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Une origine « cadre » fragile

qui sont les déclassés ?

3.1. Les déterminants du statut social

3.2.1. Une origine « cadre » fragile

Réduire l’origine sociale des individus à la profession exercée par leur père est très insuffisant. Au-delà de la dimension « paternelle », il n’est pas possible de faire l’économie de la dimension « maternelle » et de l’inscription des individus dans une lignée : Thélot et de Singly (1986) ont ainsi montré combien la conjonction d’un effet « parental » et d’un effet « généalogique » permettait de dresser le portrait des cadres et des ouvriers français. C’est le poids de ces différents points de l’ascendance sur le devenir professionnel des enfants de cadres que nous cherchons à mesurer ici.

L’impact de la position du père

Considérée dans sa version la plus agrégée (nomenclature à un chiffre de l’Insee), la catégorie des « cadres et professions intellectuelles supérieures » (CPIS) est assez hétérogène et regroupe des profils et des situations sensiblement différents. Il s’agit ici de mieux préciser la position du père grâce à la nomenclature à deux chiffres des catégories socioprofessionnelles de l’Insee (TAB.3.4).

58 Peu de différences notables apparaissent en effet entre certains emplois d’ouvriers et d’employés. Par exemple, il

semble difficile de défendre l’idée selon laquelle l’emploi de caissière serait socialement plus désirable qu’un emploi d’ouvrier qualifié, tant du point de vue de la pénibilité du travail ou de la rémunération. Chenu et Burnod montrent ainsi que le bas de la structure sociale présente une hiérarchie assez friable : parmi les employés et les ouvriers, le critère déterminant serait plutôt celui du degré de qualification qu’exige l’emploi (Chenu et Burnod, 2001).

La relative protection face à la mobilité descendante dont bénéficient les enfants de professeurs et de père exerçant une profession libérale constitue le résultat le plus marquant. En effet, alors que 40% de l’ensemble des enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures reproduisent la position du père, ils sont plus de 53% des enfants de professeurs et près de 52% des enfants de professions libérales dans ce cas.

TAB.3.4. Profession de l’individu en fonction de la PCS du père (%)

Artisans,

commerçants supérieurs Cadres intermédiaires Professions Employés / ouvriers Chefs d'entreprises de plus 10 salariés et

plus (N=268) 6 35,1 21,6 37,3

Professions libérales (N=230) 5,7 51,7 23,9 18,7

Cadres de la fonction publique (N=368) 3,5 36,1 28,3 32,1

Professeurs et professions scientifiques

(N=159) 1,3 53,5 26,4 18,9

Professions de l'information, des arts et du

spectacle (N=63) 0 36,5 30,2 33,3

Cadres administratifs et commerciaux

d'entreprise (N=482) 3,9 36,7 26,4 33

Ingénieurs et cadres techniques

d'entreprise (N=445) 2,9 39,8 24,7 32,6

Ensemble (N=2015) 3,8 40,1 25,6 30,6

Source : FQP 2003

Champ : enfants de père CPIS, âgés de 30 à 45 ans

Les autres catégories de cadres supérieurs sont d’ailleurs remarquablement proches sur ce point puisque environ 36% de leurs enfants accèdent à leur tour à cette position. Le différentiel est ainsi de plus de 15 points entre les enfants de professions libérales et de professeurs d’une part et ceux de cadres de la fonction publique ou des entreprises privées d’autre part. Corrélat logique, la part d’employés et d’ouvriers est significativement plus faible parmi les enfants de professeurs et professions libérales (autour de 18%) que dans l’ensemble de la population (30,5%). L’avantage relatif des enfants de professions libérales apparaît avec encore plus de force lorsque l’on s’intéresse aux seuls hommes : dans ce cas, plus de 64% des fils demeurent cadres supérieurs et seuls 12% d’entre eux deviennent employés ou ouvriers. A l’inverse, l’avantage des enfants de

professeurs et professions scientifiques59 semble surtout celui des filles : seules 11,8% d’entre

elles deviennent employées ou ouvrières.

Si les enfants d’enseignants et de père exerçant une profession libérale sont ainsi privilégiés, c’est parce que leurs pères sont plus diplômés que les autres cadres (FIG.3.2).

FIG.3.2. PCS et diplôme des pères (%)

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 23 31 33 34 35 37 38 Ensemble PCS du père

Taux de diplômés d'un 2ème ou 3ème cycle universitaire

Non diplômés

Source : FQP 2003

Champ : enfants de père CPIS, âgés de 30 à 45 ans

Lecture : 70% des pères exerçant une profession libérale sont diplômés d’un deuxième ou troisième cycle universitaire

En effet, les professions libérales, scientifiques et de l’enseignement sont celles qui exigent un niveau de diplôme élevé. 80% des professeurs et professions scientifiques ainsi que 70% des professions libérales sont titulaires d’un diplôme de deuxième ou troisième cycle universitaire. Les non diplômés sont absents parmi les professeurs, très marginaux parmi les professions libérales. Nulle surprise à cela : l’exercice de ces professions est strictement conditionné par la possession d’un diplôme précis. Il faut avoir fait et terminé des études de médecine pour être médecin, être inscrit au barreau pour être avocat et avoir réussi le CAPES ou l’agrégation pour enseigner dans l’enseignement secondaire. A l’inverse, parmi la génération des pères, près de 30%

59 Notons que parmi les enfants de professeurs et professions scientifiques qui restent cadres supérieurs, plus de 30%

des cadres d’entreprise ou des individus exerçant une profession des arts et du spectacle ne possédaient aucun diplôme.

On le voit, nul effet « magique » de la catégorie socioprofessionnelle : les différences de perspective de mobilité sociale observées parmi les enfants de cadres supérieurs sont avant tout liées au fait que leurs pères ont des niveaux de diplômes différents. On voit alors poindre le rôle du capital culturel : la catégorie des cadres supérieurs est hétérogène, et plus le niveau de diplôme du père est élevé, plus la probabilité pour les enfants de reproduire la position paternelle est forte (TAB.3.5).

TAB. 3.5. Diplôme du père et profession de l'individu (%)

Artisans,

commerçants supérieurs Cadres intermédiaires Professions Employés / ouvriers

Aucun diplôme (N=397) 4,8 27,2 25,9 42,1

Inférieur au baccalauréat

(N=340) 5,9 27,9 26,8 39,4

Baccalauréat (N=288) 3,5 35,8 28,5 32,3

Baccalauréat +2 (N=154) 3,3 42,2 24 30,5

Deuxième ou troisième cycle

universitaire (N=836) 2,6 52,3 24,2 20,9

Ensemble (N=2015) 3,8 40,1 25,6 30,6

Source : FQP 2003

Champ : enfants de père CPIS, âgés de 30 à 45 ans

Alors que plus de 42% des enfants de cadre supérieurs ne possédant aucun diplôme (ou CEP) deviennent employés ou ouvriers, seuls 20,9% des enfants de cadres supérieurs titulaires d’un diplôme de deuxième ou troisième cycle universitaire sont dans ce cas. A l’inverse, plus de la moitié des enfants de père titulaires d’un diplôme de deuxième ou troisième cycle deviennent cadres supérieurs à leur tour, contre seulement 27% des enfants de père non diplômé.

Autre résultat intéressant, l’écart entre les enfants de père diplômés d’un bac+2 et ceux de père diplômé d’un deuxième ou troisième cycle universitaire est relativement important, de l’ordre de

10 points : c’est bien le fait d’avoir un père très diplômé qui constitue une protection efficace contre la mobilité descendante.

Evidemment, le lien n’est pas direct entre le niveau de diplôme du père et la position sociale atteinte par le fils ou la fille : si le niveau de diplôme du père est aussi important, c’est parce qu’il détermine pour une large part le niveau de diplôme des enfants (nous reviendrons longuement sur ce point un peu plus loin dans ce chapitre).

Préciser la position du père est un premier pas dans la définition de l’origine sociale d’un individu. Il reste que dans un contexte de généralisation du travail féminin, la prise en compte de la position de la mère est indispensable.

L’impact de la position de la mère

Dans leur analyse des racines des cadres et ouvriers, de Singly et Thélot (1986) défendent la prise en compte de la position de la mère, pour trois raisons.

Premièrement, le nombre non négligeable de mariages hétérogames (lorsque les conjoints appartiennent à des groupes sociaux différents) doit nous inciter à considérer la position de la mère pour elle-même, et non à l’assimiler à celle du père, contrairement au point de vue longtemps défendu par les tenants de l’approche conventionnelle de la stratification et de la mobilité sociale. Ces derniers, suivant les analyses de Parsons, postulent que la position du père suffit à résumer la position de l’ensemble de la famille. En particulier, la position sociale de la femme n’est que dérivée de celle de son mari (Goldthorpe, 1983). Au contraire, les tenants de l’approche individuelle vont défendre l’idée selon laquelle il faut abandonner la famille comme unité d’analyse pour se centrer sur l’individu. Les femmes ont alors une position sociale propre et les travaux mettent en évidence le « handicap persistant que subissent les femmes sur le marché du travail » (Vallet, 2001, p.85)60.

60 Les débats entre tenants de l’approche conventionnelle et défenseurs de l’approche individuelle donnent lieu au

début des années 1980 à une polémique dans la revue britannique Sociology. Pour une présentation détaillée des discussions et des arguments, voir la présentation complète de Vallet (2001) que nous résumons ici.

Deuxièmement, les auteurs soulignent « l’engagement beaucoup plus important de la mère dans le travail éducatif ». Enfin, l’enfant aurait un poids plus grand dans le processus de valorisation des femmes que dans celui des hommes. La prise en compte du niveau de diplôme de la mère est d’autant plus importante que « même dans les familles ou le père cumule position supérieure et diplôme élevé, le niveau scolaire de l’enfant est très sensible au niveau de sa mère » (de Singly et Thélot, 1986, p.51). Aujourd’hui, il est ainsi solidement établi que la position de la mère, mesurée par sa profession ou son niveau de diplôme, a une influence significative sur la réussite scolaire des enfants, essentiellement dans les milieux populaires (Laurens, 1992).

La première différence aurait pu se situer entre les enfants dont la mère était active et ceux dont la mère ne travaillait pas. En réalité, lorsque le père est cadre supérieur, il ne semble pas y avoir de lien significatif entre le statut d’activité de la mère (à la fin des études) et la profession des enfants. Les enfants devenus employés ou ouvriers ont certes légèrement plus souvent une mère n’ayant jamais exercé d’activité que ceux ayant reproduit la position du père (30,2% contre 26,8%) sans que la différence ne soit statistiquement significative.

Pourtant, lorsque l’on s’intéresse aux individus dont la mère exerçait une activité à la fin des études ou en avait déjà exercé une, d’importantes différences apparaissent (TAB.3.6).

Pour les filles et les fils de père cadre ou profession intellectuelle supérieure, le fait d’avoir une mère occupant elle aussi cette position augmente sensiblement la probabilité de reproduire la position du père. En effet, alors que les individus dont la mère est ou était cadre supérieur sont plus de 52% à devenir cadre supérieur à leur tour, seuls 32% de ceux dont la mère était employée ou ouvrière sont dans ce cas. Plus largement, le père étant cadre supérieur, plus la mère a une position élevée dans la hiérarchie socioprofessionnelle, plus la probabilité pour un individu de reproduire la position du père augmente.

TAB.3.6. PCS de la mère et profession des enfants (%)

Artisans,

commerçants supérieurs Cadres intermédiaires Professions Employés / ouvriers Artisans, commerçants

(N = 94) 7,5 29,8 27,7 35,1

CPIS et gros indépendants

(N=199) 6 52,3 24,1 17,6 Professions intermédiaires (N=490) 2,2 48,2 29,6 20 Employés / ouvriers (N=683) 3,7 32,4 24,5 38,5 Ensemble (N=1466) 3,8 40,2 26,14 29,3

Source : FQP 2003 Champ : enfants de père CPIS, âgés de 30 à 45 ans

Par ailleurs, avoir une mère employée ou ouvrière est associé à une probabilité assez élevée de devenir à son tour employé ou ouvrier, puisque alors, près de quatre enfants sur dix sont dans ce cas (38,5%) soit plus de deux fois plus que quand la mère est cadre supérieur (17,6%).

Autre élément intéressant, même lorsque les deux parents occupent des emplois de cadres supérieurs, les filles ne rattrapent pas leur retard sur les fils et les seconds sont plus nombreux que les premières à reproduire la position des parents : alors que 56,3% des fils de père et mère cadres supérieurs deviennent à leur tour cadre supérieur, c’est le cas de seulement 48,5% des filles. De même, la proportion de filles qui deviennent employées ou ouvriers est supérieure à celle des fils (19,4% contre 15,6%). Ainsi, le fait d’avoir une mère cadre, en plus du père, est un avantage significatif en terme de devenir professionnel des enfants et que cet avantage est plus marqué pour les hommes que pour les femmes. Même avec une mère cadre supérieur, les secondes sont moins nombreuses que les premiers à atteindre le haut de la hiérarchie sociale. La tendance est analogue lorsque la mère est employée ou ouvrière. Les fils de père cadre supérieur dont la mère est employée ou ouvrière sont quand même près de quatre sur dix à reproduire la position du père (39,8%), contre seulement une fille sur quatre (25,4%). La

proportion d’enfants qui deviennent employés ou ouvriers est sensiblement identique chez les fils (38,6%) et chez les filles (38,4%). Ces dernières sont cependant plus nombreuses à occuper une profession intermédiaire (35,6%) que les fils (14,6%), ces derniers semblant plus nombreux à devenir indépendant (7%). Il s’avère donc que lorsqu’il s’agit de reproduire la position du père et de devenir cadre supérieur à son tour, les fils sont avantagées par rapport aux filles, et ce quelle que soit l’appartenance socioprofessionnelle de la mère.

Comme décrit plus haut pour l’impact de la position du père, ces différences de devenir professionnel en fonction de l’appartenance socioprofessionnelle de la mère dissimulent un effet du niveau de diplôme de cette dernière (FIG.3.3).

FIG.3.3. Diplôme de la mère et profession des enfants (%)

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Aucun diplôme Moins que le bac Bac Bac+2 et plus Diplôme de la mère Employé / ouvrier PI CPIS Indépendant Source : FQP 2003

Champ : enfants de père CPIS, âgés de 30 à 45 ans

Si 25% des enfants dont la mère n’a aucun diplôme deviennent cadre supérieur, la proportion grimpe à près de 55% parmi ceux dont la mère est titulaire d’un diplôme du supérieur. Plus généralement, plus la mère est diplômée, plus la part d’enfants devenant employé ou ouvrier

diminue : 44,5% des enfants de mère non diplômée sont dans ce cas contre seulement 15,9% de ceux de mère diplômée du supérieur.

Les résultats par genre rejoignent ceux obtenus avec la catégorie socioprofessionnelle. Niveau de diplôme de la mère et devenir professionnel semblent corrélés plus étroitement pour les fils que pour les filles : 30% des fils de mère non diplômées deviennent CPIS contre 65,9% de ceux dont la mère est diplômée du supérieur, soit une différence de plus de trente points. Chez les filles, la différence n’est que de 24 points (45% contre 21%). A niveau de diplôme de la mère égal, les fils sont toujours plus nombreux que les filles à parvenir à la position de cadre supérieur. Pour ne donner qu’un exemple, 45% des filles de mères diplômées du supérieur sont dans ce cas, contre 65% des fils.

L’impact de la lignée

L’inscription dans la lignée est également un élément fondamental de la définition de l’origine sociale d’un individu. Dans l’enquête FQP, les individus sont interrogés sur la profession de leurs grands-parents paternels et maternels, ce qui nous permet de construire un regard sur trois générations. La position de cadre est-elle inscrite dans la lignée (en plus du père, le grand-père paternel était déjà cadre) ou est-elle au contraire récente, acquise par la mobilité sociale ascendante de la génération pivot (le père est devenu cadre alors que le grand-père paternel était ouvrier) ? Cette question est très importante, car moins la position socioprofessionnelle du grand- père paternel est élevée, plus la probabilité est forte pour la génération étudiée de connaître une forte mobilité descendante (FIG.3.4)61.

61 Nous avons distingué dans la génération du grand-père les agriculteurs des autres indépendants et les ouvriers des

employés. Les grands-pères des individus âgés de 30 à 45 ans en 2003 ont en effet commencé à travailler dans la première partie du vingtième siècle, période ou l’agriculture représentait une part importante de la population active. Par ailleurs, à cette époque, la condition d’employé se distinguait de celle d’ouvrier dans la mesure où elle permettait d’échapper au « monde de l’usine » en accédant au « monde des bureaux ». Les conditions de travail, la relation au travail, l’expérience individuelle et collective étaient alors très différentes dans les bureaux et dans les usines.

FIG.3.4. PCS du grand-père paternel et devenir des enfants de père cadre supérieur (%) 0 10 20 30 40 50 60 Agriculteur (N=176) Indépendant (N=285) CPIS (N=444) PI (N=135) Employé (N=200) Ouvrier (N=338) CPIS Employé/ouvrier Source : FQP 2003

Champ : enfants de père CPIS, âgés de 30 à 45 ans

Lecture : 30% des enfants de père CPIS ayant un grand-père paternel ouvrier sont devenus CPIS

Inversement, lorsque le père est cadre supérieur, plus le grand-père paternel occupe une position élevée dans la hiérarchie sociale, plus la proportion d’enfants qui reproduise la position du père augmente, passant d’à peine 30% chez les petits-enfants d’ouvriers à plus de 50% chez ceux de cadre supérieur ou profession intermédiaire. Notons qu’en la matière, les petits-enfants d’agriculteurs et de petits indépendants (artisans et commerçants) tirent mieux leur épingle du jeu que les petits-enfants d’ouvriers, avec des proportions d’individus devenant cadre supérieur très voisines de celle des enfants d’employés, autour de 40%. Avoir un grand-père paternel ouvrier constitue un net désavantage en termes de mobilité sociale : près de quatre petits-enfants d’ouvriers sur dix reviennent à la position d’employé ou d’ouvrier contre à peine plus de 20% des petits-enfants de cadre supérieur.

Ce résultat montre donc que plus la position de cadre ou profession intellectuelle supérieure est récente dans la lignée, plus elle est fragile. Lorsque le père (génération pivot) a lui-même connu une situation de forte mobilité sociale ascendante, la probabilité pour les enfants de redescendre

le long de l’échelle sociale est sensiblement plus élevée que lorsque le grand-père paternel était lui-même cadre.

Ces résultats soulignent combien l’origine sociale des individus doit se mesurer bien au-delà de la seule position professionnelle du père. Derrière le libellé d’une profession se dissimule en réalité le poids du capital culturel, même lorsque l’on restreint l’analyse aux seuls enfants de cadre. Par ailleurs, l’origine sociale d’un individu est à chercher dans les différents points de son ascendance : la prise en compte de la position de la mère et de l’inscription généalogique au sein d’une lignée est fondamentale car elle dessine pour les individus le contour des possibles. Pour les enfants de père CPIS, une origine cadre fragile et récente véhicule un risque accru de déclassement social.