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AUTOUR DU MOT « INSTITUTION »

CfTTE RublÛOUCPROPOSE AUTOUR d'UN OUdsOUeIoUESMOTSUNEIuItEpENSIVE À TRAVERS UN

choixdE ciTATÎoN»sicjNificATivEs empruntéesàdaÉpoçuss, dss Ueuxetdss hoRizoN» diFFÉ-RENT5.

L'analyse du sensd'un motpasse souventpar sa référence àl'étymologie, comme c'estd'ailleursgénéralementlecasdans laprésenterubrique. Concernantleconcept d'institution,il n'est passûrqu'onpuisseprocéderde cettemanière, dans lamesure où la polysémie actuelle entraîne que l'histoire du mot n'est pas d'un très grand recourspourcomprendrelespolémiquesquitraversentaujourd'hui l'usage duterme d'institution.

HISTOIRE

LebonvieuxGaffiotde notre enfanceatteste eneffetinstitutioenlatinclassique(chez Cicéron) en troissens qui sont : 1

-

Disposition, arrangement. 2

-

Formation, ins¬

truction, éducation.3

-

Principe,méthode,système,doctrine.Leverbe réfèrenten est instituo, qui renvoie à cinq directions : 1

-

Placerdans. 2

-

Mettresurpied, dispo- | I?1

ser,établir.3

-

Préparer, commencer.4

-

Établir,fonder.5

-

Organiser,régler.L'en¬

sembleestégalementattestédel'époqueclassique(Cicéron,César,Pline).Laracine doitêtrecherchéeversstatuo, quipartdusensmatérield'établir,poser, pourabou¬

tirausensfiguréde décider,résoudre; lequelréfèrelui-mêmeà sto,setenir debout.

Dans unouvragerécent,J.ArdoinoetR. Lourau,figuresmajeuresdel'analyseins¬

titutionnelle, poussent la recherche étymologique, sans grande justification à mon avis, du côté de stuo, qui veut dire disposer par couche, puis ranger, puis construire;letoutnous mèneàinstrudion,quipourraitalorstrouverunrapproche¬

ment avecinstitution. «Lemot institution correspondra àl'adion parlaquelleonins¬

titue, établit, forme, instruit, mais désignera également "toutcequi estinventé par les hommes en opposition àce qui estde nature", la chose instituée, l'écoleou la maison d'éducation. L'étymologie d'instruire (du latin struerein (sic) : proprement construire,bâtir) est donc différente decelle d'instituer. Elle présentetoutefois des parentésdesenssuffisammentintéressantespour êtresignalées. »(1 )

1 - ArdoinoJ.etLourau R., Lespédagogiesinstitutionnelles, Paris,PUF,1994,p.27.

Pages151-161 RECHERCHEet FORMATION 23 - 1996

AUTOUR DU MOT

«

INSTITUTION

»

CfTTE RublÛOUCPROPOSE AUTOUR d'UN OUdsOUeIoUESMOTSUNEIuItEpENSIVE À TRAVERS UN

choixdE ciTATÎoN»sicjNificATivEs empruntéesàdaÉpoçuss, dss Ueuxetdss hoRizoN» diFFÉ-RENT5.

L'analyse du sensd'un motpasse souventpar sa référence àl'étymologie, comme c'estd'ailleursgénéralementlecasdans laprésenterubrique. Concernantleconcept d'institution,il n'est passûrqu'onpuisseprocéderde cettemanière, dans lamesure où la polysémie actuelle entraîne que l'histoire du mot n'est pas d'un très grand recourspourcomprendrelespolémiquesquitraversentaujourd'hui l'usage duterme d'institution.

HISTOIRE

LebonvieuxGaffiotde notre enfanceatteste eneffetinstitutioenlatinclassique(chez Cicéron) en troissens qui sont : 1

-

Disposition, arrangement. 2

-

Formation, ins¬

truction, éducation.3

-

Principe,méthode,système,doctrine.Leverbe réfèrenten est instituo, qui renvoie à cinq directions : 1

-

Placerdans. 2

-

Mettresurpied, dispo- | I?1

ser,établir.3

-

Préparer, commencer.4

-

Établir,fonder.5

-

Organiser,régler.L'en¬

sembleestégalementattestédel'époqueclassique(Cicéron,César,Pline).Laracine doitêtrecherchéeversstatuo, quipartdusensmatérield'établir,poser, pourabou¬

tirausensfiguréde décider,résoudre; lequelréfèrelui-mêmeà sto,setenir debout.

Dans unouvragerécent,J.ArdoinoetR. Lourau,figuresmajeuresdel'analyseins¬

titutionnelle, poussent la recherche étymologique, sans grande justification à mon avis, du côté de stuo, qui veut dire disposer par couche, puis ranger, puis construire;letoutnous mèneàinstrudion,quipourraitalorstrouverunrapproche¬

ment avecinstitution. «Lemot institution correspondra àl'adion parlaquelleonins¬

titue, établit, forme, instruit, mais désignera également "toutcequi estinventé par les hommes en opposition àce qui estde nature", la chose instituée, l'écoleou la maison d'éducation. L'étymologie d'instruire (du latin struerein (sic) : proprement construire,bâtir) est donc différente decelle d'instituer. Elle présentetoutefois des parentésdesenssuffisammentintéressantespour êtresignalées. »(1 )

1 - ArdoinoJ.etLourau R., Lespédagogiesinstitutionnelles, Paris,PUF,1994,p.27.

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Autourdesmots

Il semble quelemot lui-même soit employépour la première fois enfrançais dans lesSermonsde Saint Bernard, en 1 190, ausens de« lachoseinstituée », en réfé¬

renceà la règle religieuse, elle-même trouvantsonoriginedans ledroitromain, où institutiodésignait à la fois la science desdispositions juridiques etcesdispositions elles-mêmes, selon

\

Encyclopaedia Universalis(2).

Les deux principaux ouvrages étymologiques de référence, le Trésordela langue française(TLF) et leRobert,proposentengroslamême division :

1.a : Action d'instituer,d'établir pourlapremièrefois (établissement,fondation).

1.b:(parmétonymie)Lachoseinstituée(organisme,etaupluriel ensembledesstruc¬

tures politiquesefsocialesétablies).

2.a : Action d'instruire, d'éduquer quelqu'un (sens vieilli). C'est en ce sens, hors d'usage aujourd'huieffaisantdonccontresenspourla compréhension moderne de lanotion, queMontaigneparlaitde«l'institutiondesenfants».

2.b : (par métonymie) Établissementprivéd'éducation.

Lapolysémieduterme institutionmarqueenfaituneconfusionquj repose,selon l'En-cyclopsedia Universalis, sur les modalités,de construction de l'Etat moderne de la Renaissanceau XVIIIesiècle. Les grandsÉtatsen effet, à partirde la Renaissance,

« utilisaient encore l'ancien appareillagenormatif à la foispour s'imposer comme instancesdecommandementetpoursedéfinir commesystèmeslégaux. » (3)Avec la Révolution françaiseet lerégime industriel, lephénomène institutionnel n'estplus rattaché aux monarchies fhéocratiques et aux concepts issus de la civilisation romaine. «Lemondeestapparu rempli d'institutions différenciées, non conformes à la tradition romano-chrétienne. » (4) Ainsi le terme d'institution verra peu à peu entrer danssonchamp sémantique la dimensionaujourd'huiessentiellede lieud'ex¬

pressiondesconflits humains

Plus précisément,on pourraitdistinguer, dèsle XVIIIe siècle, entre un axe sociolo¬

giqueoù l'institution apparaîtcomme laforme socialede manifestation del'Etat :

administration, police, justice, religion, etc.,et unaxeanthropologiqueoù l'institu¬

tionestdans la sphèrede la culture, production humaineaucontraire de la nafure, comme on peut le voir chez Montesquieu, Rousseau, Condorcet, et surtout Condillac:«Onditqu'unechose estd'institutionpourdire qu'elleestl'ouvragedes hommesetpour la distinguer decellesque lanafure a établies. »(5)C'estsansdoute legrandmouvementd'idées représentépar ceuxqu'ona appeléslesIdéologuesqui introduitdemanière laplusnettele sensmoderned'institution:«Ilenestdu tondes sons commede leur durée. Il estd'autantplus remarquable que l'on se rapproche

2 - EncyclopaediaUniversalis, 1968,Vol. 19,Thesaurus,p.950.

3 - Ibid.

4 - Ibid.

5 - Condillac,Essaisurl'originedesconnaissanceshumaines, 1746.

RECHERCHE etFORMATION N"23 - 1996

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Autourdesmots

Il semble quelemot lui-même soit employépour la première fois enfrançais dans lesSermonsde Saint Bernard, en 1 190, ausens de« lachoseinstituée », en réfé¬

renceà la règle religieuse, elle-même trouvantsonoriginedans ledroitromain, où institutiodésignait à la fois la science desdispositions juridiques etcesdispositions elles-mêmes, selon

\

Encyclopaedia Universalis(2).

Les deux principaux ouvrages étymologiques de référence, le Trésordela langue française(TLF) et leRobert,proposentengroslamême division :

1.a : Action d'instituer,d'établir pourlapremièrefois (établissement,fondation).

1.b:(parmétonymie)Lachoseinstituée(organisme,etaupluriel ensembledesstruc¬

tures politiquesefsocialesétablies).

2.a : Action d'instruire, d'éduquer quelqu'un (sens vieilli). C'est en ce sens, hors d'usage aujourd'huieffaisantdonccontresenspourla compréhension moderne de lanotion, queMontaigneparlaitde«l'institutiondesenfants».

2.b : (par métonymie) Établissementprivéd'éducation.

Lapolysémieduterme institutionmarqueenfaituneconfusionquj repose,selon l'En-cyclopsedia Universalis, sur les modalités,de construction de l'Etat moderne de la Renaissanceau XVIIIesiècle. Les grandsÉtatsen effet, à partirde la Renaissance,

« utilisaient encore l'ancien appareillagenormatif à la foispour s'imposer comme instancesdecommandementetpoursedéfinir commesystèmeslégaux. » (3)Avec la Révolution françaiseet lerégime industriel, lephénomène institutionnel n'estplus rattaché aux monarchies fhéocratiques et aux concepts issus de la civilisation romaine. «Lemondeestapparu rempli d'institutions différenciées, non conformes à la tradition romano-chrétienne. » (4) Ainsi le terme d'institution verra peu à peu entrer danssonchamp sémantique la dimensionaujourd'huiessentiellede lieud'ex¬

pressiondesconflits humains

Plus précisément,on pourraitdistinguer, dèsle XVIIIe siècle, entre un axe sociolo¬

giqueoù l'institution apparaîtcomme laforme socialede manifestation del'Etat :

administration, police, justice, religion, etc.,et unaxeanthropologiqueoù l'institu¬

tionestdans la sphèrede la culture, production humaineaucontraire de la nafure, comme on peut le voir chez Montesquieu, Rousseau, Condorcet, et surtout Condillac:«Onditqu'unechose estd'institutionpourdire qu'elleestl'ouvragedes hommesetpour la distinguer decellesque lanafure a établies. »(5)C'estsansdoute legrandmouvementd'idées représentépar ceuxqu'ona appeléslesIdéologuesqui introduitdemanière laplusnettele sensmoderned'institution:«Ilenestdu tondes sons commede leur durée. Il estd'autantplus remarquable que l'on se rapproche

2 - EncyclopaediaUniversalis, 1968,Vol. 19,Thesaurus,p.950.

3 - Ibid.

4 - Ibid.

5 - Condillac,Essaisurl'originedesconnaissanceshumaines, 1746.

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davantagedel'institution dulangage.Plus leslanguessontprèsdeleurorigine,plus elles sontaccentuéeset chantantes. »(6)

EMERGENCE DU SENS

MODERNE

Lasociologie durkheimienne, considérant l'institution comme composanteessentielle ducorps social, ladéfiniradonc parson caradère contraignant.Mais la forme de la contraintedoitêtre à l'aune de la légitimité dechaque institution. Le processus d'intériorisationdesnormesferaainsiapparaîtreladouble dimension de contrainte entant que force, etd'autonomie du sujetparrapport à la contrainte institutionnelle elle-même. Contrairement à une conception réductrice quiassimilesouvent lapen¬

sée de Durkheim au déterminisme positiviste, on a donc ici une conception très moderne de l'institution, où onpourraittrouverlesprémicesde cequel'analyseins¬

titutionnelle nommeraplustard ladialediquedel'institué et de l'instituant.

Durkheim en donneun exempleà proposdusystèmeéducatif: «Un système sco¬

laire, quel qu'il soit, estformédedeuxsortesd'éléments. Ilya,d'une part, toutun ensembled'arrangements finis et stables, deméthodesétablies,enunmotd'institu¬

tions;carilya desinstitutionspédagogiquescomme ilyadesinstitutionsjuridiques, politiques et religieuses. Mais en même temps, à l'intérieur de la machine ainsi constituée, ily ades idéesqui la travaillentetqui lasollicitentàchanger. » (7) Onauraitdoncpu s'attendre àundéveloppement de la notiond'institution,à partir de la sociologieetparticulièrement dans ledomainede l'école. Orce fut l'inverse qui advint,culminantavec la condamnation sansappel que prononce Gurvitch en

1950: « Dèsqu'onentreprend uneanalysetant soitpeu préciseetsuivie desplans étagesde la réalité sociale,on nemanquepasdesepersuaderde la nocivitéde ce termed'institution, soitqu'ilrecouvre plusieurs paliersdivergents de laréalité sociale et,partant,enobstruel'accès et eninterditl'étudeimpartiale,soifqu'il neconcerne qu'unseuldesniveaux mentionnés sansrévélersoncaractère;soninutilitéestalors patente. Enfin, si on ajoute l'identification souvent inconsciente entre institutions et

"ordre" (concept largement dépassé et tout à fait erroné de la sociologie du XIXe siècle, surchargée d'évaluations arbitraires et opposant la "sociologie de l'ordre" à la "sociologie duprogrès") on comprendra que lasociologiecontempo¬

raineaittout àgagneràsedébarrasser duconceptd'institution. » (8)

Comment cet ostracismea-t-ilété possible?Unepremière version del'ouvrageinti¬

tulé L'analyse institutionnelle,publiéen 1981 souslaplume de M.AuthieretR.Hess,

6 - DestuttdeTracy, Élémentsd'idéologie,2epartie,« Lagrammaire», 1804.

7 - DurkheimE.,Éducationetsociologie, 1922,p. 122.

8 - Gurvitch G., Lavocation actuelledelasociologie, PUF, 1950,p.64;citéinArdoinoJ.

etLourauR.,op. cit.

RECHERCHEetFORMATION N"23 - 1996

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davantagedel'institution dulangage.Plus leslanguessontprèsdeleurorigine,plus elles sontaccentuéeset chantantes. »(6)

EMERGENCE DU SENS

MODERNE

Lasociologie durkheimienne, considérant l'institution comme composanteessentielle ducorps social, ladéfiniradonc parson caradère contraignant.Mais la forme de la contraintedoitêtre à l'aune de la légitimité dechaque institution. Le processus d'intériorisationdesnormesferaainsiapparaîtreladouble dimension de contrainte entant que force, etd'autonomie du sujetparrapport à la contrainte institutionnelle elle-même. Contrairement à une conception réductrice quiassimilesouvent lapen¬

sée de Durkheim au déterminisme positiviste, on a donc ici une conception très moderne de l'institution, où onpourraittrouverlesprémicesde cequel'analyseins¬

titutionnelle nommeraplustard ladialediquedel'institué et de l'instituant.

Durkheim en donneun exempleà proposdusystèmeéducatif: «Un système sco¬

laire, quel qu'il soit, estformédedeuxsortesd'éléments. Ilya,d'une part, toutun ensembled'arrangements finis et stables, deméthodesétablies,enunmotd'institu¬

tions;carilya desinstitutionspédagogiquescomme ilyadesinstitutionsjuridiques, politiques et religieuses. Mais en même temps, à l'intérieur de la machine ainsi constituée, ily ades idéesqui la travaillentetqui lasollicitentàchanger. » (7) Onauraitdoncpu s'attendre àundéveloppement de la notiond'institution,à partir de la sociologieetparticulièrement dans ledomainede l'école. Orce fut l'inverse qui advint,culminantavec la condamnation sansappel que prononce Gurvitch en

1950: « Dèsqu'onentreprend uneanalysetant soitpeu préciseetsuivie desplans étagesde la réalité sociale,on nemanquepasdesepersuaderde la nocivitéde ce termed'institution, soitqu'ilrecouvre plusieurs paliersdivergents de laréalité sociale et,partant,enobstruel'accès et eninterditl'étudeimpartiale,soifqu'il neconcerne qu'unseuldesniveaux mentionnés sansrévélersoncaractère;soninutilitéestalors patente. Enfin, si on ajoute l'identification souvent inconsciente entre institutions et

"ordre" (concept largement dépassé et tout à fait erroné de la sociologie du XIXe siècle, surchargée d'évaluations arbitraires et opposant la "sociologie de l'ordre" à la "sociologie duprogrès") on comprendra que lasociologiecontempo¬

raineaittout àgagneràsedébarrasser duconceptd'institution. » (8)

Comment cet ostracismea-t-ilété possible?Unepremière version del'ouvrageinti¬

tulé L'analyse institutionnelle,publiéen 1981 souslaplume de M.AuthieretR.Hess,

6 - DestuttdeTracy, Élémentsd'idéologie,2epartie,« Lagrammaire», 1804.

7 - DurkheimE.,Éducationetsociologie, 1922,p. 122.

8 - Gurvitch G., Lavocation actuelledelasociologie, PUF, 1950,p.64;citéinArdoinoJ.

etLourauR.,op. cit.

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renforceleparadoxeenprésentant, dansunstyle romantique, une visionhistorique où la notion d'institutionauraittraversé l'ensemblede la penséephilosophique en tant que concept régulateurdeschampspolitique, juridiqueetsocial.Aquois'op¬

poseunpersonnage symboledela déviance, nommé l'institutionnaliste:«Pillantles réservesdesavoirdesautresdisciplines,ilnecraintpasd'êtreleparasite usantdu travaildesautres.Ilfustigelesfortunes trop vite faites etrêvedes'attaqueraux trains chargés d'or, transportant dans leurs wagons les contrats mirifiques que certains sociologuesplusmalins quelui, et encoremoinsscrupuleux,ontréussiàpasser.C'est undesperado! »(9)

Rappeléparlesans àmoinsd'exubérance, R. Hesssigneen 1993,cettefois avec A. Savoye,une«2eéditionrefondue»,toujours numérotée1968,maisquiaffirme toutautrechose. « Leconceptd'institution, autour duquel s'organise la nouvellethéo¬

rie (10), était tombéen désuétudecommeconceptdynamique. Il était utilisé, dans lessciencessociales,pour désigner l'institué,c'est-à-dire lachoseétablie,lesnormes déjàlà,l'état defaitconfonduavecl'étatdedroit. » (11)

C'estence sensquel'institution, danssonacceptioncontemporaineprincipalement élaboréeparlecourant depenséenomméAnalyse institutionnelle, quitteledomaine théologique et mêmejuridiquepours'inscriredeplain-pieddans lechamppolitique et social.