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L’évolution de la population :

SECONDE PARTIE : LE SAHEL CONTEMPORAIN, SEDENTARISATION

D OUKKALA : JUSQU ’ AUX ANNEES SOIXANTE

2. L’ EVOLUTION DE LA POPULATION APRES

2.2. L’évolution de la population :

La vitalité démographique s’exprime pleinement avec un taux moyen annuel de 2,34%, de 1971 à 1994, la région du Sahel des Doukkala, doit être l’une des rares régions rurales marocaines à supporter un accroissement démographique presque exceptionnel. Le taux de croissance annuel en milieu rural pour la même période n’est que de l’ordre de 1,04% au niveau national, et 1,67% au niveau de la région des Doukkala.

L’examen des données des recensements nationaux depuis 1960, permet d’affirmer que la région du Sahel des Doukkala a réellement évolué. Plusieurs nouveaux phénomènes surgissent.

Les tendances de changement qui ont affecté les rythmes de la croissance démographique sont très appréciables.

1960-1971 : Les données du tableau suivant, se basant sur l’ancien découpage, et donc couvrant aussi des zones hors des limites de l’espace étudié ici, démontrent une lente progression de la population entre 1960 et 1971, avec un taux moyen annuel de 1,64 % qui est relativement inférieur à la moyenne rurale marocaine (1,74%) mais sensiblement supérieur à la moyenne rural dans les Doukkala pour la même période (1,42%.

1971-1982 : Durant la période suivante de 1971 à 1982, la tendance constatée, serait une augmentation du taux de croissance annuel, avec des rythmes bien marqués. Avec un taux de 2,07% d’accroissement démographique annuel, la région Sahel des Doukkala s’est bien distinguée au temps ou le taux moyen de croissance annuel de la population rural n’était que de l’ordre de 1,45% et 1,89% respectivement dans l’ensemble du Maroc puis dans les Doukkala.

Tableau : Evolution de la population du Sahel des Doukkala de 1960 à 1982. (selon l’ancien découpage administratif).

Commune Population 1960 Taux moyen annuel de croissance 60-71 Population 1971 Taux moyen annuel de croissance 71-82 Population 1982 El Haouzia 16500 1,37 19166 1,46 22496 My Abdellah 16324 1,46 19151 2,34 24725 Od. Hcine 24234 1,62 28932 2,31 37191 Od. Aïssa 15568 1,97 19231 2,33 24780 Od. Ghanem 14589 2,96 20114 2,19 25547 El Gharbia 25800 0,96 28671 1,78 34820 Total 113015 1,64 135265 2,07 169559

Au cours de la période 1982-1994 Le rythme de la croissance démographique a enregistré un fléchissement dans la région des Doukkala, comme dans tout le Maroc. Les taux de croissance démographiques ont connu une régression, comparés à la période précédente (1971-1982). En effet, les données statistiques démontrent que ces taux sont passés de 2,60% à 2,08% d’accroissement moyen annuel, respectivement pour la période 1971-1982 et 1982-1994 pour tout le Maroc. De même pour la région des Doukkala, il est passé de 2,35% à 2,02% respectivement pour les mêmes périodes.

Il est clair que les taux avancés ci dessus sont des moyennes générales qui ne renseignent pas sur les divergences d’évolution démographique entre les milieux urbains et ruraux. D’ailleurs, la régression des taux est plus marquée pour le milieu rural comme le démontre le tableau suivant :

Tableau : Tableau comparatif des taux de croissance (1960-1994)

PÉRIODES 1960-1971 1971-1982 1982-1994 Ensemble Maroc 2,55 2,59 2,08 Doukkala 1,72 2,35 2,02 Urbain Maroc 4,28 4,41 3,70 Doukkala 3,55 4,52 3,99 Rural Maroc 1,74 1,45 0,67 Doukkala 1,42 1,89 1,45 Sahel 1,64 2,11 *(92) 2,56

Source : Recensements généraux

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La différence du taux de croissance entre le tableau (11) précédant et le tableau (12 ) actuel pour la région du Sahel des Doukkala est liée aux différences de calcul compte tenu des découpages communaux comme il est évoqué dans le texte. Le tableau (12) est basé sur ceux de l’ancien découpage.

La croissance de la population rurale n’était alors que de l’ordre de 0,6% au niveau national, les données concernent la population rurale de la région des Doukkala sont d’ordre différent, puisque le taux moyen de croissance annuelle est de l’ordre de 1,45%. La région des Doukkala s’avère alors moins répulsive que plusieurs autres espaces ruraux marocains.

Néanmoins dans les détails, la région du Sahel des Doukkala, sujet de la présente étude, présente des caractères d’évolution démographiques de nette distinction.

La situation dressée auparavant pour le milieu rural du Sahel des Doukkala est plus distinguée. En utilisant les données des divers recensements postérieurs à 1960, et moyennant les ajustements appropriés pour les adapter aux limites territoriales de l’espace étudié, on notera le maintien du taux de croissance à des valeurs très élevées.

Tableau : Évolution de la population Sahel des Doukkala de 1971 à 1994. (selon le nouveau découpage administratif)

Communes Population Taux de croissance Annuel

1971(93)* 1982 1994 1971- 82 1982- 94 1971-94 Haouzia 13116 15923 23358 1,77 3,24 2,54 Od. Rahmoune 12727 15126 19415 1,58 2,1 1,85 My Abdellah 15568 17649 30926 1,14 4,78 3,02 Od. Hcine 14847 19424 25090 2,47 2,15 2,3 Sidi Abed 10688 13946 16421 2,44 1,37 1,88 Od. Aïssa 10940 15556 18518 3,25 1,46 2,31 Od. Ghanem 12000 15560 20889 2,38 2,48 2,43 S. Med. Akhdim 5931 7732 8945 2,43 1,22 1,8 Oualidia 7741 9401 13076 1,78 2,78 2,30 Ensemble 103558 130317 176638 2,11 2,56 2,34

Sources : recensements nationaux.

Ainsi donc, le taux moyen enregistré dans la région Sahel des Doukkala est marqué d’une progression continue, et dépasse la moyenne régionale ou nationale en milieu rural ; il est passé de 2,11% à 2,56% respectivement pour les périodes 1971-1982 et 1982-1994.

Il en résulte que le milieu rural du Sahel des Doukkala a enregistré plus de croissance démographique. D’ailleurs, la

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Résultats reconstitués et adaptés au nouveau découpage administratif établi depuis 1992.

région Sahel des Doukkala, comptant 176638 habitants en 1994, comparé à l’effectif recensé en 1971 (103558 habitants) aura connue une augmentation de 70% de sa population en l’espace de 23 ans. Cela prouve, si besoin est, le rythme de progression rapide de la population de l’espace Sahel des Doukkala, incomparables à plusieurs zones rurales marocaines.

Par ailleurs, ce phénomène n’est pas limité à quelques zones, mais concerne toute la région, avec, bien sûr, des disparités aussi remarquables que le taux lui-même.

Le taux de croissance annuel pour la période 1971-1994 varie entre 1,8% (à Sidi Med. Akhdim) et 3,02% (à My Abdellah). Notons bien que le taux minimum enregistré dans la région dépasse la moyenne nationale ou régionale de croissance en milieu rural.

L’analyse des cartes (figures...) démontre bien une certaine répartition concentrique, déjà remarqué avant 1960. Les plus fortes augmentations de la population concernent les communes à voisinage immédiat des grands pôles urbains de la région, en l’occurrence les communes rurales de Haouzia avec 2,54%, My Abdellah avec 3,02% et Od. Hcine avec 2,30% de croissance annuelle pour la période 1971-1994.

L’autre fait marquant, est l’augmentation aussi élevée de la population dans les zones sud ouest de la région, correspondant à la région de l’Oulja. Le taux moyen annuel de croissance pour la même période est 2,43% pour Od Ghanem et 2,30 pour Oualidia.

Cependant, l’augmentation de la population dans les autres régions du Sahel, est nettement inférieure, comparée aux précédentes régions, quoiqu’elle soit sensiblement élevée par rapport à la moyenne rurale nationale régionale (des Doukkala.

2.3. Les déterminants de l’accroissement