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la genèse des cultes religieux, voyant dans la religion le facteur déterminant dans le passage du stade tribal à celui des grandes sociétés et dans l’apparition de l’État ; elle y

Dans le document Dictionnaire de la philosophie russe (Page 170-176)

étudie le rôle de l’église chrétienne dans la culture mondiale.

Œuvres : Ûrij nikolaev (pseud. de Û. danzas), Zaprosy mysli, spb., 1906, 2

e

éd. 1908 ; Ûrij

nikolaev (pseud. de Û. danzas), V poiskah za Božestvom. Očerki po istorii gnosticizma, spb.,

1913 ; danzas Û, L’Itinéraire religieux de la conscience russe, Juvisy, 1935 (rééd. simvol, p.,

1997, n° 37) ; « bagne rouge. souvenirs d’une prisonnière au pays des soviets », Juvisy, 1935

(rééd. simvol, p., 1997, n° 37) ; « les réminiscences gnostiques dans la philosophie religieuse

russe moderne », in : Revue des sciences philosophiques et théologiques, 1936, n° 4, in : Simvol,

p., 1998, n° 39 ; Katoličeskoe bogopoznanie i marksistkoe bezbož’e, rome, 1941 ; L’imperatrice

tragica e il suo tempo, Verona, 1942.

Études : agurskij M., « M. Gorkij i Û n. danzas », in : Minuvšee, M., 1991, n° 5 ; berdâev

n. a., recension sur le livre : danzas Û, l’itinéraire religieux de la conscience russe, in : Put’,

p., 1936, n° 51 ; pamâti Û. n. danzas, in : Sever, petrozavodsk, 1990, n° 9 ; lihacev d. s.,

Vospominaniâ, spb., 1995, p. 230-235 ; pamâti Û. n. danzas, in : Simvol, 1997, n° 37 (ce

n° de simvol est presque entièrement consacré à ioulia danzas) ; kozyrev a. p., « Ženĉina

s profilem napoleona » i sud’by russkogo gnozisa, in : Istoriko-filosofskij ežegodnik. 2003,

M., 2004.

a. p. kozyrev / trad. f. lesourd

DE PROFUNDIS [Iz glubiny]. Recueil d’articles sur la révolution russe [Sbornik stat’ej

o russkoj revolûcii] – conclusion d’une trilogie qui comprend également Problèmes de

l’idéalisme [Problemy idealizma]* (1902) et Jalons [Vehi]* (1909). comme les

précé-dents, ce recueil est à la fois une tentative pour mieux comprendre la situation

histori-que et un essai d’auto-analyse critihistori-que des représentants les plus en vue de

l’intelligent-sia* russe. les idées forces du recueil reprennent celles des Jalons : berdiaev* (« les

esprits de la révolution russe »), boulgakov* (« au banquet des dieux. Pro et contra.

dialogues contemporains »), a. izgoiev (« socialisme, culture et bolchevisme »), p.

struve* (« la signification historique de la révolution russe et les devoirs de la nation »),

frank* (« De profundis »). autres contributions au recueil : askoldov (alexeiev)* (« la

signification religieuse de la révolution russe »), Viatcheslav ivanov* (« notre

lan-gue »), kotliarevski* (« convalescence »), Mouraviov** (« le hurlement de la tribu »),

novgorodtsev* (« des voies et des devoirs de l’intelligentsia russe ») et pokrovski (« le

serment de pérun »). c’est struve qui décida d’éditer le recueil et prit toute l’affaire en

main (constitution de l’équipe des auteurs, correspondance technique etc.). le recueil

était à l’impression en août 1918, mais sa publication se révéla vite impossible et il resta

au point mort jusqu’à ce que des ouvriers typographes l’impriment et le mettent en

vente de leur propre chef en 1921. Mais le tirage fut détruit, et un unique exemplaire

en fut sauvé et emporté de russie par berdiaev en 1922. c’est à partir de ce texte que le

recueil fut réédité aux éditions parisiennes d’Ymca-press (ce fut pratiquement la

pre-mière édition accessible au public). auparavant quelques articles en avaient été édités

séparément : « les esprits de la révolution russe » de berdiaev le furent dans le Vestnik

de l’acer (r. s. kh. d.)* (1959, n° 3, extrait) et dans Novy Journal (1965. n° 79) ; les

dialogues de boulgakov « au banquet des dieux », furent publiés en une brochure

sé-parée à kiev en 1918 et à sofia en 1920 (le titre porte : 1921) ; la version initiale de

l’ar-ticle de V. ivanov « notre langue » parut dans la revue Grani (1976. n° 102). en outre,

struve avait fait imprimer à sofia en 1921 la brochure « réflexions sur la révolution

russe », qui reprend son article. le recueil, comme l’indique le sous-titre, est consacré

aux problèmes posés par la révolution et, à travers ce prisme, à toute l’histoire russe

de robertY

au long des quelque dix siècles de son déroulement. les auteurs, – struve le note dans

son avant-propos –, professent le même credo idéologique, philosophique et religieux.

ils se réclament de l’héritage des Jalons restés en leur temps lettre morte, de leurs

pro-phéties et de leurs mises en garde devenues réalité. les auteurs attribuent la

catastro-phe qui s’est abattue sur la russie à la crise généralisée qui se faisait clairement sentir

dans les 10 ou 20 années précédentes, mais que préparait toute l’histoire du pays et,

avec une intensité particulière, celle du siècle écoulé. cette crise est d’abord religieuse,

spirituelle, morale, culturelle et socio-économique. en fin de compte, la révolution

russe fut la victoire des forces antichrétiennes qui maintenant s’efforçaient de

déchris-tianiser complètement la russie ; la victoire de ce principe païen, – jadis abattu par la

force, mais non vaincu, non dominé au plan des idées, seulement refoulé à l’intérieur,

– et qui maintenant tentait de prendre sa revanche. les auteurs cherchent également à

rattacher la crise russe à la crise mondiale et par là même à distinguer dans la première

ce qu’elle avait d’original. parmi les causes de la révolution russe ressortent

principa-lement la première Guerre mondiale et les réactions idéologiques qu’elle suscita de la

part des diverses couches sociales (particulièrement de l’intelligentsia). les positions

politiques des auteurs vont de l’antibolchevisme militant (c’est au premier chef celle

des anciens auteurs des Jalons) à un rejet mesuré – « bien élevé » – du bolchevisme

(ivanov). si l’on cherche aujourd’hui à classer les idées directrices de cette tradition

idéologique et religieuse de la pensée russe caractéristique des Jalons, qui culmine

dans le recueil De profundis, on peut évoquer : 1) l’élaboration d’une plateforme

philo-sophique et idéologique commune (Problèmes de l’idéalisme) ; 2) la promotion d’une

conscience critique de soi, c’est-à-dire une évaluation de la place de l’intelligentsia dans

la société (Jalons) ; 3) la détermination à défendre ses convictions, même dans une

si-tuation politique en pleine mutation (De profundis). dans tous ces articles, les auteurs

insistent particulièrement sur la question du politique.

Œuvre : Iz glubiny. sbornik statej o russkoj revolûcii, M., 1990.

Études : Vehi. Iz glubiny, M., 1991.

V. V. sapov / trad. r. Marichal

DE ROBERTY evguéni (1843, kazatskoe, région de podolsk-1915, Valentinovka,

ré-gion de tver) – sociologue et philosophe. Études au lycée alexandre**, puis aux univ.

de heidelberg, iéna, p. À partir de la fin des années 60, collabore aux journaux et

revues russes de tendance libérale, à la revue La philosophie positive qui paraît à p.

sous la direction de littré et de Vyroubov*. participe au mouvement des zemstvos**,

constitutionnaliste. À partir de 1887, s’installe pour une longue période à l’étranger.

au cours des années 1894-1907, professeur à l’univ. nouvelle de bruxelles. participe

aux congrès internationaux de sociologie. de 1908 à 1915, professeur de sociologie

à l’institut de neuropsychiatrie de spb. en 1914, il signe avec kovalevski* un recueil

d’articles ayant pour titre Idées nouvelles en sociologie [novye idei v sociologii]. en

rupture avec a. comte qui représente à ses yeux un positivisme* insuffisamment

ri-goureux, de-r. développe une théorie qu’il dénomme « hyperpositivisme »

(néopo-sitivisme, robertisme). la gnoséologie représente pour lui une partie de la sociologie,

elle-même conçue comme principale science de la raison ; quant à l’éthique qui se

fonde sur cette théorie sociologique de la connaissance, elle est appelée à devenir

une sociologie appliquée, une sociologie de l’action. la philosophie scientifique

(po-sitive) se différenciait selon lui de la science au sens strict par son objet et par sa

dÉbolski

méthode. de-r. récuse le phénoménalisme et l’agnosticisme de comte,

l’inconnais-sable se ramenant pour lui au non encore connu. dans ce qu’il est convenu d’appeler

son hypothèse biosociale, il souligne l’importance du rôle joué par les représentations

collectives dans l’analyse de l’action sociale. il soutient également l’idée de quatre

fac-teurs fondamentaux présents dans l’évolution sociale « supraorganique » : la science,

la philosophie, l’art et le travail. au commencement du xx

e

siècle, de-r. se déclare

partisan de l’explication énergétique du progrès social proposée par W. ostwald. ses

idées ont eu un grand retentissement dans la sociologie française du xx

e

siècle.

Œuvres : Politiko-èkonomičeskie ètûdy, spb., 1869 ; « nauka i metafizika : opyt novoj

pos-tanovki voprosov v oblasti filosofii », in : Znanie, 1875, n° 5 ; Sociologiâ. Osnovnaâ zadača

ee i metodologičeskie osobennosti, mesto v râdu nauk, razdelenie i svâz’ s biologiej i

psikho-logiej, spb., 1880 ; Prošedšee filosofii. Opyt sociologičeskogo issledovaniâ obĉix zakonov

razvitiâ filosofskoj mysli, M., 1886, i-ii ; Novaâ postanovka osnovnyx voprosov sociologii,

M., 1909 ; Ponâtiâ razuma i zakony vselennoj, spb., 1914 ; de roberty eugène, auguste

comte et herbert spencer, Contribution à l’histoire des idées philosophiques au XIX

e

siècle,

in libro Veritas (publ. en ligne), 2006 ; La Philosophie du siècle (criticisme, positivisme,

évolutionnisme), p., 1892.

Études : kovalevskij M., « stranica iz istorii našego obĉeniâ s zapadnoj filosofiej », in :

Vestnik Evropy, 1915, n° 6 ; Istoriâ filosofii v SSSR, M., 1968-1971, iii-iV ; Sociologičeskaâ

mysl’ v Rossii. Očerki istorii nemarksistskoj sociologii poslednej treti XIX-načala XX veka,

l., 1978, V ; Verrier r., roberty e., Le Positivisme russe et la fondation de la sociologie, p.,

1934.

V. f. poustarnakov / trad. p. caussat

DÉBOLSKI nikolaï (1842, spb.-1918, spb.) – fils d’un prêtre et théologien de renom.

Études à l’ecole des Mines puis à l’univ. de spb., où il obtient le titre de kandidat** ès

sciences. d. a travaillé dans des domaines variés – sciences, pédagogie, littérature. il a

enseigné la pédagogie aux cours pédagogiques supérieurs, la métaphysique, la logique

et la psychologie à l’acad. de théologie* de spb. (1882-1887), et collaboré à différents

périodiques, surtout dans le domaine de la pédagogie. sa production en philosophie

comprend d’abord des traductions : celle du Manuel d’éducation et d’instruction de

friedrich beneke, une série d’articles pour la revue Pedagogitcheski sbornik (« revue

des traductions russes d’œuvres philosophiques ayant trait à la pédagogie » [obzor

russkih perevodnyh filosofskih sočinenij, imeûĉih svâz’ s voprosami pedagogiki], « la

psychologie d’herbert spencer » [psikhologiâ Gerberta spensera], « esquisse d’une

histoire de la philosophie anglaise moderne » [očerk istorii novoj anglijskoj filosofii],

« la philosophie allemande au cours de ces derniers cinquante ans » [nemeckaâ

filoso-fiâ za poslednie 50 let], « les bases philosophiques de l’éducation morale » [filosofskie

osnovy nravstvennogo vospitaniâ], « la question de l’origine de l’homme » [Vopros o

proishoždenii čeloveka]), ainsi que des articles pour la revue Semia i chkola (« le savoir

et le caractère » [Znanie i harakter], « les bases de la psychologie » [osnovy

psikho-logii], etc.). l’œuvre où il expose le plus exhaustivement sa conception philosophique

est la Philosophie du formalisme phénoménaliste [filosofiâ fénomenal’nogo

formali-zma] (1892-1895), où il établit une distinction de principe entre l’esprit divin absolu et

l’esprit de l’homme, limité. l’esprit divin, qui pénètre le contenu de l’être dans toute sa

profondeur, connaît l’objet en soi. l’esprit humain, lui, n’accède qu’à l’aspect formel de

l’esprit absolu, grâce auquel il acquiert la faculté de comprendre les phénomènes. sa

réputation d’hégélien russe, d. la doit à des aspects plutôt formels de son œuvre. elle

se fonde sur son grand article « la logique de hegel dans son fondement historique »

dÉborine

[logika Gegelâ v eë istoričeskom osnovanii] (1912), une étude consacrée à la méthode

dialectique, une traduction de la Science de la logique de hegel. en réalité, sur le plan

du contenu, son enseignement tendait plutôt vers les idées de kant. en ce qui concerne

la possibilité de connaître le premier principe de tout, la philosophie, d’après d.,

répon-dait par oui ou non, en fonction de quoi elle était soit empirique soit méta-empirique.

la première approche permet soit le réalisme métaphysique (le premier principe est

défini par des critères tirés du contenu de notre savoir), soit le formalisme (où l’on ne se

laisse guider que par les formes de la logique). ce dernier, d’après d., se manifeste sous

des formes diverses : dans la critique chez kant, la subjectivité chez fichte, l’absolu

chez hegel. le sommet et l’aboutissement de l’œuvre de d. est son article « le

scep-ticisme radical comme moyen d’assainir la philosophie » [bezuslovnyj skepticizm kak

sredstvo ozdorovleniâ filosofii] (1914). le scepticisme radical, qui va jusqu’à douter de

son propre doute, est d’après d. ce qui libère la pensée de tout dogmatisme, principal

obstacle sur le chemin de la philosophie moderne. la source de ce scepticisme, il la

voit dans la proposition selon laquelle la connaissance comme acte de la conscience ne

peut avoir comme objet que tel ou tel état de cette dernière.

Œuvres : Vvedenie v učenie o poznanii, spb., 1870 ; O dialektičeskom metode, spb., 1872,

i ; Filosofiâ buduĉego. Soobraženiâ o eë načale, predmete, metode i sisteme, spb., 1882 ;

O vysšem blage, ili O verhovnoj celi nravstvennoj deâtel’nosti, spb., 1886 ; Filosofiâ

feno-menal’nogo formalizma, spb., 1892-1895, i-ii ; Lekcii po metafizike, spb., 1884 ; « logika

Gegelâ v eë istoričeskom osnovanii », in : Žurnal ministerstva narodnogo prosveĉeniâ, 1912,

n° 8 ; « bezuslovnyj skepticizm kak sredstvo ozdorovleniâ filosofii », Ibid., 1914, n° 1-4.

Études : Zenkovsky b., Histoire…, iii, chap. Vi, 8-9 ; losskij n. o., Istoriâ russkoj filosofii,

M., 1991 ; asmus V. f., « konservativnoe gegel’ânstvo vtoroj poloviny xix v. », in : Gegel’ i

filosofiâ v Rossii, M., 1974 ; abramov a. i., « kant v duhovno-akademičeskoj filosofii », in :

Kant i filosofiâ v Rossii, M., 1994 ; planty-bonjour G., Hegel et la pensée philosophique en

Russie 1830-1917, la haye, 1974, p. 245-246.

a. i. abramov / trad. f. lesourd

DÉBORINE (de son vrai nom ioffé) abram (1881, lieu dit upino, lituanie-1963,

M.) – philosophe. diplômé en 1908 de la faculté de philosophie de l’univ. de berne.

Menchevik de 1907 à 1917. rompt avec les mencheviks après la révolution

d’octo-bre. enseigne à l’univ. communiste sverdlov, à l’institut de formation des professeurs

rouges**. travaille à l’institut Marx et engels. doyen de l’institut de philosophie de

1924 à 1931. rédacteur en chef de la revue Pod znameniem marksizma. entre à l’acad.

des sciences de l’urss en 1949, membre de son praesidium entre 1935 et 1945. les

options philosophiques de d. manifestent l’influence de la dialectique hégélienne et de

la doctrine sociale et politique de Marx. préoccupé par la nécessité de procéder à

l’ana-lyse portant sur le contenu objectal de la dialectique, d. voit dans la méthode

dialecti-que la théorie philosophidialecti-que qui rend compte des processus régis par une

contradic-tion interne ; il soutient que la dialectique fait partie intégrante des phénomènes tant

naturels qu’historiques. l’histoire de la philosophie est, à ses yeux, traversée de bout

en bout par l’affrontement entre les points de vue du matérialisme et de l’idéalisme.

dans le débat des années 20 autour de la corrélation entre philosophie matérialiste et

sciences de la nature, d. et ses partisans se voient qualifiés de « formalistes

dialecti-ciens » (cf. dialectidialecti-ciens et mécanicistes*). d. défend l’idée que la méthode dialectique

doit être introduite dans les sciences naturelles et que la philosophie marxiste

elle-même, pour peu qu’on en développe le contenu, peut prétendre au statut de science

déductive. ce qui conduit d. à voir dans la méthode des sciences de la nature et dans

dÉborine

les diverses sciences elles-mêmes de simples « applications ». d. critique les thèses des

mécanicistes en raison de leur « option évolutionniste », de leur « refus d’admettre

des solutions de continuité » dans le développement, de leur « parti pris analytique ».

Vers la fin des années 20, l’activité managériale de d. (en particulier la publication des

œuvres de la philosophie classique mondiale) et ses propres travaux philosophiques

le firent reconnaître comme le chef de file des philosophes soviétiques. À l’occasion

du ii

e

congrès soviétique des institutions scientifiques marxistes-léninistes (en fait i

er

congrès des philosophes marxistes soviétiques), en avril 1929, d. présente un exposé

intitulé « problèmes contemporains de philosophie du marxisme » et c’est à lui

égale-ment que revient le soin de tirer le bilan d’ensemble lors de la séance qui clôt les débats

suscités par son exposé. peu après cependant, d. est soumis à une critique virulente

publiée dans les organes centraux de presse (la Pravda du 7 juin 1930, dans «

l’arti-cle des trois » – Mitine, raltsévitch, ioudine –, ainsi qu’en d’autres publications). le

25 janvier 1931 une résolution du comité central intitulée « À propos de la revue Pod

znameniem marksizma » accuse d. d’« abandonner les tâches d’édification du

socia-lisme en urss…, les tâches dévolues au mouvement révolutionnaire international »

ainsi que de « ne pas comprendre l’étape léniniste, jalon nouveau dans le

développe-ment de la philosophie du marxisme ». dans la résolution il est stipulé ce qui suit :

« détachant la philosophie de la politique, ne contribuant pas par ses travaux à faire

passer l’esprit de parti dans la philosophie et les sciences naturelles, le groupe qui

di-rige la revue Pod znameniem marksizma a fait revivre l’une des traditions et l’un des

dogmes les plus pernicieux de la ii

e

internationale, à savoir la rupture entre théorie et

pratique, ce qui revient pour toute une série d’importantes questions à rétrograder sur

les positions d’un idéalisme à la menchevik ». il s’ensuivit un remaniement du comité

de rédaction de la revue et du personnel chargé des questions institutionnelles portant

sur les problèmes de la philosophie. le concept d’« idéalisme à la menchevik » devient

synonyme de « trotskisme contre-révolutionnaire ». la répression s’abattit sur les

par-tisans de d. celui-ci, peu après, fit publiquement son autocritique, disant : « ce qu’on

attend de moi est un désistement total et sans réserve. c’est sur ce plan que je me situe,

c’est la position à laquelle je me tiens et elle est à mes yeux impérative ». d. prit une

part active à l’entreprise visant à discréditer certains collègues (p. ex. V. Vernadski*,

dans les Izvestiia AN SSSR [nouvelles de l’acad. des sciences de l’urss] en 1933).

changer de position n’était évidemment pas pour lui une garantie de salut, et pourtant

il fait partie des rares « déboriniens » (la tendance en philosophie dont il était présenté

comme le chef de file) à avoir eu la vie sauve.

Œuvres : « dialektičeskij materializm », in : Na rubeže, spb., 1909 ; Vvedenie v filosofiû

dialektičeskogo materializma, pg., 1916 ; Lûdvig Fejerbah. Ličnost’ i mirovozzenie.,M., 1923 ;

Lenin kak myslitel’, M., 1924 ; Očerki po istorii dialektiki, in : Arhiv Marksa i Engel’sa, i, iii ;

« diktatura proletariata i teoriâ marksizma », in : Pod znamenem markizma, 1927, n° 10,

11 ; « Gegel’ i dialektičeskij materializm », in : Gegel’, Soč., M., 1929, i ; « sovremmenye

problemy filosofii marksizma », in : Trudy Vsesoûznoj konferencii marksistsko-leninskih

naučnyh učreždenij, M., 1929, n° 1 ; « filosofiâ i marksizm », Sb. statej, M., 1930 ; Očerki

po istorii materializma XVIII i XIX vv., M., 1930 ; Dialektika i estestvoznanie, 4° izd. M.

1930 ; Lenin i krizis novejšej fiziki, l., 1930 ; K. Marks i sovremmennost’, M., 1933 ;

Social’no-političeskie učeniâ novogo i novejšego vremeni, M., 1958. t. 1 ; Filosofiâ i politika, M., 1961.

Études : Âhot i., Podavlenie filosofii v SSSR. 20-30 gody, n.Y., 1981.

p. b. alexeïev / trad. p. caussat

dÉceMbristes

DÉCEMBRISTES – jeunes nobles, organisateurs en décembre 1825 d’un

soulève-ment sévèresoulève-ment réprimé par nicolas i

er

: cinq d’entre eux, pestel*, ryleev, kakhovski,

Mouraviov-apostol, bestoujev-rioumine, furent exécutés, les 121 autres furent

condamnés au bagne et à la déportation, envoyés en sibérie ou dans le caucase. plus

que d’un mouvement, il s’agissait d’une nébuleuse idéologique, inspirée par l’esprit du

temps (l’influence des révolutions française et américaine, des mouvements de

libéra-tion en Grèce, espagne, italie – n. du t.) et l’éveil du sentiment nalibéra-tional russe après la

Guerre patriotique de 1812. les décembristes rêvaient de transformer la russie en un

pays moderne et libre. abolir le servage, renverser ou limiter l’autocratie, établir un

régime républicain ou constitutionnel, tel était le programme qui rassemblait ces

« réformateurs séditieux », aux convictions par ailleurs les plus variées. pestel se

dis-tinguait par la cohérence et le radicalisme de son projet socio-politique. Mouraviov

(1795-1843) apportait tous ses efforts à des projets de constitution, dont le dernier fut

rédigé en 1826, après son arrestation. s’appuyant sur les principes du droit naturel* et

du constitutionnalisme, il déclare dès le préambule du premier projet : « on ne peut

admettre qu’un gouvernement soit fondé sur l’arbitraire d’un seul homme, ni que tous

les droits se trouvent d’un côté, et tous les devoirs de l’autre. une soumission aveugle

ne peut être fondée que sur la peur, ce qui n’est digne ni d’un souverain sensé, ni de ses

sujets, s’ils le sont aussi. en se mettant au-dessus des lois, les souverains ont oublié

qu’ils se mettaient par là même en dehors de la loi, c’est-à-dire en dehors de

l’huma-nité ! ». c’est le peuple qui doit être le principal acteur de la vie d’une société, de son

histoire, et de l’instauration des lois : « la source du pouvoir suprême, c’est le peuple,

à qui revient le droit exclusif de prendre les décisions fondamentales dans son propre

intérêt. » une fois le servage aboli, il prévoit de distribuer les terres aux paysans. Mais

la propriété privée est pour lui « sacrée » et intangible. en ce qui concerne la

sépara-tion des pouvoirs, Mouraviov, tout comme pestel, imagine comme instance

supérieu-re de gouvernement un Vétché** du peuple, composé, pour donner à l’État une

struc-ture fédérale, de deux chambres : une chambre des représentants du peuple et une

Douma, chambre haute représentant les régions. l’empereur se voit attribuer le statut

de « premier fonctionnaire du gouvernement », il est responsable devant les

cham-bres. l’indépendance de la justice est reconnue, de même que l’importance

primor-diale des droits et des libertés. « Être un homme libre, écrit Mouraviov, c’est non pas

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