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Campements et déplacements

Lorsque les jeunes de la communauté quittent l‟école pour les deux mois d‟été et que le

Band Office ferme ses portes durant le mois d‟août, les habitants de Doig River en profitent

pour dresser des camps provisoires d‟une semaine voire dix jours ou plus46 dispersés à quelques kilomètres de la communauté sur les terres de la Couronne où ils peuvent, en raison de leur statut d‟« Indien », pratiquer leurs activités traditionnelles sans restriction. Autrefois, les camps étaient l‟occasion de regrouper plusieurs familles ; celles des Acko et des Davis par exemple campaient toujours ensemble. Seulement, comme je l‟ai observé, cette cohésion s‟est quelque peu dissoute : on campe désormais avec les membres de sa parenté proche sans que cela, bien évidemment, n‟empêche les nombreuses visites d‟autres familles qui viennent déguster quelques côtes d‟orignal et partager les histoires de chasse. Le lieux de campements sont pour la plupart connus des membres de Doig River. Dans le cas contraire, quelques indications et des rubans sont noués autour des branches des arbres

46 Comme mon terrain s‟est déroulé pendant l‟été, j‟ignore si les Dane-zaa de Doig River campent en hiver ou

à d‟autres périodes de l‟année. Il faudrait y rester une année entière pour observer les activités en fonction des saisons.

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pour indiquer le chemin à emprunter. Aux côtés de ces camps individuels, se tiennent de grands rassemblements comme le Nenan Youth and Elders Gathering qui, en 2012, a été organisé pendant la deuxième semaine de juillet à Pink Mountain, le ranch de Blueberry River ; et d‟autres campements comme celui de Big Camp en 2005 qui rassemblait jeunes et aînés afin de faire circuler les savoirs entre les générations. Enfin, un camp d‟aînés se tient chaque année à Sweeney Creek47.

À la fin du mois d‟août, ma famille d‟adoption m‟a invité quelques jours à Siphon

Camp48. J‟imaginais un grand campement composé des grands-parents, parents, enfants et

arrière-petits enfants ; nous n‟étions finalement que cinq en plus d‟un couple d‟invités qui est venu passer une ou deux nuits. Pour l‟installer, nous étions trois et avant même de sortir le matériel du pick-up, nous avons procédé au nettoyage du foyer des anciennes cendres et à l‟allumage d‟un nouveau feu qui n‟a pas tardé à crépiter pour avertir les animaux de notre présence49 ; un fusil vide accoté contre le tronc d‟un arbre avec ses balles au pied de la crosse n‟est jamais loin. Même s‟il s‟agissait de tentes, le camp était confortable avec un espace cuisine à ciel ouvert, du sapinage au sol et un immense tapis gris qui était, remarquait un visiteur, le genre de choses que l‟on ne voyait jamais dans les camps de

mooniyaas mais seulement dans ceux dane-zaa. Notre principale activité était la chasse,

celle du début de l‟automne pour gonfler les réserves de viande séchée. Nous partions très tôt le matin en quatre roues ou plus tard dans la journée ainsi qu‟au crépuscule. Le reste de la journée se déroulait paresseusement, ponctué de menus travaux : aller chercher du bois ou dégager les sentiers. Le soir, nous recevions la visite des autres membres de la famille et de d‟autres habitants de Doig River. Cinq jours plus tard, au moment de partir, toute la famille est venue aider à démonter le campement et l‟emplacement a été soigneusement nettoyé ; aucun déchet n‟a été laissé derrière et le sapinage consciencieusement entassé. Ma mère adoptive a insisté sur ce fait : « that‟s what we do before leaving a camp ».

47 Bien que j‟y ai été invité, celui-ci, exceptionnellement, n‟a pas eu lieu en 2012.

48 Ce nom prouve la présence envahissante des compagnies de pétrole car, non loin se trouve des installations

connues sous le nom de « Siphon Compressor ». Le camp, tout comme le ruisseau (Siphon Creek, « Tsaa tsé le saahgae » en dane-zaa) qui coule non loin de là, lui doivent leur nom.

49 La nuit, le feu est alimenté par du bois vert de peuplier pour garder les braises vives et éviter que des loups

ou des coyotes ne traversent le camp. Les chiens sont également fort utiles pour tenir les autres animaux éloignés.

85 Le deuxième camp auquel j‟ai été invité se tenait à Peterson‟s Crossing à environ quinze kilomètres de Doig River et était davantage permanent car constitué de petites maisonnettes en contreplaqué. Quatre personnes, en m‟incluant, ont participé à celui-ci. Peut-être parce que la présence des femmes était plus importante que dans le premier, les activités étaient essentiellement tournées vers le camp. Nous préparions de la bannique50 et de la viande séchée d‟un orignal tué par l‟un des fils d‟une des participantes et nous partions cueillir à pied ou en voiture des plantes médicinales pour l‟hiver tels la sauge de prairie (Artemisia

frigida), la menthe sauvage (Mentha canadensis) et le chaga (Inonotus obliquus)51 ainsi que des baies (canneberges et pimbina). Ces divers séjours provisoires sur le territoire permettent de revivifier et d‟actualiser la relation avec celui-ci et le monde de la forêt.

À l‟époque de la quotidienne utilisation des chevaux pour se déplacer, tous les membres de Doig River devaient en posséder. Aujourd‟hui, ils se font plus rares, quelques habitants seulement conservent un troupeau de plusieurs têtes qu‟ils laissent en semi-liberté. Bien que ces chevaux ne soient plus guère montés fréquemment, ils sont sortis de leur pré à l‟occasion des grandes fêtes équestres du rodéo pour servir dans les diverses épreuves (pack

horse race, wagon race, barrel race, bronk riding). Pour leurs déplacements, les Dane-zaa

préfèrent désormais le confort des véhicules, voitures, quatre roues ou pick-up d‟ailleurs très pratiques. Ces derniers peuvent tout aussi bien servir à rétablir les réserves de bois sec, empaqueter à l‟arrière, dans une bâche, un orignal entier puis le ramener à la communauté dans l‟heure qui suit et à se rendre en quelques heures à Chinchaga par exemple alors qu‟il faut compter quelques mois à pied. En bref, ils permettent de parcourir le territoire en relativement peu de temps à partir de Doig River et donc de maintenir la relation avec celui-ci tout en menant une vie de « sédentaire ». Seulement, tel que je le notais au cours d‟une sortie de chasse, la relation au territoire n‟est pas la même que lorsqu‟on le parcoure

50 Le fameux pain autochtone fait de farine de froment, d‟eau et de poudre à pâte. La pâte enduite d‟huile est

cuite au four, au feu dans une poêle inclinée ou frite.

51 Ces trois plantes peuvent être utilisées en infusion pour guérir les rhumes hivernaux mais deux d‟entre elles

possèdent de plus intéressantes propriétés. La sauge sert d‟encens pour désinfecter l‟air et chasser les mauvais esprits. Le chaga est un champignon parasite du bouleau blanc et du merisier (bouleau jaune) qui se repère facilement grâce à sa couleur noire – l‟intérieur est d‟un bel orange rouille – et sa forme de tumeur. Très réputé en Chine et par certains peuples autochtones de Russie pour ses infinies propriétés, on le dit un des aliment existant les plus concentré en antioxydants et un des plus efficace, si consommé régulièrement, pour la prévention et la guérison de cancers.

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à pied. Voyager en voiture, c‟est un peu comme regarder la télévision : on est assis et les images défilent. Ni chants d‟oiseaux ni froissement des feuilles, ni craquement des branches ; aucun bruit hormis la musique country diffusée par la radio. On n‟a pas plus la notion du temps, la fraîcheur ou la chaleur de l‟air climatisé suivant la température au- dehors neutralise la sensation. Même assis sur un quad, l‟odeur de l‟essence est la plus forte et le pied, bien loin du sol, n‟éprouve pas la forme et la texture du terrain52.

La pratique du territoire

Le domaine de la chasse à Doig River, avec celui du piégeage, fait partie des droits des Dane-zaa que le gouvernement canadien leur a en théorie assuré par la signature du Traité 8. On l‟a vu dans le chapitre précédent, l‟aire qu‟il couvre est immense et traverse trois provinces (Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan) et un territoire (Territoires du Nord-Ouest). Ainsi, si on en croit les clauses établies, les Dane-zaa ont la possibilité de chasser toute l‟année sans même posséder de permis. Cependant, des droits coutumiers qui visent le respect des ressources et le territoire de chacun s‟appliquent d‟une nation autochtone à l‟autre :

Like right now huh, in eighteen hundred, 1899 when they signed the Treaty, when we signed the Treaty that we, the government, Indian agent, they, that Treaty number 8 they put it on a map so I can hunt right from Yukon border, up into Northern Saskatchewan, Northwest Territories, through Alberta, through all the Northern Alberta, up of the Alberta I can go hunt and trap anywhere, anywhere without having a hunting license, without having anything like that, I can still do it today, it was our Treaty right but to be respectful with other tribes, if we go, we wanna go, we go hunting that northern part of Saskatchewan whoever the tribes there, we have their permission to have, just to have respect. So I go my treaty rights to hunt in that area, trap in that area but, I respect other tribes so I go and ask them for the permission if I can hunt near that. Same as with here, close with Blueberry, I go out there, ask the boys to go trap, fish here, just to be, just to be respectful with others (Dane-zaa 9, 4 septembre 2012).

La chasse à Doig River tient toujours une grande place dans la vie de tous les jours. Les histoires ne cessent de circuler d‟une personne à l‟autre dans les lieux publics et privés ; les chasseurs parlent de leur succès avec humilité mais non sans une tacite fierté et l‟on se

87 moque gentiment de ceux qui n‟ont croisé que des animaux maigres, impropres à être abattu ou fuyants. La télévision du centre communautaire est souvent allumée sur un canal de chasse sportive et ceux qui s‟assoient sur les fauteuils gris quelques instants pour la regarder, n‟hésitent pas à lancer un ou deux commentaires sur la taille et l‟état de l‟animal qu‟ils aperçoivent à l‟écran, démontrant ainsi leur savoir. La « chasse en corridor » se pratique essentiellement le long de voies routières creusées par les compagnies de pétrole pour accéder aux installations et a lieu très tôt le matin, aux alentours de quatre heures ou au crépuscule, les deux moments de la journée où les orignaux se déplacent et traversent les chemins. De cette manière, ils peuvent être repérés de loin. On se promène donc en voiture ou en pick-up le long de ces routes en étant particulièrement attentif aux croisements et aux endroits dégagés sur les côtés. La musique est bien souvent allumée, les fenêtres remontées ; on pianote sur son cellulaire ; on discute des dernières nouvelles en anglais ou en Dane-zaa Záágéʔ. L‟ambiance nonchalante se tend lorsqu‟un orignal se dresse sur la route.

À pied, la chasse prend une toute autre forme. C‟est d‟ailleurs lorsque j‟accompagnais les chasseurs à travers bois que j‟ai pu apprécier toute l‟étendue de leur savoir dont j‟entrevoyais quelques fragments en voiture ou en quatre roues. La chasse à pied peut se pratiquer à tout moment de la journée. L‟ambiance est tendue, l‟oreille, le regard toujours à l‟affût du moindre son ou mouvement et les gestes sont mesurés et précis ; il faut veiller à faire le moins de bruit possible et cela rend la progression très lente ce qui permet, dans le même temps, de se pencher sur les traces laissées par l‟animal traqué tel les sentiers qu‟il emprunte, ses empreintes dans la boue, ses excréments, les jeunes feuilles des saules grignotées, les endroits où il s‟est reposé (en passant la main dans ces herbes foulées, on pourra savoir si l‟orignal y est passé récemment grâce à sa chaleur dont elles s‟imprègnent). Il suffit d‟un seul coup d‟œil aux chasseurs expérimentés pour connaître le nombre, la taille et l‟âge des animaux qui se sont reposés là. Il est enfin préférable de chasser en forêt quand le vent est fort et plusieurs m‟ont dit apprécier ce moment car il couvre les bruits et masque les odeurs.

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Les animaux chassés tel le cerf de Virginie, le wapiti et le caribou en plus d‟être une ressource alimentaire de premier ordre, sont considérés comme une part de l‟identité dane- zaa. Ainsi que me le faisait très justement remarquer une des répondantes : « Animals are my livelihood […] because if I don‟t have them, I can‟t be an Indian „cause I can‟t practice my traditional ways » (Dane-zaa 1, 16 juillet, 2012). Parmi ceux-ci, l‟orignal, le plus chassé durant mon séjour à Doig River, se démarque radicalement par l‟importance qui lui est accordé.

[…] it‟s scary to think about what‟s gonna happen without moose [...] Because it‟s our culture, it‟s us, it‟s life that was, that‟s our life, that‟s... That‟s our food. Without the moose it‟s gonna be bad for our people [...] The moose is provided with everything. It gives us life you know, if you don‟t have food, you don‟t have life, you know, that sort of thing, clothing, all in one thing, you can do everything with it. And if you know how, you can, you can live, you can live just on moose (Dane-zaa 5, 21 août 2012).

Les Dane-zaa ont su exploiter à leur profit leur environnement et établir des savoirs et techniques adaptés à leur mode de vie. Ainsi, chaque partie du corps de l‟orignal (les os, les tendons, le cerveau, la peau, le panache) peut être utilisée pour créer divers objets en plus de nourrir mais seulement si on sait comment procéder. Le gaspillage est inexistant : « we use everything » insistaient les répondants. Ces derniers m‟ont fait partager deux de leurs activités principales qui démontrent l‟intime connaissance qu‟ils ont de leur territoire et de ses ressources. La première concerne la viande de l‟orignal. Celle des plus gros muscles (pattes arrières et avant) est séchée (drymeat) un ou deux jours après la mort de l‟animal pour la conserver53. Plusieurs familles dans la

communauté possèdent un meat rack, véritable petite usine de transformation de la viande, de différentes formes et tailles. Le cœur de cet espace est le foyer au-dessus duquel sont

53 Avant l‟apparition des frigos et congélateurs, c‟était la principale façon de la conserver. Elle était

rassemblée en de gros sacs dispersés sur le territoire dans des caches bien connues de ces utilisateurs. Cela permettait de ne pas s‟encombrer inutilement pendant les déplacements.

Figure 7 : Découpage de la viande... Paul Bénézet (2012).

89 disposées horizontalement des poutres parallèles entre elles, séparées par un espace de cinq à dix centimètres et culottées par la fumée du bois de peuplier à force d‟utilisation. Les muscles des cuisses sont délicatement dissociés des os de manière à les garder entier ; ils sont ensuite soigneusement découpés au couteau, en bandes épaisses d‟un centimètre et dont la largeur dépend de la pièce de chair. La bande de viande terminée est salée abondamment à l‟aide d‟une salière en fer blanc, pliée pour faciliter le transport jusqu‟au foyer puis pendue déployée sur une des poutres. Les plus fraîches sont disposées le plus près possible de la fumée et de la chaleur des flammes tandis que celles qui ont viré au rouge bordeaux sont légèrement décentrées. La viande presque entièrement séchée est étendue sur une planche de bois pour être recouverte d‟une bâche ou est simplement enveloppée d‟un sac. Elle est alors piétinée pour l‟aplatir et l‟assouplir. Les bandes ainsi travaillées sont enfin rassemblées par une corde laquelle se glisse à travers les orifices et pendue une dernière fois pour un ultime séchage. Les autres parties de l‟animal peuvent être détaillées en tranches comme le filet mignon (backstrap), ou simplement congelées, comme la langue ou le nez. Ces étapes de transformations, toutes exécutées par les femmes ou par un jeune anthropologue en formation (hormis la découpe dans ce cas), requièrent plusieurs jours de préparation. Aussi, les travailleurs reçoivent bien souvent la visite des autres membres de la communauté qui viennent discuter, boire du thé noir ou manger un peu de viande fraîche et de bump gut54.

L‟autre activité à laquelle j‟ai été invité à participer non sans que mon professeur y voie quelques intérêts de rendement est la fabrication des tambours à main utilisés par les joueurs pour accompagner les chants des prophètes. Le cadre, tout d‟abord, est fait d‟une lame de bouleau blanc (Betula papyfera) rabotée, poncée, immergée dans l‟eau pendant quelques heures afin de l‟assouplir et délicatement pliée en cercle à la force du bras autour d‟un tronc d‟arbre prévu à cet effet. Solidement fixée par des bandes de tissu, elle est

54 Partie finale de l‟intestin de l‟orignal : très prisée, très grasse et forte en goût. Un régal.

Figure 8 : ... et séchage. Paul Bénézet (2012).

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laissée à reposer deux jours. Ce délai écoulé, ses deux extrémités sont ajustées puis fixées à l‟aide de chevilles de bois enduites d‟une glue épaisse de

menuisier. Des trous sont enfin pratiqués dans le cadre terminé pour y nouer la membrane faite avec la peau d‟un orignal55 débarrassée de ces poils (fleshing) et de sa chair (scrapping)56, non tannée57 mais simplement grattée jusqu‟à son blanchissement et, bien sûr, selon l‟épaisseur désirée. Ainsi préparée, elle est étendue au sol, les cadres y sont posés pour découper un cercle d‟une exacte dimension. Deux cordes de babiche, l‟une agissant comme une sonnaille, l‟autre servant à confectionner la poignée en croix grecque sont d‟abord nouées. La peau est cousue à l‟aide de tendon d‟orignal qui est employé comme de la ficelle58.

Toutes ces activités, de la chasse à la fabrication des tambours, reposent sur des savoirs peaufinés de génération en génération, issus d‟un contact intime avec l‟environnement et d‟une parfaite connaissance du territoire : « I said “yes I got my Ph. D. the First Nation way” » (Dane-zaa 9, 4 septembre 2012). Pratique est le maître mot pour en qualifier la transmission et « watch and learn » est bien souvent la seule directive offerte. Cela sous-entend une observation attentive des gestes répétés de la part de l‟apprenti qui est invité à les mimer et ainsi cultiver et développer ses propres sensations par une expérience personnelle et approfondie. On pourrait penser qu‟avec les nouvelles technologies

55 Celle des jeunes orignaux (1 an) est particulièrement appréciée pour les tambours. Jack Askoty, le fabricant

professionnel de Doig River, la réserve pour les meilleurs instruments.

56 Le scrapping s‟effectue à l‟aide d‟un outil de métal alors que le fleshing est réalisé généralement avec le

tibia de l‟animal taillé en biseau et vidé de sa moelle. Ce dernier est parfois en métal.

57 Le tannage (tanning) est la dernière étape. Pour ce faire, un trou est creusé dans le sol, du bois de conifère

en décomposition (rotten wood) sec qui a l‟avantage de ne produire aucune flamme mais une fumée épaisse, y est versé. La peau est pliée en deux dans le sens de la longueur (de la nuque à la queue) et cousue. Elle est