[poètika rannevizantijskoj literatury] (1977-1997), Des rives du Bosphore aux rives de
l’Euphrate. L’art littéraire syriaque, copte et araméen [ot beregov bosfora do beregov
evfrata. literaturnoe tvorčestvo sirijcev, koptov i arameev] (1987-1994) ; le premier
de ces livres est une version élargie de sa thèse de kandidat**, le second, de sa thèse
de doctorat soutenue en 1977. dans ses travaux sur la culture russe, il a étudié
l’ori-ginalité du type spirituel que présente la civilisation russe, héritière de la tradition
culturelle byzantine. parmi les traductions d’a., on trouve les psaumes, le Livre de
Job, les œuvres de saint Jean de damas, saint Thomas d’aquin, le Timée de platon, etc.
la philosophie de la religion* et l’histoire religieuse étaient au centre de ses
préoccu-pations. cette problématique est examinée dans de vastes cycles d’articles destinés
à des encyclopédies et autres ouvrages de référence, au premier rang desquels l’
En-cyclopédie philosophique [filosofskaâ ènciklopediâ],publiée à M. entre 1964 et 1970
(iii-V), le Dictionnaire encyclopédique de philosophie [filosofskij ènciklopedičeskij
slovar’] (1982), et la Nouvelle Encyclopédie philosophique [novaâ filosofskaâ
ènciklo-pediâ] (M., 2000-2001, i-iV). les articles composant ce cycle, « nouveau testament »,
« révélation », « patristique », « orthodoxie », « protestantisme », « Théisme »,
« Théodicée », « Théocratie », « Théologie », « christianisme », « eschatologie » etc.,
ont été rassemblés et publiés plus tard dans le livre intitulé Religion et culture [religiâ
i kul’tura] (1991). s’y rattachent également le livre Religion et littérature [religiâ i
li-teratura] (1981), la postface à l’œuvre de bakhtine Pour une philosophie de l’acte [k
filosofii postupka] (publiée dans la revue annuelle Filosofia naouki i tekhniki, 1986),
aVÉrintseV
des articles et des tours d’horizon analytiques tels que « notre philosophie : la
patris-tique orientale des iV
e-xi
esiècles » [naša filosofiiâ : vostočnaâ patristika iV-xi vv.],
« le christianisme au xx
es. : un style de vision du monde » [hristianstvo v xx v. :
mirovozzrenčeskij stil’], « la Sophia » [sofiâ], etc. dans le livre Sophia – Logos
[sofiâ-logos] (1999). une place particulière dans tout cet ensemble revient à l’article de fond
« la foi », qui analyse de façon approfondie le contenu et l’évolution historique de cette
notion. au point de départ, il y a l’idée que la foi occupe une position centrale dans
la vision du monde proposée par de nombreuses doctrines religieuses et qu’en même
temps elle représente une disposition psychologique impliquant tout d’abord
l’accep-tation d’un certain nombre d’affirmations (les dogmes) sur la nature de la divinité,
sur ce qu’est le bien et le mal pour l’homme, et l’obligation de s’en tenir à ces dogmes
quels que soient les doutes qui peuvent surgir ; ensuite, une confiance personnelle en
dieu comme étant celui qui tient dans sa main la vie du croyant, qui le guide, l’aide et
lui apporte le salut dans toutes les situations concrètes ; enfin, une fidélité personnelle
à dieu, que le croyant se consacre à servir. au fur et à mesure que se développait la
pensée théologique et philosophique, se sont constituées trois conceptions essentielles
des rapports entre religion (théologie) et philosophie : ou bien les dogmes de la foi sont
proposés à la raison comme des axiomes qui ne peuvent être sujets ni à
démonstra-tion, ni à critique, mais fournissent un point de départ pour une chaîne de déductions
(la maxime de saint augustin et d’anselme de canterbury, « credo ut intelligam »),
ou bien des tentatives sont entreprises pour leur donner un fondement spéculatif en
les traduisant dans la langue des constructions philosophiques et bien souvent en les
réinterprétant dans un sens rationaliste (la maxime d’abélard, « intelligo ut credam »),
ou bien l’incompatibilité de la foi et de la raison humaine est proclamée (la maxime
« credo quia absurdum » attribuée à tertullien). la seconde position conduit à
l’ab-sorption de la théologie par la philosophie, la troisième à la rupture entre théologie et
philosophie. c’est pourquoi les doctrines officielles des principales confessions
chré-tiennes partent en général de la première. pour a., malgré toute l’importance de la
no-tion de foi pour la Weltanschauung religieuse, il est malgré tout impossible d’assimiler
foi et religiosité. les religions telles que la religion gréco-romaine ou le paganisme
hindouiste ignorent la foi comme disposition intérieure et ne demandent à l’homme
que l’observation des prescriptions et des interdits rituels et ayant trait à la morale
tra-ditionnelle ; au contraire, dans le judaïsme et le christianisme, la notion de foi coïncide
presque avec celle de religion. l’histoire de la philosophie a connu bien des tentatives
pour repenser le contenu et le statut de la foi tels qu’ils s’étaient formés au début du
premier millénaire. ainsi, dans la philosophie de kant, la position qui était celle de la
foi est réexaminée comme étant celle de la raison qui accepte tout ce qui, n’étant pas
démontrable logiquement, est indispensable pour fonder l’impératif moral. au xx
es.,
un phénomène très répandu est une foi conçue comme dénuée « d’objet formulé de
fa-çon dogmatique », et elle a en général son origine et son fondement dans une
philoso-phie non religieuse, par ex. dans certains courants de l’existentialisme* ; cette dernière
conception peut être utilisée dans la polémique interconfessionnelle, par ex. entre le
judaïsme et le christianisme, ou entre les confessions chrétiennes traditionnelles et le
protestantisme (article « foi » [Vera] in : Nouvelle encyclopédie philosophique [novaâ
filosofskaâ ènciklopediâ], M., 2000, i).
Œuvres : Problema literaturnoj teorii Vizantii i latinskogo srednevekov’â, M., 1986 ; Popytka
ob”âsnit’sâ. Besedy o kul’ture, M., 1988 ; poèty, M., 1996 ; Ritorika i istoki evropejskoj
aVtonoMoVa
raturnoj tradicii, M., 1996 ; Stihi duhovnye, kiev, 2001 ; Sobr. soč. Perevody:Evangelie ot
Matfeâ. Evangelie ot Marka. Evangelie ot Luki. Kniga Iova. Psalmy Davidovy, kiev, 2004 ;
Drugoj Rim, spb., 2005 ; Sobr. soč. Svâz’ vremën, kiev, 2005 ; Sobr. soč. Sofiâ-Logos, Slovar’,
kiev, 2006.
Études : Gal’ceva r. a., « opyt slovarnoj stat’i o sergee averinceve », in : Lit. učeba, 1997,
n° 5-6 ; rodnânskaâ i. b., « Govorâ ne naučno… », in : Novyj mir, 1997, n° 9 ; Gasparov M. l.,
« iz razgovorov s s.s. averincevym », in : Novoe lit. obozrenie, 1997, n° 27 ; Sergej Averincev
/ r. a. Gal’tseva ed., M., 2004 ; sudakova o. a., « slovo averinceva », in : Kontinent, 2004,
n° 119 ; Čistâkov G. V., « o s. s. averinceve », in : Vestnik Evropy, 2004, n° 11 ; bibihin V. V.,
« sergej averincev », in : Teologiâ i istoriâ, M., 2004.
V. i. kouraïev / trad. f. lesourd
AVTONOMOVA natalia (née en 1945) – spécialiste en théorie de la connaissance,
et en philosophie occidentale moderne ; docteur en philosophie, chevalier de l’ordre
(français) du Mérite. née à riazan, elle est diplômée de la faculté des langues
roma-nes et germaniques de l’univ. de M. elle a soutenu son doctorat en 1972 à l’institut
de philosophie de l’acad. des sciences de l’urss* (maintenant institut de philosophie
de l’acad. des sciences de russie). c’est là qu’elle travaille depuis 1973, et que depuis
2003 elle est directeur de recherches. elle est également directeur de recherches à
l’institut des hautes Études en sciences humaines de l’univ. des sciences humaines
de M. (rGGu) depuis 1989, et de 1998 à 2004 elle a dirigé un programme au collège
international de philosophie (p.). de 1991 à 2007 elle a travaillé dans plusieurs
établis-sements d’enseignement à l’étranger : paris Vii, paris Viii, paris x, paris iii, l’ehess,
besançon, orléans, lyon, lausanne). dans sa première thèse (de kandidat**
équiva-lent de notre ancienne thèse de 3
ecycle), consacrée aux « problèmes philosophiques
de l’analyse structurale en sciences humaines » [filosofskie problemy strukturnogo
analiza v gumanitarnyh naukah], les idées de foucault, lacan, derrida sont, pour la
première fois en urss, amplement développées. a. a consacré de nombreux travaux
aux différents aspects philosophiques du structuralisme et du post-structuralisme, et
à leurs principaux représentants. sa thèse de doctorat, « la rationalité comme
pro-blème de théorie de la connaissance » [racional’nost’ kak teoretiko-poznavatel’naâ
problema] traite de la rationalité comme non réductible aux paramètres du Verstand
[rassudok], l’irrationnel y apparaissant comme une composante indispensable de la
connaissance rationnelle, qui se manifeste par exemple dans les interrelations de
l’in-conscient et du langage, dans le phénomène de la compréhension, etc. a. a publié une
série d’études sur la psychanalyse classique et contemporaine (dès les années 1970,
époque où la psychanalyse n’avait pas encore été « réhabilitée » en urss), sur les
pro-blèmes épistémologiques de la connaissance de l’inconscient (le statut scientifique des
théories de l’inconscient, la corrélation entre le cognitif et l’affectif, la place de la
psy-chanalyse parmi les sciences humaines, etc.). plusieurs communications d’a. ont été
prononcées lors des séances plénières de congrès internationaux : « l’inconscient,
na-ture, fonctions, méthodes d’investigation » [bessoznatel’noe : priroda, funkcii, metody
issledovaniâ] (tbilissi, 1979), « lacan et les philosophes » (p., 1990) ; « unconscious
and language » (dublin, 1992), au xx
econgrès international de philosophie (1998,
boston), etc. elle a traduit et présenté des textes fondamentaux de penseurs français
contemporains tels que le Vocabulaire de la psychanalyse de laplanche et pontalis
(M., 1996 ; 2
eéd. revue et complétée M., 2009) ; Les mots et les choses de foucault (M.,
1977 ; 2
eéd. 1994) ; De la Grammatologie de derrida (M., 2000), etc. ces derniers
temps, ce qui est au centre de son attention, ce sont les relations historiques et
aVVakuM
tuelles de la philosophie et de la philologie, le développement du langage conceptuel
Dans le document
Dictionnaire de la philosophie russe
(Page 60-63)