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PARTIE I : LES CONSTRUCTIONS CONCEPTUELLES ET THEORIQUES

Chapitre 6 : Analyse descriptive des populations françaises et camerounaises

3. Les résultats de l’étude 1

3.5. Discussion et conclusion de l’étude 1 Cameroun

Discussion.

L’objectif dans cette première étude était de voir si l’effet des attitudes vis-à-vis du leadership politique féminin, des stéréotypes de genre sur les intentions de vote en faveur du leadership

In tent ion d e vote e n f ave u r d u le ad e rsh ip p ol itique m in in

129 politique féminin est médiatisé par les représentations du leadership politique féminin. Une telle démarche nécessitait que l’on vérifie un certain nombre de liens directs entre nos variables (Hypothèses, 1, 2, 3, 4). De façon complémentaire, l’objectif était aussi de voir la relation entre les variables sociodémographiques et les principales variables de notre étude 1 (Attitudes, stéréotypes de genres, représentations du leadership politique féminin et intention de vote en faveur du leadership politique féminin). De façon globale, les résultats vont dans le sens des hypothèses que nous avons formulé.

Les attitudes positives vis-à-vis du leadership politique féminin impactent favorablement les représentations du leadership politique féminin.

Les résultats obtenus dans cette première étude nous permettent de mieux cerner le lien entre les attitudes et les représentations. Plus spécifiquement, nos résultats indiquent que les attitudes à l’égard du choix d’une femme à une position de leader en politique sont ancrées dans le cadre des rapports sociaux qui définissent la manière de percevoir ou de se représenter le leadership politique féminin au Cameroun. Les tentatives de compréhension et de construction du lien complémentaire entre les attitudes et les représentations permettant d’accéder à un niveau intéressant de la complexité du réel, a été à notre connaissance très peu mené dans la recherche, notamment d’un point de vue empirique. Les études qui ont essayé d’intégrer dans la même démarche l’analyse des représentations sociales et des attitudes ne sont pas très nombreuses (Bergamaschi, 2011). Ces études se déploient très souvent soit dans un cadre purement théorique (Moscovici & Vignaux, 1994), soit strictement expérimental (Rateau, 2000 ; Abric, 2003). En effet, « les attitudes et les représentations sociales constituent des variables étroitement corrélées, en sorte que c’est au sein de ces dernières que les évaluations que l’individu exprime à l’égard des phénomènes sociaux – ses attitudes – prennent forme » (Bergamaschi, 2011, p.94). Les représentations sociales constituent la toile de fond sociocognitive sur laquelle les attitudes trouvent leurs racines (sociales) profondes. Dans cette optique, l’évaluation psychologique que nos participants vont faire du choix d’une femme à une position de leader (Député, Maire) dépend en grande partie des représentations sociales qui les structurent cognitivement, lesquelles « autorisent » en effet l’expression d’évaluations spontanées par le biais des attitudes exprimées (Bergamaschi, 2011). Le contenu des représentations du leadership politique féminin trouve son origine dans un réservoir sociocognitif qui a permis de donner à nos participants les arguments sur lesquels ils vont s’appuyer pour leurs évaluations (attitudes positives ou négatives). C’est ainsi que les attitudes à l’égard du choix d’une femme à une position de pouvoir ou de leader politique (Député, Maire) pour les prochains scrutins législatif et municipal au Cameroun va faire varier de façon significative les représentations du

130 leadership politique féminin des participants camerounais. En d’autres termes, lorsque les attitudes à l’égard du choix d’une femme à une position de leader en politique sont évaluées comme désirables ou positives, les représentations du leadership politique féminin le sont également. Et inversement lorsque les attitudes sont jugés comme moins désirables, les participants présentent une représentation du leadership politique moins favorable. On note par ailleurs que ce sont les composantes cognitives (Contribuer pour le développement du pays en votant pour une femme) et affectives (Avoir le sentiment d’avoir accompli quelque chose de positif en votant pour une femme) des attitudes vis-à-vis du leadership politique féminin qui ont un effet sur les représentations du leadership politique de nos participants. En parlant de représentations sociales, Seca (2001, p.13) : note qu’« elles constituent des produits culturels qui naissent et se développent dans les conversations quotidiennes et par rapport à des circonstances culturelles et historiques ». Et dans ce sens, elles vont constituer un univers de pensée et d’action collectif qui est véhiculé par un ensemble de « vérité » sur les femmes à des positions de pouvoir en politique et qui vont se traduire par des attitudes soit favorables ou défavorables.

Les discours véhiculées principalement par les médias, non seulement sur la participation des femmes à la vie politique mais aussi sur leur présence à des positions de pouvoir en politique vont contribuer à construire un cadre de référence commun à nos participants. C’est sur la base de ce cadre commun que les réponses évaluatives et individuelles vont se faire en rapport notamment avec l’objet de la représentation c’est-à-dire le leadership politique féminin. Cette représentation s’appuie sur les éléments centraux de la représentation du leadership politique féminin. Il ne semble pas en effet concevable d’envisager une étude exhaustive des attitudes en mettant de côté les dynamiques sociales au sein desquelles ces attitudes se manifestent. Les résultats que nous avons obtenus sont donc cohérents avec le modèle bidimensionnel des représentations sociales de Moliner (Moliner, 1995). Ce modèle nous permet une association de la dimension structurale de la représentation du leadership politique féminin à celle de la dimension évaluative permettant de refléter l’attitude des sujets envers le leadership politique féminin. Selon Pratkanis et Greenwald (1989), l’attitude repose sur une représentation constituée d’un résumé évaluatif de l’objet d’attitude et d’un ensemble de connaissances sous-tendant cette évaluation. Dans le même sens, ces résultats s’inscrivent dans le sens de l’articulation attitudes / représentations proposé par Jasper et Fraser (1984). Selon ces auteurs les attitudes doivent être appréhendées comme des réponses évaluatives de nature individuelle qui sont produites sur la base d'un cadre de référence commun. En d'autres termes, on observerait donc, selon eux, un consensus au niveau de la représentation de l'objet d'attitude considéré, et des variations interindividuelles dans les prises de position ou évaluations. Les prises de position engendrée par les attitudes sont en quelque sorte une préparation à l’action susceptible d’orienter les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin.

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Les attitudes positives vis-à-vis du leadership politique féminin prédisent des intentions de vote favorable au leadership politique féminin.

Les actions d’une personne en réaction aux stimuli de son environnement doivent beaucoup à ses attitudes. Une attitude se compose d’une dimension affective qui correspond aux réactions émotionnelles du sujet, d’une dimension cognitive qui définit ses cadres de perception du monde à partir de ses connaissances, ses valeurs, etc. ; d’une dimension conative enfin qui renvoie directement à la préparation du comportement sous la forme d’une intention favorable ou défavorable d’agir (Denni, Lê Van Truoc & Astor, 2014). Les composantes affectives et cognitives de l’attitude, sont celles qui se dégagent de nos analyses factorielles et qui semblent prédire le mieux les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin. Ces résultats vont dans le sens de ceux de Lavine, Thomsen, Zanna et Borgida (1998) qui montraient que le comportement électoral des électeurs pouvait être prédit non seulement par la composante affective des attitudes vis-à-vis des candidats, mais aussi par la composante cognitive. Dans la même dynamique, la théorie de l’action raisonnée et la théorie du comportement planifié affirment que les attitudes lorsqu’elles sont précises, prédisent les intentions comportementales qui constituent elles-mêmes les meilleurs prédicteurs du comportement (Fishbein & Ajzen, 1975 ; Ajzen, 1987 ; Ajzen, 1991). Ces cadres théoriques sont parfaitement cohérents avec les résultats de notre deuxième hypothèse. Les attitudes des participants camerounais à l’égard du choix d’une femme à une position de leader en politique ont un lien significatif avec leurs intentions d’accorder ou non leur vote à une femme pour le prochain double scrutin municipal et législatif. Au-delà de la réalité et de la force de la relation entre l’attitude et le comportement réel qui reste une approche de recherche vivement discuté (Fazio, 1986 ; Krauss, 1995 ; Channouf, Py & Somat, 1996), on note néanmoins que dans le cadre de notre étude, les attitudes prédisent de manière significative les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin. D’ailleurs, la corrélation entre attitudes vis-à-vis du leadership politique féminin et intention de vote en faveur du leadership politique féminin que nous avons obtenue dans notre étude (.65) est assez fiable. En effet, selon une méta-analyse réalisée sur plusieurs études, Sutton (1998) situait la corrélation entre attitude et intention entre .63 à .71. L’intérêt de l’approche basée sur les attitudes vis-à-vis du leadership politique féminin réside dans le fait que l’électeur est interrogé sur son propre comportement en évaluant face à une candidature féminine à une position de leader (Député, Maire) pour les prochains scrutins, dans quelle mesure il est susceptible de lui accorder son vote. Et de ce point de vue, les intentions de vote ne sont pas de simples opinions comme dans une enquête de satisfaction.

Les participants en effet, vont décliner et hiérarchiser leurs préférences entre une candidature féminine et masculine, non pas de façon générale et abstraite, mais en se plaçant dans la perspective

132 précise d’un comportement qui va les engager le jour du scrutin (Denni, Lê Van Truoc & Astor, 2014). Comme pour les représentations du leadership politique féminin, on observe qu’évaluer comme désirable la présence des femmes à des positions de leader en politique, permet d’expliquer de façon significative les intentions des camerounais à voter favorablement pour la présence d’une femme à une position de leader pour les prochains scrutins. On note d’ailleurs que les résultats après le double scrutin vont globalement dans le sens des prédictions de notre étude. On observe en effet que le pourcentage des femmes députés titulaires à l’assemblée nationale (la chambre basse du parlement) a significativement augmenté passant de 13,9% pour la législature 2007/2012 à 31,1% pour la législature 2013/2018 (Ministère de la promotion de la femme et de la famille -Minproff, 2012 ; Mvogo, 2013 ; Union Interparlementaire - UI, 2014). Même si dans le même temps, le pourcentage des femmes élues maire a quant à lui légèrement reculé. Ceci pourrait s’expliquer davantage par le mode de désignation des maires au sein des conseils municipaux que par le comportement général de la grande majorité des camerounais. Les efforts des pouvoirs publics (convention internationale ; loi électoral fixant quota des candidatures féminines dans les formations politiques) et des acteurs politiques de façon général à communiquer, à mettre dans leur programme la question de la présence des femmes à des positions de pouvoir en politique a surement favorisé une construction des attitudes et des représentations positives autour de cette question.

L’adhésion aux stéréotypes de genre féminin oriente positivement les représentations du leadership politique féminin.

Les résultats comme nous l’avons montré ci-dessus indiquent que les stéréotypes de genre modifient différemment les représentations du leadership politique féminin selon qu’il s’agit des stéréotypes attribués aux femmes ou aux hommes. En effet, les stéréotypes de genre attribué aux hommes n’ont pas d’effet significatif sur les représentations du leadership politique féminin. Par contre les stéréotypes de genre attribué aux femmes modifient significativement les représentations du leadership politique féminin. Ces résultats sont cohérent avec certains travaux (Lorenzi-Cioldi, 1988 ; Park, Ryan & Judd, 1992) qui attestent d’un effet d’hétérogénéité perçue des groupes dominants, dits collections (Lorenzi-Cioldi & Doise, 1990 ; Lorenzi-Cioldi, 2002) au sein desquels les individus sont considérés comme distincts les uns des autres, uniques et de ce fait non interchangeables. Dans le même sens Sarnin et Lextrait (2012) faisaient remarquer en parlant des supporteurs de football que : «Au-delà des biais de favoritisme pour sa propre équipe, le joueur et le spectateur tendent à sélectionner les informations favorables pour leur équipe en négligeant les autres, à sur généraliser tel ou tel comportement, à accentuer l’homogénéité de l’autre groupe, etc. Le même événement de jeu peut ainsi facilement recevoir des interprétations contradictoires et

133 contribuer à accentuer la différenciation entre groupes ». L’explication que donne ces auteurs permet de comprendre que les stéréotypes de genre attribués aux hommes considérés comme le groupe dominant surtout quand il est question du leadership politique, n’aient pas un effet significatif sur les représentations du leadership politique féminin. Les travaux de Lorenzi-Cioldi (2002) attestent d’un effet concomitant d’homogénéité perçue des groupes dominés, dits agrégats dont les membres sont considérés comme similaires les uns aux autres, et par conséquent largement interchangeables. Les stéréotypes de genre féminin sont donc perçus par nos participants comme ceux qu’on retrouve chez toutes les femmes. Comme l’ont relevés Moliner, Lorenzi-Cioldi et Vinet (2009), les rapports de sexe sont en en général caractérisés par une importante asymétrie, et la société camerounaise n’échappe pas à cette réalité.

De nombreux indicateurs (l’occupation de postes décisionnaires, la représentation politique) montrent que la plupart des positions dominantes dans les hiérarchies, celles qui confèrent du pouvoir de décision restent largement inaccessibles aux femmes (Bihr & Pfefferkorn, 2002). Ces faits se répercutent sur les représentations de sexe (Diekman & Eagly, 2000 ; Lorenzi-Cioldi, 2002) avec une particularité intéressante et dans le cas de notre étude. En effet, au lieu de générer des représentations du leadership politique féminin moins favorables parce que incompatible avec les positions de pouvoir surtout politique, les stéréotypes de genre féminin favorisent plutôt des représentations du leadership politique féminin favorable. Il est possible que ce soit un indicateur du changement de la perception du leadeship politique féminin chez les camerounais. On verra si cette observation se confirme dans les autres résultats de ce travail. Néanmoins, les résultats nous indiquent qu’il y a une tendance chez les hommes comme chez les femmes à homogénéiser le groupe féminin, c’est-à-dire un effet d’homogénéisation de l’exogroupe pour les hommes, et un effet d’homogénéisation de l’endogroupe pour les femmes (Lorenzi-Cioldi, Deaux & Dafflon, 1998). Les représentations du leadership politique féminin sont la traduction de relations complexes, réelles, imaginaires, objectives et symboliques que les camerounais entretiennent avec le leadership des femmes en politique. Les stéréotypes de genre féminin apparaissent donc comme un aspect partiel de la représentation du leadership politique féminin et sont en quelque sorte des indicateurs ponctuels d’un système d’images globales ayant une fonction de discrimination.

Les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin des participants camerounais sont d’autant plus fortes qu’ils adhèrent foretement aux stéréotypes de genre

féminin.

Comme avec les représentations du leadership politique féminin, seuls les stéréotypes de genre féminin prédisent les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin. En effet, le fait de percevoir un individu comme membre d’une catégorie, d’un groupe ou d’un ensemble social,

134 active systématiquement les croyances stéréotypées (Devine, 1989 ; Bargh, Chen & Burrows, 1996 ; De La Haye, 1998) qui vont à leur tour orienter le comportement. Dans une étude, Follenfant, Légal, Dit-Dinard et Meyer (2005), ont mis en évidence l’effet de l’activation (non consciente) des stéréotypes sur le comportement. Ils ont notamment pu montrer que l’activation non consciente en mémoire du stéréotype de la personne âgée ou du basketteur avait pour conséquence respectivement de diminuer ou d’augmenter les performances d’étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) lors d’une épreuve de lancer de balle lestée. D’autres recherches (Bargh et al., 1996 ; Dijksterhuis & van Knippenberg, 2000) ont démontré l’effet par exemple de l’activation du stéréotype du noir américain (fortement associé au trait de personnalité « agressif ») sur la production de comportements plus agressifs ; ou l’effet de l’activation du stéréotype de l’homme politique (associé à l’utilisation de la langue de bois) sur la production de discours plus longs. On comprend dès lors que les stéréotypes de genre attribués aux femmes politiques par nos participants impactent leur intention de vote en faveur du leadership politique féminin. De plus, les stéréotypes de genre féminin (douceurs, pragmatiques, etc.) semblent pour nos participants ne pas être en contradiction avec une position de pouvoir politique. Ce résultat suggère une possible mutation du champ politique camerounais, précisèment en ce qui concerne le rôle et la perception des femmes en politique. Cela semble ouvrir des pistes intéressantes de recherches et d’actions sur lesquelles nous reviendrons plus loin.

Le rôle médiateur des représentations du leadership politique féminin.

L’étude 1 nous a permis de montrer que même si les notions d’attitudes, de stéréotypes et de représentations sociales étaient des notions très proches voire complémentaires, il reste que les intégrer dans une analyse de façon distincte pouvait enrichir l’explication du phénomène de leadership politique féminin. A cet effet, nos résultats montrent que le lien entre les attitudes, les stéréotypes de genre et les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin est médiatisé par les représentations du leadership politique féminin. Toute chose qui indique qu’il est important de prendre en compte les représentations du leadership politique féminin comme variable médiatrice dans l’analyse du phénomène de la participation des femmes à des positions de leader en politique. La représentation du leadership politique féminin correspond à un ensemble d’informations, d’opinions, et de croyances relatives à la présence des femmes à des positions de pouvoir en politique. Elles vont dans ce sens permettre d’interpréter, d’expliquer et de prédire les intentions de vote. Le rôle médiateur des représentations du leadership politique féminin peut trouver sa justification dans la fonction d’orientation des représentations sociales (Abric, 1994). Les représentations du leadership politique féminin vont guider de manière générale le comportement

135 des camerounais en déterminant la démarche à utiliser et en sélectionnant et filtrant les informations qui vont servir de guide aux conduites. Le leadership politique féminin est devenu comme nous l’avons dit plus haut dans l’univers social et politique camerounais un véritable enjeu social, c’est- à-dire un véritable sujet d’intérêt social (Moliner, 1993).

De façon globale, la question de la présence des femmes à des positions de leader en politique s’est progressivement positionnée au centre des débats au Cameroun particulièrement pendant la période précédant le double scrutin municipal et législatif. Ce débat a mis en exergue des polémiques, activant à l’occasion des valeurs au travers desquelles s’opposent différents groupes (Tafani & Dechamps, 2004). Parce qu’il devient progressivement un enjeu important pour nos participants, la question de la participation des femmes à des positions de pouvoir en politique va donc engendrer une prise de position, organiser les différences interindividuelles et conditionner un certain nombre de rapports sociaux. Si l’analyse des attitudes et stéréotypes contribuent à éclairer les représentations du leadership politique féminin, comme nous l’ont montré nos résultats, c’est le caractère systémique et dynamique des représentations qui va permettre le repérage et l’orientation dans l’univers matériel et social. En d’autres termes, les représentations du leadership politique féminin bien que prenant en compte les attitudes et les stéréotypes, ne sauraient se réduire à ces dimensions d’où le fait qu’elles médiatisent partiellement l’effet de ces variables sur les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin. De plus, pour reprendre Seca (2001), les représentations se situent à un niveau cognitif élevé et circulent dans la société au moyen du langage et des discours. Elles constituent des produits culturels qui naissent et se développent dans les conversations quotidiennes et par rapport à des circonstances culturelles et historiques.

Conclusion

Au final, l’étude que nous venons de présenter nous a permis de montrer que les attitudes à l’égard de la présence d’une femme à une position de leader en politique prédisent les représentations du leadership politique féminin. Nous avons pu montrer que l’intégration dans une même analyse des attitudes et représentations comme deux variables distinctes mais complémentaires étaient riche d’informations. Cette démarche nous a permis notamment de montrer que l’évaluation que nos participants font du choix d’une femme à une position de leader (Député, Maire) est fortement liée à la représentation qu’ils ont du leadership politique féminin. C’est cette représentation qui va autoriser l’expression d’une évaluation spontanée à travers les attitudes. Pourtant le fait de juger comme désirable ou pas le choix d’une candidature féminine pour les