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M OTIVATIONS ET SOURCES D ’ INCITATION

Dans le document LES PRATIQUES CULTURELLES AU LUXEMBOURG (Page 118-121)

4. I NCITATIONS ET OBSTACLES A LA FREQUENTATION DES EQUIPEMENTS CULTURELS

4.2. M OTIVATIONS ET SOURCES D ’ INCITATION

4.2.1. La manière de choisir ses sorties culturelles

Tableau 34 : Les sources d’influence dans l’orientation des sorties culturelles

comment choisissez-vous d'aller voir…

film au cinéma (1) pièce de théâtre (2) Musée (3)

en lisant les journaux, les magasines 30% 27% 29%

en cherchant sur Internet 8% 5% 8%

en regardant la télévision 7% 4% 3%

influence des médias 44% 36% 40%

en discutant avec des amis 23% 30% 21%

c’est généralement la personne que

j’accompagne qui choisit 18% 16% 16%

influence de l’entourage 42% 46% 37%

je m’y rends par hasard 14% 18% 23%

Source : Enquête Culture 2009, Ministère de la Culture et CEPS/INSTEAD

Le choix des films, des pièces de théâtre ou encore des musées s’effectue tout autant via la sphère médiatique que la sphère relationnelle. En effet, dans 40 % des cas, les médias sont à l’origine de ces choix. La presse écrite reste alors la référence dominante dans l’orientation des sorties culturelles, très loin devant l’Internet et la télévision. Dans 42 % des cas, le choix des sorties est motivé par les personnes de l’entourage, qu’il s’agisse du cercle d’amis ou de la personne que l’on accompagne. Le rôle de l’entourage est particulièrement fort dans le cas des sorties au théâtre et dépasse alors l’influence médiatique. Il est intéressant de voir que pas loin d’un cinquième des individus se laisse porter par les choix de l’autre, de la personne que l’on accompagne lors des sorties culturelles. Ce pouvoir de conviction est bien plus important que celui des médias audiovisuels et de l’Internet. Cela montre que l’attrait de la sortie culturelle n’est pas seulement rattaché à un rapport singulier entre l’individu et l’art, mais à un souci d’expérience collective dans le cercle des connaissances rapprochées.

Enfin, dans un peu moins de 20 % cas, le choix des films, des pièces de théâtre ou des musées est le fruit du hasard. Il se fait ainsi aux portes des centres culturels pour une partie non négligeable de la population.

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Des écarts peuvent exister en fonction des données sociodémographiques. L’origine des choix est généralement peu sexuée à l’exception des sorties au musée pour lesquelles les hommes arrêtent plus souvent leur choix par hasard ou suite à des recherches sur Internet, tandis que les femmes le font davantage suite à des discussions amicales, tout comme pour les sorties au théâtre. Concernant la pratique théâtrale, les hommes sont plus nombreux que les femmes à suivre le choix défini par la personne qu’ils accompagnent (21 contre 11 %). Si les femmes sont un peu plus nombreuses que les hommes à se rendre au théâtre (39 % contre 31 %), elles sont aussi plus souvent à l’origine de cette initiative (les sorties théâtrales s’effectuant majoritairement en couple ou en famille). Une même tendance a été remarquée dans le cas français, qui montre, à travers sa dernière étude, que les hommes accompagnent plus souvent leur femme au théâtre que l’inverse. La répartition de la population en classes d’âge montre que les adultes d’âge mûr (55-74 ans) ont des choix cinématographiques ou théâtraux plus fortement motivés par la presse que les autres. Ainsi 43 % d’entre eux signalent ce média comme la source de définition des sélections cinématographiques alors qu’il constitue la cause avancée par, au maximum, 35 % des autres catégories. Les 16-24 ans sont, quant à eux, très différents concernant leurs déterminants liés au cinéma. Près de la moitié de cette classe d’âge sélectionne ses sorties sur base d’échanges verbaux avec des amis, une discussion mentionnée par moins du quart des autres individus. Les jeunes adultes (16-34 ans) sont également plus enclins que les autres à utiliser Internet pour fixer leur programmation cinématographique (12-16 % contre 0-7 %).

L’analyse par nationalité montre que les Luxembourgeois utilisent davantage la presse dans la détermination de leurs choix cinématographiques, là où les Portugais sont plus enclins que les autres à laisser faire le hasard, et ce quelque soit la sortie culturelle considérée. Les autres ressortissants européens et les non européens sont les plus nombreux à recourir à Internet.

Le niveau de scolarité induit également certains écarts. Les personnes les moins formées (primaire ou moins) sont proportionnellement plus nombreuses que les autres à se rendre par hasard au cinéma, théâtre ou musée. Elles sont également deux à trois fois plus nombreuses que les autres à avoir des choix calqués sur ceux de la personne qui les accompagne lors de la visite. Inversement, les personnes disposant de la formation la plus élevée (postsecondaire) seront plus enclines que les autres à faire reposer leur programmation culturelle sur une information collectée dans la presse : 42 % d’entre elles passent les portes d’un musée ou visitent une exposition après avoir pris connaissance de contenus émis par ce média alors que 17 % de la population la moins formée utilise cette information pour orienter ses choix pour ce type de sorties.

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Notons également que le positionnement sur l’échelle socioéconomique va impliquer des choix dont les fondements sont différents. Ainsi d’une manière générale, les membres des catégories rattachées aux professions moyennes et supérieures sont proportionnellement plus nombreux que les autres à ancrer leur choix sur la presse et les discussions avec des amis. Les classes ouvrières sont, quant elles, plus enclines à laisser faire le hasard ou à suivre la sélection faire par la personne accompagnée. Le niveau de vie va avoir également un impact sur certains choix. Plus les personnes peuvent prétendre à des ressources financières élevées et plus elles fixent leur choix suite à une lecture de la presse : 40 % des personnes ayant un niveau de vie très élevé font leur sélection cinématographique en lisant les journaux et magazines alors que 24 % des personnes au niveau de vie très faible choisissent leur programmation sur base de ce média.

4.2.2. Les bénéfices retirés de l’expérience culturelle Tableau 35 : Les bénéfices retirés ou attendus des sorties culturelles

aller voir un spectacle ou un musée, est-ce avant tout l'occasion ou le plaisir...

de sortir en famille, entre amis, avec des connaissances 42%

de se divertir, se détendre, s’évader du quotidien 28%

d’élargir ses connaissances, compléter son information 25%

de changer sa manière de voir ou de sentir les choses 4%

autres raisons 1%

Source : Enquête Culture 2009, Ministère de la Culture et CEPS/INSTEAD

Le plaisir procuré par les sorties culturelles, et évoqué par la majorité relative de la population, se rattache au sentiment de vivre une expérience partagée avec d’autres membres de la sphère sociale proche. En effet, 42 % des individus considèrent qu’aller voir un spectacle ou un musée est avant tout l’occasion de sortir en famille, entre amis ou autres connaissances. Le caractère divertissant des contenus ou l’apport en connaissance est signalé par le quart des individus. L’idée d’une expérience qui changerait sa manière de voir ou sentir les choses reste, quant à elle, très marginale.

La signification du spectacle en termes de plaisir procuré varie également en fonction de certaines caractéristiques sociodémographiques. Les CSP les plus basses, les personnes au niveau de vie le plus modeste, les individus les moins diplômés, les Portugais et les couples avec enfants signalent d’une manière plus massive que les autres l’importance des sorties culturelles comme une expérience de réjouissance collective inscrite dans le cadre de la famille ou de la sphère amicale. Ainsi, plus de la moitié des couples avec enfant(s) évoque ce plaisir partagé alors qu’au maximum 40 % des autres catégories de situation familiale

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soulignent ce type de plaisir. Inversement, les CSP les plus hautes, les individus au niveau de vie le plus aisé, les personnes les mieux formées et les Luxembourgeois évoquent dans des proportions plus fortes que les autres classes l’importance du plaisir lié à un élargissement du savoir personnel mais aussi à la détente. Ainsi, 36 % des membres des professions intellectuelles et scientifiques évoquent cet accroissement du capital culturel, une réponse signalée par deux à trois fois moins d’actifs appartenant aux classes ouvrières (9-16 %).

Dans le document LES PRATIQUES CULTURELLES AU LUXEMBOURG (Page 118-121)