• Aucun résultat trouvé

P LURILINGUISME

Dans le document LES PRATIQUES CULTURELLES AU LUXEMBOURG (Page 178-181)

1. P ROFILS « CULTURELS » DES RESIDENTS

1.2. P LURILINGUISME

1.2.1. Les relations langagières

Tableau 49 : Les relations langagières

langues parlées en

famille

langues parlées au travail

langue parlées avec les amis

en 1er en 2nd total en 1er en 2nd total en 1er en 2nd total

luxembourgeois 56% 10% 65% 48% 15% 63% 60% 7% 67% français 14% 24% 38% 36% 42% 78% 20% 46% 66% allemand 3% 6% 9% 6% 8% 14% 2% 10% 13% portugais 16% 3% 20% 5% 8% 14% 12% 6% 18% anglais 2% 2% 4% 4% 7% 12% 2% 7% 8% italien 3% 3% 6% 0% 1% 1% 1% 2% 3% autre 6% 3% 9% 1% 1% 2% 3% 3% 5%

pas de 2ème langue - 49% 49% - 17% 17% - 20% 20%

pas de famille/

travail/amis… 0% 0% 0% 27% 27% 27% 0% 0% 0% Lecture : 56 % de la population parle en premier le luxembourgeois à la maison, 1 % de la population parle en second l’anglais dans le cadre du travail et 20 % de la population est unilingue dans les relations amicales.

Source : Enquête Culture 2009, Ministère de la Culture et CEPS/INSTEAD

L’importance relative des différentes langues au sein de la sphère familiale est à relier au poids de chaque communauté nationale dans le pays. Ainsi, le luxembourgeois, est l’idiome le plus pratiqué dans le cadre de la famille (56 %) en 2009. On retrouve ensuite la langue portugaise. Cette deuxième position s’explique par l’importance des immigrés lusophones dans le pays (portugais, mais aussi cap verdiens). Le français n’arrive qu’au troisième rang en tant que langue primordiale dans les rapports familiaux (14 %), mais il y représente l’idiome le plus utilisé en deuxième position, par un quart de la population. Remarquons également que la moitié de la population développe des échanges multilingues dans le cadre du foyer, une situation assez exceptionnelle en Europe.

Les réponses relatives à la communication dans la sphère professionnelle révèlent la domination de la langue française, lingua franca utilisée en premier et deuxième choix par près de 80 % des actifs. Le luxembourgeois arrive en deuxième position, utilisé par 63 % des individus. Il y a ensuite une importance très minime des autres langues. Le caractère multilingue de la communication liée à l’activité professionnelle est bien plus élevé que celui des échanges familiaux. Plus de 80 % des personnes parlent au moins deux langues dans l’exercice de leur fonction. Cela doit être également un cas exceptionnel à l’échelle d’un Etat de l’Union européenne. La taille du pays et le caractère attractif de son économie pour les minorités étrangères permettent d’expliquer cette situation singulière. Les relations amicales

178

s’organisent également autour des langues luxembourgeoise et française pour la très grande majorité de la population (66-67 %). On remarque cependant une différence dans l’utilisation de ces deux idiomes. Le luxembourgeois est la langue primordiale d’une majorité absolue de la population (60 %) dans les échanges amicaux alors que le français se démarque des autres langues en étant celle la plus usitée en deuxième choix (46 %).

1.2.2. Les capacités linguistiques

Tableau 50 : Les capacités linguistiques

luxembourgeois français allemand anglais

parler aucune difficulté 67% 79% 66% 34% quelques-unes 7% 16% 7% 24% beaucoup 11% 4% 6% 13% pas de notion 15% 1% 21% 29% comprendre aucune difficulté 70% 84% 69% 39% quelques-unes 10% 13% 7% 23% beaucoup 9% 2% 5% 11% pas de notion 11% 1% 19% 27% lire aucune difficulté 65% 80% 68% 40% quelques-unes 8% 14% 5% 19% beaucoup 6% 4% 5% 8% pas de notion 22% 3% 22% 33% écrire aucune difficulté 50% 70% 63% 32% quelques-unes 14% 18% 7% 23% beaucoup 8% 7% 6% 11% pas de notion 28% 5% 24% 34%

Source : Enquête Culture 2009, Ministère de la Culture et CEPS/INSTEAD

Le Luxembourg est probablement le seul pays européen dans lequel on va trouver des proportions de locuteurs français et allemands aussi élevées. La reconnaissance de ces deux idiomes et du luxembourgeois comme langues nationales et le système éducatif articulé autour de ces trois langues permettent d’expliquer ce phénomène. De fait, la présence de plusieurs communautés romanophones dans le pays et l’ancrage du français dans la sphère publique et économique luxembourgeoise permettent d’expliquer que cette langue soit la mieux pratiquée, à l’oral et à l’écrit. L’importance du groupe des Luxembourgeois et son appartenance à l’espace linguistique germanique, l’existence d’une minorité allemande dans le pays et l’enseignement de l’allemand comme langue d’alphabétisation en milieu scolaire expliquent ensuite l’arrivée en deuxième et troisième positions du luxembourgeois et de l’allemand. On remarquera encore que si la quasi-totalité de la population est capable de communiquer en français, cela est un peu moins vrai pour les autres langues nationales : en

179

effet, plus de 15 % de la population n’a aucune notion du luxembourgeois et 21 % pour ce qui est de l’allemand.

Chaque groupe national aura plus ou moins de difficulté à comprendre les langues luxembourgeoise, française, allemande et anglaise. De fait, les Luxembourgeois sont les seuls à pratiquer avec autant d’aisance le luxembourgeois, le français et l’allemand, et leur connaissance de l’anglais se situe au niveau de la moyenne nationale. La minorité allemande est, quant à elle, la plus à même à parler, comprendre (pour près des trois quarts de ses membres) et lire le luxembourgeois, ce qui se comprend aisément par la proximité des deux langues. Ils sont cependant moins nombreux à être en mesure de l’écrire.

L’anglais est la 3ème langue la mieux pratiquée par les Allemands. Le français arrive en

quatrième position. Mais notons qu’une part relativement plus importante d’Allemands parlent ou comprennent le français que de Français pratiquent l’allemand. Ainsi, 46 % des Français ne peuvent pas communiquer en allemand alors que 16 % seulement des Allemands sont incapable de parler le français. Cette situation s’explique par la place incontournable du français dans les échanges communicationnels récurrents dans l’espace alors que l’allemand occupe une fonction plus accessoire. On peut également invoquer les plus grandes facilités et capacités linguistiques des Allemands, et plus largement de l’ensemble des germains par rapport à leurs voisins latins, comme l’atteste un certain nombre d’études européennes à ce sujet. Les groupes romanophones du Luxembourg (portugais, belges francophones, français et italiens) utilisent, quant à eux et en toute logique, le français avec le moins de difficulté.

Les relations de ces quatre groupes aux autres langues ne sont pas les mêmes. Les Italiens ont une meilleure compréhension du luxembourgeois ce qui s’explique très certainement par leur présence plus ancienne sur le territoire mais ils sont suivis de près par les ex-Yougoslaves et les autres ressortissants européens. Enfin, les Belges et Allemands ont une connaissance de l’anglais supérieure à la moyenne nationale alors que les communautés portugaise et ex-Yougoslaves prises dans leur globalité seront moins en mesure de l’utiliser avec aisance. Les autres ressortissants de l’Union européenne se distinguent surtout par une capacité à utiliser l’anglais bien supérieure à celle des autres groupes nationaux considérés (une partie non négligeable de ce groupe est d’ailleurs de nationalité anglaise). Plus de 80 % d’entre eux n’ont aucune difficulté à comprendre cette langue quel que soit le type de pratique (parler-comprendre-lire-parler) alors que les taux de connaissance optimaux de cette langue dans la population globale se situent entre 31 et 40 % en fonction des usages. Les ex- Yougoslaves se caractérisent par une connaissance de l’allemand supérieure à celles des autres groupes nationaux, à l’exception, bien évidemment, des Allemands d’origine. Leur niveau de compréhension de l’allemand est équivalent à celui relatif au français. Enfin, les résidents extracommunautaires se distinguent par leur difficulté à utiliser avec aisance au

180

moins une des trois langues nationales du pays (essentiellement le luxembourgeois). Le français est la langue la mieux pratiquée par ce groupe, mais, à titre d’exemple, 41 % seulement de ses membres arrivent à l’écrire sans difficulté. Par ailleurs, leur connaissance de l’anglais ne dépasse que légèrement la moyenne nationale.

Dans le document LES PRATIQUES CULTURELLES AU LUXEMBOURG (Page 178-181)