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C De la détermination de l’objet et du sujet étudiés, concernant la criminalité féminine.

22- Opération discursives et processus d’énonciation.

Nous avons beaucoup utilisé jusqu’ici les notions de principe, d’incidence et de récurrence relatives à celui-ci, des occurrences de la manifestation phénoménale inhérentes à la réalisation de ce même principe, d’induction et de déduction inhérentes au point de vue (paire de lunettes) de l’observateur. Aussi est-il temps de sonder le fondement du principe théorique, ou pour être plus précis du fonctionnement du principe qui permet à l’homme (en sa version épicène) d’énoncer et de théoriser, de formaliser l’objet de son étude, ceci en perspective avec les questions inhérentes à la pratique dans le champ Psychocriminologique. Pour ce faire nous reprenons la formulation médiationniste de Jean Gagnepain, avec quelques ingrédients à note façon. Si ce dernier nommait ses émules « les nouveaux cuistres » de la cuisine médiationiste, bien que nous y tendions, rien n’est moins sûr que nous arrivions à en être « Maîtres Queux ». Si fait, pourtant pétris de la formule Goethe concernant l’appropriation, nous ne sommes pas certains de ne pas trahir la pensée médiationiste. Nous avons-nous aussi droit à la résurgence coupable et chrétienne du scrupule, malgré l’apophantique polémique qui diabolise (traverse) nos propos, que Diable.

Lorsque l’adulte erre, il tire le Diable par la queue !

a-De la non- coïncidence du principe et de la manifestation.

La pensée grecque, à notre connaissance, est l’Arché de la pensée occidentale (Arché, en sa polysémie dualiste d’origine et de modèle). La pensée occidentale en général, ne semble pas rendre compte de l’heuristique hellène, voire même l’appauvrit en cherchant à prouver le statut de l’explication par le substantialisme. Autrement formulé, l’actuelle pensée occidentale dominante dans le champ clinique des sciences humaines réifie la coïncidence du Logos et du Das Ding – du mot et de la chose -comme le font remarquer pertinemment les psychanalystes freudiens et lacaniens. Rendons leur grâce, une fois n’est pas coutume, du côté heuristique de leur démarche.

Dans la traduction polysémique du concept de Logos (analyse, étude, discours) nous nous focaliserons ici sur l’acception de sa traduction de « mot ». Le Logos – mot désigne la chose. Cependant les grecs, n’avaient pas omis de penser qu’ils pensaient ; et qu’ainsi ils

transformaient le monde par le Logos justement. Aussi à la coïncidence contextuelle du mot et de la chose dans la désignation, ils opposèrent l’Analogia, le contre-mot. (ana –contre).

Autrement dit ils exprimaient ainsi que, si dans les occurrences contextuelles le mot désignait une chose, dans son processus de signification le Logos pouvait signifier bien d’autres choses que la chose (hinc et nunc et sic) désignée dans la stabilité du moment présent. Pour résumer, l’Analogia démontrait par le contre-mot, la contre-désignation, la non coïncidence principielle du mot et de la chose désignée ; du mot et du fait observé, du mot et de l’évènement situé, du mot et de la valeur attribuée momentanément au terme de la désignation. En ce sens la pensée hellène antique est proche de la bipolarité chinoise en ses caractères de dialectique (mot donc contre-mot, Yin er Yang; Métastabilité principielle de la signification mais statisme phénoménal de la désignation) de relativité (la désignation est relative au moment de l’énonciation, Kairos – Ji) et de réversibilité (le principe signifiant étant contradictoire, le phénomène désigné peut être à tout moment renversé).

La neurologie actuelle, en sa découverte de la plasticité neuronale, semble conforter l’analyse. Sans doute par souci apodictique est-il important, en aparté, de souligner que Jacques Lacan, appropriant la linguistique de Ferdinand De Saussure à ce qu’il nommait sa linguisterie, dans sa dichotomie Signifiant –Signifié rend compte d’une analyse identique. Le Signifiant comme principe, le(s) signifié(s) comme manifestation(s).

Pour notre part, suivant en cela Jean Gagnepain, nous préférons les termes de signification et de désignation, à ceux de Signifiant et signifié(s). D’une part, la théorie de la médiation ne relève pas anthropo-biologiquement de Primat du Signifiant ou du Phallus, ce à l’instar du psychanalyste André Green, et ce contrairement à Jacques Lacan. D’autre part parce que la clinique patho-analytique des aphasies démontre la bi-facialité du Signe (Signifiant-Signifié) dans le processus dialectique signification/désignation. Enfin du fait de la diffraction de la rationalité, cette même patho-analyse a controuvé, justement, l’analogie de fondement et fonctionnement en ce qui concerne le Signe – modus significandi (signifiant/signifié), l’Outil – modus opérandi (fabriquant/fabriqué), la Personne – modus vivendi (instituant/institué), la Norme – modus décidendi (règlementant/règlementé).

Sommes nous lost, far-away, à l’ouest ou fort éloignés de la question de la criminalité féminine, comme il serait légitime de le penser, tant l’objet même de l’étude semble s’estomper ? Que nenni !

En effet d’une part l’énoncé du crime ne diffère en rien, dans son principe, des réalisations d’autres énoncés, même si celles-ci peuvent être manifestement différentes. D’autre part la dialectique controuvée dans le plan de l’énonciation logique, est analogiquement efficiente et effective dans les plans de la construction technique, la composition personnelle, l’orientation décisionnelle.

Pour synthétiser le propos, nous proposons l’hypothèse suivante : L’énoncé du crime est l’énoncé social d’un agi comportemental. La cause (le principe de causalité) du crime n’est pas à confondre avec son fondement ou son origine (ou son principe de responsabilité - légalité) ; pas plus que la causalité et la responsabilité du crime ne sont à confondre avec les mise en acte (activité) et le principe de la légitimité personnelle de la mise en branle (comportement) du crime.

Si notre hypothèse est exacte, elle conforte la non coïncidence de l’efficience criminelle et de

son effectuation. L’hypothèse coalescente à cette non coïncidence est que dans nombreux cas,

dans la variabilité des manifestations, nous déduisons de la particularité de l’agi déhiscent

criminel, une généralité d’un trouble ou d’une situation critique où l’acteur est empris

(dépendant) implicitement dans l’aliénation de coïncidence, concernant l’autonomie ou

l’autocontrôle.40 Pour clore ce paragraphe, pouvons nous énoncer que si le mot – Logos tente

contextuellement de cor-respondre à la nature de la chose, l’Analogia démontre qu’il ne peut coïncider avec celle-ci ; ceci contrairement à certaines personnes qui dans l’agi du crime tentent désespérément et dans la Mal-adresse de faire coïncider l’acculturation de leur Histoire avec la nature du leur vécu, ou l’acculturation de leur Liberté avec la nature de leur éprouvé. La question de la Mal-adresse sera analysée dans le chapitre « Crise conjugale entre le thérapeutique et le juridique. »

Ce qui ici questionne le crime pourrait dans la question de l’Enfant, à la manière de Jean Claude Quentel, s’énoncer comme l’impossibilité d’une maturation de responsabilité adulte (autonomie, autos-soi, Nomos-loi), dans la recherche de faire coïncider la Genèse et l’Histoire, le puer et le filius, le petit d’homme et l’enfant reconnu – adopté. Sans doute l’enfant peut correspondre avec le petit, mais par contre jamais, hors pathologie ou situation critique, y coïncider.

La clinique notamment de l’infanticide, nous l’évoquerons au dernier chapitre, nous amène à l’hypothèse que la victime est dans une emprise inconsciente du sujet, l’écho mimétique

d’une enfance non appropriée, parce que souvent dépossédée, humiliée. L’enfant présent représente le sujet désigné de l’enfance insignifiante et indéterminé (interminable) de la mère meurtrière. Le meurtre peut être la tentative désespérée de la suppression symbolique, diraient les psychanalystes d’une possession, qui n’a d’autre issue que la mort réelle, avec le nourrisson ou l’enfant comme exutoire.

D’où le fait que malgré la correspondance sémantique du mot et de la chose (du Logos et de

la Hulê), mais du fait de la non-coïncidence sémiologique : on ne peut « appeler un chat – un

chat » que dans une circonstance d’acception consentie des mots dans la conversation. D’où le fait aussi que la synonymie nous permet de faire l’analogie entre consentir et opiner. Par contre la polysémie nous renseigne sur le fait que opiner ne correspond dans la désignation, à branler du chef que dans le contexte de l’accord entre parties, si je puis dire, mais non en toute circonstance. En d’autre circonstance, ce n’est pas l’opinion qui est en branle. Sans compter que la mise en branle criminelle peut aller à l’encontre du chef, comme par exemple dans le parricide, à contresens du sens commun du branle capital, sans doute parce que l’auteur épicène du crime, secoué du chapeau perd la tête, et, comme le dirait Prévert, est décider à régner à la place d’icelui.

Ce constat sémantique de la non-coïncidence et de la correspondance du mot et de la chose, nous le réaffirmons se trouve dans la diffraction de la rationalité humaine, si je puis me permettre le redondance. C’est pourquoi à partir d’un constat dans le concret, faire une relation de cause à effet, voire plus dénombrer les éléments, sans interroger la différence entre le lieu de l’abstraction du principe et les contenus concrets de sa manifestation est plus mythique que scientifique. Le mythe est donc d’une heuristique mesurée, à moins que paradoxalement il soit le moyen, le spéculum – miroir, de découvrir par déplacement ou contournement sémantique l’objet de la détermination. C’est l’hypothèse que nous faisons en ce qui concerne la détermination du féminin et du masculin, dans les mythes cosmogoniques et théogoniques antiques.

Cette hypothèse sera traitée synthétiquement dans le Chapitre II – De la construction de l’intrigue du féminin et de la criminalité féminine, et est développée plus exhaustivement dans le texte en Annexes : Construction du féminin dans les religions antiques .

b-Non coïncidence structurale, correspondance conjoncturale.

Plus avant, nous avons asserté que la nature a horreur du vide, quand à rebours la culture a horreur du plein. De même, en ce qui concerne l’énonciation et la théorisation pouvons nous, suivant en cela jean Gagnepain, asserter que : « le sème n’est jamais vide, puisque définissable à l’objet qu’il contredit, quand le vocable (concept) n’est jamais plein puisque définissable par rapport au sème » ; au modus significandi du cadre théorique, à la mise en forme de l’énonciation. Autrement dit l’énonciation, la conceptualisation, d’un objet peut, de part la variabilité (métastabilité) du sème dans la signification, amener à des désignations différentes, bien que la désignation vise à la stabilité de la correspondance du mot et de la chose.

Analogiquement dans l’analyse sociologique, cette fois, nous pouvons asserter que la fonction du thérapeute, n’est jamais vide puisque définissable par le sujet individuel qu’il contredit, quand le contrat thérapeutique n’est jamais plein puisque définissable par rapport à la fonction thérapeutique ; au modus vivendi inhérent au cadre thérapeutique et sa mise scène de l’intrigue. Autrement dit le rôle professionnel peut prendre plusieurs figures, masques (Prosopon – Persona). Ce que la clinique freudienne du Transfert illustre pertinemment, par les figures paternelles dans la filiation thérapeutique, ou l’alliance thérapeutique pour parler comme Alexander ou Bruno Gravier. Autrement dit la contractualisation, entre sujets, peut avoir plusieurs effectuations du fait de la variabilité de la composition.

Nous pensons qu’il est au demeurant heuristique d’intégrer la récurrence de la fonction thérapeutique à l’expansion à la globalité, du métier du service, de la liturgie professionnelle (Leitourgia –Service public), quelque soient les manifestations différentes du service (Munus) et de ses rémunérations (munéra). Il en est du psychanalyste comme du boulanger, la fonction crée l’organe, ou fait le larron.

Ainsi, à propos de larron, si l’on déplace le point de vue du service professionnel sur le service criminel, l’un comme l’autre, qui nous ne cesserons de le dire sont épicènes, alors cela induit, avant que de déduire le lieu du trouble ou de la crise, de marquer la dialectique personnelle, de l’individualité du sujet et de la fonction efficiente du service, ainsi que de l’effectuation du contrat.

Analogiquement encore, mais cette fois dans l’analyse axiologique, pouvons nous exprimer que la direction du décisionnaire n’est jamais vide puisque définissable par le projet de ses actions qu’elle contredit, tandis que la vertu du choix effectué n’est jamais pleine puisque définissable par rapport à l’efficience de la variabilité de la direction ; au modus décidendi

dans l’action en lien à la mise en jauge de l’énigme. Autrement dit la décision, l’orientation, l’intention, de la mise en œuvre d’un projet peut prendre plusieurs directions ; ce autant chez soi que chez autrui, autrui qui peut criminaliser son Dasein, sa Weltanschauung.

« Rien n’est jamais acquis à l’homme…et quand il croit… » dit le poète.

Il y aurait du fait de cette analyse diffractée, beaucoup à dire sur la notion confuse du « Sens de la peine » qui ne distingue pas, le sens inhérent à la signification de l’énoncé de l’objet de la peine, le sens inhérent à l’appropriation du châtiment par le sujet, et le sens de la direction (l’orientation) du projet d’exécution des peines, pour reprendre le vocable juridique. Est- ce ironique ou heuristique de remarquer que la détermination du sens de la peine, dans la pensée et dans l’action, est demandée au justiciable alors même qu’elle est indéterminée par l’institution qui le demande ? Il semble, en ce registre en être de façon récurrente, du sens de la peine comme de l’aveu, qui est signifié au justiciable, sans doute dans une légitimité sociale indiscutable, sous le sceau de la vassalité. Ceci à l’instar du seigneur qui mandait ses vassaux pour qu’ils fassent allégeance par l’aveu. Il semble y avoir en ceci un malentendu fondamental et une équivoque entre l’intention juridique et le mode contractuel qui lui est inhérent. Ce que le juriste Jean Danet évoque, sans doute moins hermétiquement que nous, dans son texte41 : Parole de l’un contre parole de l’autre ? Statut de la parole et traitement processuel. Hermès aussi est paradoxal et variable nous l’avons écrit précédemment.

Un schéma synthétisant l’ensemble du propos n’est peut-être pas superflu ; schéma auquel nous rajoutons le précèdent, l’un et l’autre se complétant.

41 Danet J. Parole de l’un contre parole de l’autre ? Statut de la parole et traitement processuel. in : IVème congrès

Tableau n° 4: Non coïncidence structurale et correspondance conjoncturale.

I III IV

Glossologie/Théorisation Sociologie/Composition Axiologie/Autorisation

Conflit grammatical Conflit ethnique Conflit éthique

Non coïncidence Sémiologique* Sème/Objet

*Sémeion – signe

Polysémie*

*Poly – plusieurs *Sémie - sens Variabilité du sens

Un mot peut avoir plusieurs sens

Récurrence et Efficience de la

Signification

Non coïncidence (Dé) ontologique* Fonction/Sujet *Ontos -être Polymélie* *Mélie de melein - s’occuper de Variabilité de la fonction Une même personne peut avoir plusieurs identités plusieurs fonctions Récurrence et Efficience de la

Responsabilité

Non coïncidence Chrématologique * Intention/Projet

*Chréma- oint, choix,élection

Polycolasie*

* Colasie - correction Jauge-jugement Variabilité de la direction Une intention peut se porter sur plusieurs projets, et aller dans plusieurs directions Récurrence et Efficience de la

Décision

Sémantique Correspondance mot/chose Synonymie

Plusieurs mots peuvent avoir le même sens.

Effectuation de la Désignation

:

Concept Message Sens établi Contextuellement selon les occurrences

(Dé) ontique Correspondance

fonction/individu

Symmélie

Plusieurs individus peuvent avoir la même fonction. Effectuation de la

Composition

Contrat Usage Fonction établie contextuellement selon les occurrences

Correspondance Chrématique

orientation/désir Syncolasie

Plusieurs projets peuvent avoir la même intention, aller dans la même direction.

Effectuation de

l’Intention

Vertu (du vœu) Suffrage

Direction établie contextuellement selon les occurrences

Tableau n°3 : Analyse tétramorphe du Modus.

I II III IV

OBJET TRAJET SUJET PROJET

Conscience Représentation

Perception Conduite Mise en acte Opération Condition Mise en situation Incorporation Comportement Mise en branle Pulsion

Modus

Significandi Conceptualisation La Théorisation Modélise la Conscience. Mise en forme de l’énonciation Opérandi Production La Technicisation Modélise la Conduite. Mise en pratique Vivendi Contractualisation La Composition Modélise la Condition. Mise en scène de l’intrigue Décidendi Intention L’Orientation Modélise le Comportement. Mise en jauge de l’énigme

c-Mise en cause et remise en cause dans l’explication du phénomène criminel.

Le constat d’un fait criminel observé, sa mise en forme théorique, son explication passera par la description, le recensement d’indices, la mise en rapport des indices tant matériels qu’historiques ou personnels, comportementaux, intentionnels. La déduction causale de l’explication, est la cause de l’observateur. La cause du crime, elle, recoupe la responsabilité – imputabilité trop souvent reconstruite par l’observateur en terme d’origine. A cela, comme le fait remarquer François Jullien dans son analyse contrastée, des pensées occidentales et orientales, l’Occident conçoit le procès du crime (entendre le parcours processuel, et non le procès du tribunal), dans une jonction origine-fin. De même L’Occident indique le comportement en terme d’exploit ou de scandale, c'est-à-dire le valorise positivement ou péjorativement, avec une dose d’émotion non négligeable ; pour ne pas parler de déhiscence émotionnelle, à l’instar de Bruno Gravier, ou de Jouissance à l’instar de Jacques Lacan. Autrement dit nous partons d’un constat positiviste de contenus concrets, comme le disent Gaston Bachelard où Jean Gagnepain pour déduire le lieu abstrait du trouble. Pour parler autrement, le comportement criminel n’est pas en lui-même signifiant. Il peut être le contenu de l’effectuation de plusieurs efficiences, qu’il convient de chercher. Ainsi l’analyse des agis en termes de compensation ou de suppléance, permet à partir de l’observation de fonctionnement excessif d’une capacité de postuler en retour un défaut d’une autre capacité. Ce peut être par exemple, à l’image de la théorisation du « recours à l’acte » cf. Claude Balier, la déduction d’un défaut de rationalité sociale à partir du constat de l’excès de comportements violents. Au demeurant pourrait on parler plus exactement de mise en branle excessive plutôt d’activité délétère, pour être plus précis, comme nous y engage la diffraction de la rationalité étudiée anthropo-biologiquement. L’excès comportemental ne peut pas ne pas nous faire penser à la question de la déhiscence émotionnelle et pulsionnelle. Si la schématique du tableau sur le Modus quaternaire : significandi – opérandi – vivendi – décidendi, est valide, le recours à la mise en branle de comportements violents, du fait d’une déhiscence émotionnelle, peut être inhérent à un modus vivendi en défaut, comme pathologiquement dans le cas des Perversions ou Psychoses, tout autant qu’inhérent à un modus décidendi en défaut, comme pathologiquement dans le cas des Psychopathies ou Névroses. Ce qui induit de ne pas se référer exclusivement à une analyse censitaire (recensement et valorisation des indices), mais de lier la stratégie d’enquête, aussi scientifique qu’elle puisse être, avec la mise en rapport (chère à la pensée orientale) des contenus occurrents pour déduire la récurrence d’un principe. Par exemple chercher, si

l’hypothèse de fonctionnement d’emprise est retenue, différents modes d’emprise que celui où se focalise l’attention judiciaire– défaut d’autonomie effective dans les agis, les dits, le relationnel ou le comportemental. Ou, autre exemple, si le défaut d’autocontrôle est supposé, chercher non à dénombrer les occurrences mais une récurrence polymorphique des ratages de la maîtrise, dans la maîtrise de soi, maîtrise de l’autre, maîtrise de la pensée, de l’activité, de l’attention, de l’application etc. Autrement dit déduire de la focale générale du passage à l’acte au particulier de celui analysé – hinc et nunc et sic- , l’induction du particulier implicite (efficience) de l’autocontrôle à la généralité de ses modes d’effectuation sur des contenus différents.

Ce fonctionnement analytique Jean Gagnepain, l’appelle l’inclusion. L’inclusion dans la mise en forme théorique de l’énonciation est une remise en cause, une réflexivité pour paraphraser Edmund Husserl, dans le principe de causalité. Ici encore, il convient d’entendre le sens de