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Les déterminations et constructions du genre et de la génération dans les théogonies à l’antiquité et leur rapport analogique avec les constructions épistémiques

actuelles.

L’analyse qui suit est développée dans le recensement et la mise en perspective des théogonies antiques dans les Annexes56

Introduction : Non nova sed nove, de l’Inactualité.

Rien de nouveau, mais d’une manière nouvelle. Une lecture détachée du récit, une Katharsis du Logos dans le Kairos, mais aussi un détachement contemporain de notre Hinc et nunc et sic nous conduit vers l’affirmation de l’inactualité. Inactualité au sens où nous pouvons trouver de troublantes similarités entre nos modélisations actuelles et celles datant de quelques millénaires. Bien sûr, il ne s’agit pas de dire que notre communauté scientifique n’invente rien, au contraire elle invente. Mais si elle n’invente pas le même, nous postulons

qu’elle invente à l’identique, au sens où la récurrence de la modélisation (au sens de principe

et processus) ne change pas malgré la polymorphie réalisée au cours des siècles et des occurrences. Il n’est de voir comment la logique formelle et l’informatique retrouvent séant des vertus au Logos d’Aristote, alors même que les contenus de sa Phusis et sa Métaphusis sans parler de sa Politéia ont été réfutés en l’état par Bacon, Galilée, Newton et Einstein. Inactualité que la Théorie de la Médiation démontre dans l’analyse anthropo-biologique du temps (cf. Tableau no 8 : La source de l’évènement et de l’intrigue.) ; et que Loïck Villerbu démontre, ainsi qu’au demeurant les études de Jean Michel Labadie, sur la médecine et la criminologie tant décriées du XIXe siècle. Inactualité que l’historien Marc Renneville remarque dans notre capacité à refouler, dirait Sigmund Freud, la signification des désignations de nos prédécesseurs, et à ne plus voir l’heuristique du modèle même si le contenu est erroné, en oubliant que l’avancée de nos idées se fonde sur le Errare humanum est. Il en est du proche temporel, comme ceux du spatial et du sensoriel. Henri Corbin nous le démontre quand il évoque la signification sonore des cloches du village, qui à l’instar des tambours de la brousse africaine, étaient connues de tout un chacun, et qui ne font plus sens

aujourd’hui pour le citadin impratiquant, possédant de plus un arsenal technologique. De même que ses études sur les miasmes citadins d’autrefois et les différentes significations de ceux-ci nous échapperaient aujourd’hui, alors que l’évoque Ivan Illich nos villes n’ont rien à envier à celles de nos ancêtres. Si ce n’est que les odeurs ont changé de contenus, l’olfaction elle n’a pas changé. Si la sensorialité n’a pas changé, la gestalt non plus. Cro-Magnon n’avait pas une gnosie différente de la nôtre, peut-être possédait elle plus d’acuité par contrainte environnementale. Pourquoi nos modélisations différeraient, et en quoi divergent elles? Le mythe d’hier n’a sûrement rien à envier à celui d’aujourd’hui, pas plus que l’agressivité, la brutalité, la violence. Les banlieues d’aujourd’hui ne sont pas plus, moins probablement même, dangereuses que les faubourgs et les forêts d’antan. Georges Brassens ne s’y est pas tromper en chantant que « Le temps ne fait rien à l’affaire.. » et en évoquant les « jeunes cons de la dernière averse et les vieux cons des neiges d’antan ! »

Inactualité aussi de l’humiliation en son principe et ses répercutions, que travaillent les

psychologues Mireille Stigler et Pascal Lebas, même si là encore les occurrences du polymorphisme font qu’elles sont différentes à nos yeux. La déclinaison des occurrences ne nous renseigne pas sur le principe et son processus dialectique. Il nous faut le questionner et remercier nos ancêtres de s’être colleter le boulot, même avec erreur. Et il nous faut, si je puis me permettre d’énoncer un « il faut » déconstruit par ailleurs, reconnaître qu’à travers les théogonies et les cosmogonies, comme dans l’Odyssée apparaissent les mathématiques, les égyptiens et leurs pairs ont conçu une modélisation extrêmement pertinente de la détermination que d’aucun nomme aujourd’hui, analyse, division du sujet, dialectique, épicènie, tiers etc.

Pour sensationnelles qu’elles soient dans la déhiscence et l’irréflexion, les nouvelles n’ont rien de nouveau et les antiquités sont d’un modernisme et d’une acuité de pensée heuristique, pour peu qu’on lise autrement qu’on nous l’a appris sur les bancs du dogme de l’établissement ; pour peu qu’on s’autorise un déplacement de pensée, qui entraîne, c’est certain, des propos tout aussi déplacés. Propos déplacés dont nous n’avons pas à nous excuser, mais dont nous devons prendre en compte la situation de notre prochain sylleptique comme nous tenons – prenons et rendons compte analeptiquement celle de l’antiquité. Prochain sylleptique qui se décline dans notre capacité bifaciale d’alliance et de filiation, dans l’intimité et le métier (conjoint/parent ; professionnel ; étudiant ; patient ; justiciable etc.). Si besoin était, les deux chapitres qui suivent sur les théogonies et la conjugalité montrent le caractère éminent de l’analyse anachronique dans la prise de renseignements et synchronique dans le don (la transmission) de ceux-ci. Etant comme l’interlocuteur une

Personne, cette dialectique éprouve simultanément l’anachronie et la synchronie dans la

panchronie de l’échange ; panchronie rendue possible grâce au processus diachronique. En

ce sens que l’on soit devant son bureau ou sur le divan psychanalytique nous analysons le temps à notre insu- Unbewusste, même si nous pensons en restituer une histoire où l’antiquité serait à l’instar de l’enfance dans une succession du passé et du présent. L’analyse démontre que si nous sommes, nous ne sommes que présent. Et la femme criminelle épicène, dans ses actes, pour peu qu’on se déplace sur son écosystème (Oïkos- Demeure), comme l’on peut se déplacer chez les grecs, rend compte de la panchronie dans l’actualité du crime, où se télescopent l’appropriation et l’in-appropriation de son histoire. L’acte criminel, si l’on

s’autorise le jeu de mot, est très souvent inapproprié. Il fait part d’une Mal-adresse, au sens

ou le réel de l’acte tente de faire correspondre (coïncidence partielle) l’adresse du Hinc et nunc et sic avec celui d’une enfance non résiliée, non abrogée dans le principe de légalité,

autrement dit la Loi. Loi que Jacques Lacan nomme Symbolique et dont la Mal-adresse présente rend compte d’une Forclusion (totale ou partielle) du Nom du Père – épicène. « Inconnu à cette adresse » dirait Kressman Taylor. La correspondance conjoncturale de l’acte criminel ne nous fait pas échapper à l’humanité, qui se détermine dans la non coïncidence, que celle-ci soit du mot et de la chose, de l’individu et de la Personne. L’enfant tué réellement correspond, loin de tout fantasme ou d’imaginaire surdéterminé, à l’enfance dépossédée mais ne peut coïncider avec celle-ci. Si ce passage à l’acte ne peut être conçu comme un acté manqué – Freud, une mise en acte –Lacan, il peut être conçu comme un ratage psychotique de l’acte. Ratage psychotique qui n’augure pas, forcément de fait, une

pathologie avérée, d’un défaut de la structure de la Personne.

A propos de structure, il nous parait important de signifier que la clinique anthropobiologique ne conçoit pas de structures psychopathologiques mais des pathologies de la structure,

autrement nommées défauts de la dialectique. La structure renvoie à l’immanence du

principe, la pathologie n’est qu’une des formes du processus dialectique inhérent au principe. Or comme le dit Colette Chiland « On a beau être fou, on est jamais fou de partout », d’où notre concept (provisoire car inexact) de coïncidence partielle.57

Bien sur cette potentialité daichronique-panchronique de l’écrivain ou du criminel ne peut s’interpréter qu’en tenant compte – prenant compte et rendant compte du contexte. Hors

57Pour plus de clarté du propos, nous nous permettons de renvoyer le lecteur au Tableau n° 4 : Non coïncidence

contexte l’apophantique d’un écosystème féminin et d’un déplacement chez les grecs pourraient être mal compris, prêter à confusion de sentiments et d’intention déplacée. Ce sont le regard et le temps qui sont déplacés, pas l’intention. Et nous aurions beaucoup à gagner, me semble t’il, dans la sphère médico pénale à penser que la femme criminelle est en panne de déplacement personnel, plutôt que lui prêter avec intérêt moral, une intention incongrue et perfide. Pour être où nous sommes, nous avons « tuer l’enfant » pour reprendre une expression du psychanalyste Serge Leclaire. Nos pères épicènes ont participé à la sécature et

la ligature, pour parler comme Pierre Legendre de ce que Jean Gagnepain nomme « Le complexe d’Abraham ». Il n’est pas sûr que par carence ou détérioration pathologique ou

critique, nombre de femmes criminelles, de mères abusives et malveillantes, aient pu se dégager d’une enfance possédée, humiliée. (Le terme de maltraitance, employé à l’envi sans

discernement comme celui d’Emprise, est à mon prétentieux avis, inapproprié. Il fait référence à l’élevage – la traite des vaches- ou la traite des banches ; différent évidemment du

traitement médical, qui se réfère à la prescription et l’ordonnance, donc à l’axiologie et non à l’éducation) . Tandis que la Bible avec Samuel, nous dit « Ne doutes pas Seigneur, ton serviteur veille »

Ce n’est pas parce que l’on se dispute avec le dogme clérical désuet et importun, qu’on doit se priver des apports théologiques et théogoniques ; ce d’autant, pour en vénérer d’autres à prétention tout aussi universaliste.

Alors en toute impudence, je crois (pas, je pense), qu’il est important de ne pas mélanger les torchons et les serviettes, surtout si l’on compte expliquer le trousseau par son recensement. « Les Pères de l'Eglise sont d'une richesse et aucun sociologue contemporain ou des siècles passés ne les vaut. […] Il n'y aucune raison de ne prendre sa pâture partout où elle se trouve et de renoncer à une partie de l'humanité sous prétexte qu'elle était vénérée de vos grands- mères. » Jean Gagnepain58

Pour synthétiser ce qui va suivre, voici les principales notions qui seront abordées : anthropomorphisme ; récurrence trinité, dualité, duplicité, séparation, division, détermination par rapport à l’indéfini –abîme , distinction, matérialisation, verbe incarné – Logos, mythe, science, Weltanschauung, genre vernaculaire et génération tutélaire. Epicènie, androgynie. Irrévélé, révélé ; éternité, temps, siècle. etc.…

Cet abord rapide sur les théogonies et plus loin de la conjugalité et de la représentation du féminin dans le monde antique, montre l’actualité de rapport avec nos questions sur le féminin.

-Théogonies - détermination et trinité

La famille égyptienne a probablement servi de modèle aux premiers auteurs de systèmes religieux dans l’élaboration conceptuelle de triade sacrée, principe trigémiste omnipotent, résumant en elle la paternité, la maternité et la filiation.

Que la théogonie égyptienne soit, à notre connaissance, l’Arché des autres théogonies connu ne veut pas dire que nous la concevons comme Génésis toutes les religions où se formalise et se modélise la trinité.

Osiris était le père, Isis la mère et Horus (ou Har) était le fils. Tous les trois étaient Dieu pour les égyptiens alors que nous aurions tendance aujourd’hui sans doute influencés par le monothéisme judaïque et post-judaïque (chrétien, musulman), à asserter qu’ils étaient des dieux. Les hellénistes, à l’instar de Jean Pierre Vernant59, suivent le même raisonnement en ce qui concerne l’unité du divin dans le polythéisme grec antique.

Ces trois personnes ou entités furent le type sériel des triades religieuses. Ces triades figuraient, la cause, l’effet et le moyen, et la dyade efficience- effectuation par la succession des familles, où le père, la mère et le fils concouraient à former un seul et même tout. Ce tout évoque l’immanence figurée humainement par la famille. La priorité de raison appartenait au Père, la mère procédait du père. Le christianisme abstrayant l’idée de toute physique des sexes, longtemps avant l’inconscient freudien, a fait de la Mère Dieu égyptienne le Saint Esprit. Celui-ci comme l’a défini dogmatiquement le concile de Nicée, procédait du père. Dans la théogonie égyptienne, le fils engendré dans l’éternité par le Père, procédait (émanait) du Père et de la Mère. Il n’y avait parmi eux aucune supériorité. Leur puissance réalisée dans l’effet de la création, était une seule et même puissance : Le Dieu unique. La mythologie de l’Égypte est contenue dans la Trinité Osirienne. Osiris, Isis et Haroéri (Horus) ne furent à l’origine, que des divinités de troisième ordre, simples héros ou symboles allégoriques ; mais plus tard, leur culte s’est généralisé. Le génie du peuple égyptien les rangea dans l’ordre conceptionnel pré-établi. La Triade sacrée se perpétua, sous ses nouvelles dénominations. La tradition des types primitifs (inauguraux) devint le type général. Osiris, Isis et Horus syncrétisent, semble-t-il, l’invariant qui préside constamment à la formation des systèmes

religieux égyptiens.

Rappelons que durant l’Egypte tardive et surtout durant la période gréco-romaine (à partir de 322 av.J-C.), le culte de la déesse Isis s’est répandu dans une grande partie du bassin méditerranéen. Isis aura une influence considérable à Rome et chez les premiers chrétiens. D’autre part Sigmund Freud « un juif sans Dieu » comme il se définissait lui-même, s’est beaucoup inspiré de la théogonie égyptienne. Evidemment son célèbre ouvrage : L’homme Moïse et la religion monothéiste reprenant deux articles parus en 1937, illustre ses doutes sérieux quand aux fondements de la religion monothéiste. Remonter à un Moïse égyptien n’était pas, semble t’il, pour lui déplaire. Partant de l’hypothèse linguistique de l’origine égyptienne du même de Moïse, approuvé par les chercheurs contemporains, il déclina son hypothèse sur la première référence monothéiste connu de lui, celle du dieu Amon- Amoun promu par le Pharaon Akhenaton et son épouse Néfertiti. Les travaux de chercheurs du XIXe siècle, tel Jules Bayssac, et du XXe siècle, tels Donald Redford Les secrets de l’exode et Roger Sabbah Moïse le Pharaon semblent donner raison au célèbre neurologue et psychanalyste viennois.

Dans la théogonie primitive, quand la Création n’était pas dans la pensée divine, Piromi – ancien nom d’Osiris, l’être absolu, immuable, irrévélé, régnait seul sur lui seul, par delà tous

les temps et toutes les distinctions, dans son éternelle unité. Rien en lui ne le distinguait de lui. « Semblable au Brahma des hindous, Piromi était le Nirvana, l’Être et le Néant de Hegel. »60

« Et du même coup, l’on s’aperçoit que c’est, ontologiquement, d’une dimension de l’homme qu’il s’agit, si bien qu’on voit mal désormais comment dissocier psychologiquement dans son cas l’approche matérialiste de l’approche spiritualiste, indépendamment de l’athéisme, …, ou de la religion éventuellement pratiquée.

C’est de cette pratique, en effet, que résulte le faux mais fameux problème des deux infinis qui tourmentaient le mathématicien chez Pascal et le philosophe chez Sartre ou chez Heidegger. L’anticléricalisme n’explique pas tout et l’on comprend vite à lire l’Être et le Néant ce qu’il en est philosophiquement de l’opposition de l’essentialisme et de l’existentialisme comme de celle de la droite et de la gauche au sein de notre parlement. En bref, il s’agit de la même chose à l’envers ; et si en l’occurrence le phénomène a peu d’importance, il est plus grave de constater que l’histoire de nos religions tend depuis

longtemps à privilégier l’entéléchie en Occident et en Orient le nirvana, brisant ainsi la contradiction fondamentale du Tout et du Rien. Et sans doute saisira-t-on mieux la formidable mutation que représente notre position dialectique dans le cadre d’un savoir dont le sujet devient l’objet! ». J. Gagnepain61

A l’éternité va succéder le temps. Piromi l’irrévélé se transforme et se manifeste (s’actualise, se réalise) en Knef, Phta et Phré. Les trois sont Piromi. Chacun pourtant se distingue des autres en étant consubstantiels. Ils font un seul Piromi dans une triple unité.

La manifestation trinitaire, Knef, Phta et Phré, est encore androgyne. Knef se dédouble en Knef et Neith ; Phta, en Phta et Athor ; Phré et Phré et Poolr.

Knef (Amoun, Amon) est la volonté de Dieu, et Neith est sa volonté créatrice.

Phta est l’intelligibilité de la vie, et Athor est l’énergie qui le réalise dans le temps.

Phré est le principe de la lumière et de la chaleur, et Poolr est la puissance qui féconde tout par la chaleur62.

De même qu’Amon, Phta et Phré révèlent Piromi, de même Neith, Athor et Poolr révèlent Bonto.

Knef créé le monde par sa parole. C’est le verbe incarné, la raison, le logos qui faisant éruption (rupture) au sein de la nuit éternelle, féconde l’abîme et détermine la création.

Il est intéressant de comparer (à l’inverse de l’adage qui énonce que comparaison n’est pas raison) la récurrence des métamorphoses christiques à d’autres métamorphoses divines. L’homme Dieu (le christ - Ecce homo), IHÔH-Thaut, afin d’accomplir les figures de la loi

ancienne, a dû être attaché sur cette croix où il ne subit la mort que pour la vaincre et ne verser son sang que pour régénérer le monde.

De même, du taureau immolé, principe de vie et germe de tous les êtres, renaît l’adolescent Mithra, le Verbe d’Ormuzd, sauveur et Régénérateur, lui aussi, de l’humanité vieille.

Ainsi Krischna, l’incarnation de Vishnou, seconde personne de la trinité indienne, cloué par

une flèche sur un bois fatal, n’expire que pour aller prendre possession de toute sa gloire dans son palais divin de Vaikounta, après avoir enseigné aux hommes les voies de la sagesse et de la béatitude.

61 Jean Gagnepain, Raison de plus raison de moins. Propos de médecine et de théologie, La nuit surveillée, nrf,

Le Jeune Bacchus Sevevios, le Siva de l’Inde percé d’un trait à la chasse, ne meurt que pour

ressusciter le troisième jour et revivre d’une éternelle vie.

Balder, le fils bien aimé d’Odin, tombe frappé d’un Javelot lancé par un de Ases, pour

renaître triomphant et glorieux et faire renaître avec lui les dieux de la Valhalla, et réparer toute chose.« Ubi est, mors, stimulus tuus »63

-Mise en rapport de la destruction et des métamorphoses

En perspective heuristique, par rapport au sujet de la détermination, reprenons l’évangile de St Jean chap. 1 : « Au commencement était le Verbe, et ce Verbe était Dieu. Toutes choses ont été faites par lui, et rien de ce qui est n’a été fait sans lui. » St Paul ajoute « C’est par son Fils que Dieu a fait les siècles »64.

Rappelons le notion de siècle et de séculier a dans le récit paulien l’acception de temps manifesté, de monde dans sa concrétude. (Concrétiser, concréfier).

Notons ici la proximité de la parole de la théogonie égyptienne, le verbe biblique et le

parlêtre lacanien ainsi que le A, le $, le nom du Père, la tripartition unitaire du Symbolique,

de l’Imaginaire et du Réel. En quoi l’inactualité du temps humain partage son actualité, et conforte si besoin était la notion heuristique de dialectique.

Dans la théogonie égyptienne, comme manifestation, Knef (ou Amour), le Verbe coéternel est encore Phta la vie, et Phré la lumière. « Dans le verbe était la Vie, et la vie était la Lumière. » dit encore St Jean. 65 Ainsi Knef (Amour), Phta et Phré, la puissance, la vie et la lumière, c’est Dieu dans l’éternité, Dieu révélé à lui-même. Soudain par la parole proférée Knef, Phta et

Phré sont révélés (mis en acte) dans le temps (le siècle).

Que la théogonie égyptienne ne soit que le reflet d’une révélation primordiale ou une théorie