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Portrait historique et socio-économique de la Doig River First Nation

La Doig River First Nation ou Taache Wadanéʔ est installée sur les rives de la rivière Doig (Hanás Saahgéʔ, « Raft River »35), située à environ quarante minutes en voiture de Fort Saint John au terme d‟une voie routière composée alternativement de graviers et d‟asphalte. Elle formait autrefois, avec la Blueberry River First Nation, la Fort Saint John Beaver Band disparue en 1978 lorsque ces deux communautés décidèrent de se séparer. Le lieu en lui-même n‟est pas un emplacement choisi au hasard puisqu‟il s‟agit, comme expliqué précédemment, d‟un territoire familial et, en tant que tel, était un espace de campement et de rassemblement important sur l‟ancienne route saisonnière (Doig River First Nation, 2007). Une fois la réserve Montney cédée au gouvernement fédéral canadien et les réserves de Blueberry River et de Doig River créées mais non encore divisées, les Dane-zaa, s‟installèrent en 1950 à Peterson‟s Crossing36, y construisirent des camps permanents et furent forcés d‟envoyer leurs enfants à l‟école – fondée par l‟agent des

35 La Doig River, tout comme Peterson‟s Crossing, doit son nom à un blanc, un écossais, du nom de Fred

Doig (Ridington, 2013 : 3). L‟appellation dane-zaa quant à elle, rappelle un temps où les Autochtones en descendaient le cours à l‟aide de radeaux pour transporter des fourrures (Doig River First Nation, 2007).

71 Indiens, Joe Galibois « the small Indian boss » et détruite par un feu dans les années 60 (Ridington, 2013 : 290) –, sous peine de les voir disparaître dans les pensionnats37 et par conséquent de perdre leurs pensions familiales – cinq dollars par enfant.

Yeah, we have huh, that time it‟s in the fur, his name is Joe Galba [Joe Galibois] He‟s huh, he is huh, grade 6, we finished school, grade 6, finished. He told us “you finished school” and he kick, take us out. We don‟t know high school too, we don‟t know where we gonna school too. He‟s the one to know what we do, he told us. That‟s why we quit school in the grade 6 huh, all of us, think, some of them grade 5. “You guys finish school now” he just told us. We never go back to school. And we think it‟s the only school we have there, we don‟t know (Dane-zaa 4, 2 août 2012).

Ils continuèrent à pratiquer leurs activités traditionnelles, tout en incluant une agriculture vivrière de pommes de terre (Notes de terrain I, 24 juin 2012).

They use to have a big garden by the river, under my place, by the river. Even there is a big cave in there, they… Fall time they put all the potatoes in for the winter. They get all the grasses and cut the… and put it in there and bury potatoes in there. If they lucky, Christmas time they come in this way to get supply and they dig it out and take some home (Dane-zaa 7, 1er septembre 2012).

Ainsi attachés à un lieu, ils ne se déplaçaient plus que pendant l‟été et restaient la plus grande partie de l‟année sur les rives de la rivière. Les conditions de vie étaient très difficiles, le climat rude, le gibier et le bois de chauffage rare38, ce qui décida plusieurs personnes dont Charlie Dominic et Murray Attachie, accompagnés de leur famille respective, à quitter Peterson‟s Crossing pour Doig River ; seules restèrent les familles de Jimmy Pouce Coupe, Albert Askoty, Billy Makadahay et Dan Wolf qui appartiennent au groupe de Tsi‟be Wadanéʔ et dont Peterson‟s Crossing était un des lieux de rassemblement (Ridington, 2013 : 295, 298-299).

37 Les Dane-zaa ont ainsi échappé à ce triste chapitre de l‟histoire des Autochtones du Canada.

38 Bien qu‟aujourd‟hui, les alentours de Peterson‟s Crossing soient couverts d‟arbres, la prairie dominait

autrefois, sans doute en raison des chevaux, moyen de transport majeur, comme me l‟a expliqué une aînée et du fait que les Dane-zaa allumaient de grands feux pour entretenir le milieu et favoriser la repousse du fourrage.

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De nos jours, la communauté est forte d‟environ 250 membres répartis en deux petits noyaux de population avec, au milieu, le centre communautaire, ouvert le 18 juillet 2003 et construit grâce aux compensations reçues pour la perte de Montney reserve. Ce centre est au cœur de la vie communautaire : il abrite les bureaux administratifs de Doig River (Ridington 2013 : 340 ; Doig River First Nation, 2007) ; une connexion internet sans-fil haut-débit connectant Doig River au reste du monde virtuel ; une cuisine où chacun peut se servir librement du thé et du café ; un gymnase ; un centre médical ; ainsi que le musée où sont exposés divers objets qui ont marqué l‟histoire récente de la communauté dont plusieurs photographies de Robin Ridington, la veste de Chief Sagónááʔ, des fourrures, des tambours, des raquettes et un canot d‟écorce. Devant s‟étend une route d‟asphalte peu fréquentée qui permet soit d‟accéder à la ville de Fort Saint John, soit de continuer son chemin vers l‟est en direction de Goodlow (Hadaa zaahgaah, « Moose Creek »), puis le nord.

La communauté de Doig River est composée de maisons mobiles en planches peintes, de chemins de terre battue qui tourne au rouge lorsque la pluie décide de gonfler les eaux ferrugineuses de la rivière qui coule non loin du centre communautaire et d‟un boisé dispersé où abondent le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides), l‟épinette blanche et noire (Picea glauca, Picea mariana), le pin (Pinus), le sapin (Abies) ainsi que le bouleau blanc et rouge (Betula papyfera, Betula occidentalis). À quelques pas du centre communautaire se trouve un espace culturel où se tiennent les rassemblements, les occasionnelles Tea Dance comme celle qui eut lieu la veille du rodéo et lors de l‟annuel Doig Day39.

L‟anglais est la langue principalement parlée dans la communauté et tous les habitants sans exception peuvent s‟exprimer dans cette langue et la comprendre ; la plus jeune locutrice ayant le Dane-zaa Záágéʔ pour langue maternelle a 44 ans. Passé cet âge, et bien

39 Une fois par année, les bus jaunes bondés d‟écoliers des environs envahissent la communauté pour offrir la

chance aux enfants, à travers diverses activités, de découvrir la culture dane-zaa: exposition de fourrures de renards, martres, loups et ours que côtoie un feu de camp éphémère où bout le thé ; animation archéologique afin de découvrir les traces laissées par les ancêtres des Dane-zaa ; dégustation de bannique fixée à l‟extrémité d‟un bâton et cuite à la flamme ; « hand game » ; histoires contées par des aînés et Tea Dance pour clore l‟événement (Journal de terrain I, 31 mai 2012).

73 que les enfants et les jeunes adultes puissent saisir des bribes de conversations et quelques mots isolés, plus personne ne parle cette langue autochtone couramment. Ceci malgré les constants efforts, depuis 1962, des linguistes Marshall et Jean Holdstock qui ont traduit la Bible en Dane-zaa Záágéʔ et formé au métier le linguiste dane-zaa Billy Attachie – avec qui a travaillé la linguiste Madeline Oker. De petits dictionnaires sont disponibles dont celui en ligne sur le site internet Dane Wajich : Dane-zaa Stories and Songs.

Les pratiques et les symboles chrétiens s‟expriment dans une relative discrétion, mais ils n‟en sont pas moins présents car les Dane-zaa se disent surtout chrétiens. Je n‟ai remarqué ni église40 ni aucune architecture religieuse qui marque le paysage de la présence chrétienne, mais j‟ai tout de même noté que l‟évangélisation a laissé de nombreuses traces dans le quotidien et le paysage spirituel dane-zaa. Les références sont abondantes : prières régulières prononcées avant le repas ou pour ouvrir d‟importantes rencontres au sein de la communauté ou avec les représentants des gouvernements provincial et fédéral ; symboles chrétiens comme le crucifix ; bibles en évidence, ce qui suggère une lecture fréquente ; et enfin les icônes de Jésus affichées dans l‟intimité des foyers.

La chasse et le piégeage possèdent encore une place essentielle dans les ressources économiques de la communauté. Comme je l‟ai montré précédemment, les activités traditionnelles s‟organisaient de manière alternative selon un calendrier cyclique. Cependant, même si des changements sont survenus au sein de cette répartition, j‟ai pu remarquer que le piégeage du castor battait encore son plein à la saison habituelle, le printemps ; que les chasseurs de la communauté étaient pris de frénésie peu avant mon départ en septembre – j‟en croisais souvent avec un orignal enveloppé dans une bâche à l‟arrière du pick-up – ; et, bien évidemment que le piégeage, de novembre à mars, constituait encore une source de revenus appréciée41 (Journal de terrain I, 22 juin 2012 ; Journal de terrain II, 13 septembre 2012). À ces pratiques, s‟ajoutent les activités monétarisés. La communauté elle-même fournit du travail (de maintenance, de gestion, de

40 La plus proche église est celle de Rose Prairie, petite communauté agricole située à quelques kilomètres de

Doig River.

41 Selon un aîné, les prix s‟élèvent à 400$CAD pour un lynx et 300$CAD pour un castor (Journal de terrain II,

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voirie) à plusieurs personnes, locales et étrangères. Elle possède aussi, depuis quelques années, une compagnie forestière ainsi qu‟un ranch de bovins (élevés pour leur viande), géré par un salarié dont l‟habitation est située sur ces mêmes terres en bordure de la Milligan Creek Road au nord-nord-est. La ville proche de Fort Saint John constitue à ce titre un autre réservoir intéressant. Mais j‟ai surtout remarqué que les emplois occasionnels étaient les plus prisés, comme les chantiers de fouilles archéologiques – une des participantes à ma recherche exerce ce métier depuis quatorze ans –, ceux de construction de pipelines42 ou de foresterie, les voyages d‟étude et de documentation dans le cadre des revendications territoriales43 et guide pour les chasseurs Blancs en provenance du sud de la province et des États-Unis. Enfin, certains habitants ont fondé leur propre commerce et entreprise. C‟est le cas du fabricant de tambours à main Jack Askoty, fils d‟Albert Askoty,

songkeeper et d‟Alice Mocassin, et qui écoule sa production aux alentours de la

communauté mais aussi, par l‟intermédiaire de son neveu Gary Oker, à Vancouver ; Madeline Oker qui propose un magnifique travail d‟artisanat en peau d‟orignal (gants, mocassins, etc.) brodé de perles ; ou encore Trevor Makadahay fils de Rita Makadahay dont la flotte de camions sillonne la région pour acheminer des marchandises (Ridington, 2013 : 344).

Conclusion

Ce chapitre avait pour but d‟éclairer le passé dane-zaa, en revenant notamment sur les événements majeurs qui ont marqué ce peuple autochtone au cours des derniers siècles pour mieux en saisir le présent, dont l‟analyse est réservée au dernier chapitre. Les histoires léguées par leurs ancêtres qui relatent la création du monde, et les aventures du héros culturel Tsááyaa, premier des rêveurs et premier chasseur à suivre les traces des Animaux Géants pour rendre la terre habitable et sûre, continuent d‟être partagées par les aînés et coexistent aux côtés des textes archéologiques écrits par les scientifiques mooniyaas. L‟introduction de nouveaux outils par les marchands de fourrures venant de l‟est, tout comme celle du christianisme par les Oblats de Marie Immaculée (OMI) à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle n‟ont pas davantage effacé les pratiques dane-zaa

42 Selon un des participants, le travail est rude, les journées de travail longues (16h) et pénibles mais, en

contrepartie, la paye est élevée : 500 à 700$CAD par jour

75 lesquelles, au contact de ces nouveaux apports matériels et spirituels, ont simplement évolué sans être totalement bouleversées. Le premier des prophètes, Makénúúnatane, passant de chef de chasse à leader spirituel, a joué un rôle crucial durant cette période d‟intenses changements ; c‟est lui qui a appris aux Dane-zaa à composer avec ses objets apportés par les nouveaux arrivants dont il avait prédit la venue et c‟est aussi lui que l‟on associe à Jésus en raison de son message de compassion qu‟il a prononcé avant sa mort. Cette tradition, portée par les générations successives de prophètes, hommes et femmes, n‟a pas poussé son dernier souffle avec le décès, en 1976, de Charlie Yahey. Au contraire, elle reste un héritage vibrant et inspirant pour les jeunes Dane-zaa qui s‟en approprient l‟essence et l‟expriment à travers des formes nouvelles, sur de nouveaux supports comme l‟on fait leurs ancêtres. Les rythmes et les chants des náách continuent de résonner dans les forêts de Colombie-Britannique ainsi que dans les haut-parleurs des ordinateurs,

songkeepers des temps modernes.

De biens plus profondes mutations sont survenues lorsque le gouvernement fédéral canadien a décidé d‟imposer sa volonté aux Dane-zaa en leur proposant d‟une part de signer le Traité 8 et d‟autre part en les soumettant au régime de la Loi sur les Indiens qui les obligeait à choisir un emplacement précis dans le but de le transformer en réserve. Les Dane-zaa se décidèrent pour Suu Na Chii K’ Chi Ge, (enregistré en tant qu‟IR #172), leur lieu de rassemblement estival, noyau de leur organisation spatiale et point nodal de leur identité territoriale. Or, le gouvernement les en déposséda dans le courant des années 40 sous prétexte d‟une utilisation seulement ponctuelle, pour y installer les vétérans de la Deuxième Guerre mondiale. Par ce biais, il s‟assurait également un droit de propriété sur les riches gisements pétroliers nouvellement dévoilés. Dépouillés de leur réserve, les Dane- zaa furent forcés de s‟établir à Peterson‟s Crossing et d‟envoyer leurs enfants à l‟école s‟ils ne voulaient pas les voir disparaître dans les pensionnats. Par la vente de Montney reserve, le gouvernement colonial menaçait l‟intégralité de l‟organisation autochtone et ce n‟est que bien des années plus tard, en 1995, au terme d‟un long processus de revendication, que les Dane-zaa obtinrent réparation et commencèrent à guérir de la blessure provoquée par cette incommensurable perte. La somme versée par le gouvernement leur offrit de nombreuses perspectives d‟avenir puisque, judicieusement investie, elle permit à la Doig River First

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Nation de construire son centre communautaire, désormais cœur de la vie culturelle de la petite communauté, et d‟entreprendre de nombreux projets pour les générations futures. Le prochain et dernier chapitre de ce mémoire approfondira les aspects contemporains de la relation au territoire.

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Chapitre 4

La relation au territoire des Dane-zaa de Doig River

Introduction

Ce dernier chapitre présente l‟essentiel des données rassemblées au cours du terrain ethnographique. Il expose les différentes facettes de la relation que les habitants de Doig River engagent avec le territoire et fait état des défis actuels auxquels ils sont confrontés. Pour ce faire, il s‟appuie sur les entrevues, les notes consignées dans les carnets de terrain et sur divers documents produits par les membres de la communauté auxquels j‟ai eu accès (rapports d‟activités de la communauté, documents personnels) durant ma recherche. J‟ai préféré conservé les passages les plus significatifs des entretiens dans leur presque totalité et n‟ai pas poussé l‟analyse outre mesure afin de ne pas dénaturer les propos de mes interlocuteurs.

La première section jette les bases d‟une description topographique de la région où la communauté est installée. Le nord-est de la Colombie-Britannique est un paysage de collines rondes peu élevées, de prairie et de forêt boréale où abondent les peupliers faux- tremble, et creusé d‟un important réseau hydrographique. Cet espace est aujourd‟hui profondément transformé par la division entre terres publiques (Crown land) et terres privées et les intérêts des gouvernements provinciaux et fédéraux qui y ont imposé leurs marques : barrages et réservoirs, derricks et puits, oléoducs et routes sont les symboles du développement minier mais aussi de la destruction de l‟environnement ainsi que du mépris des pratiques culturelles et de l‟histoire des Dane-zaa. Ceux-ci ont entrepris de nombreuses études de terrain qui visent à documenter les conséquences des activités minières sur la faune et la flore de la région et leur bilan n‟est guère encourageant : fuites des oléoducs construits à la hâte qui contaminent les eaux qu‟il est désormais dangereux de boire, maladies animales et autres mutations comptent parmi les ravages observés.

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Je reviens ensuite sur le découpage familial traditionnel du territoire abordé dans le chapitre précédent pour en dévoiler l‟utilisation contemporaine par les Dane-zaa de Doig River. En effet, malgré le fait que les territoires familiaux sont aujourd‟hui connus, toute famille confondue, et qu‟il est possible de s‟y rendre facilement, j‟ai remarqué que bien des participants avaient des préférences lorsqu‟il s‟agissait de choisir un lieu de campement et évoquaient avec une légère insistance dans la voix leur appartenance à ces différents réseaux familiaux. L‟utilisation contemporaine du territoire implique également la poursuite des activités (chasse, préparation de la viande séchée) qui rythment encore le quotidien de Doig River. Elles résultent d‟un savoir millénaire hérité et transmis, véhiculé à travers de nouveaux médiums techniques et supposant une profonde connaissance de l‟espace et de ces ressources qui, loin d‟être illimitées, sont l‟objet d‟une gestion attentive. Mais à l‟exploitation physique du territoire s‟ajoute une dimension subjective. À l‟instar d‟autres anthropologues ayant travaillé avec les peuples autochtones du Canada, j‟ai remarqué que plusieurs gestes et pratiques suggéraient une relation de réciprocité entre l‟humain et les non-humains. Dans le cadre de la chasse, par exemple, l‟animal est une puissante entité qui ne se livre que sous certaines conditions, mais il n‟est pas le seul à être doué de subjectivité. Les habitants de Doig River ont mentionné plusieurs rochers disséminés sur leur territoire ayant une fonction qui leur est propre. Les tombes des prophètes ou le vent peuvent également annoncer des messages.

Le territoire est aussi un lieu d‟histoire visible (traces physiques) et invisible (souvenirs) qui se côtoient et se confondent dans les propos recueillis et lors des voyages sur le territoire. Je commence par expliquer le lien entre les prophètes et le territoire, pour me concentrer ensuite sur les traces visibles laissées dans le paysage par les Dane-zaa et leurs ancêtres ; mais l‟histoire n‟est jamais figée et la relation au territoire réactualisée à chaque voyage. Profondément enracinés, les Dane-zaa éprouvent un important sentiment de bien- être et d‟attachement à cet espace. Cependant, les relations avec la société blanche désormais majoritaire sont le plus souvent sources de tensions et d‟incompréhension. Les diverses activités des compagnies pétrolières, les plans gouvernementaux de gestions des ressources et la prétention des scientifiques à détenir la vérité et établir des règles strictes

79 sans prendre en compte les savoirs autochtones engendrent frustration et colère ainsi qu‟un fort sentiment de dépossession chez les Dane-zaa.

4.1. Le nord-est de la Colombie-Britannique