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Les nouveaux espaces périurbains

TROISIEME PARTIE : DYNAMIQUES DEMOGRAPHIQUES ET DYNAMIQUES

% sous espace

2.3. Développement de l’agro-pastoralisme et déprise du petit maraîchage de proximité.

2.3.2. Les nouveaux espaces périurbains

Alors que les espaces maraîchères de proximité dépérissent, on observe un déplacement et une reproduction des espaces maraîchères périurbains sur l’ourlet extérieur de la périphérie urbaine.

2.3.2.1. Localisation

Ce processus qui est entamé apparemment depuis les années 80, en concomitance avec l’évolution urbaine et industrielle, n’apporte pas encore beaucoup de novations de caractère brutal au niveau des structures agraires dans toute la zone périurbaine. L’évolution se poursuit dans la direction qui était déjà dominante. Il y a cependant passage à un niveau d’intensification agricole élevé et une adoption de plus poussée de l’élevage bovin, accompagnés d’une mobilité remarquable au niveau des structures foncières dans la plaine étagère se situant de part et d’autres de la route nationale El Jadida - Marrakech. Le modèle de localisation élaboré par Von Thünen paraît ainsi peu opérationnel pour prendre compte les réalités de la région. L’agriculture ne tend à devenir de plus en plus intensive sous l’influence de la distance par rapport à la ville que partiellement.

Ce modèle se trouve brouillé d’une part, par les voies de communication où l’axe El Jadida - Sidi Smaïl joue le rôle primordial, d’autre part, par le passage à une économie marquée par le développement des échanges et sous - entendant l’élimination à terme les exploitations dépourvues en moyens concurrentiels, en d’autres termes, par l’implantation d’une agriculture de profit sous l’emprise du développement général de l’économie régionale, et du développement urbain et industriel.

Ceci dit, l’impact des agents économiques actuellement en zone périurbaine d’El Jadida, est relativement homogène le long de la route nationale n°1 à partir d’El Jadida vers Sidi Smaïl, le modèle commence à se diversifier au-delà de cet axe.

2.3.2.2. Le développement des irrigations

Le développement de ces nouveaux espaces maraîchères périurbains est donc le produit d’une adaptation aux évolutions économiques générales et aux processus de la croissance de la ville d’El Jadida et des industries qui s’y sont installées, mais aussi au développement des cultures maraîchères dans les autres zones avoisinantes, en l’occurrence l’Oulja et la plaine irriguée des Doukkala.

Le développement des cultures maraîchères dans ces régions, lié aux facteurs économiques cités auparavant, est aussi le fruit d’une exploitation croissante des eaux de la nappe.

Au cours de deux dernières décennies, on a remarqué une augmentation remarquable de l’exploitation de la nappe dans toute la région du Sahel. Nous disposons d’un indice en ce sens, qui ne couvre pas toute la réalité, mais qui constitue en lui-même un moyen de percevoir une partie de cette réalité, c’est l’évolution du nombre d’autorisations délivrées aux paysans pour creuser les puits.

Évolution du nombre d’autorisation pour creusement de puits dans le Sahel des Doukkala (1983-1992).

Années 1 9 8 3 1 9 8 4 1 9 8 5 1 9 8 6 1 9 8 7 1 9 8 8 1 9 8 9 1 9 9 0 1 9 9 1 1 9 9 2 total Moyenne annuelle Communes El Haouzia 0 1 9 9 5 2 11 8 41 28 114 11,4 My Abdellah 0 1 12 3 8 5 25 8 24 127 213 21,3 Od Rahmoune 0 0 2 0 0 0 3 0 0 0 5 0,5 Od Hcine 2 12 14 20 13 9 13 16 24 8 131 13,1 Autres communes 5 5 6 27 11 4 8 5 5 5 81 8,1 Ensemble 7 19 43 59 37 20 60 37 94 168 544 54,4

Source: dépouillement des données fournies par Direction provinciale de l’équipement (Service de l’hydraulique). El Jadida.

A partir des données du précédent tableau, où relève deux remarques essentielles. D’autre part une augmentation continue de l’exploitation probable des eaux de la nappe à travers l’augmentation des autorisations délivrées, d’où une augmentation parallèle des surfaces irriguées étant-donné que la quasi totalité des autorisations sont désignées pour le creusement de puits conçu pour l’irrigation de terres agricoles. D’autre part, une répartition spatiale démontrent une concentration nettement appréciables du phénomène dans les communes limitrophe des villes d’El Jadida et Azemmour, en l’occurrence My Abdellah avec une moyenne annuelle de plus de 21 autorisation, Oulad Hcine (13.1) et El Haouzia (11.4).

Bien que la continuité des données fasse défaut, on peut relever les mêmes conclusions à partir des seules données disponibles des années postérieures, en l’occurrence celles de 1995

Tableau: Répartitions des autorisations de creusement de puits en 1995. Communes Désignation total % Superficies à irriguer ha Irrigation Alimentation domestique El Haouzia 28 0 28 16,09 35 ha 12 a My Abdellah 54 3 57 32,75 45 ha 80 a Oulad Rahmoune 24 3 27 15,51 28 ha 60 a Oulad Hcine 24 1 25 14,36 24 ha 80 a Sidi Abed 16 0 16 9,19 24 ha 90 a Oulad Aïssa 10 1 11 6,32 16 ha 70 a Oulad Ghanem 0 0 0 0 -

Sidi Med Akhdim 0 0 0 0 -

Oualidia 10 0 10 5,74 -

Total 166 8 174 175 ha 20 a

Source: dépouillement des données fournies par Direction Provinciale de l’Équipement. (Service hydraulique El Jadida). 2.3.2.3. Système de culture

Ainsi, c’est une agriculture diversifiée qui prévaut dans cette région, combinant céréaliculture, horticulture et élevage, parfois aussi l’arboriculture.

Mais dans les détails, elle est relativement spécialisée au sein de micro - régions agricoles. L’intensification des concurrences issues des espaces proches, plus spécialisée tel que l’Oulja –comme il est le cas pour les espaces maraîchères de proximité– concourt à façonner les systèmes de production dans ces espaces, d’où une minime importance de variétés maraîchères telle que la tomate.

Dans ces zones, les cultures en sec sont encore dominantes. Considérant tout l’espace des communes de limitrophes d’El Jadida et Azemmour, on remarque une progression relative des superficies consacrées aux cultures maraîchères et aux cultures fourragères, bien que leurs superficies soient encore nettement incomparables à celles des cultures céréalières.

Tableau: Utilisation du sol dans l’hinterland d’El Jadida %Sup. moyenne. 1987-1994 %Sup. moyenne. 1995-1997 Céréales 61,77 70,80 Légumineuses 5,23 1,44 Cultures maraîchères + cultures tropicales + cultures spéciales 4,32 0,16 0,03 4,90 0,22 0,03 Arboriculture 0,81 1,097 Fourrages 3,51 6,45 Ensemble 100 100

Source: des données D.P.A. El Jadida.

Dans ces nouvelles zones maraîchères (occupant encore des surfaces réduites, dont le principal secteur se situe de part et d’autre de la route nationale n° 1), on remarque bien la nature des modifications des systèmes de productions. Afin de s’adapter aux conditions du milieu, mais surtout aux contraintes économiques, les exploitations tendent vers une production diversifiée, tout en optant plus à des productions à haut rendement et bénéficiant encore d’une faible concurrence dans les marchés tel que les pastèques et la pomme de terre. Ces deux spéculations à eux seules occupent environs 60% des superficies maraîchères de cette région (36,6% pastèques – 23,3% pommes de terre).

2.4. Développement de l’élevage laitier et