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L A PHOTOGRAPHIE ET LA VIDEO

Dans le document LES PRATIQUES CULTURELLES AU LUXEMBOURG (Page 135-138)

3.1. P

RATIQUE ET EQUIPEMENT

:

EVOLUTION PAR RAPPORT A

1999

Tableau 41 : Evolution de l’équipement et de la pratique en amateur dans le domaine de la photo

et de la vidéo

1999 2009 évolution

photographie

a une activité photos 25% 68% +43

régulière 8% 29% +21

occasionnelle 17% 39% +22

faire des photos

25% 67%

développer, retoucher des photos 25%

équipement

possède un appareil photo 79% -

possède un appareil photo numérique - 84%

vidéo

a une activité vidéo 13% 26% +13

régulière 3% 7% +4

occasionnelle 10% 19% +9

filmer au caméscope 13% 26%

monter des films vidéo - 10%

équipement

possède un caméscope 32% -

possède une caméra ou un caméscope numérique - 42%

Source : Enquêtes Culture 2009 et PSELL-2/1999, Ministère de la Culture et CEPS/INSTEAD

Comme signalé précédemment, la photographie est le loisir rattaché aux activités artistiques ou semi-artistiques qui a connu l’engouement le plus spectaculaire au cours de la décennie 2000. L’arrivée massive des appareils photos numériques constitue vraisemblablement la raison clé de cette évolution. Ces derniers ont, en effet, profondément

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modifié le rapport à la photographie, que ce soit en termes de coûts d’usage, bien inférieurs à ceux de l’argentique (achat de pellicule, développement des photos), d’immédiateté du résultat de la prise de vue ou encore de possibilités ultérieures offertes au photographe amateur, eu égard aux facilités ouvertes par le numérique pour retravailler ses photos, les imprimer soi-même, les partager avec d’autres (envoi par mail, création d’albums photos sur le Net…). Ces quelques éléments suffisent à comprendre la montée spectaculaire du nombre de photographes amateurs observés sur la période 1999-2009. Notons, à ce propos, que ce n’est pas tant l’élévation des taux d’équipement que la diffusion des appareils numériques qui a marqué cette période. En 2009, 84 % de la population disposent d’un appareil numérique alors que l’explosion du marché ne date que de dix années environ. Entre les deux enquêtes, le nombre de photographes amateurs réguliers a presque quadruplé au Luxembourg (passage de 8 à 29 % de pratiquants) tandis que les usagers occasionnels ont plus que doublé (passage de 17 à 39 %). Comme on pouvait s’y attendre, c’est avant tout la prise de photo qui est devenue une pratique majoritaire. Les appareils numériques permettent de prendre un nombre exponentiels de photos sans que le visionnage n’engendre des coûts d’impression, d’où la propension croissante d’usagers à immortaliser lieux, personnes et moments avec régularité. Le fait de développer ou de retravailler ses photos ne concerne, quant à lui, qu’un quart de la population enquêtée. Cependant, on peut estimer que cette proportion a également crû sur la durée, puisqu’elle équivaut à celle des photographes amateurs rencontrée dans l’enquête de 1999 et dont on peut supposer qu’une infime partie seulement s’adonne à ces loisirs photographiques plus poussés. Cela est d’autant plus vrai que le développement de photos argentiques exige non seulement un niveau d’expertise élevé, mais également une salle obscure de reproduction et un ensemble de matériels onéreux, là où l’arrivée du numérique assorti d’équipements connexes de plus en plus performants (ordinateurs, imprimantes, logiciels photos) facilite l’impression sur papier et les possibilités de retravailler ses photos sur l’ordinateur. A cela, on rétorquera, peut-être, qu’il ne s’agit pas là d’une même démarche ou expérience artistique.

L’activité vidéo a également connu un sursaut d’intérêt que l’on peut lier à l’arrivée en force de la technologie numérique sur le marché. Cependant, cette évolution à la hausse n’est pas aussi spectaculaire que celle observée pour la photo. Si la proportion de cinéastes amateurs a été multipliée par deux au cours des années 2000 (passage de 13 à 26 % de la population concernée), cette pratique demeure plus souvent occasionnelle que régulière et ne s’ensuit d’un jeu de montage que dans 34% des cas.

L’écart de pratiques entre la photo et la vidéo doit être considéré à la lueur des taux d’équipements des résidents. De fait, les résidents équipés d’un caméscope numérique sont

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deux fois moins nombreux que ceux possédant un appareil photo digital (42 % contre 84 %). Toutefois, l’arrivée du numérique semble avoir davantage profité à l’équipement vidéo des ménages qu’à celui de la photo, les appareils argentiques étant déjà bien présents en 1999 dans les foyers des résidents, là où les caméscopes se faisaient plus rares (32% de ménages équipés, 42% en 2009).

3.2. L

ES PUBLICS CONCERNÉS

Les pratiques de la vidéo et de la photo sont très variables en fonction des caractéristiques sociodémographiques de la population, même si les écarts ont souvent tendance à diminuer entre 1999 et 2009. De fait, les hommes sont généralement plus nombreux que les femmes à avoir ce genre de pratique. Par ailleurs, plus les usages sont complexes pour chaque équipement et plus les écarts sont importants selon le genre. Ainsi, à la fin des années 2000, les développeurs ou « retoucheurs » de photos sont une fois et demie plus nombreux que leurs homologues féminins (30 % contre 21 %) et la part des monteurs de films est trois fois supérieure chez les hommes que chez les femmes (15 % contre 5 %).

Parallèlement à cela, les jeunes générations sont les plus fortement mobilisées par les loisirs audiovisuels qui demandent la technicité la plus élevée, ces pratiques se réduisant très nettement avec l’avancée en âge. A titre d’exemple, 35 à 38% des 16-34 ans développent ou retouchent leurs photos en 2009, contre 15% au maximum des personnes de plus de 54 ans.

Par ailleurs, l’investissement dans la pratique de la photo a considérablement augmenté dans toutes les tranches de niveau de vie entre les deux années d’enquête tandis que l’on observe un phénomène de rattrapage pour la vidéo parmi les catégories de niveau de vie faible et médian. Cet investissement dans les loisirs photo-vidéo reste proportionnel au niveau d’éducation acquis, alors que les différences observées en 1999 selon le niveau de vie ont quasiment disparu dix ans plus tard. En 2009, la part des photographes ou cinéastes amateurs passe quasi du simple au double selon que l’on se situe en bas ou en haut de l’échelle des diplômes, de même que lorsque l’on considère les usages plus complexes de ces équipements. Enfin, au niveau des CSP, la catégorie des ouvriers non qualifiés tend à se distinguer par un moindre investissement dans la photo (54%), à l’opposé des professions intermédiaires (80%). La vidéo touche, quant à elle, un peu plus les classes moyennes.

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