Sous-population de l’étude 2

Les 49 femmes rencontrées dans le cadre de l’étude 2 sont les répondantes au questionnaire biographique qui ont accepté le principe d’un entretien plus approfondi. Cette étude ayant une visée plus qualitative, le contrôle des caractéristiques des femmes incluses était moins essentiel que pour l’étude 1. Nous nous sommes néanmoins assurée que l’ensemble des profils étaient représentés dans ces entretiens (voir les parcours des femmes rencontrées en annexe 5, p. 23-37).

3.2.2.2. Modalités de recueil de données

Les rencontres se sont déroulées au domicile des femmes ou dans des locaux extérieurs (locaux du Conseil Général ou locaux plus neutres comme l’université, une

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maison des associations…), en fonction du souhait de la personne. Les différents cadres choisis pour mener les entretiens nous ont conduit à réinterroger régulièrement notre positionnement concernant le maintien de l’autonomie de la recherche et de l’action sociale, dans un contexte d’intrusion dans l’espace privé des familles (Tillard & Robin, 2010). L’acceptation de la recherche par les mères a été facilitée par un sentiment de valorisation, la volonté de contribuer à l’amélioration des pratiques et surtout le souhait d’aider l’étudiante que nous étions, en demande par rapport à elles, ce qui transformait radicalement leur position par rapport à l’aide sollicitée.

Le déroulement des entretiens se basait sur un guide semi-directif, testé auprès de quatre anciennes résidentes lors de la phase exploratoire, et enrichi au fur et à mesure de l’avancée de l’enquête (voir annexe 6, p. 38-39). Une grande marge de manœuvre étant laissée aux interviewées, la tonalité et le contenu des entretiens ont été très variables. Ces entretiens ont duré entre une demi-heure et deux heures. Avec certaines femmes, l’échange s’est parfois poursuivi après la passation du questionnaire.

Enfin, dans certains cas, lorsque les femmes avaient donné leur accord et qu’un dossier social était disponible, nous avons consulté leur dossier de manière approfondie en prenant copie des rapports sociaux.

3.2.2.3. Traitement des données

Une première analyse du discours a été mise en œuvre au moyen du logiciel ALCESTE. Cette analyse a été utilisée comme une base d’exploration, permettant d’identifier différentes catégories de discours en fonction des contextes (voir encadré n°7 en page suivante). L’ensemble du corpus a ensuite fait l’objet d’une analyse thématique transversale, basée sur les principes de l’analyse de contenu (Bardin, 2007) et orientée spécifiquement sur les relations entre acteurs du mésosystème. Quelques situations ont en outre fait l’objet d’une étude de cas spécifique croisant discours des femmes et rapports sociaux contenus dans le dossier, ce qui permettait une forme de triangulation des données, que ce soit pendant le séjour au centre maternel ou dans le cadre de mesures ultérieures de protection de l’enfance.

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Encadré n°7 – L’analyse du discours avec le logiciel ALCESTE

Le logiciel ALCESTE (Analyse des Lexèmes Co-occurents dans les Enoncés Simples d’un Texte) a été développé par Max Reinert, dans la lignée des travaux du mathématicien Benzécri. Il s’inscrit dans le courant de l’analyse des données, visant à dégager une intelligibilité à partir du traitement automatique des données elles-mêmes, afin d’éviter dans un premier temps la subjectivité de l’interprétation du chercheur. Il utilise une méthode de classification descendante : le logiciel opère des fractionnements successifs du texte, rapproche les segments qui contiennent les mêmes vocables et en tire des classes de mots représentatives d’un « monde lexical » donné.

L’utilisateur soumet au logiciel un corpus mis en forme, composé d’ « unités de contexte initiales » (u.c.i.) auxquelles peuvent être associées des variables. Les unités de contexte initiales peuvent être constituées par des entretiens, des articles de journaux… ALCESTE découpe le texte en « unité de contexte élémentaire » (u.c.e.), en se basant sur la ponctuation et le nombre de mots (l’u.c.e. correspond plus ou moins à la phrase). Le logiciel classe ces u.c.e. en fonction de la distribution du vocabulaire en leur sein, puis calcule les liens entre ces unités de contexte élémentaires et construit des classes de mots. Pour chaque classe ainsi obtenue, le logiciel fournit entre autres les mots les plus fréquents, les u.c.e. les plus caractéristiques et les variables associées aux u.c.i. les plus souvent liées à cette classe.

L’utilisation du logiciel ALCESTE permet ainsi une vision du corpus synthétique et transversale et l’identification de mondes lexicaux déterminés indépendamment du sens (Reinert, 1993).

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3.2.3. Méthodologie de l’étude 3

Enfin, l’étude 3 avait pour objectif de saisir le regard de l’enfant lui-même sur son

parcours et sa situation actuelle, en répondant à la question « quelle évaluation

subjective les enfants font-ils de leur situation actuelle et de leur parcours ? ». Il s’agit

de s’intéresser à l’enfant « ici et maintenant » dans la globalité de sa vie, de recueillir son évaluation sur sa qualité de vie, et comprendre comment l’enfant agence les différents domaines de sa vie pour construire sa perception sur celle-ci. Cela doit permettre d’observer la manière dont l’enfant peut prendre une réelle place d’acteur dans la construction de sa trajectoire, et de mieux comprendre l’articulation des dimensions objectives et subjectives du bien-être.