivitésJocalesjet_

àl'État, l'animations'insinue,s'infiltre, a tendance àsegénéraliser. Cetteévolution (quantitative etqualitative à la fois), cette progression continue rend aléatoire la recherche de définitions fiables et admises par tous (praticiens, formateurs, employeurs, chercheurs).Lesquerelles théoriques, lestravauxsémantiqueset étymo¬

logiques nesontsouvent qued'un faiblesecourspourtenterd'yvoirplusclair.

Lesapports del'histoiresurlesoriginesdel'animationn'évacuentpasnonplustoute perplexité.Pourlesuns,ellefaitpartiedetoutesociété, etcequi serait nouveau, c'est lefait qu'onenparleetsurtoutqu'onveuillelapromouvoir.Pourlesautres,desfilia¬

tions diverses (du courant laïque à l'humanisme chrétien) pourraientêtreprécisées, dans unelentematuration quiaboutiraaupassagedubénévolatà la professionna¬

lisation dansun mouvement qui accompagnel'urbanisationcroissanteetl'interven¬

tion de l'État.

Cesdivergences s'entrecroisentaveccellesquiéclosentà la faveur de l'émergence etdudéveloppement du phénomène«socioculturel »: affirmationde la petitebour¬

geoisie dansdes revendicationsd'ordreculturel? Naissance de lasociétédu loisir

RECHERCHEet FORMATION N° 23 - 1996

Jean-ClaudeGILLET

par l'augmentationdutempslibre?Corrélationàétablir avecl'importationdes idées de« non-diredivité»?

Pour comprendre la mouvance, la fluidité, la mobilitéde cechamp spécifiquede l'animation,pourtenterd'enclarifierladiversité, destypologiesd'animateursetdes classificationsdepratiquesd'animationvontêtreétablies,dontlesrésultats sontsou¬

ventcontradidoireset, endéfinitive, peu convaincants.

Avec le renforcement de la crise,lesocioculturel s'estréduit«comme unepeaude chagrin » (cf. les analysesdeJ. Ion), lescatégorisations sedissolvent et permettent d'envisager, pensons-nous, de retenirletermeanimation(etmétiersdel'animation) pourdésigner,provisoirement,lessituationslespluscontrastées.Cequifaitl'identité de l'animation, c'estavant toutson nom etl'unité séledive d'un champ autour de l'appellationde« professionnelsdel'animation». Pourautant,cetteunité n'évacue pas laquestionde la nature etdeseffetsdel'adivitédesanimateurs, bref lanéces¬

sitédes'interrogersurlaspécificitédeLAfondion decesderniers.

Mais, en ce domaine, les discours ne sont pas moins contrastés entre « l'univers chaud de l'animation » (toutest possibleetl'animation estun fadeurdetransfor¬

mation et deprogrès social) et«l'universfroid»(unetentative impossible avecl'ani¬

mation comme instrument de conservationet de normalisation sociale), débat qui repose surl'affrontementimplicite (historiciséetenmême tempsrécurrent)de deux prises de position philosophiques sur la question de la liberté, l'une humaniste, l'autredéterministe.

Nousproposonsde refuserlechoix désormaisnonpertinent,car rédudeur,entre un ordreoù «l'histoire estun processus sanssujets »(L.Althusser) et undésordreoù l'homme « machine désirante»(G. DeleuzeetF. Guattari)seraitl'unique créateur desdynamiques socialess'appuyantsurlespassionshumaines.Ily a une interadion desdéterminantsprobables etdesinterventionspossiblesd'un acteur social(telque l'animateur), donc sujet, lui-mêmeorientédans sesactions parla situation sociale qui détermine àsontour la nature, l'ampleuretla portée del'interadion. Ilestdès lors possible de considérer l'animation comme relevant d'une philosophie de la praxis,c'est-à-direque les structures sociales danslesquelleselles'inscritsontà la foisdes déterminants, maisaussiproduits de l'action humaine, la rendant tout à la fois possible et limitée. Lapraxis, c'est lepointde rencontre entrecesoppositions, entreproduction etreproduction, c'estl'idée d'un fairequi peutaussi êtrecréateur deréalitésetde sensnouveaux.

Certes, lemodèlethéorique quenousproposelaphilosophie de lapraxis n'épuisera jamais leréel. Il a ses limites, mais ilaaussi l'avantagedenous indiquerunevoie (parfois conflictuelle) par laquelle il peutexister une relation entre la pensée et le monde,entrel'hommequipense etlemonde,par lapraxis.Celienentrethéorieet mouvement, cettearticulationdialediquen'estpassimple, maislapraxisneselimite pasàunfaire,à uneadivitéàl'étatpur:c'estuneadionconcertée,c'est uneadion

RECHERCHEetFORMATION N° 23 - 1996

121

Jean-ClaudeGILLET

par l'augmentationdutempslibre?Corrélationàétablir avecl'importationdes idées de« non-diredivité»?

Pour comprendre la mouvance, la fluidité, la mobilitéde cechamp spécifiquede l'animation,pourtenterd'enclarifierladiversité, destypologiesd'animateursetdes classificationsdepratiquesd'animationvontêtreétablies,dontlesrésultats sontsou¬

ventcontradidoireset, endéfinitive, peu convaincants.

Avec le renforcement de la crise,lesocioculturel s'estréduit«comme unepeaude chagrin » (cf. les analysesdeJ. Ion), lescatégorisations sedissolvent et permettent d'envisager, pensons-nous, de retenirletermeanimation(etmétiersdel'animation) pourdésigner,provisoirement,lessituationslespluscontrastées.Cequifaitl'identité de l'animation, c'estavant toutson nom etl'unité séledive d'un champ autour de l'appellationde« professionnelsdel'animation». Pourautant,cetteunité n'évacue pas laquestionde la nature etdeseffetsdel'adivitédesanimateurs, bref lanéces¬

sitédes'interrogersurlaspécificitédeLAfondion decesderniers.

Mais, en ce domaine, les discours ne sont pas moins contrastés entre « l'univers chaud de l'animation » (toutest possibleetl'animation estun fadeurdetransfor¬

mation et deprogrès social) et«l'universfroid»(unetentative impossible avecl'ani¬

mation comme instrument de conservationet de normalisation sociale), débat qui repose surl'affrontementimplicite (historiciséetenmême tempsrécurrent)de deux prises de position philosophiques sur la question de la liberté, l'une humaniste, l'autredéterministe.

Nousproposonsde refuserlechoix désormaisnonpertinent,car rédudeur,entre un ordreoù «l'histoire estun processus sanssujets »(L.Althusser) et undésordreoù l'homme « machine désirante»(G. DeleuzeetF. Guattari)seraitl'unique créateur desdynamiques socialess'appuyantsurlespassionshumaines.Ily a une interadion desdéterminantsprobables etdesinterventionspossiblesd'un acteur social(telque l'animateur), donc sujet, lui-mêmeorientédans sesactions parla situation sociale qui détermine àsontour la nature, l'ampleuretla portée del'interadion. Ilestdès lors possible de considérer l'animation comme relevant d'une philosophie de la praxis,c'est-à-direque les structures sociales danslesquelleselles'inscritsontà la foisdes déterminants, maisaussiproduits de l'action humaine, la rendant tout à la fois possible et limitée. Lapraxis, c'est lepointde rencontre entrecesoppositions, entreproduction etreproduction, c'estl'idée d'un fairequi peutaussi êtrecréateur deréalitésetde sensnouveaux.

Certes, lemodèlethéorique quenousproposelaphilosophie de lapraxis n'épuisera jamais leréel. Il a ses limites, mais ilaaussi l'avantagedenous indiquerunevoie (parfois conflictuelle) par laquelle il peutexister une relation entre la pensée et le monde,entrel'hommequipense etlemonde,par lapraxis.Celienentrethéorieet mouvement, cettearticulationdialediquen'estpassimple, maislapraxisneselimite pasàunfaire,à uneadivitéàl'étatpur:c'estuneadionconcertée,c'est uneadion

RECHERCHEetFORMATION N° 23 - 1996

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Praxéologie del'animationprofessionnelle

précédée et accompagnée de décisionetd'évaluation. La non-transparence de la société estun faitsocial. La praxis peuf rétablir les conditionsd'une transparence relative.

L'animation peut être unedémarche de miseentensioncréatrice d'unepratiqueet d'unethéorie pour comprendre les actions humaines, les améliorer, les réajuster.

L'activitéd'animationcontient àcetteconditionuneviséeformatrice, dans unedirec¬

tion, unsens,et,àcetitre, resteun enjeupourles pouvoirs (économiques,sociaux, culturels). Elle n'est jamais ni totalement asservie, ni totalement libérée des contraintesqui pèsent surelle.

Leschémapluraliste ainsidégagépermetd'intégrer dans l'analyselesniveauxinter¬

médiaires qui sesituentà l'intersectiondulocal etduglobal,del'individu etde la société, les espaces de vieetde relationsentre les individus par la médiation des groupes auxquels ils appartiennent. L'animateur professionnel est en permanence confronté aux différents groupesquicomposentlasociété,coagulésautour d'intérêts communs,encommunication ou enoppositionaveclesautresgroupessociaux. Ces groupesparticipentd'unepraxisquilesmetenétatd'inventerdessolutions nouvelles dansle butdetransformerpartiellementlasociétéau lieudeseulementlasubir.

PASSER DU FAIT

SOCIAL AU

FAIRE

Considérerl'animationcommeunepraxispuisqu'elleestunagir, c'est doncvouloir direetaffirmerqu'ilya vraisemblablement danscettenotiond'animation une visée dechangement-social.-Unepraxis,c^esf-à-dire unepratique

consciented'elle-même,-^22 I chercheàréconcilier théorie etpratiquedans un processusdialectique etcirculaire, dans une mise en tension permanenteefcréatrice. En conséquence, et dans cette perspective, les recherches sur l'animation doiventse situerdans l'ordrede ce qui s'appelle une praxéologie, qui, plus que science de la pratique ou de l'action, évoque lasciencede la praxis,c'est-à-direlemouvementdeva-ef-vient entrelevécu, la pratiqueetlapensée.

Dans ce mouvement, lalogique pédagogiqued'unerecherche surl'animation doit recouvrir plusieurs champsdisciplinaires, carl'animationentant quepraxissociale etlesobjetsqui la constituentne semblent paspouvoirêtreréductiblesàaucunedis¬

cipline particulière. L'animation, commetouteaction,estunesynthèse desdifférentes disciplinesau sens où elleestuneopérationen soi transdisciplinaire. Comme pra¬

tique sociale, elleest tout à la fois psychologique, sociologique, économique, juri¬

dique, psychosociale,etc.

Lesproblématiques etleschampsd'investigation quedoivent investirlesprofession¬

nelsdel'animation dansleursfonctionssefocalisentautourdu « local», quioblige à croiserdes approches scientifiquesdistinctes (mêmesi parailleurselles

introdui-RECHERCHEet FORMATION N° 23 - 1996 Praxéologie del'animationprofessionnelle

précédée et accompagnée de décisionetd'évaluation. La non-transparence de la société estun faitsocial. La praxis peuf rétablir les conditionsd'une transparence relative.

L'animation peut être unedémarche de miseentensioncréatrice d'unepratiqueet d'unethéorie pour comprendre les actions humaines, les améliorer, les réajuster.

L'activitéd'animationcontient àcetteconditionuneviséeformatrice, dans unedirec¬

tion, unsens,et,àcetitre, resteun enjeupourles pouvoirs (économiques,sociaux, culturels). Elle n'est jamais ni totalement asservie, ni totalement libérée des contraintesqui pèsent surelle.

Leschémapluraliste ainsidégagépermetd'intégrer dans l'analyselesniveauxinter¬

médiaires qui sesituentà l'intersectiondulocal etduglobal,del'individu etde la société, les espaces de vieetde relationsentre les individus par la médiation des groupes auxquels ils appartiennent. L'animateur professionnel est en permanence confronté aux différents groupesquicomposentlasociété,coagulésautour d'intérêts communs,encommunication ou enoppositionaveclesautresgroupessociaux. Ces groupesparticipentd'unepraxisquilesmetenétatd'inventerdessolutions nouvelles dansle butdetransformerpartiellementlasociétéau lieudeseulementlasubir.

PASSER DU FAIT

SOCIAL AU

FAIRE

Considérerl'animationcommeunepraxispuisqu'elleestunagir, c'est doncvouloir direetaffirmerqu'ilya vraisemblablement danscettenotiond'animation une visée dechangement-social.-Unepraxis,c^esf-à-dire unepratique

consciented'elle-même,-^22 I chercheàréconcilier théorie etpratiquedans un processusdialectique etcirculaire, dans une mise en tension permanenteefcréatrice. En conséquence, et dans cette perspective, les recherches sur l'animation doiventse situerdans l'ordrede ce qui s'appelle une praxéologie, qui, plus que science de la pratique ou de l'action, évoque lasciencede la praxis,c'est-à-direlemouvementdeva-ef-vient entrelevécu, la pratiqueetlapensée.

Dans ce mouvement, lalogique pédagogiqued'unerecherche surl'animation doit recouvrir plusieurs champsdisciplinaires, carl'animationentant quepraxissociale etlesobjetsqui la constituentne semblent paspouvoirêtreréductiblesàaucunedis¬

cipline particulière. L'animation, commetouteaction,estunesynthèse desdifférentes disciplinesau sens où elleestuneopérationen soi transdisciplinaire. Comme pra¬

tique sociale, elleest tout à la fois psychologique, sociologique, économique, juri¬

dique, psychosociale,etc.

Lesproblématiques etleschampsd'investigation quedoivent investirlesprofession¬

nelsdel'animation dansleursfonctionssefocalisentautourdu « local», quioblige à croiserdes approches scientifiquesdistinctes (mêmesi parailleurselles

introdui-RECHERCHEet FORMATION N° 23 - 1996

Jean-ClaudeGILLET

sent des écarts d'analyse), telles qu'une sociologie de l'adeur, concernant par exempleles aspectsde la prise de décision dansles situationssociales, la psycho¬

sociologiepourcequi concernelesfonctionsdemédiationdescorpsintermédiaires que sontlesgroupes sociaux, etunesociologie politique etsystémiquepermettantde fairelelienentre lelocaletleglobal.

LES

MODELISATIONS

DE

L'ANIMATION

PROFESSIONNELLE