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SAHEL ET DE L’OULJA DES DOUKKALA

1.2.1 Le plateau d’El Jadida

Caractérisé par sa monotonie due à l’affleurement du Crétacé supérieur, et plus précisément du Cénomanien marno- calcaire, toutefois le Cénomanien argileux affleure dans la région sud-est à Sebt Oulad Douieb. La partie est sud est du plateau d’El Jadida est dominée par une dépression d’une importance sensible ; Pour Gigout, M. les phénomènes de dissolution souterraine ont joué un rôle important dans la morphogenèse de cette région, mais les dépressions Karstiques n’ont pas de fonds plats et réguliers, ni l’ampleur de celle d’El Jadida, et l’étagement de cinq plates-formes resterait sans explication. Il faut cependant retenir que les phénomènes Karstiques ont altéré le relief de cette région41.

Le sous-sol des cinq plates-formes du plateau d’El Jadida montre toujours sous quelques mètres de limons, des lumachelles marines peu épaisses, puis le substratum anté- Quaternaire. La mer a donc envahi le couloir d’El Jadida. Il est

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GIGOUT, M., 1951, Op cit. p. 15-16. 41

alors logique, pour Gigout, de chercher à expliquer sa morphologie et sa constitution par l’action marine42

.

En effet, ces cinq plates-formes constituants la dite dépression constituent cinq plaines étagées, collectées ensemble par l’oued Fel-Fel qui constitue un exutoire pour évacuer l’excédant des eaux de pluie ou d’irrigation de l’amont (plaine des Doukkala) vers la mer.

Cette zone que l’on peut désigner sous l’appellation hinterland d’El Jadida, presque entièrement de part et d’autre de la route nationale El Jadida–Marrakech, se présente donc comme une vaste plaine, d’une altitude moyenne de 70 mètres et de pente comprise entre 1 et 5%. C’est une plaine encastrée dans les dunes Plioquaternaires du Sahel. Sa topographie n’est pas totalement uniforme.

1.2.2. Le littoral :

L’océan joue un rôle essentiel dans ce secteur sur environ 80 kilomètres, d’Azemmour à Oualidia. Un segment rectiligne caractérisé par une falaise basse défendant une gouttière littorale ou Oulja, que la mer a partiellement envahit en produisant des lagunes (lagune de Oualidia, lagune de Sidi Moussa), et des marais salants.

Dans cette bande côtière, le Secondaire supporte des terrains Quaternaires, qui confèrent à cette région des traits particuliers. Issues d’une transgression Quaternaire, cette plaine ou gouttière littorale, ne dépassant pas quelques mètres d’altitude absolue, est à peine élevée des plages actuelles et séparée d’elles par un cordon de dunes consolidées. Il arrive souvent

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que la mer ait fragmenté ces dunes fossiles en presqu’îles ou îlots43.

En arrière de l’Oulja se situe généralement la falaise morte bien marquée dans sa topographie.

Pour Gigout, ces collines sont des dunes figées, leur forme le prouve, avec des cordons très allongés se relayant, des dépressions fermées en formes de barque, un flanc continental quelques fois plus incliné que le versant océanique. Elles sont faites d’un sable calcaire ou d’un grès-calcaire à grain fin44

. Cette falaise s’élève par endroit à une altitude de 100 m et se maintient sur de grandes distances au-dessus de 50 m. Au pied de cette falaise se trouve un talus, en partie dunaire, puis cette dépression longitudinale déjà décrite, nommée Oulja. Le talus est plus ou moins développé, il cache la base de l’ancienne falaise.

1.2.3. La zone des dépressions intérieures : Sur près du ¾ de la surface de toute la région étudiée, parallèlement à la bande côtière, cette zone est caractérisée par une succession de collines et de dépressions plus ou moins larges avec une altitude moyenne de 100m, mais qui peut culminer à 150m (voire même 170 au nord est ). Les pentes, parfois sont fortes, ce qui constitue un terrain favorable à l’érosion hydrique.

Sur un socle Crétacé, le sous-sol de cette zone est essentiellement constitué de dépôts marins, datant soit de la fin de l’époque tertiaire (Pliocène ), soit du début de l’époque

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ibid. p. 172 44

Quaternaire, composé dans les deux cas de sables calcaires. Ces dépôts ont été découverts à l’époque Quaternaire, non en une seule étape, mais par une série de «pulsations », faite de la succession de cinq épisodes : mouvements de régressions pendant lesquels se formaient d’importantes dunes en bordure du rivage, et transgressions de moindre amplitude, à l’occasion desquels ces dunes, plus ou moins consolidées, étaient partiellement entamées par les flots45. Plus ou moins consolidées, étaient partiellement entamées par les flots Ainsi, s’explique le relief actuel du Sahel, caractérisé par une série de rides successives, approximativement parallèles au rivage.

Ces dunes, dont la consolidation a donné des grès calcaires, ont été pendant la durée de leur période d’émersion l’objet de remaniement superficiel, qui ont donné naissance à des couches de grès calcaire à grain fin, riche en fossiles terrestre, décrite par Gigout sous le nom de «joints roses » et a des croûtes de dessiccation46.

2.L

E CLIMAT DU

S

AHEL DES

D

OUKKALA

:

L

’A

TLANTIQUE JOUE UN ROLE MODERATEUR DU CLIMAT SEMI

-

ARIDE

.

2.1. Les données climatiques :

Outre des facteurs, tel que la pression démographique ou les disponibilités techniques, la mise en culture des terres du Sahel des Doukkala, est dépendante du climat. L’impact du climat est, certes, non négligeable dans un domaine semi-aride, tel que les Doukkala, en tant que facteur déterminant des superficies

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VARNIER.G., 1952. Op cit. p. 4. 46

agricoles, des utilisations du sol, des formations végétales, et de la nature des eaux superficielles ou de la nappe.

Il est également certain que les conditions locales déterminent les spécificités du climat, et par conséquent la nature et le degré de l’exploitation du milieu. En effet, le climat du Sahel des Doukkala, quoi que généralement semi-aride, diffère d’une région à l’autre sous l’effet de plusieurs facteurs, dont : la situation, l’altitude et l’orientation :

La situation des zones littorales, par rapport aux zones intérieures.

L’altitude des terrains interfluves, par rapport à ceux des fonds des vallées.

L’orientation des terres se situant dans l’axe des vents dominants, par rapport aux vallées et dépressions transversales bien abritées.

Pour parvenir à déceler et à prendre compte cette diversité de situations locales. Nous sommes confrontés à cette carence déjà évidente des données, faute d’une répartition systématique des stations météorologiques, de l’insuffisance, de la discontinuité et l’invalidité des enregistrements.

Toutefois, l’examen des documents disponibles, basé sur les relevés des stations El Jadida 47 et Zemamra, offrant, par leur situation géographique et par la diversité et la longue durée des observations, une couverture spatiale et temporelle

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Les données relatives à El Jadida recoupent en même temps les enregistrements faits à la station El Adir avant 1979, et les enregistrements faits à la station de l’aérodrome d’El Jadida depuis 1979. Les deux stations ne diffèrent que peu dans leur situation géographique et sont séparées d’environ 5 à 6 km à vol d’oiseau.

relativement suffisante pour l’étude du climat local du Sahel des Doukkala, permet de tirer des conclusions relativement pertinentes.

Tableau : Durée d’observation des Données climatiques

Station Précipitations Températures

El Jadida Zemamra 47 ans (1952 à 1998) 27 ans (1971 à 1997) 27 ans (1971 à 1998) 23 ans (1973 à 1996) Od. Hcine Tnine Gharbia Oualidia 15 ans (1980 à 1995) 9 ans (1980 à 1989) 9 ans (1989 à 1998) Néant Néant Néant

Source des données brutes :Météorologie nationale

Généralement le climat du Sahel des Doukkala, comme celui de la côte marocaine dans son ensemble, est tempéré par le voisinage immédiat de l’océan et l’action des vents alizés.Il bénéficie en plus des précipitations, plus abondantes que celle de la plaine intérieure des Doukkala, de l’humidité atmosphérique et des précipitations occultes, appoint précieux pour toute vie culturale. Les écarts de température y sont moindre que ceux enregistrés à l’intérieur des Doukkala, ce qui permet de classer la majeure partie de cet espace dans l’étage bioclimatique «semi-aride à hiver tempéré ».

2.2. Les. précipitations : une pluviométrie

au-dessous des besoins d’une bonne