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L ES SOLS DU S AHEL DES D OUKKALA

conduite agricole

S AHEL DES D OUKKALA

4. L ES SOLS DU S AHEL DES D OUKKALA

La nature des sols du Sahel des Doukkala résulte, sans doute, directement de l’assise géologique et des phénomènes climatiques. Toutefois, ces sols se modifient constamment sous l’action de l’homme.

Le Sahel n’offre en général que des sols squelettiques, pauvres, fortement dégradés et confrontés à la double érosion humaine et éolienne. Ce sont des sols, reposant sur des assises de grès calcaire démunis généralement de dépôts de limons fertiles comme il est le cas dans la plaine des Doukkala64.

La disparition progressive de la végétation, amène, à la fois, la destruction de l’humus et la mobilisation d’un sol léger que les vents enlèvent aisément, mettant à nu, la roche mère calcaire recouverte à peu près généralement de la croûte ou carapace nord-africaine, dont l’épaisseur peut varier suivant son ancienneté, de celle d’une mince pellicule assez facile à briser, jusqu’à plusieurs centimètres, parfois davantage. Le

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Les données se rapportant à ce paragraphe reposent sur l’exploitation des documents suivants : FEODOROFF, A.I., 1955/56. « Une classification des sols des Doukkala ». Travaux de la section de pédologie, Société des Sciences

Naturelles et Physiques du Maroc, Tome X/XI, 61-78. PASCON, P.

(Rapporteur), 1961. Enquête générale sur les structures agraires dans la zone d’intervention de l’O.N.I. Les structures agraires dans les Doukkala. O.N.I., Rabat (Ronéo). WILBERT, J., 1961. « Le quaternaire dans les Doukkala». Les

Notes Marocaines, Société de géographie du Maroc, 16, 5-30. WILBERT,

J., 1958/59. « Sols types des Doukkala et leurs relations » Travaux de la section

de pédologie, Société des Sciences Naturelles et Physiques du Maroc, Tome

XIII/XIV, 11-34. M.A.R.A.-D.P.V., 1993 . Projet développement et amélioration de la production céréalière en irrigué. V1 : contraintes physiques et potentialités du milieu. IAVH II. Rabat. (Ronéo). MINISTERE DE L’AGRICULTURE, 1998. Projet de mise en valeur en bour, Périmètre d’Oulad

Aïssa. Direction Provinciale de l’Agriculture (DPA) El Jadida. (Ronéo).

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résultat se présente, aux abords de Oualidia par exemple, sous forme de mamelons rocheux, où des aspérités aiguës alternent avec des trous parfois minuscules, comportant par places dans les creux ou fissures, quelques traces de terre végétale. Désignées sous le nom de «Harcha» ou «Harroucha », par allusion à leur rugosité, ces zones rocheuses occupent, avec des degrés divers de dégradation, la majeure partie du Sahel. Evidemment impropre à la culture, elles ne se prêtent au pâturage que dans la mesure où il subsiste encore un peu de sol et de végétation.

Par place, dans les dépressions, l’accumulation d’éléments fins a donné naissance à des sols moins squelettiques, d’épaisseurs variables mais généralement faibles, dont l’origine parait être éolienne, du moins en partie. La couche supérieure de ces dépôts peut se présenter, soit sous forme de terres légères «Hamri», soit sous forme de terres plus argileuses «tirs » 65. A quelques exceptions près, les sols de la bande côtière ou Oulja, ont une très forte teneur en sable, variable de 60% à 80%. Les sols rouges eux-mêmes n’ont souvent que 20 à 30% d’argile, et le calcaire est presque toujours absent. Des tirs argileux existent dans les dépressions, mais sur de faibles surfaces. Les sols sableux de couleur rougeâtre, appelés Rmel dominent très largement. Ils sont faciles à travailler mais ils sont pauvres, tellement pauvres dans certains cas extrêmes qu’ils jouent seulement le rôle de support aux engrais, la nourriture nécessaire à la plante y est presque entièrement apportée par le cultivateur. Cette fertilisation est d’autant plus nécessaire que les irrigations répétées risquent d’appauvrir encore ces formations très perméables par le lessivage des

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éléments les plus utiles aux plantes66.Généralement ces sols appartiennent aux classes de sol principales suivantes :

Sols calcimagnésiques. Sols à sesquioxides de fer.

Sols minéraux bruts : affleurements rocheux.

4.1. Sols «Hrach» :

Ces sols composent la quasi - totalité de la région du Sahel, avec une profondeur comprise entre 20 et 60 centimètres et reposent sur des dalles plus ou moins épaisses, qui affleurent d’une manière discontinue sur la majeure partie du Sahel. Ces sols sont défonçables, mais avec le risque de remontée calcaire en surface. La majorité des sols de cette classe est décarbonatée en surface et mal structurés. En surface, leur structure est souvent particulaire et devient massive à éclat anguleux au niveau du deuxième horizon. Leur texture est généralement sablo-limoneuse à limono-sableuse.

4.2. Les sols Hrach rocheux ou

affleurements rocheux :

Ce sont en fait des dalles calcaires continues qui affleurent en surface. Ces sols squelettiques et très dégradés correspondent à la presque totalité de la zone sud du Sahel, et sont exploités en terrains de parcours ; l’affleurement de la dalle en surface constitue une grande contrainte dans leur mise en valeur.

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HERMELIN, M., 1957. « Les cultures maraîchères de la zone côtière marocaine de Fedala à Oualidia ». Cahiers d’outre-mer, 39, p.193.

4.3. Sols «hamri » :

Sont des sols rougeâtres développés à partir d’un encroûtement calcaire tuffeux et nodulo-granulaire ou directement du grès calcaire dunaire. Ces sols sont peu répandus, et rencontrés généralement au niveau des dépressions. Ils sont également mal structurés. Toutefois, ils sont relativement plus profonds que la première classe.

4.4. Les sols «rmel » :

Ils constituent l’intégralité des sols de l’Oulja, leur profondeur est variable, mais généralement au-dessus de 50 centimètres, sableux en surface et de texture limono-sableuse en profondeur, très perméable en surface et à faible réserve hydrique.

4.5. Les sols tirs

Se sont des sols châtains vertiques, développés sur des matériaux sablo-argileux souvent encroûtés.