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de la mise en question anachronique de l’antithèse

Chronique de l’histoire Destin – Destination -Adresse

Tableau n° 9 : Naturalité et Acculturation des Temps/Espace/Environnement.

Nature

mutualité Continuité Immédiat coïncidence Temps Chronie Espace (Lieu)

Stratie

Environnement (milieu)

Tropie

Structure

Antithèse Séparation Découpe Réciprocité Discontinuité Médiat circularité Non coïncidence

Anachronie

Evènement

Date/Calendrier

Anastratie

Placement

Site

Anatropie

Classement

Rang / Position

Classe

(entourage)

Conjoncture

Synthèse

Qui

Quoi

Lien Contrat Linéarité médiatisée correspondance

Synchronie

actualité

Quand Nunc Maintenant Moment Kairos –Zheng Durée Intrigue

Synstratie

carte

:d’identité, séjour

Hinc Ici Monument réseau Etendue D’ici à là Déroulement Déploiement

Syntropie*

cadre

Comment

Sic Ainsi Cérémonie la mode Célébration célébrité Ambiance * Climat

*Ambiance : ambiens ; ambire : qui entoure ; Climat : Klima : inclinaison de la Terre Atmosphère : Atmos : vapeur (Sphaira : sphère)

« L’animal a son monde ambiant de par la grâce de la nature…Il est toujours déjà dans un cycle de situations, établi une fois pour toute. Il convient de différencier cet état naturel, la condition de l’animal et l’état auquel seul a accès l’humain. Cet état relève de l’équité, c'est- à-dire la valorisation de l’établissement, de la convention et de la polymorphie des contrats.

Dans ce qui relève du naturel, l’état de l’animal est d’être établi dans un cycle naturel auquel il ne peut échapper. Dans l’humanité le statisme de son état est incident au désir de satisfaction d’ordre politique. Ce n’est plus du naturel, mais du culturel dont il s’agit. » Jean Gagnepain.

33-De l’énigme et du rendu compte de l’exprimé.

De la même façon que nous avons interrogé le fondement de l’évènement et sa manifestation dans l’intrigue de l’histoire et avant que de proposer des illustrations cliniques concernant la criminalité féminine, il nous parait fondamental de mettre à la question le sens des agis comportementaux criminels. Sens entendu, ici, non dans le rapport perceptif - de l’indice et du sens - acculturé dans la théorisation conceptuelle, mais dans la direction de l’agi pulsionnel, ce qui relève de l’orientation de la décision active ou passive ; dans l’inhibition ou la libération transgressive lorsqu’il s’agit du champ de la criminalité. Autre manière d’énoncer la question du sens de l’énigme de ce qu’il est convenu de nommer le passage à l’acte criminel, pour tenter déchiffrer celle-ci, comme nous avons tenter de décrire le fonctionnement instantiel et performantiel de l’intrigue.

De nouveau dans la déconstruction épistémologique nous nous référons à Jean Gagnepain, lorsqu’il évoque les confusions épistémiques de la notion de sens et la non dissociation clinique de la Loi et de la Règle du fait d’une analyse positiviste s’arrêtant au constat. Constat qui ne peut se réaliser que dans le regroupement des fonctions ou des facultés. Ceci explique sans doute cela.

a- Le Sens de la peine - De la confusion du sens - Sens :

En ce qui concerne l’emploi du mot sens, nous pouvons remarquer traditionnellement une confusion de la sensation (ou sensorialité) et du sentiment (ou sensibilité). La sensorialité

(ouie, vue, odorat, toucher) l’esthésie est formalisée en gnosie, en perception, en représentation, dont la réalisation est le percept. La sensibilité de l’affect est formalisée en

pulsion. Le sentimental et le sensationnel qui se montrent notamment dans l’héroïsme montre la valorisation de la décision d’agir, traitée en terme d’exploit.

L’exploit est une valeur occidentale qui n’est pas prisée par la morale orientale. Dans le chapitre Crise conjugale entre le thérapeutique , nous faisons l’hypothèse déjà évoquée par Ivan Illich, Jean Pierre Vernant, Paul Veyne, Moses I. Finley et Michel Foucault, entre autres, que cette valorisation de l’acte, à différencier de l’esthétisme de l’héroïsme tel qu’en parle Jean Gagnepain, est inhérente à la propension occidentale de mettre en exergue l’axiologie et la morale dans le cas de crise ou de mutation sociale. Qu’il en soit d’Achille et de ses Mirlitons à la guerre de Troie, de l’actuel serial killer, ou de l’idéal de l’efficacité jusque dans le thérapeutique, il y a pendant au polymorphisme des occurrences, une récurrence du principe axiologique de légitimité. Ce qui fait qu’au nom de la légitimité des actes commis ceux-ci sont mis en exergue, ou plutôt, se justifient ou s’interprètent en terme d’exploit et/ou d’économie, de valeur ajoutée. Valeur ajoutée qui traverse le libéralisme psychanalytique, malgré sa légitime désapprobation des évaluations positivistes, dans sa hiérarchie des pulsions et l’économie psychique. Si nous avons raison, et la clinique anthropobiologique nous en apporte des preuves en neurologie et en psychiatrie, la valeur, si elle perdure chez l’humain, est dénaturée par le rationnement humain, comme le percept est dénaturé par le langage, le corps par l’appropriation, le geste par la technique. Que la valeur se constate dans la polymorphie des occasions de se manifester : valeur d’usage, valeur ajoutée etc.…n’empêche pas celle-ci de restreindre la dialectique à une de ses phases, la phase naturelle qui plus est.

b- Sens et détermination

La même confusion se relève dans le vocable de détermination. L’un renvoie à la

signification, déterminer ou définir. L’autre renvoie à un vouloir dirigé, employé dans

l’expression « être déterminé à ». C’est dès lors de direction dont il s’agit, conjuguant

maîtrise et orientation. Sens et détermination renvoie dans un cas à la définition, dans l’autre à l’orientation.

L’impropriété du langage s’éprouve ici aussi dans la polysémie du terme Détermination signifiant d’un côté la détermination glossologique dans la définition et la détermination

axiologique repérable dans l’expression « être déterminé à, dans une action ». En effet, dans

le contexte glossologique le concept de détermination désigne la définition qui par contre-mot interposé, permet de distinguer ce qui est globalement indéfini. Jean Gagnepain met en contraste la détermination scientifique et le fidéisme mythique. La science est notre

organisation de pensée qui se confronte la réalité du monde pour le signifier. Le mythe tente de ramener la réalité du monde à nos préconçus. Autrement dit le mythe est la transformation fidéiste ou fataliste du sens perceptuel en sens obvie (sens courant), la science est le sens devie, ou dévié de l’orthodoxie. Mais de même que nous l’évoquerons plus loin à l’instar de

Freud, nous nous humanisons dans la simultanéité de l’anachronie et de la synchronie par notre capacité diachronique, la dialectique du Signe (capacité de signification) se réalise dans la désignation qui simultanément est mythique et scientifique. Certains cependant privilégient l’une ou l’autre visée de la désignation et tentent de justifier leur capacité à déterminer dans l’orthodoxie, autrement dit paradoxalement sans remise en cause glossologique et sans remise en question épistémologique s’enfermant dans l’idéologie qu’elle soit de la parole ou du chiffre. Le côté paradoxal de l’affaire est que c’est grâce à notre capacité de contre- mot/Analogia que nous causons le monde, le mythe étant de ce fait une sorte d’arrêt sur image de la dialectique, un excès de coupure ou d’opposition qui se révèle analogue sur le plan sociologique dans l’excès de singularité. Un autre côté paradoxal est montré par les cosmogonies et théogonies antiques. Nous relaterons dans le prochain chapitre comment la notion désignée aujourd’hui genre, et particulièrement féminin, est déterminée par la modélisation mythique dans les théogonies. Le mythe non remis en question est intemporel, et notre contemporain dans les sciences humaines n’a pas grand-chose à envier aux mythes antiques.

Analogiquement à la dichotomie, fatalisme mythique et détermination scientifique, du sens acculturé, l’orientation axiologique s’ouvre à la réalité du monde dans la morale casuistique et la clôt dans la morale ascétique.

Le sens de la peine, est un exemple de la détermination axiologique. Il est employé

aujourd’hui dans l’option de l’orientation, de la direction, avec ses corollaires de maîtrise, correction, châtiment, souffrance. La difficulté s’invite quand on cherche à définir la peine dans une justification des judiciarisations. L’orientation juridique du châtiment ne coïncide que rarement avec l’appropriation du sentiment de faute et de dol fait à l’encontre du prochain de la part du réceptionnaire de la sanction pénale. De même le sens que la victime, ou le vulnéré (pour reprendre l’acception de Loïck Villerbu), donne à sa peine dans l’exprimé de sa plainte est souvent en écart avec la Judiciarisation de celle-ci.

Cet écart, nous le postulons n’est pas dû à l’équivoque de l’exprimé de tout un chacun,

l’amphibologie du discours si l’on se tient au constat dans l’énoncé, mais au malentendu

pendant de la Mal-adresse dans la communication.

Il en souvent de même en ce qui concerne le rapport entre l’orientation thérapeutique et l’appropriation du soin, ainsi que du rapport entre la direction didactique et l’appropriation de l’enseignement.

Où l’on voit que notre laïcisation de l’enseignement, du soin, et de la peine emprunte de façon récurrente voire résurgente la notion de rection de correction au religieux, dans une

profanation (au double de sens de profane) de la fonction cléricale du curé dans la cure et du recteur dans la prescription, l’ordonnance. Ne peut-on voir une laïcisation du recteur dans la juge et du curé dans le thérapeute ? de la maison de correction et du cadre de la cure ?

- l’ambiguïté du droit et du devoir :

La confusion habituelle dans le champ des sciences humaines, et des cliniques qui s’en référent, de la sociologie et de l’axiologie, est particulièrement remarquable dans les analyses concernant la déontologie et l’éthique. Cette confusion est particulièrement sensible ou éprouvée (si je puis dire) dans les discours dans le regroupement : « Minoration – majoration ; minimisation - aggravation ; singularisation – banalisation. » et ce qui s’énonce sous le vocable d’obligation et de devoir. Ceci Jean Gagnepain le nomme : « L’ambiguïté du droit et du devoir. » Ainsi qu’il le signifie : « Hors pathologie, il n’est pas de règle sans loi par le fait que dans le concret, tout se présente ensemble. »

Jacques Lacan évoque ce mélange concret de facultés dans ses aphorismes de l’assujettissement de l’humain au Langage et du désir au sujet. La différence fondamentale est que cette interférence des facultés renvoie dans l’analyse lacanienne à une unité de la rationalité, quand l’analyse médiationniste montre par la clinique patho-analytique une rationalité diffractée. Lorsqu’il évoque l’ambiguïté du devoir Jean Gagnepain stipule : « De même qu’il n’est pas de Règle sans Loi, il n’est pas de langage sans langue, d’art sans style. Dans la question du recoupement de la Règle et de la Loi, il n’est pas de culpabilité sans responsabilité, de transgression sans infraction, de Droit sans Devoir. Comme le langage ou le Signe (signification), qui n’a pour fonction de donner du sens au devoir, s’éprouve dans la communication. La Norme - le Droit - s’éprouve elle dans l’obéissance qui passe pour un code, c'est-à-dire la légalisation du légitime. Il faut entendre Droit, ici, non dans la

(interdit-permis), qui permet de nous autoriser à dire, faire et être ; à légitimer nos actions et nos décisions. »53

Le constat s’éprouve nous l’avons dit dans le recoupement des facultés anthropologique et des fonctions biologiques. C’est pourquoi suivant l’analyse médiationiste nous proposerons, après avoir tenter d’élaborer la question de l’énigme, des tableaux évoquant les recoupements de la loi et du droit, en tenant compte de la relativité des incidences et des occurrences.

Dans la définition des incidences nommées droit et loi, il convient de différencier, comme le fait remarquer Jean Gagnepain, le principe anthropologique (cf. la loi fondamentale, ou symbolique énoncée par Jacques Lacan) et ses réalisations contextuelles du législatif et du juridique, qui ne peuvent s’approprier le vocable sans vergogne.

d- La dialectique du jugement et de l’énigme.

Si l’on ne restreint pas mythiquement et idéologiquement le jugement à sa condition juridique, celui-ci montre qu’analogiquement au contre-mot (Analogia) et au contre-temps (anachronie) le jugement est un contre satisfaire. Contre-satisfaire qui tend à travers le rationnement du désir et de la libido, quel qu’en soit les contenus de celle-ci – sexe-fraise- liberté, à accéder à la maîtrise. Cette tension dialectique nous fait humainement passer de la nature émotionnelle à l’autorisation du contremaître. Cependant de même que ce qui importe cliniquement pour décrire la synchronie de l’intrigue est le fondement anachronique de l’évènement, ici ce qui fonde conjoncturalement l’énigme est la structure du jugement, qui transforme l’évaluation animale de la situation en jauge raisonnée. Autrement dit le principe du rationnement du jugement, même s’il y est inhérent, ne peut se confondre avec le jugement prononcé ; encore plus dans le contexte modulaire du judiciaire54.

Le jugement au demeurant, s’il est en caution en son appropriation univoque dans le champ juridique, est surtout le lieu du fondement de la décision, et notamment celle erronée dans le crime. La clinique anthropobiologique nous induit à interroger le défaut dialectique qui lui est inhérent, dans les agis et comportements violents. Elle nous incite par ailleurs à interroger les recoupements de c son incidence avec la capacité personnelle d’appropriation de l’histoire. Car comme le fait remarquer Jean Gagnepain : « De même qu’il n’est pas de Règle sans Loi, il

53 Gagnepain J., Raison de plus ou raison de moins, La nuit surveillée, édition du Cerf, Paris, 2005, p.115.

54 Des propos plus précis sont énoncés dans le chapitre en Annexes « Anachronie et synchronie…Evaluation

n’est pas de langage sans langue, d’art sans style. Dans la question du recoupement de la Règle et de la Loi, il n’est pas de culpabilité sans responsabilité, de transgression sans infraction, de Droit sans Devoir. »

La dissociation des principes ne nous est permise que par la déduction clinique (inclusion) dont la pathologie ou la crise nous donne la possibilité d’investiguer. Là de nouveau, encore que le terme soit à retravaillé, doit on questionner la coïncidence partielle de l’efficience du jugement (rationnement) et du désir (pulsion- satisfaction- émotion) et son effectuation énigmatique dans l’autorisation à poser des actes délétères. De même que la suppléance émotionnelle et comportementale déhiscente peut venir compenser un défaut structural de rationnement (autocontrôle) ; la déhiscence émotionnelle et ses échappées comportementales peut être l’indice d’un défaut d’appropriation. La distinction de la clinique psychiatrique entre le raptus psychotique et le passage à l’acte psychopathique, est une première déconstruction du phénomène de déhiscence pulsionnelle.

L’énigme de l’acte, particulièrement criminel, doit tenir compte du recoupement, sans confusion, des plans de la Norme (Règle) et de la Personne. En ce sens il convient de rendre compte, de prendre en compte, de tenir compte du principe incident et des effectuations contextuelles, ainsi que des différences conventionnelles, dont font partie les spécificités du genre féminin ; sans omettre de mettre en perspective la question dialectique et ses occasions de se manifester. Cette mise à la question sera développée dans le dernier chapitre concernant les illustrations cliniques.

Une synthèse de nos propos sur le jugement et l’énigme sous forme de mise en tableau suit, ainsi que la proposition analytique des recoupements des contenus sociologiques par l’incidence de la Norme ; et inversement des contenus axiologiques par le plan de la Personne, ainsi qu’un tableau comparatif résumant les fondements et fonctionnement de ces deux plans.

Tableau n° 10 : La source du jugement et de l’énigme.

Projet

Nature

Plaisir / Libido

(non douleur /tentation)

Gestalt – Mise en branle- Pulsion :

Crée la tentation –mise en forme animale du tropisme végétal

de l’affect/émotion

Source de la projection du désir sur les contenus où on peut se faire du bien

Norme

Interdit

Ethique

Droit:

Principe de

légitimité

Culture

Structure

Renoncement / Rationnement

Antithèse:

Remise (en question) à l’épreuve du désir et de sa projection :

Source du

Jugement

qui fait échapper au plaisir/désir immédiat Divergence :

Conflit éthique

Source de la limitation du désir Acceptation de la perte/sacrifice

Distanciation

Liberté

Décision

Légitimation

Acceptation

Habilitation

Morale

Culture

Conjoncture

Jouissance

Légitimité de l’assentiment

du risque de la décision /choix

Thèse

Mise en jauge de l’Enigme

Jugement tenant compte

de la mise en question du désir de l’antithèse

Orientation/ Direction

Empathie

Tableau n° 11 : Comparaison des plan de l’Histoire et du Droit. (Analogie).

Personne / Loi / Histoire