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NOMBRE DE PERSONNES AYANT SUIVI DES COURS EN PHILOSOPHIE, EN HISTOIRE OU EN SOCIOLOGIE DES SCIENCES, SELON LA PROFESSION

Marie Larochelle & Jacques Désautels

NOMBRE DE PERSONNES AYANT SUIVI DES COURS EN PHILOSOPHIE, EN HISTOIRE OU EN SOCIOLOGIE DES SCIENCES, SELON LA PROFESSION

Profession Philosophie des sciences Histoire des sciences Sociologie des sciences Orientation N= 182 39 (21,4 %) 24 (13,2 %) 18 (10 %) Sciences et technologies N= 107 21 (20 %) 14 (13,1 %) 10 (9,3 %) Par rapport à la population totale N= 289 60 (20,8 %) 38 (13,1 %) 28 (9,7 %)

En l'occurrence, de manière générale, le profil des deux populations dont les points de vue feront l'objet de l'analyse est passablement différent (étant entendu que chacune de ces populations n'est pas non plus homogène). Certaines différences comme la profession et la formation sont, bien entendu, intentionnelles dans le cas de la présente étude. S'y ajoutent toutefois des

différences au regard du genre (les femmes étant proportionnellement plus nombreuses parmi les conseillers et conseillères d'orientation), de l'âge de même que du nombre d'années d'expérience professionnelle: les conseillers et conseillères d'orientation sont proportionnellement plus âgés et cumulent ainsi un plus grand nombre d'années d'expérience professionnelle.

À cet égard, comme nous l'avons évoqué, la comparaison statistique de ces caractéristiques peut fournir des indices intéressants quant à la cohésion épistémologique, pour ainsi dire, des populations à l'étude à l'égard des sciences, de leurs praticiens et praticiennes. Toutefois, nous ne saurions trop insister sur les problèmes d'une telle comparaison, d'autant plus que la cohésion en question peut fort bien relever d'une tout autre logique que celle (tout aussi hypothétique) de la cohésion identitaire de chaque groupe professionnel. Par ailleurs, comme nous le verrons, les différences suggérées par les croisements statistiques trouvent rarement écho sur le plan épistémologique. En l'occurrence, le recours à cette technique doit être compris suivant l'esprit de «La Philosophie du comme si» développée par Vaihinger (1925) et bien encapsulée par ces propos du philosophe Kolakowski :

« Si nous construisons des bateaux et des navires, nous devons nous comporter comme si le principe d'Archimède était valable — autrement on se noierait. Mais nous ne disposons aujourd'hui pas davantage qu'hier de motifs nous permettant d'affirmer que le monde renfermerait quelque chose comme le principe d'Archimède comme propriété permanente » (cité dans Watzlawick, 1991, p. 125).

ANNEXE 2

Catégories, sous-catégories et schèmes du questionnaire VOSTS Définitions

1. Sciences et Technologies

* 01. Qu'est-ce que les sciences? (Une entreprise instrumentale? Une affaire de curiosité individuelle? Une pratique sociale?, etc.)

02. Qu'est-ce que les technologies? (Un projet social, humain? Quels en sont les buts et composantes: mécanistes, socio-économiques, culturels? etc.)

03. Qu'entend-on par l'expression «recherche et développement» (R&D)?

04. Les interactions des sciences et des technologies (complémentaires? Autonomes? Interdépendantes? De subordination?, etc.)

Sociologie des sciences : point de vue « externe » 2. Influence de la société sur les sciences et les technologies

01. Le gouvernement (le contrôle du financement, la politique scientifique, etc.) 02. L'industrie (le contrôle dicté par les profits envisagés, etc.)

03. Le militaire (les rapports entre les scientifiques et le militaire) 04. L'éthique (son influence sur les programmes de recherche, etc.)

05. Les institutions éducatives (fréquentation des cours de sciences obligatoire, etc.)

06. Les groupes d'intérêts particuliers (groupes non gouvernementaux et non industriels, telle la fondation pour la recherche sur le cancer, etc.)

07. L'influence publique sur les scientifiques (l'éducation familiale, la formation scolaire, l'appartenance à une communauté particulière, les interactions sociales, etc.)

3. Catégorie en développement

4. Influence des sciences et des technologies sur la société

01. La responsabilité sociale des scientifiques et des technologues (leurs préoccupations et leurs responsabilités à l'égard des risques environnementaux, de la communication avec le public, etc.)

02. La contribution aux décisions sociales (décisions morales et légales, point de vue technocratique versus point de vue démocratique, témoignages d'experts et d'expertes, lobbisme pour obtention de fonds, etc.)

03. La création de problèmes sociaux (les compromis entre les conséquences positives et négatives du développement scientifique et technologique, la compétition pour l'obtention de fonds, etc.)

04. La résolution de problèmes sociaux (pauvreté, criminalité, surpopulation, guerre nucléaire, pollution) et de problèmes pratiques quotidiens, tels cuisiner ou prendre soin d'un animal domestique

05. La contribution au bien-être économique (santé, travail, hausse du niveau de vie, etc.)

06. La contribution au pouvoir militaire

07. La contribution à la pensée (ou à l'imaginaire) social (nouveau vocabulaire, nouvelles métaphores, etc.)

5. Influence de l'éducation aux sciences sur la société

* 01. La rencontre des deux cultures (scientifique et artistique)

02. Accroissement du pouvoir social (des consommateurs plus avertis) 03. La représentation scolaire des sciences

Sociologie des sciences: point de vue «interne» 6. Les caractéristiques des scientifiques

01. La motivation personnelle des scientifiques (renommée, richesse, curiosité, etc.)

02. Les normes et les valeurs guidant les scientifiques au travail et dans leur vie privée (ouverture d'esprit, logique, honnêteté, objectivité, scepticisme, «mise en suspens» des croyances, de la subjectivité, etc.)

03. Les idéologies des scientifiques (par exemple, les points de vue religieux) 04. Les habiletés requises pour la pratique scientifique (engagement, patience,

etc.)

05. L'influence du genre sur la production et les produits des sciences 06. La sous-représentation des femmes en sciences

7. La construction sociale des savoirs scientifiques

01. Le collectivisme en sciences (loyauté à l'équipe de recherche et à l'employeur, etc.)

02. Les décisions scientifiques (conflits entre scientifiques, établissement de consensus, etc.)

* 03. Les échanges professionnels entre les scientifiques (jugement par les pairs et paires, revues scientifiques, conférences de presse, etc.)

04. Les interactions professionnelles et la compétition (secret, plagiat, diplomatie, etc.)

05. Les interactions sociales

06. L'influence de l'individu sur le savoir scientifique

* 07. L'influence nationale (contexte et lieu de vie) sur le savoir scientifique et le savoir technologique

08. Science privée et science publique

8. La construction sociale des technologies

* 01. Les décisions technologiques

Épistémologie 9. La nature des savoirs scientifiques

* 01. La nature des observations (l'ancrage théorique, les limites de la perception, etc.)

02. La nature des modèles scientifiques 03. La nature des schèmes de classification 04. Le caractère provisoire du savoir scientifique

05. Hypothèses, théories et lois (définition, rôle des postulats, critères d'adhésion à une théorie, etc.)

* 06. L'approche scientifique et l'investigation (non-linéarité, rejet de la démarche étapiste, la «méthode scientifique» comme style littéraire, etc.)

07. La précision et le caractère incertain du savoir scientifique et technologique (raisonnement probabiliste, etc.)

08. Le raisonnement logique (approche causaliste des problèmes, tels ceux d'épidémiologie et d'étiologie)

09. Les postulats fondamentaux à toute science (uniformité, etc.)

* 10. Le statut épistémologique des savoirs scientifiques (ontologique ou épistémique, positivisme ou constructivisme)

NOTE