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LA PSYCHANALYSE AVEC LES ENFANTS : HISTOIRE, THÉORIE, CLINIQUE

VII. Rosine et Robert Lefort :

1. Nadia et Marie-Françoise

Le milieu institutionnel gère un déficit particulier qui concerne la demande, et pourtant, cela n’empêche pas le travail analytique que Rosine Lefort conduit

patiemment avec chaque enfant.

1. Nadia et Marie-Françoise

Nadia arrive dans l’institution à l’âge de treize mois et demi. Son traitement dure

du mois d’octobre 1951, au mois de juillet 1952, et se conclut de façon positive. Sa

mère souffre de tuberculose et Nadia est séparée d’elle dès sa naissance. Elle ne connaît

que la vie institutionnelle et a souffert d’infections rhinopharyngites récurrentes qui ont

nécessité plusieurs opérations chirurgicales (Adénoïdectomie à deux mois et antrotomie bilatérale à cinq mois). Tout cela a rendu impossible son placement dans une famille

Spitz R.-A., (1968). De la naissance à la parole, op. cit. Bowlby J., (1951). Maternal care and mental health, op. cit. Bowlby J., (1978-1984). Attachement et perte, op. cit.

10

Lefort R. et R., (1995). Maryse devient une petite fille. Psychanalyse d’une enfant de 26 mois,

d’accueil. Elle a donc été élevée dans des nurseries et des hôpitaux. Son développement

physique est tellement retardé qu’elle ressemble à un bébé de huit mois lorsque Rosine

Lefort la rencontre.

C’est la présence du regard et de la voix qui permet l’inscription du transfert :

« La relation entre elle et moi s’établit au niveau de l’œil et de la voix seulement : là où

quelque chose de sa demande d’amour est supportable pour elle11

. »

L’expérience analytique a un rôle décisif pour aider Nadia à accéder au stade du

miroir et à sa fonction constitutive. Nadia approche la représentation de l’Autre et la

question de l’objet comme séparés et, à partir de l’envie, elle avance vers la pulsion

scopique. Au cours du traitement, Nadia commence peu à peu à se constituer comme sujet. En quelque sorte, la naissance du désir de l’Autre est le premier pas, il est suivi

par l’établissement du fantasme fondamental et de la répression initiale, du stade du

miroir et de l’introduction à la métaphore paternelle. À la fin du traitement, Nadia s’est

inscrite dans les différents champs du lien social.

Le traitement de Marie-Françoise dure trois mois, il est interrompu par le départ de Rosine Lefort à l’étranger. L’enfant arrive à l’âge de deux ans dans l’institution. La

mère l’ayant abandonnée à l’âge de deux mois, elle est restée dans une nurserie pendant

huit mois et sa santé a nécessité de longues et fréquentes hospitalisations. Elle présente des signes évidents d’autisme : regard vide, mort, muré, aucun contact avec les adultes

ou les enfants. Elle ne prend pas les objets, ne parle pas du tout, ne marche pas seule et se déplace sur les fesses. Elle se balance, se cogne la tête en hurlant et a aussi des crises nocturnes du même genre. Elle passe à la boulimie après avoir été anorexique. Les examens neurologiques (EEG) sont normaux. L’absence du registre symbolique est

évidente, l’imaginaire est extrêmement pauvre et le réel absolument invasif, les objets

sont exclus de la signification. Néanmoins, vers la fin du traitement Marie-Françoise

11

Lefort R. et R., (1980). Naissance de l’Autre. Deux psychanalyses, Nadia 13 mois,

appelle Rosine « Maman, Maman »12 signant l’émergence d’un premier appel, mais

l’enfant reste du côté de la psychose. Cela est-il lié à la brève durée du traitement

suscité par le départ prématuré de Rosine Lefort ?

À la fin du livre, R. et R. Lefort comparent Nadia qui ne s’est pas dégagée de son

histoire traumatique et Marie-Françoise qui est restée prise dans le piège de l’autisme.

Ils étudient les deux cas en liaison avec les concepts de métaphore et de métonymie, avec une référence spéciale à la constitution symbolique et imaginaire du corps. Ils travaillent la question de la ressemblance et de la différence entre l’autisme et la

psychose. Dans les structures de la psychose, ils considèrent que la plus grande différence concerne le statut de l’objet : présent dans la psychose, il est mis en doute

dans l’autisme. L’Autre est alors réduit à l’absence, l’objet se trouve dans l’impasse du

signifiant et le mutisme s’installe de façon prépondérante. Le sujet autiste n’a pas

d’objet, il est l’objet voué à sa propre destruction, car il n’y a pas d’Autre pour soutenir

l’objet13

.

2. Robert

Le 10 mars 1954, lors du Séminaire I, Les écrits techniques de Freud Rosine Lefort présente le cas de Robert, l’enfant au loup. Selon Lacan, cette présentation

remarquable permet de toucher de près « sous sa forme la plus réduite, le rapport fondamental de l’homme au langage14

. » Le père de Robert est inconnu et sa mère paranoïaque s’est occupée de lui pendant cinq mois durant lesquels elle a déménagé

plusieurs fois. À cinq mois, il a été hospitalisé pendant une longue période, au cours de laquelle il a été opéré d’une mastoïdectomie et nourri de force. Ensuite, il a encore passé

deux mois avec sa mère, après cela, il est retourné à l’hôpital dans un état lamentable. Il

n’a revu sa mère qu’à quatorze mois et à trois ans et demi. Robert est diagnostiqué

12

Lefort R. et R., (1995). Maryse devient une petite fille. Psychanalyse d’une enfant de 26 mois,

op. cit.,

13

Lefort R. et R., (1980). Naissance de l’Autre. Deux psychanalyses, Nadia 13 mois,

Marie-Françoise 30 mois, op. cit., p. 602.

14

Lacan J., (1953-1954). Le Séminaire, Livre I, Les écrits techniques de Freud, op. cit., p. 105-123, p. 119.

comme parapsychotique, le test de Gesell révèle un coefficient intellectuel de quarante trois points. Presque sauvage, Robert a trois ans et trois mois quand il arrive dans l’institution, son état d’agitation et d’agressivité envers les autres est extrême. Il a déjà

été placé vingt-cinq fois dans différentes institutions et hôpitaux. Son vocabulaire est réduit à deux mots « Madame » et « Le loup » et il répète constamment « Le loup ! Le loup ! » Rosine lui donne donc ce surnom : Lacan15 confirme que celui-ci le représente.

C’est même une condition nécessaire et suffisante pour tenter une analyse, tout comme

Klein avec Dick qui est un exemple remarquable des pouvoirs de la parole. L’analyste

doit être prêt à travailler patiemment afin que la parole émerge et Rosine Lefort fait exactement cela. Lacan dit que quelque chose peut s’amorcer sur le mot « loup ». Il

disparaît d’ailleurs quand Robert peut utiliser le langage autrement que dans cette

fonction de surmoi auquel est réduit « Le loup ». Dans ses futurs travaux, Lacan insiste bien plus que Freud ou Klein sur la fonction du Surmoi et son côté féroce, noir, mortifère et mortifiant. Il confirme que Robert vit uniquement dans le registre du réel, son complexe de castration y étant inscrit.

Pendant longtemps, Robert est un enfant très difficile tant dans l’institution qu’au

cours des séances d’analyse. Mis à part son état extrêmement précaire, les notes

montrent une progression vers le registre symbolique. Tel est l’enjeu du travail avec un

enfant psychotique et pour Robert, il y a comme une synthèse entre le réel et l’imaginaire. La différence entre le contenant et le contenu n’existe pas, il ne se conçoit

pas lui-même comme contenant indépendamment de son contenu. Avec les progrès du traitement, il tolère mieux le vide d’un contenant et panique moins. Puis, il progresse

vers la symbolisation, la coordination motrice et les relations sociales. Rosine Lefort note aussi qu’il dort mieux et qu’il commence à rêver et à appeler sa mère dans ses

rêves.

Lacan pense que Robert est schizophrène, sa relation au monde est caractéristique et il présente aussi des phénomènes catatoniques16. L’étude du cas Robert conduit R. et

15

Ibid., p. 100.

16

R. Lefort à établir un parallèle avec le cas du Président Schreber17 de Freud, qui reste le paradigme de l’étude de la psychose. Malgré la différence d’âge et la phénoménologie

particulière des symptômes, la même structure de la psychose paranoïaque est présente dans les deux cas. Dans Les structures de la psychose. L’enfant au loup et le Président18, Lefort R. et R. posent que les catégories de la psychose (l’Autre du

signifiant, le sujet, l’objet a, le fantasme et l’Autre du désir et de la loi) peuvent être

appliquées aussi bien à l’enfant qu’à l’adulte. Ils suivent également la conceptualisation

de Lacan concernant la structure quaternaire de l’Œdipe, son implication dans la

structuration subjective et ses conséquences irrémédiablement liées à la forclusion du Nom-du-Père19. De plus, dans l’étude des deux cas, ils comparent la particularité des

vicissitudes : l’aliénation, la séparation, le manque S de (A barré), l’objet a (sein, fèces,

la voix, le regard).

Dans son article Une grande marche sur le cas Robert de R. et R. Lefort, Soler20 présente une analyse très pertinente du cas et donne aussi de précieuses indications concernant le travail analytique avec l’enfant psychotique.

3. Maryse

Le dernier cas publié par R. et R. Lefort21 concerne le processus de sexuation chez une petite fille de vingt-six mois, en analyse avec Rosine Lefort entre octobre 1951 et novembre 1952. Comme les autres enfants, Maryse arrive dans l’institution dans un

piteux état, elle a l’apparence d’une enfant d’un an, elle se balance et ne peut pas

marcher, son langage est peu développé. Auparavant, elle a souffert de strabisme et d’un

17

Freud S., (1911). « Remarques psychanalytiques sur l’autobiographie d’un cas de paranoïa,

(Dementia paranoides), (Le Président Schreber) », dans Cinq psychanalyses, op. cit. Freud 1911

18

Lefort R. et R., (1988). Les structures de la psychose. L’enfant au loup et le Président, op. cit.

19

Lacan J., (1955-1956). Le Séminaire, Livre III, Les Psychoses, op. cit.

Lacan J., (1957 b). « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose »,

dans Écrits, op. cit.

20

Soler C., (1989). « Une grande marche sur le cas Robert de R. et R. Lefort », dans L’inconscient à ciel ouvert de la psychose, op. cit., p. 135-149.

21

Lefort R. et R., (1995). Maryse devient une petite fille. Psychanalyse d’une enfant de 26 mois,

écoulement nasal constant. Elle a vécu avec sa mère psychotique dans une institution pendant quatre mois, ensuite elle a été placée dix-sept fois. Le diagnostic est incertain, les retards multiples ne permettent pas de l’établir de façon sûre. Maryse est adressée à

Rosine Lefort pour un traitement d’essai. Pendant la première période d’observation, le

transfert s’installe soutenu par le désir de l’analyste qui offre sa présence à l’enfant. Le

traitement de Maryse retrace les vicissitudes de l’enfant dans le processus de sexuation

qui nécessite le passage de l’objet a vers le signifiant phallique de la sexualité. Par

rapport aux autres enfants, elle est plus avancée dans sa relation à l’Autre.

La retranscription des séances marque l’évolution de Maryse des deux côtés de la

pulsion : celui de l’objet a lié au réel ; celui de la relation mère-enfant mise en jeu par le

« Fort-Da » et l’installation du couple présence-absence. R. et R. Lefort confirment que

la structuration du sujet se réalise dans l’articulation entre l’objet a et l’objet phallique.

La sexuation implique une relation entre l’objet a et la castration (-) : le passage de

l’un à l’autre se fait de façon dialectique. Au regard de l’agencement de la sexualité, ils

concluent sur une référence de Lacan extraite du Séminaire XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse : « au regard de l’instance de la sexualité, tous les

sujets sont à égalité, depuis l’enfant jusqu’à l’adulte – qu’ils ont affaire qu’à ce qui, de

la sexualité, passe dans les réseaux de la constitution subjective, dans les réseaux du signifiant – que la sexualité ne se réalise que par l’opération des pulsions en tant

qu’elles sont pulsions partielles, partielles au regard de la finalité biologique de la

sexualité22. »

Grâce à son expérience analytique Maryse devint une petite fille. 4. Quelques questions cliniques

À la lecture de ces quatre cures, un certain nombre de questions émergent : l’enfant autiste est-il un sujet ? Est-il l’objet d’un désir ? A-t-il une parole ? Qu’en est-il

de sa relation au langage et à la jouissance ? Que révèle ici le symptôme de l’enfant ?

22

Lacan J., (1964 b). Le Séminaire, Livre XI, Les quatre concepts fondamentaux de la

Comment ces enfants peuvent-ils occuper la place d’analysants ? Quelle est la place de

Rosine Lefort alors jeune analyste ? Est-elle une mère pour ces enfants ? La perspective est-elle celle des soins maternels ? Quel est l’apport de R. et R. Lefort sur la question de

la structure de l’autisme et de la psychose infantile ?

Les enfants traités par Rosine Lefort ne présentent pas de déficits organiques, les besoins vitaux des enfants sont satisfaits, mais ce qui est essentiel, le désir de l’Autre

permettant à l’enfant de s’inscrire comme être parlant est absent. Il n’y a pas de figure

de l’Autre désirant pour parler à l’enfant comme sujet et l’amener vers l’émergence

subjective. Nous savons que ce sont les fonctions du père et de la mère qui amènent

l’enfant vers cette position là, même si, dans un premier temps, l’enfant est l’objet du

désir de l’Autre et tout particulièrement de la mère. Ce point de départ de la

structuration subjective est bien connu et peut mener à toutes sortes de déviations et de ravages, mais c’est aussi la condition sine qua non de l’émergence du sujet, en effet :

d’une part, l’enfant doit abandonner sa position d’objet de la mère ; d’autre part, la mère

doit abandonner ses prérogatives sur l’enfant en tant qu’objet.

Ce qui se joue ici, concerne l’irréductible de la transmission d’un désir qui ne doit

pas être anonyme. Voici ce qu’une institution a encore plus de mal à soutenir, cela peut

mener au syndrome d’hospitalisme précoce et aller jusqu’à l’irrémédiable : la psychose

infantile. Le syndrome d’hospitalisme précoce est particulièrement poignant et

dévastateur, montrant à quel point, la présence de l’Autre, comme Autre de la parole et

du désir (manifesté à travers sa présence et son absence, ses mots, son amour, son attachement et ses soins particularisés) est à même d’indiquer au nourrisson qu’il est

traité d’une façon unique et singulière. Il s’agit bien là d’une prise dans la parole et

l’hospitalisme précoce témoigne de son échec. Le fait d’être traité comme un de plus

dans une série peu différenciée voire même complètement anonyme, entraîne des effets irrémédiables qui sont particulièrement destructeurs. Les nourrissons sont nourris à la chaîne, les soins sont assurés, mais ils sont peu spécifiés et les demandes des enfants sont exclues : celles-ci concernent autre chose que ce qui est donné au niveau de la satisfaction des besoins, aussi la nourriture et les soins deviennent-ils réels, dans le sens

de l’intrusion d’une violence extrême car le don d’amour qui s’y lie est totalement

inexistant. Nous sommes alors dans le domaine de la privation la plus radicale. L’Autre

demeure anonyme, c’est-à-dire sans nom et son don de nourriture le reste également. Il

n’est pas pris dans l’alternance de la présence et de l’absence, de l’appel et de la

réponse. Il n’est pas inséré dans le champ de la demande et du désir qui fait de l’adulte

un Autre et non pas simplement un environnement comme le soutient Winnicott.

La lecture de ces quatre analyses m’a peu à peu éclairée sur la place d’analysants

de ces jeunes enfants et sur la place d’analyste de Rosine Lefort. Je soutiens que ces

expériences cliniques sont de véritables analyses car les principes et l’orientation qui les

guident sont fermement posés et demeurent loin des soins maternels, de la psychothérapie ou de l’éducation. L’apport de ces recherches permet de mieux saisir les

dimensions de la structure du sujet et de la structure de la psychose infantile ainsi que leurs liens avec la psychopathologie et le processus de sexuation. R. et R. Lefort comparent les quatre cas et identifient les différences structurales. En effet, au-delà du syndrome d’hospitalisme précoce qui leur est commun, ils examinent en détail le

parcours de chaque enfant en relation avec les quatre catégories que Lacan propose pour l’approche clinique : la position du sujet ($) vis-à-vis du signifiant maître (S1) au signifiant de l’Autre (S2) et l’objet a. Pour chacun d’entre eux et avec les difficultés

particulières de chaque cas, ils étudient également la position du sujet en relation à

l’image spéculaire i (a) lors de l’expérience constitutive du Stade du miroir. Ainsi,

au-delà du syndrome d’hospitalisme précoce, la question fondamentale du diagnostic

différentiel (26) surgit. « La structure que présente chacun d’entre eux ne peut en aucun

cas être mise sur le compte d’un syndrome d’hospitalisme ou autre. Le syndrome

apparaît comme un élément surajouté en rapport avec un déficit relationnel, mais en rien comme un facteur étiologique dans la structure de ces sujets infans, de leur émergence respective dans le signifiant ou de la division propre à chacun entre l’Autre et l’objet

a23. »

23

Lefort R. et R., (1995). Maryse devient une petite fille. Psychanalyse d’une enfant de 26 mois,

La place qu’occupe Rosine Lefort est celle d’une analyste qui facilite à la fois

l’émergence de l’Autre et de la subjectivité de l’enfant. Elle utilise la parole tout en

respectant la singularité de chaque enfant et elle se sert de quelques objets qui ont peu à peu acquis une signification particulière selon l’enfant. Chaque analyse souligne que

l’enfant peut devenir sujet du langage voire de la parole afin de nouer un nouveau lien

social. Dans la relation transférentielle, Rosine Lefort s’est ainsi offerte comme un

Autre dont l’objet cause du désir peut être extrait par l’enfant. Elle adopte ainsi une

position éthique qui facilite l’émergence du sujet de la parole quand cela est encore

possible. Au cours de ces quatre analyses, elle recrée avec le génie qui est le sien,

l’expérience inaugurée par Freud au début du XXe

siècle. Les cas cliniques de R. et R. Lefort ouvrent encore des réflexions sur l’autisme infantile comme forme extrême des

rapports de l’être humain à la parole et permettent d’en distinguer certains points

spécifiques. Ils constituent des références fondamentales dans l’approche de l’enfant

autiste. Le texte L’accès de l’enfant à la parole condition du lien social24

souligne encore les axes majeurs de la structuration du sujet. Le traitement de l’autisme est lié à

un point de rencontre extrême avec le réel, tant pour l’enfant que pour l’analyste qui

s’en occupe, je développerai ce point plus précisément en prenant en compte les

discussions cliniques et théoriques actuelles.

24

Lefort R. et R., (1997). « L’accès à la parole condition du lien social », Groupe Petite

VIII. Conclusions

En achevant ici ce travail non exhaustif sur la psychanalyse avec les enfants, je tiens à souligner l’importance de ce repérage préliminaire qui permet de prendre en

compte des éléments historiques, théoriques et cliniques particulièrement significatifs. En faisant le choix d’étudier plus précisément Freud, Hug-Hellmuth, Klein, A.

Freud, Winnicott, Dolto et R. et R. Lefort, j’ai sans doute fait l’impasse sur certains

psychanalystes tels que Lebovici qui a une place importante dans l’histoire de la

psychanalyse française. Mais c’est une logique du « pas tout » qui m’anime et je pense

que chaque psychanalyste retenu pour cette étude est un exemple de créativité et

d’inventivité dont la praxis témoigne amplement.

À partir de son expérience clinique avec les adultes et l’Analyse du Petit Hans,

Freud révèle la constance du complexe de castration et sa cohérence avec le complexe

d’Œdipe. Plus tard, en reprenant ce cas inaugural de l’histoire de la psychanalyse avec

les enfants ainsi que d’autres éléments de l’œuvre freudienne, Lacan repère la fonction