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PARTIE I : LES CONSTRUCTIONS CONCEPTUELLES ET THEORIQUES

Chapitre 6 : Analyse descriptive des populations françaises et camerounaises

2. Les participants français

La population française est constituée de 315 personnes dont les caractéristiques sociodémographiques sont présentées dans le tableau ci-dessous :

Tableau 5 : Caractéristiques sociodémographiques des participants français.

Caractéristiques Dimensions Pourcentages Ecart-type

Sexe Homme 33,3% 0.47

Femme 66,7%

Age 18 – 22 ans 9,5% 1,63

23 – 28 ans 40,6%

94

29 – 33 ans 14,3%

34 – 38 ans 10,8%

39 – 43 ans 9,2%

Plus de 43 ans 15,6%

Situation matrimoniale Célibataire 39,4% 1,32

Marié 21,9%

En ménage sans être marié 20,3%

Pacsé 10,2%

Divorcé 7,3%

Veuf ou veuve 1%

Niveau d’étude Secondaire 2,9% 0.37

Lycée 2,9%

Universitaire 94,3%

Statut socioprofessionnel Fonctionnaire 16,8% 2,31

Employé du secteur privé 26%

Auto employeur 4,1% Sans emploi 11,1% Retraité 6% Etudiant 21,3% Stagiaire 5,7% Contractuel d’administration 7,9%

95 Le tableau ci-dessus nous indique que notre population française est majoritairement féminine. Cette proportion élevée de femmes pourrait être un indicateur de l’intérêt que les françaises accordent aux questions liées à la participation de la femme en politique et confirmé s’il en était besoin l’émergence des problématiques liées au genre notamment en politique. Nos participants sont pour la plupart jeune et célibataire, avec une moyenne d’âge de 33 ans. Le statut matrimonial de nos participants semble suffisamment varié, comparativement au niveau d’étude où la quasi- totalité de nos participants ont un niveau d’étude universitaire. Cette proportion du niveau d’étude semble cohérente avec les statistiques de l’institut national de la statistique et des études économiques (Charnoz & Oran, 2016) qui indiquaient que 64% des jeunes âgés de 18 à 24 ans sont titulaires d’un baccalauréat et que la grande majorité poursuit leurs parcours scolaires par des études supérieures. D’ailleurs en observant le statut socioprofessionnel de nos participants on note qu’une proportion non négligeable est encore étudiante. Les salariés du secteur privé, les fonctionnaires et les sans-emplois ne sont pas en reste. Cette diversité de statut socioprofessionnel à l’avantage de nous apporter des informations provenant de toutes les couches socioprofessionnelles de la population française. Cette diversité pourrait permettre d’augmenter la probabilité que nos résultats reflètent le plus possible le comportement réel des français face à la politique en générale mais aussi face à la participation des femmes en politique à des positions de leader comme semble nous indiquer le tableau ci-dessous :

Tableau 6 : Rapport des français à la politique.

Items Dimensions Pourcentage Ecart type

Quand vous pensez à la politique, vous éprouvez d’abord ? De la méfiance 29,5% 1,66 Du dégoût 16,8% De l’ennui 17,8% De l’intérêt 20,3% De l’espoir 10,2% De la peur 2,9% Du respect 1% De l’enthousiasme 1,6%

De quel groupe politique vous sentez-vous le plus proche ? Extrême gauche 9,2% 3,54 Extrême droite 2,2% Centre gauche 2,2% Extrême droite 1,9% Gauche 32,7%

96 Doite 9,8% Centre 7% Gauche radical 2,5% Centre droit 1,9% Ecologiste 12,1% Aucun 18,4

Pour faire avancer l’égalité entre hommes et les femmes en politique en France, vous faites davantage confiance aux :

Association des droits des femmes

23,8% 1,30

Aux femmes politiques 32,4%

Aux partis politiques 11,4%

Aux médias 17,8%

Autres 1%

Aucun 13,7%

Diriez-vous que depuis que vous êtes en âge de voter, vous avez voté :

A toutes les élections nationales

35,2% 1

A presque toutes les

élections nationales

32,7%

A quelques-unes des

élections nationales

20,6%

A aucune élection nationale 11,4%

Au cours de ces scrutins, avez-vous déjà eu à choisir entre un homme et une femme ?

Oui 72,4% 0.45

Non 27%

Si oui quel a été votre choix Un homme 31,4% 0.68

Une femme 51,4%

Aucun 16,8%

Au cours de ces scrutins nationaux, avez- vous déjà eu à choisir entre une liste conduite par une femme et une liste conduite par un homme ?

Oui 67,6% 0.47

97

Si oui quel a été votre choix ? La liste conduite par un

homme

48,6% 0.73

La liste conduite par une femme

35,6%

Aucune 15,9%

Ainsi, en pensant à la politique, la plupart de nos participants disent éprouver en premier un sentiment de méfiance, même s’il y a une part non négligeable qui éprouve plutôt de l’intérêt. De façon globale, si on s’en tient à ces proportions, on peut relever que la majorité de nos participants perçoivent la politique comme une activité néfaste voir dangereuse vis-à-vis de laquelle ils se méfient. Toute chose qui peut justifier comme le relève Parodi (2007) une perte de plus en plus croissante d’intérêt des français pour la politique. Il faut préciser cependant qu’il n’y a pas que de la méfiance et du dégoût qui sont évoqués comme sentiments suscités par la politique, il y a aussi de l’intérêt, de l’enthousiasme et du respect, même si pour les deux dernières caractéristiques les proportions sont très faibles. Pourtant, nos participants ont presque tous participé à au moins une élection nationale, ce qui semble cohérent avec le niveau d’étude de la majorité de nos participants. En effet, comme le disent Niel et Loncot (2012), plus on est diplômé, plus on se sent concerné par la politique, mieux on comprend les enjeux et le fonctionnement du système politique, et plus on s’inscrit sur les listes électorales et plus on participe aux élections. Concernant la proximité avec les idées portées par les différents groupes politiques, une partie importante de nos participants se sent proches des idées portées par la gauche de façon générale (32,7%). Les écologistes recueillent aussi l’adhésion d’une partie non négligeable de nos participants (12,1%).

Notons toutefois qu’il y a une bonne proportion de nos participants qui disent n’être proche d’aucune idée portée par les groupes politiques (18,4%). Ces résultats pourraient conforter ce que nous relevions plus haut, c’est-à-dire le désintérêt de plus en plus croissant des français de la politique ou du moins de la politique telle que portée par les groupes politiques français. Dans la même veine, lorsque la question de l’égalité de la participation des hommes et des femmes en politique est évoquée, une faible proportion de nos participants dit faire confiance aux partis politiques pour faire avancer les choses (11,4%). La plupart font d’abord confiance aux femmes politiques elles-mêmes (32,4%) et aux associations de défense des droits des femmes (23,8%). Les médias semblent aussi être pour nos participants un moyen non négligeable de l’avancement de l’égalité homme – femme en politique (17,8%). Et lorsque nos participants avaient le choix entre un homme et une femme au cours d’un scrutin électoral, le choix était pour la plupart porté vers les candidatures féminines (51,4%).

98 des élections en France ont la préférence des électeurs, même si paradoxalement au final les résultats des élections n’atteignent pas ces proportions. De plus, lorsque l’on s’intéresse aux scrutins de liste (municipal par exemple), on remarque qu’il y a une préférence de nos participants pour les listes conduite par un homme (48,6%) plutôt que par une femme (35,6%). Ces résultats sont des indicateurs qui montrent que même si la question de l’égalité entre les hommes et les femmes en politique est de plus en plus émergente aujourd’hui en France, le comportement des français face au leadership politique féminin semble être fortement influencé par des variables complexes qui méritent d’être cernées pour une meilleure compréhension.